Nous étions chez ma belle-soeur et son mari hier soir. Leur plus jeune fils, 17 ans, semble sérieusement en difficulté. D'après eux il est cyber-dépendant, il passe la majeure partie de ses nuits sur Internet, et apparemment dès qu'il se réveille, tard dans la journée, il se remet sur le portable, ou l'ordinateur. Il a lâché sa dernière année d'études générales lors du deuxième trimestre. Ses parents, qui travaillent tous les deux, ne savent plus vraiment quoi faire pour stopper ce comportement. Nous l'avons aperçu très rapidement lors du repas, il a mangé en 10 minutes puis est reparti dans sa chambre sans décrocher un mot, on dirait un "zombi" pardon si l'expression n'est pas très jolie. Les parents ont mis en avant qu'il serait nécessaire qu'il voit un psy, mais celà à donner lieu à une grosse dispute, et leur fils ne veut rien entendre... Nous avons eu la nette impression mon mari et moi, que les parents sont totalement désemparés... Quoi faire pour ce jeune homme ? Est-ce que vous avez connu une telle situation ? Merci d'avance de vos réponses. Lison.
Cécile
Ne pas lui laisser le choix
Etant donné qu'il n'est pas majeur, je ne pense pas - vu ce que vous décrivez - qu'il faille lui laisser le choix. Si c'était mon fils, je l'emmènerais illico voir un psy. D'un autre côté, ce n'est pas votre fils Lison, mais si on me demandait mon avis, c'est ce que je ferais. Mon fils a eu ce passage très renfermé au point où il n'allait plus au lycée. Je l'ai simplement menacé d'aller voir un psychiatre... Et il est sorti de sa chambre pour aller au lycée.
cricri
La peur est mauvaise conseillère
Le problème c'est qu'on ne sait pas ce que ces jeunes, encore très influençables, fabriquent sur Internet. Je ne pense pas fatalement à Daesh mais j'ai cru comprendre que la pornographie flambe actuellement sur certains sites beaucoup plus accessibles paraît-il que ce qu'on veut bien nous faire croire...
Ceci étant, j'aurais tendance à rejoindre l'avis de Cécile : après tout, ce jeune est mineur et, dépendant totalement de ses parents, il est impératif que ceux-ci lui mettent des limites. S'il n'est pas content, c'est pareil ! Avec le recul que j'ai acquis en tant que mère de famille, je me rends compte que chaque fois que j'ai eu peur de blesser mes filles et que, par conséquent, je les ai laissées faire, je n'ai eu qu'à le regretter ! Conclusion : ne pas avoir peur de la réaction de l'ado !
Kévin
Je ne serais pas tendre avec lui
Si j'étais le père de cet ado, j'aurais vite fait de mettre des limites. De toute manière, on ne leur rend pas service à être laxiste. Les psys disent même que ce n'est pas rassurant du tout pour eux et les dangers d'addiction à Internet sont réels. Un monde complètement virtuel qui ouvre la porte à tout, même s'il n'est pas question de diaboliser non plus. 10 minutes à table alors qu'il y a des invités, c'est inacceptable pour moi parce que complètement incorrect. Ce gamin ne va en faire qu'à sa tête et il commence mal dans la vie. C'est mon sentiment en tous cas !
Amélie
Tout à fait d'accord avec les propos précédents
Et je dirais, de plus, qu'il est temps que les parents mettent un stop impératif et non discutable. Le fait que ce jeune homme ne soit pas encore majeur, et que donc les parents en sont légalement responsables, est sans doute une bonne chose en soi, dans la mesure où les parents peuvent mettre des obligations justement ! Pour ce que j'en ai lu rapidement, la cyberdépendance se traduit effectivement chez les jeunes garçons plus particulièrement, par une véritable explosion de l'accés aux sites pornographiques... Certains développent également une grave dépendance aux jeux, y compris aux jeux d'argents... Entres autres symptômes, on retrouve ce dérèglement dans le temps ou la différence entre jour et nuit n'existe plus, voire s'inverse. Aller chez leur médecin avec lui, et parler très ouvertement de ce qui se passe. Le médecin devrait en principe, enfin je pense, orienter le jeune vers un psy... Mais je reconnais que la limite posée d'aller voir le psychiatre direct c'est tout à fait judicieux.
Eric
Mon père ne m'aurait pas fait de cadeau !
Et c'est tant mieux ! J'ai 30 ans, et pas d'enfant. Mais je me dis que si j'avais eu ce genre de comportement, mon père et ma mère aussi, n'auraient pas laissé passer ! D'accord pour le psy direct. Et déjà plus d'ordinateur, et un temps très limité tous les jours avec le smartphone.
Sofy
Le smartphone à table...
C'est vrai que c'est inquiétant ces jeunes, qui passent des heures et des heures sur le Net ! Une collègue de travail chez qui je suis allée manger récemment, est mère de deux jeunes. Une fille de 13 ans et un garçon de 15 ans. Une chose qui m'a surprise, c'est que l'un comme l'autre, avaient leurs mobiles avec eux, et durant le repas n'ont pour ainsi dire pas quitté leurs écrans des yeux, en pianotant allègrement pour répondre aux textos. C'est peut-être moi qui suis "vieux jeu"... Mais vu le temps qu'ils investissent tous les jours rien qu'en textos, je pense que le portable à table c'est NON !
Natty
Limiter le temps d'utilisation dès le plus jeune âge
C'est sur qu'il faut être très vigilant par rapport à l'utilisation de tous ces objets connectés. J'essaie d'imaginer en tant que parent, si ma fille avait eu ce genre de problème... En posant des limites d'utilisation quotidienne, j'aurais eu la pauvre consolation de me dire, que j'aurais fait mon travail... Je suppose que c'est sans doute plus compliqué que ça malgré tout... Parce que je pense que beaucoup de parents font de leur mieux. Ce qui malheureusement ne suffit pas toujours. Mes petits-enfants, très jeunes, disposent chacun d'une tablette de jeux déjà. L'utilisation en est strictement limitée par les parents, ce qui me semble tout de même du simple bon sens.
Valérie
Une forme d'addiction
Dieu merci, aucun de mes deux enfants (jeunes adultes maintenant 26 et 25 ans), n'a souffert d'une addiction, car d'après ce que j'en ai lu, la cyberdépendance est une forme d'addiction, qui se soigne fort heureusement. Je pense que c'est sûrement une épreuve à vivre tant pour celui qui en souffre que pour les parents eux-mêmes. L'avantage qu'il soit non majeur, fait qu'effectivement les parents ont cette possibilité de l'emmener consulter sans tarder. Courage aux parents et au jeune homme !
Véro
Même les adultes sont accro aux portables
J'ai des copines, un peu plus jeunes que moi certes... (mais je n'ai quand même pas 90 ans !), qui ne savaient pas se passer de leurs portables, même si nous nous faisions une soirée sympa dans un bon resto. C'est arrivé à plusieurs reprises, et un jour, j'ai "craqué". Je me suis levée, en plein milieux du repas, et je suis partie en leur disant, "si ça n'est pas plus intéressant que ça de passer une soirée ensemble à discuter et manger tranquillement, je ne vois pas ce que je fais là" ! Affollement général de la part des copines en questions, mise au point au sujet des portables... Depuis, je n'ai plus jamais vu sortir les portables lors d'un repas ensemble.
Gabrielle
Vous avez fait fort !
Comme j'utilise pas mal mon portable - y compris à table mais avec discrétion quand même -, je le prends pour moi sans me sentir agressée bien sûr. Vous avez fait fort là, Véro... ça rigole pas avec vous (lol). Mais au fond, vous avez eu raison. A un moment, comme me le disait un ami, il faut savoir mettre le pied dans la fourmilière...
Lydie
Les adultes en miroir
C'est vrai, que quelquefois, lorsque je croise quelqu'un en train de discuter allègrement par portable, ou de textoter. Ou bien aussi tous ces adultes qui se permettent de ne pas lâcher les mêmes portables dans leur véhicules, alors que c'est interdit... Sans compter dans un restaurant ou autre "lieu public"... Je pense, en plus probablement d'une perméabilité personnelle peut-être, que ce que montrent les adultes, ne peut qu'encourager une cyber-dépendance...
Célia
Il faut vivre avec son temps
Vous y allez un peu fort Lydie. Je veux bien que les adultes soient modèles, mais il faut vivre avec son temps ! Et je doute un peu quand même que le fait que nous soyons une grande majorité à fonctionner avec ces technologies portables, tablettes, Internet etc, amènent certains jeunes ou moins jeunes à devenir cyberdépendant !
Eric
Pas très gentil pour Lydie ce que vous dites Célia..
Pour autant je suis d'accord avec ce que vous dites sur l'utilisation des technologies connectées. J'ai 30 ans, donc autant dire que je suis presque né avec l'arrivée d'Internet. Les consoles de jeux, commençaient aussi à prendre un véritable essor... moi je ne me pose pas la question de l'utilisation de tous ces outils de communication et de loisirs... Contrairement à mes grands-parents... Pour eux je sens bien que ce n'est pas naturel...
Célia
Vous faites allusion à vos grands-parents
Ce n'est pas beaucoup plus flatteur excusez-moi Eric ! Mais au sujet de cette addiction, la cyberdépendance, en fin de compte, l'alcoolisme ne touche pas nécessairement que des gens, dont les parents étaient eux-mêmes alcooliques je pense. C'est quand même avant tout, un psychisme particulier... Y compris que beaucoup de jeunes deviennent surtout "accros" à la pornographie... ce qui est étonnant, quand on y réfléchis, la sexualité étant beaucoup plus libre aujourd'hui.
Lison
Je rejoins vos avis
Et pour en avoir discuter hier soir avec mon mari, nous sommes d'accord avec vos commentaires... Le jeune homme en question a bien évidemment besoin d'un soutien psy. D'ailleurs mon mari m'a dit qu'il allait en parler avec sa soeur et son beau-frère. Merci de m'avoir donné vos points de vues.
Jean-Marc
Ne pas diaboliser non plus
Je ne suis pas né avec la culture Internet mais j'avoue que cela me rend de sérieux services. Pouvoir consulter mes mails sans être pour cela à la maison, par exemple, me fait gagner du temps. C'est comme tout, il faut savoir gérer raisonnablement. La télévision, dans certaines familles, était devenue un obstacle à la communication familiale mais c'est surtout dans les familles où sans la télé, on ne communiquait pas plus. Le phénomène n'a fait que s'accentuer. Je suis d'accord, comme il a été dit, qu'il est important aussi de vivre avec son temps. Question d'équilibre. Toujours !
Lydie
Malgré mon âge canonique !
Je suis la première à en bénéficier de ces technologies, malgré mon âge canonique (rires) ! Puisque dès tout de suite, elles me permettent d'échanger ici, avec des tas de gens, que je ne connais pas en chair et en os pourtant... Mon propos allait dans le sens, de la responsabilité de chacun vis-à-vis des jeunes générations en particulier...
Régis
Ce jeune est en souffrance
Le fait que ce jeune se réfugie dans un monde totalement virtuel montre qu'il est en souffrance. Je pense aussi qu'il est nécessaire qu'il voit un spécialiste même contre son gré. S'il s'était cassé une jambe, on n'hésiterait pas à l'emmener aux urgences. Et là, je crois que c'est d'un autre ordre mais que ça relève d'une urgence aussi.