Je suis croyante mais je n'aime pas prier

Portrait de Elsa

Hier, j'ai regardé un documentaire sur la Chine actuelle. Dans toutes les villes, dans le plus petit village, il y a des temples bouddhistes et j'ai été frapppée par la concentration des gens qui priaient. Ça m'a donné à réfléchir car, pour ma part et bien que je sois croyante, prier m'ennuie. Je prie tous les jours parce que j'en ai besoin. J'ai eu pas mal de coups durs dans ma vie malgré mes 39 ans que je vais avoir le 7 juillet. J'ai l'impression en priant que je me mets sous Haute Protection et que ce qui m'arrive en négatif devait m'arriver. Je sais qu'il y en a qui vont dire que c'est de la superstition mais je vous assure que je suis sincère et que je crois en Dieu. 

J'aimerais savoir si certains d'entre vous n'aiment pas prier et si ça peut aller jusqu'à l'ennui quand il s'agit de prier : est-ce que ça vous fait culpabiliser ?

À l'inverse, est-ce que vous ressentez du plaisir en priant ? Est-ce que cet état de Joie vous est arrivé naturellement ? Est-ce qu'il a fallu que vous fassiez quelque chose de particulier pour en arriver à ce beau niveau de spiritualité que j'ai le désir d'atteindre et de réaliser de tout mon cœur ?

Merci de m'avoir lue et de me répondre.

Je vous souhaite une très belle journée ensoleillée,

Elsa

Portrait de Cécile

Je suis une très mauvaise croyante en matière de prière. Je prie quand plus rien ne va. C'est très égoïste et je m'en rends compte. Pourtant quand je m'y mets, je sais que ça m'apaise. C'est un grand paradoxe. Je me dis aussi que je peux fuir dans la prière et que j'attends tout du Ciel. Pas évident de trouver cet équilibre pour moi entre l'action et la prière. Je suivrais cette discussion avec beaucoup d'intérêt car il me semble que je n'ai pas encore bien intégré le sens de la prière. Elle demande un effort aussi. Enfin pas évident tout ça !

Portrait de Régis

La Bible est très claire à ce sujet : "Quand on tourne les regards vers Lui, on est rayonnant de joie, et le visage ne rougit pas de honte. Quand un malheureux crie, l’Eternel entend, et il le sauve de toutes ses détresses." (Psaumes (34.6-7). J'ai parfois quelques velléités à prier parce que je peux trouver cela ennuyeux aussi. Pourtant cette joie promise, je l'ai quelquefois expérimentée. Mais il m'arrive parfois d'oublier. Là est mon défaut.

Portrait de Viviane

Curieusement, la prière ne m'ennuie pas du tout... Peut-être parce qu'au fil du temps, je l'ai "adaptée" à ce qui me correspond le mieux (est-ce une question d'orgueil ? Dans la mesure, ou je me suis fait mon propre cadre ?).  Je pense, que le meilleur temps de la journée pour moi, c'est le matin tôt, alors qu'il y a encore peu d'activités extérieures. Par contre, et selon les périodes, je sais que la "qualité" de ma, mes prières laissent à mon sens, plus qu'à désirer. Tout simplement, parce que je prends conscience, que je le fais un peu comme une sorte d'automatisme, alors que je ne suis pas vraiment à ce que "je dis dans ma prière"... C'est là peut-être que se situe pour moi, une forme de superstition. Quant à ce "repos" de joie, d'apaisement, j'aimerai que ce soit tout le temps ! Tant effectivement cet état rend libre... Alors peu à peu, j'apprends aussi, à remercier, lorsqu'il m'arrive "quelque chose de positif", et là ma joie est très grande... C'est pour l'instant, bien plus difficile de remercier pour les difficultés, je l'avoue... Mais je ne désespère pas d'y arriver un jour...

Portrait de Jean-Marc

J'essaie de toujours commencer ma journée par une méditation qui consiste à invoquer un nom de Dieu qui me parle. En yoga, on appelle cela faire  " japa ", un peu comme le rosaire chrétien. Dans la tradition indienne, on dit que le nom divin ou " mantra " nous rapproche de Dieu même si on n'est pas trop attentif. Il suffit de ramener doucement le mental au mantra lorsque les pensées vagabondent. Comme dit Viviane, le matin tôt est le moment propice mais on peut y recourir aussi dans la journée. Mâ Ananda Moyî, dans son enseignement, propose cette façon de prier. Mais chacun doit trouver celle qui lui convient. Comme le dit Valérie Bonheur dans un ouvrage intéressant appelée " Le jeu du Sage. L'efficacité de la prière et les jeux de l'égo " : Adaptez votre pière à votre personnalité  sinon vous risquez d'abandonner ou de pratiquer peu...

Portrait de Isabelle

A ma petite connaissance dans toutes les religions, il semble que la pratique de la prière tôt le matin soit un point commun, mais également à différents moments de la journée. On retrouve ces pratiques chez les religieux chrétiens, dans le bouddhisme, l'hindouisme entre autres. Il doit sûrement y avoir de bonnes raisons à celà. Mais, nous ne sommes pas des religieux au sens propre du terme, ce qui me fait dire, que nous avons fait un choix "autre", qui au niveau pratique autant que "discipline" sera donc différent puisque plus individuel d'une certaine façon. Pour ma part, j'ai eu ce "besoin" d'en passer par une pratique chrétienne catholique, avant que d'en arriver à ma "propre" pratique... A tort peut-être... Aujourd'hui, je prie avant tout plus parce que ça m'est nécessaire intérieurement, dans l'idée d'un équilibre avec moi-même et Dieu, plus que par simple "devoir", même si ce terme n'est pas tout à fait approprié... Mais je ne sais pas si ça répond vraiment à votre question Elsa ?

Portrait de cricri

Comme je vous comprends Elsa !

Je suis croyante et prier, ce que je fais chaque jour, ne m'apporte aucun plaisir ! Je l'avoue parce qu'il en est ainsi. En revanche, cet acte de prières est quotidien chez moi dans la mesure où, même si je n'arrive pas à tout " voir ", je sais que Dieu m'aide au-delà de ce que je mérite. Il s'agit donc de ma façon de Le remercier. Mais, ceci étant, lors de mes prières je Lui demande Son aide pour tous les secteurs de mon existence qui me contrarient... Je ne pense pas que le Seigneur nous en veuille de ne pas prier comme il le faudrait dans l'absolu. L'essentiel est d'être sincère dans notre démarche de foi, tout aussi maladroite soit-elle. En fait, j'aimerais de mon côté atteindre cette Joie dans la prière mais je pense que si Elle ne m'est pas encore donnée, c'est qu'il y a une raison que j'ignore mais j'imagine qu'excessive comme je suis, pour l'instant je pourrais vite " décoller " ! Aussi, cette frustration me relie-t-elle encore à la Terre symboliquement, ancrage dont j'ai donc à priori encore bien besoin...

Portrait de Orlan

En tant que croyant (superstitieux sûrement !), je prie chaque jour et je m'interroge au quotidien sur la nature de mes comportements. Mais, pour moi aussi, à ce stade de mon modeste développement spirituel, prier est + de l'ordre d'une contrainte que d'un plaisir. Peut-être y mets-je trop d'affects mais, pour l'instant, il en est ainsi...

Portrait de yamina.174

Très intéressante cette hypothèse soulevée par Orlan quant aux affects qui peuvent gêner la qualité de la prière. Pour moi, les choses ne sont pas + " glorieuses " : je prie mais je n'aime pas prier mais ce n'est pas pour autant que je renonce à prier ! Il y a donc en moi un mélange d'angoisses et de superstition à lâcher la prière mais, en même temps, j'accepte mes limites du moment dans ce domaine abstrait et intime. 

Portrait de Mireille-cogolin

Je ne suis pas mieux lotie que certains d'entre nous et Dieu sait si j'aimerais éprouver une solide Joie quotidienne à prier pour m'y consacrer davantage et avec plus de cœur que ce que je le fais. D'un autre côté, je ne suis pas religieuse et j'ai le sentiment que cette joie exceptionnelle n'est donnée qu'aux humains qui ont une spiritualité très avancée. L'essentiel reste toujours, selon moi, dans l'application à rechercher à faire de mieux en mieux...

Portrait de Ari

Il est sûr qu'un cadre journalier de prière est nécessaire car ce processus de soutien évite que notre foi s'effondre. Effectivement, dans la prière se trouve aussi l'acte de penser et toute pensée peut être prière... Elle nous conduit " irrémédiablement " à une réflexion spirituelle, donc au respect des Commandements. Je ne crois pas qu'il faille être étriqué par les sentiments " négatifs " que l'on peut ressentir lors de la prière puisqu'ils nous conduisent à nous redresser et à ne pas tomber du mauvais côté des tentations inutiles et démoniaques.

Portrait de Gabrielle

Je suis de plus en plus sensibilisée aux choses spirituelles depuis que je lis ces forums mais de là à prier, c'est pas mon truc pour l'instant. Et je n'ai pas vraiment envie de me forcer. Comme dit Mireille, j'essaie de faire de mon mieux. Pour l'instant j'en suis à vous lire, ce que je n'aurais pas fait si je ne m'étais pas inscrite sur ces blogs et forums.

Portrait de iverlaine

Je pense que le terme prier ne peut pas être coupé des actes. Acter de manière positive et altruiste peut avoir valeur de prière. 

Portrait de Serge

Je suis de l'avis d'Iverlaine. D'ailleurs, prier - indépendamment de la définition classique qui signifie " demander à Dieu quelque chose ", peut vouloir dire aussi " honorer Dieu ". Ce qui est donc tout à fait possible grâce aux actes bienveillants que nous posons. Ainsi, si la prière est une torture, pourquoi ne pas compenser ce temps par un acte spirituel autre : lecture, travail, etc... mais, encore une fois, ces démarches étant alors dirigées vers et pour le Seigneur... 

Portrait de Danièle-Dax

Vous me faites penser à la fille d'un de nos amis...

Elle me dit un jour qu'elle aurait aimé que son père soit croyant. Cet homme est médecin. Devant sa tristesse, je lui ai répondu que son père était dévoué corps et âme à sa profession, qu'il avait sauvé de nombreuses vies et que ça valait tout l'engagement religieux du monde ! Elle avait beaucoup aimé ma façon logique de lui répondre... Alors, effectivement, si prier est trop contraignant c'est qu'il y a une raison que Dieu comprend fatalement... Il est donc tout à fait possible de remplacer la ou les prière(s) quotidienne(s) par un acte différent du moment qu'il est mu par l'Amour...

Portrait de Elsa

Merci. 

À moi d'être à mon tour plus nuancée et d'observer si, dans ma vie, je suis dans une posture d'amour suffisante pour mon prochain... Cette idée de réflexion me parle et, comme je le ressens, il est fort probable qu'elle allège ma culpabilité à prier sans plaisir et que, de facto, cette joie pointe son nez. Décidément, il est en train de se passer quelque chose en moi... Merci encore et bon dimanche.

Elsa