Je viens de lire un article très intéressant sur les difficultés qu'ont les enfants dits de remplacement, article qui a déclenché des questions...
J'ai fait une fausse couche spontanée 2 ans avant la naissance de mon fils qui a 21 ans aujourd'hui. Il n'a pas été reconnu par son père qui ne s'en est jamais occupé et qui est mort d'un infarctus (il avait des addictions drogue + alcool). Avant cette aventure avec cet homme, j'avais une liaison avec un homme marié. Je suis tombée enceinte et j'ai fait cette fausse couche spontanée à 3 mois de grossesse. J'ai parlé de cette grossesse au géniteur qui m'a plaquée avant ma fausse couche au prétexte que je lui avais fait un petit dans le dos!!! C'est ensuite que j'ai rencontré le papa instable de mon fils...
J'espère que je ne suis pas trop confuse avec mes explications mais rien que d'évoquer mon passé sentimental, je ne me sens pas bien...
En fait, je voudrais savoir si mon fils est enfant de remplacement et si je dois lui parler de ma fausse couche précédente dans un contexte sentimental pas terrible ?
Je suis issue de parents alcooliques et je tremble toujours pour mon fils à cause de cette maladie dont souffrait en + son père ?
Psycot
Deux pères différents
En tant que psychothérapeute, je vous dirai que s'il faut parler de son histoire à votre fils, d'après moi il ne faut pas considérer directement qu'il est enfant de remplacement. Car il ne s'agit pas du même géniteur. Par contre, il est nécessaire de lui expliquer que d'une certaine façon, il est votre second enfant... Après, peut-être que les psychanalystes ne seront pas d'accord avec mon point de vue...
Sofia M
Attendez que votre fils vous questionne éventuellement
Je rejoins complètement le point de vue de Psycot. Mais je serais un brin + prudente : si votre fils ne vous pose aucune question sur votre vie sentimentale d'avant celle que vous avez eue avec son père, ne lui dites rien. De toute façon, votre fils " sait " de par le fonctionnement de l'inconscient et, s'il ne vous interroge pas, c'est que cette partie de votre existence ne l'intéresse pas et ne le perturbe pas...
cricri
Les temps changent...
De mon temps, avec l'avènement Dolto, il était conseillé de TOUT raconter à ses enfants de sa vie personnelle, de sa famille, et ni mon mari ni moi n'avons adhéré à cette tendance psychologique des années 70 avec nos filles. Elles ne nous ont d'ailleurs jamais posé de questions. Si elles en avaient soulevé, nous leur aurions répondu mais à condition qu'elles aient été correctes... En revanche les précisions apportées par Sofia me conviennent tout à fait !
Allain
Les psys sont heureusement
Les psys sont heureusement revenues de cette "mode" stupide et dangereuse pour l'inconscient trop jeune et fragile.
Isabelle
La maturité nécessaire
D'accord avec ce qui est dit ici. Certaines questions je les ai posées notamment à ma mère... Lors de mon travail en analyse et donc à l'âge adulte. J'ai également attendu certaines questions de mon plus jeune fils, quant au fait qu'il ait un demi-frère naturel du côté paternel de 6 mois son cadet. C'est lui qui a demandé et alors j'ai répondu dans ce que je pensais être le plus "neutre" possible... Une sortie d'un non-dit certes, mais ce qu'il en fera dans sa vie d'adulte lui appartient quoi qu'il en soit.
Lakshmi
Un enfant n'est pas un confident
Je n'ai pas d'enfant mais je trouve aussi qu'il est important d'attendre une demande pour raconter certains faits. J'ai lu dans un article que certains parents, sous prétexte de tout dire, prennent leurs enfants pour leur confident avec des conséquences catastrophiques car la maturité n'est pas suffisante pour entendre. Il se peut même que les rôles s'inversent parfois, l'enfant prenant une place insupportable.
yamina.174
Des convictions discutables
Si vous hésitez entre dire et ne pas dire, rassurez-vous en pensant que vous-même ne savez pas TOUT de votre héritage transgénérationnel et, comme expliqué largement dans les commentaires précédents, attendez plutôt que votre fils vous questionne mais ce ne sera peut-être jamais le cas effectivement. Comme l'exprime de son côté très justement Allain, les psychanalystes - notamment - ne conseillent + de raconter son histoire à son héritier. D'autant que lorsque des parents le font, on imagine le nombre de projections, de transformations involontaires de la réalité ! Françoise Dolto s'est fait en partie connaître du public avec ce type de convictions qu'elle avait mais, fort heureusement, + grand monde dans son milieu professionnel adhère de nos jours à cet espèche de postulat non dénué de risques psychologiques pour l'enfant qui reçoit des informations qu'il n'a pas sollicitées.
Orlan
Les mythes peuvent aussi nous protéger
Mes parents sont des agriculteurs et en gens de la " taire " : ils ne m'ont jamais expliqué quoi que ce soit concernant les fameux secrets de famille de type " évidents cachés ", comme on appelle de nos jours une certaine catégorie d'entre eux. Or, je suis quelqu'un d'équilibré, de responsable, de bosseur, marié et père de famille... Quand j'étais gamin, il m'est arrivé, lors de rares repas de famille, d'écouter les conversations des " grandes personnes " : je glanais quelques infos que j'arrangeais ensuite à ma sauce ! En devenant adulte, je me suis rendu compte que je m'étais souvent trompé d'interprétation et j'ai compris de surcroît que ma famille véhiculait son lot de mensonges. Ceci étant et d'après les philosophes, il paraît que l'être humain a besoin de mythes pour tenir le coup tout au long de son existence. Donc, ne vous prenez pas trop la tête avec tout ça Néfer... En outre, et même si je ne suis pas psy, je ne pense pas que votre fils soit un enfant de remplacement, encore que ça se discute vu qu'on peut considérer que votre inconscient n'avait pas envie de rester sur cette " fausse couche "...
clémentine-78
Faites confiance à votre fils
Ma mère ment très facilement. Il a fallu que je sois largement majeure pour le réaliser, c'est-à-dire qu'ayant atteint une certaine maturité, je me suis mise à faire des liens et à constater que bien des histoires de famille qu'elle me racontait ne collaient pas. Aussi, maintenant, je n'écoute que distraitement ce qu'elle me raconte et, si ça peut rassurer Néfer, je ne suis pas alcoolique ! Et puis, effectivement, avant Dolto les humains ne se portaient pas + mal que maintenant... Chaque génération est prise dans un chaos sociétal et c'est " marche ou crève " ! Alors, savoir si ma mère a fait des fausses couches ou pas, des IVG ou pas, franchement ce n'est pas mon problème ! Je sais qu'il paraîtrait donc que l'héritage transgénérationnel a un impact sur soi mais, en même temps, je ne crois pas un seul instant qu'on s'incarne dans une famille ou à une époque par hasard. Alors, Néfer, voici mon petit conseil du lundi matin : respirez un bon coup et faites confiance à votre fils... Il me semble que le vrai remède se situe-là. Mais je suis peut-être trop affirmative alors que je n'ai pas encore d'enfant ? Non, à tout bien peser, je reste sur ma certitude...
Christine-zen
Prendre l'habitude d'accepter la vie telle qu'elle est
Je suis assez d'accord avec le commentaire de Clémentine.
À force de vouloir considérer les enfants comme aptes à tout entendre, on n'a jamais assisté à autant de dérives de leur part. Quand on lit les faits divers, c'est effrayant. Je vous donne un seul exemple qui s'est déroulé dans une ville de province française il y a quelques jours : 3 gamins de 15 ans sont entrés un samedi soir à 20 heures 30 dans l'hôpital. Ils ont déchiré des affiches, renversé des meubles, bousculé le personnel, sont entrés dans les chambres de certains malades pour les effrayer... No comment ! Sauf que dire ce que l'on croit savoir de ce qui s'est passé dans sa famille avant la naissance de l'enfant ne suffit certainement pas à en faire quelqu'un de bien. Après tout, Néfer, il me paraîtrait beaucoup + efficace que vous transformiez en positif tous les ingrédients de votre vie et c'est cette attitude qui aiderait votre fils à vouloir en faire autant et à acquérir le courage d'être lui-même...
Ari
Vous résumez fort bien la seule sagesse parentale à avoir
Merci pour votre post Chère Christine-zen qui atteste d'une évidence spi mais psy aussi : " Charité bien ordonnée commence par soi-même " !
Néfer doit digérer les différents poids sentimentaux personnels qu'elle a encore et c'est alors que son fils pourra se désidentifier de la partie " négative " de sa filiation. Cette avancée ne résoudra pas tout mais il sera lui face à son destin. Il aura toutefois, et comme tout un chacun, les outils nécessaires pour sauter les obstacles...
Néfer
L'univers psy est réellement fait de subtilités
Je vais tenter d'intégrer toutes les nuances que vous développez. J'en retiens essentiellement que parfois s'abstenir en famille n'est pas si mal que ça...
Merci.
Néfer