Jalousie, manque de confiance...obligatoire?

Il est certain que depuis Mai-68, la société française - prônant la permissivité avec excès - a gommé progressivement les limites. Les jeunes et les moins jeunes sont devenus grossiers et irrespectueux pour la plupart d'entre eux. Donc,  je comprends tout à fait votre point de vue. Il est vrai que la fameuse parole donnée n'a plus de valeur et ce n'est qu'un exemple. En amour, les couples se font et se défont - avec ou sans enfant - au gré de leurs coups de cœur et personne n'y trouve à redire. J'entendais il y a quelques jours une psychanalyste,  qui utilise la moindre petite possibilité pour se médiatiser, asséner des banalités affligeantes sur ce sujet sociétal. Elle faisait des réponses que même les courants psychothérapiques - pourtant ne travaillant que sur le moi et non sur l'inconscient - auraient jugées superficielles et sans intérêt... Et les journalistes - qui ne connaissent rien à la psychologie d'une manière générale - semblent ravis de l'interviewer !!! Pourquoi ? Mais tout simplement parce que la société est une société qui a perdu le discernement le plus élémentaire. On s'est fait un nom, une renommée parce qu'on est carriériste et ça suffit à séduire ! Le bon sens fout le camp par voie de conséquence. Alors oui, il est devenu très difficile d'accorder sa confiance à autrui mais comme nous n'y pouvons rien et pour enrayer cet état de fait, il faut apprendre à se faire confiance à soi-même. Ça résoud l'essentiel de tout relationnel.

Quand notre fils était adolescent, notre couple a battu un moment de l'aile parce que mon mari avait une secrétaire qui avait jeté son dévolu sur lui et que ça plaisait bien à mon époux ! Nous avons failli aller au divorce et il s'est ressaisi... Je sais que des décennies plus tard, notre fils nous en veut encore puisque l'année dernière il m'y a fait allusion. En revanche, son fils est dans une classe où il nous a expliqué que les 3/4 des élèves ont des parents séparés ou divorcés, qui ont refait leur vie chacun de leur côté et il trouve ça normal. Ce qui prouve, comme l'explique Yamina, que la société a changé. Cette société ne me convient pas à moi non plus. J'essaie de comprendre, de m'adapter mais on sent bien que la malhonnêteté et le manque de fiabilité règnent. De toute manière, le contexte politique et la violence ambiante en attestent. Alors, pour ne pas déprimer et pour ne pas jalouser, à mon avis il faut chercher chaque jour à voir, à considérer, à apprécier ce qu'on a plutôt que ce qu'on n'a pas.

Comme à 30 ans j'étais déjà veuve, sans enfant, j'ai eu un très long passage où je me suis mise à envier et à jalouser mes amies mariées et mamans. Mais, peu à peu, j'ai constaté que si elles étaient en couple et mamans, elles avaient des problèmes que moi je n'avais pas. Il m'a fallu un peu de temps pour réaliser que, dans la vie, nous avons chacun une destinée et qu'il n'existe aucune personne qui ne souffre pas, qui ne rencontre pas d'écueils, voire même de drame. Alors, pourquoi être jaloux de l'autre, même si cette personne nous a trompés ? Elle a sûrement ses raisons intimes et il faut quand même bien se dire qu'une personne qui trompe est une personne malheureuse dans la situation qu'elle traverse et qu'elle cherche à fuir. Je ne dis pas que la trahison en amour soit la solution mais elle a de toute façon ses raisons...

Vous évoquez les jaloux MALADIFS. Ça n'a rien à voir avec la jalousie liée à une trahison réelle, jalousie qui est alors une réaction " normale " : ça fait mal pour que je m'interroge pour saisir pourquoi je subis cette trahison, où j'ai " péché ". C'est donc comme une leçon qui nous est envoyée pour corriger certains défauts qui font que le couple ne peut pas durer sur ces bases-là. Mais, en ce qui concerne le jaloux maladif, ça n'a rien à voir : il s'agit d'une blessure inconsciente qui remonte à la toute petite enfance et qui s'est aggravée avec le temps pour des raisons propres au fonctionnement du psychisme.

Quand on est trompé, il y a tellement d'indices qui nous préviennent, qu'on n'est pas du tout obligé de prendre un détective privé ou de fouiller dans les affaires personnelles de son partenaire ou de sa partenaire ! Par contre, envisager que tout conjoint nous trompe traduit, selon moi, une anomalie du fonctionnement psychologique et nécessite d'aller voir un psy. Pour ma part, je suis marié et j'ai une absolue confiance en ma femme. Il est bien évident que si je constatais qu'elle commence à complètement changer ses habitudes, à prendre un look très éloigné de sa personnalité, à être de + en + absente, à se désintéresser de la maison et des enfants, je me poserais des questions et j'aurais une discussion avec elle...

Mon raisonnement est le même que celui de Lucien. Sans signes suffisamment objectifs de trahison, je ne vois pas pourquoi je flipperais et je fliquerais ! La vie est déjà assez compliquée comme ça pour qu'on ne tombe pas dans l'obsession ! 

Moi je suis d'accord avec Mireille. Je suis persuadé qu'une personne qui trompe souffre autant psychiquement que celle qui est trompée. Sauf que l'une subit la souffrance et l'autre essaie d'y trouver un remède en passant à l'acte. Je dis bien essaie car au final, je pense que rien n'est véritablement résolu. Il me semble qu'un couple c'est 50/50...

Cette discussion est très intéressante dans la mesure où il a été mis en avant la jalousie normale et la jalousie maladive. Une distinction importante surtout lorsque le jaloux maladif passe son temps à " fliquer ". En ce qui concerne la confiance, je pense aussi que " charité bien ordonnée commence par soi-même ". Comment peut-on avoir confiance en l'autre si l'on a pas confiance en soi ? " Aime ton prochain comme toi-même disent les Ecritures ". Or, je me demande comment aimer quelqu'un si on ne s'aime pas d'abord soi-même. Le drame de la trahison c'est de penser qu'on sera plus heureux " grâce " à quelqu'un d'autre, que l'herbe est plus verte dans le champ du voisin. Ceci dit je rejoins le fait que notre époque fait qu'à la moindre difficulté, on préfère changer d'objet " d'amour ", plutôt qu'essayer de réparer. C'est la dérive d'une société de consommation qui consomme l'amour comme on consomme les voitures.

Après m'être brûlé les ailes dans une relation amoureuse, j'ai fait un travail sur moi qui m'a permis de comprendre que la confiance, ça commence par soi. Offrir à l'autre une relation dans laquelle on manque de confiance en soi et dans laquelle on exige tout de l'autre est à mon sens vouée à l'échec. Ma souffrance n'a pas été inutile car elle m'a permis de comprendre qu'aucun être - aussi aimé soit-il - n'a le pouvoir de me rendre heureuse, ni malheureuse d'ailleurs par voie de conséquences. Je suis seule responsable des solutions de mes problèmes. Et quand c'est insurmontable, je demande l'aide de Dieu.

Pour avoir suivi beaucoup de ses posts psys, je fais entièrement confiance à Sofia M. Je sais que lorsqu'elle présente les choses, elle sait absolument de quoi elle parle. Relisez soigneusement son commentaire, maledansmapeau, il est question d'une blessure psychique INCONSCIENTE qui remonte à la toute petite enfance.

Ce qu'explique Sofia M en rapport avec la jalousie maladive est tout-à-fait justifié. Je rejoins donc le commentaire de Solange.

Si vous permettez, j'aimerais parler, et pour ce que j'en ai compris, d'un de mes arrière-grand-père maternel qui était un jaloux maladif. Bien sûr c'était une génération différente, où le mari avait bien plus droit de parole et civil que la femme... Mais dans le cas de mon arrière-grand-père, à mon humble avis le "problème" ne se situait pas là... Mon arrière-grand-mère était réellement "fliquée" dans tous ces mouvements. Lorsqu'elle partait faire ces courses au village, en vélo, elle avait un horaire à respecter par exemple... J'ai vu de mes propres yeux, cet homme attendre montre à la main, le retour de mon arrière-grand-mère à l'entrée de la cour de la maison... Lorsqu'elle revenait l'accueil était loin d'être aimable... A tel point, qu'après de nombreuses années de mariage, le couple a failli "cassé", mon arrière-grand-mère étant partie chez une de ses soeurs durant une semaine, après une énième dispute... Mon arrière-grand-père en fut très malheureux, et avait dit à ma mère, "dit à la mère qu'elle revienne"... Mais, il se trouve que mon arrière-grand-père, lorsqu'il était plus jeune et bel homme paraît-il... aimait beaucoup les femmes, et aurait eu plusieurs aventures extra-conjugales... Et puis, il y avait aussi une "histoire dramatique" dans ce couple. Alors qu'ils était encore un jeune couple, mon arrière-grand-père avait emmené sa femme et ses beaux-parents en balade, pour inaugurer l'achat d'une voiture... Ils ont eu un accident grave, et son beau-père côté passager est mort dans l'accident... et mon arrière-grand-mère fut elle-même gravement blessée... Ce que je voulais plus précisément, c'est que mon arrière-grand-père était quand même un jaloux maladif, parce qu'auparavant, il s'était tout de même largement autorisé l'infidélité, et qu'il projetait sur mon arrière-grand-mère, pour se délester de ces "erreurs" aussi... Enfin je pense que c'est probablement bien plus compliqué que celà, et qu'il y a tant de facteurs, si je puis dire, qui entre en compte, que de toute façon ça reste tout de même une histoire propre à chaque individu, quoi qu'il en soit... Mais mon arrière-grand-père a été orphelin de mère dès l'âge de 7 ou 8 ans, sa mère étant décédée des suites de l'accouchement d'un jeune frère de mon arrière-grand-père... Ni la mère ni l'enfant n'ayant survécus...