Je pense que j'ai vraiment un problème dans ma tête et que je ne fonctionne pas comme tout le monde mais je commence à en avoir marre! C'est-à-dire que chaque fois que j'ai envie de me faire un petit plaisir, quelque chose vient se mettre en travers. Je vous donne un exemple tout bête...
Hier, je ne bossais pas. Mon homme lui était au boulot. Comme il déteste faire les soldes, j'ai trouvé que c'était l'occasion d'en profiter. Au moment de partir, ma voisine du dessus sonne à ma porte parce qu'elle avait une grosse fuite d'eau dans sa salle de bains et elle voulait savoir si ça commençait à inonder mon plafond ou pas. Du coup, elle est entrée, elle a constaté qu'il n'y avait pas de dégâts chez moi mais je l'ai vu tellement paniquée que je l'ai raccompagné chez elle et je l'ai aidé à éponger. Après, je n'ai plus eu envie d'aller en ville pour faire les soldes. Des exemples comme ça, j'en ai des wagons. Ça peut être avant d'aller au cinéma que quelqu'un débarque à la maison ou alors je me tache juste avant de partir et du coup, je n'ai + assez de temps pour assister à la séance... Ça commence à me gonfler un peu. Si vous avez une idée du pourquoi du comment je prends!
Merci.
Ségo
Daniel01
C'est comme si vous vous l'interdisiez !
Je suis loin d'être psy mais c'est comme si psychiquement vous vous interdisiez ces moments de plaisir. J'ai appris en venant ici qu'en fait on n'attire pas les situations par hasard. Mais peut-être aussi que c'est protecteur ? Une manière de positiver...
Amélie
Un temps pour soi
Les petits plaisirs simples que l'on s'octroit de temps en temps pour soi, sont important pour notre propre équilibre. Ils sont ces respirations dont nous avons tous besoin, sans exception. Il n'y a là aucun égoïsme déplacé. Au contraire, c'est aussi parce que vous vous serez accordée une séance au cinéma,par exemple que vous rentrerez ensuite détendue. Et qui dit détendue, implique que la journée de travail du lendemain sera aussi bien mieux vécue, par exemple. En fait ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est pas parce que vous faites "une pause" même et pourquoi en faisant les soldes... Que vous "oubliez les autres"... Au contraire, vous serez d'autant plus "disponible et dans l'accueil" si vous ne vous oubliez pas trop vous même... Votre voisine ne faisait que vous demander si elle pouvait vérifier si la fuite d'eau ne faisait pas de dégats chez vous... C'est tout... Elle ne vous a pas demandé d'aller éponger chez elle...
Lakshmi
Charité bien ordonnée commence par soi-même
Je suis d'accord avec Amélie. On a l'impression que vous faites passer les autres systématiquement avant vous. Ce qui est tout à votre honneur, sauf que vous commencez à en pâtir et que vous allez finir par leur en vouloir alors qu'il suffirait de vous positionner en ne donnant que ce qui déborde de la coupe. Quant à la tache juste avant d'aller au cinéma, les psys diraient peut-être que vous avez un surmoi (un censeur psychologique intérieur) en béton (lol !).
Orlan
Votre comportement peut remonter à l'enfance
Il suffit que vous ayez eu des parents qui aient posé un déni sur le plaisir pour que vous vous soyez identifiée à eux. J'ai ce profil de parents. C'est une formation en Analyse transactionnelle qui m'a permis de régler ce problème, ce qui ne m'empêche pas d'être un bosseur mais, maintenant, si j'ai envie de prendre un peu de temps pour moi, je me positionne pour que personne ne m'en empêche. En fait, il s'agit d'acquérir la certitude que vous avez vous aussi le droit d'exister, et qui + est le devoir car il y va aussi de votre santé et de votre équilibre.
yamina.174
Absence de plaisir = Déséquilibre psychologique
Orlan a pleinement raison d'associer la nécessité de s'octroyer de petits moments de plaisir à la santé. Je ne parle pas de vous Ségo mais, très souvent, les personnes qui s'interdisent le plaisir sont acâriatres, ce qui prouve bien que l'inconscient souffre de cette privation...
Lakshmi
C'est parfois le cas de ma mère
Je pense que les moments acâriatres de ma mère viennent de là. C'est une femme qui s'est rarement autorisé des petits moments de plaisir pour elle. Résultat, maintenant qu'elle est très âgée, elle a parfois un comportement limite parano. J'étais venu en discuter ici et ça m'a d'ailleurs permis de me positionner de façon plus juste avec elle. Comme dit précédemment, c'est important pour la santé psychique et physique de penser un peu à soi.
cricri
La clé de l'autorisation à se faire plaisir
J'ai longtemps lutté contre les interdits au plaisir que je m'imposais. Ces interdits pouvaient prendre la forme de ceux que signale Ségo. C'était tellement fréquent que mon mari s'en était rendu compte. Il me le disait et pourtant rien n'y faisait. J'étais complètement engluée dans la religion chrétienne et j'avais toujours peur de mal faire. J'ai fini par consulter une psychothérapeute en pensée positive qui m'a fait découvrir les écrits du Docteur Joseph Murphy. Ses ouvrages, et en particulier " Exploitez la puissance de votre subconscient ", m'ont fait comprendre que j'interprétais mal les textes bibliques qui, en fait, n'ont jamais censuré le plaisir ! J'ai lu ensuite d'autres penseurs positifs comme, notamment, le Docteur Emmet Fox. Dans son ouvrage, " Affirmez la sagesse divine ", il a écrit une phrase que je me répète chaque jour : " C'est penser juste quand nous maintenons une attitude positive et affirmative dans n'importe quel cas. ". J'ai commencé alors à modifier ma façon d'aborder mon approche du plaisir. C'est-à-dire que lorsque j'avais envie de m'acheter une paire de chaussures par exemple, j'anticipais cet achat en imaginant immédiatement la joie de la commerçante quand je réglerais mon achat. J'ai gardé cette habitude et je peux vous assurer que plus rien ne me barre le chemin quand je décide de m'offrir quelque chose. Si j'ai envie d'aller faire un tour à la campagne, ce que j'adore, comme je sais que cette simple promenade va me mettre d'humeur joyeuse, je sais aussi que lorsque je rentrerai je serais souriante et aimable avec mon mari et ça me fortifie à l'idée de faire ma balade. Pour régler votre problème Ségo, essayez de penser au préalable au bienfait que le plaisir que vous allez prendre va entraîner dans votre entourage par ricochet. Je suis certaine que, rapidement, cette superbe habitude va vous délivrer d'une part du négativisme que vous vous infligiez. Encore une fois, si vous imaginez en amont le plaisir que vous allez faire alentour en vous faisant vous-même plaisir, vous aurez dès lors en main la clé pour vous autoriser le plaisir...
Psycot
Très bien expliqué Cricri
Se faire plaisir est effectivement beaucoup plus simple que ce qu'on peut l'imaginer...
Se faire plaisir est toujours lié à un tiers auquel on fait plaisir par voie de conséquence. Le plaisir abrite donc une jolie dimension altruiste.
Louis
Le plaisir altruiste
C'est une véritable découverte que ce qu'explique Cricri. Je n'avais jamais réfléchi à cette dimension altruiste du plaisir, comme s'il irradiait alentour. Je vais me pencher aussi sur cette littérature des docteurs Murphy et Fox plus sérieusement. De quoi arrêter certains de mes comportements un peu masochiques.
Christine-zen
Sûrement un sacré moteur !
Je vais adopter la méthode que suggère Cricri. Quand j'ai lu son post, j'ai eu comme une joie intérieure. Il est certain que si chaque fois qu'on décide de se faire plaisir, on met en place une élaboration immédiate où on visualise les retombées positives pour une tierce personne liée à cet auto-plaisir, ça ne peut que marcher ! Une technique très lumineuse à la réflexion.
ségo
Un univers que j'ignorais
Je saisis tout à fait ce que dit Christine-zen car j'ai ressenti cette sorte de joie intérieure en déclenchant mon imaginaire et en me mettant en situation virtuellement. Je vais appliquer de mon côté cette méthode positive et je vois bien ce en quoi elle peut fonctionner quand on l'applique.
Merci beaucoup et excellent dimanche à tous,
Ségo
Danièle-Dax
De l'instinct à la compréhension
Sans pouvoir l'expliquer, j'applique depuis longtemps déjà cette façon de faire en cuisine car je n'aime pas cuisiner. Pour me donner du courage, j'imagine la joie de mon mari quand je lui prépare un plat qu'il aime, ou celle de notre fils, de notre belle-fille et de notre petit-fils, ou celle d'amis lorsque nous recevons. Du coup, ça me dynamise et je ne me brûle pas (ma spécialité) ! Je comprends mieux pourquoi ce type de comportement, quand il m'arrive encore de l'oublier, entraîne un plat pas au top ou que je renverse quelque chose... Par contre, je remercie de tout cœur Ségo pour sa question qui a engendré des réponses très intéressantes sur cette notion d'interdit sur le plaisir, d'autant que j'ai été élevée chez les religieuses... Pour ma part, je sais qu'à partir de maintenant, si j'ai envie de me faire un petit plaisir, j'aurai en tête comment y parvenir sans encombre.
Merci à vous tous aussi pour ces forums passionnants et éclairants, et excellent dimanche.
Danièle
Alicia
Un vrai plaisir !
Je viens de donner une recette "légère" sucrée dans une autre rubrique et je dois dire que j'y ai pris d'autant plus de plaisir que cette recette que je réalise quelquefois pour mon fils qui s'en régale, je viens de comprendre pourquoi, grâce à la question de Ségo, je me suis moi aussi régalée à la partager sur ce forum.