Depuis quelques mois, j'ai un nouveau boss objectivement insupportable mais je me rends compte que j'ai quand même un problème avec la hiérarchie. Très jeune déjà, j'avais tendance à faire exactement le contraire de ce qu'on me demandait et ce, quelle que soit la personne qui me donnait un ordre. Comme je souffre particulièrement d'un très mauvais relationnel avec ce boss, et que dès hier j'angoissais à l'idée de recommencer une semaine de boulot avec lui, j'ai essayé de réfléchir à ce que je pourrais faire pour m'apaiser. La seule chose qui me soit venue à l'esprit, c'est que ce mec n'est pas sur ma route par hasard. En même temps, ma réflexion ne m'a pas livré comment je dois m'y prendre pour accepter inconsciemment les rapports hiérarchiques. Sans compter que si j'y parviens (grâce à vous ! Lol), j'aurais peut-être moins mal au dos parce que, finalement, je vois bien que j'endosse des responsabilités que je n'ai ni à porter ni à supporter...
Merci de votre attention et de vos conseils, et bel après-midi,
Sylvie
Gilbert
Centration
Bonjour Sylvie,
Je n'ai malheureusement pas la recette infaillible par rapport à votre questionnement. Toutefois, votre post m'a donné à réfléchir. Il me semble qu'une soumission passive ou, à l'inverse, la révolte par rapport à une hiérarchie possèdent les mêmes racines. Je m'explique. Il s'agit toujours d'un rapport quelque peu faussé avec celui où celle à qui on attribue un pouvoir, celui de nous rendre heureux ou malheureux. Je crois que - comme vous le dites - ce rapport s'enracine dans notre histoire, en lien avec comment nous avons perçu nos premières figures d'autorité, à savoir nos parents. Or, il me semble qu'à l'âge adulte il est bon de ne plus attribuer ce pouvoir à autrui. Votre supérieur hiérarchique est votre boss au boulot mais ne doit pas prendre la place d'une figure ancienne. Ce que les psys appellent un mauvais transfert. Vous travaillez pour vous du mieux que vous pouvez en fonction de vos responsabilités et non pour faire plaisir ou pour nuire à votre patron (et encore moins pour prendre sa place). D'où une necessaire centration sur vous. Je ne sais pas si je vous ai aidé mais je crois vraiment qu'il s'agit d'une question de place professionnelle à ne pas confondre avec une place affective. Dans ma carrière d'enseignant, j'ai eu des supérieurs hiérarchiques (inspectrices et inspecteurs). J'ai toujours essayé de ne pas être dupe de la représentation que je m'en faisais. Sur ce, je vous souhaite une excellente journée sachant que d'autres foromers plus compétents viendront certainement vous donner quelques clés.
Oliver
Vous n'avez certainement pas tout faux
Je ne suis pas psy mais je suppose que pour arriver à pratiquer votre boulot il doit falloir certaines qualités que vous avez su mettre en valeur. Je suis assez solitaire et ne suis certainement pas fait pour certaines relation de travail style gendarmerie ou armée (je n'ai même jamais postulé). Je ne dis pas que votre boulot soit de ce type mais peut-être avez-vous un caractère pour envisager autre chose où vous n'auriez plus véritablement de patron. En attendant, essayez de faire profil bas, ne serait-ce que pour votre santé.
Lakshmi
Pas de hasard certainement
L'idée d'Oliver n'est pas idiote, à mon sens. Il est possible que votre supérieur hiérarchique soit là pour que vous commenciez à envisager un changement évolutif au niveau de votre travail. Peut-être un poste équivalent à celui de votre boss ?
Sofia M
Regardez du côté des avantages à être sa subordonnée
Être dirigeant revêt toujours des inconvénients, non seulement en terme de hautes responsabilités mais également compte tenu du lien difficile qu'un supérieur hiérarchique est quasi obligé d'établir et de maintenir avec les personnes qu'il dirige. Par conséquent, les " chefs " sont souvent très mal vus. Pas facile à supporter pour eux non plus...
Ludo_437
Objectiver la réalité du poste de chef
Il est certain que devant tout supérieur hiérarchique et comme l'induit Sofia M, il serait raisonnable de regarder du côté des difficultés à commander, à donner des ordres... Cette sorte de visibilité permettrait de voir rapidement si on est capable ou pas d'être chef...
Orlan
Je suis moi-même " chef " (lol) !
Je vais sûrement vous paraître sévère Sylvie mais, après tout, cet homme s'est quand même donné les moyens d'accéder à ce poste... C'est la réalité de la vie. Si on ne veut pas avoir de problèmes avec les rapports hiérarchiques, il faut se donner soi-même les moyens de s'élever professionnellement...
Ludo_437
C'est une certitude...
On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre ! D'ailleurs, dans cet ordre d'idée et entre autres, il paraît que beaucoup d'animateurs TV sont détestés car jalousés puisqu'ils ont réussi...
yamina.174
Respecter les limites de son emploi
Je suis globalement d'accord avec tous les commentaires. Je rajouterais que Sylvie sait tout ça quelque part puisqu'elle signale qu'elle a des responsabilités qu'elle ne devrait pas endosser : il devient donc urgent qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire qu'elle se cantonne au cadre et aux limites de ses attributions, car - si elle a tendance à empiéter sur le poste de son boss - c'est peut-être ça qui hystérise ce bonhomme...
Jean
Toujours une question de place
Je rejoins Orlan. Lorsque qu'on ne supporte pas la hiérarchie, il faut faire en sorte d'avoir les compétences d'être chef. Ce qui n'est pas de tout repos, quoi qu'on en dise. On ne peut pas être subalterne et se penser supérieur à celui de qui on dépend. Savoir rester à sa place c'est aussi ne pas en faire ni plus ni moins que ce qui est demandé. Comme dit Yamina aussi, votre boss doit bien sentir que vous débordez un peu et ce ne doit effectivement pas lui plaire. Et c'est logique, ne serait-ce que par rapport aux autres employés. Il doit rester le capitaine du bateau. Pour avoir eu, lorsque je travaillais, un chef laxiste, tout le service en a pâti au niveau de l'efficacité.
Sylvie-0570
Je ne voyais pas les choses tout à fait comme ça...
Déjà, je ne m'attendais pas à autant de sévérité de votre part. Maintenant, je ne vous en veux pas du tout puisque je vous ai sollicités. Il me semble, quoi qu'il en soit, que j'ai bien compris les nuances que vous développez. C'est sûr qu'à la fois mon job me plaît et donc que j'aimerais souvent avoir les coudées un peu + franches mais, en même temps et travaillant dans le milieu du show biz où il faut tout le temps cirer les pompes pour arriver, je n'ai pas envie d'emprunter la voie de la séduction intéressée et encore moins avoir une promotion canapé, élément très courant dans cet environnement... Car dites-vous bien que sans flatter sa hiérarchie, il n'y a point d'avancement ! À moi effectivement de bien rester dans le cadre de mes attributions et de ne pas les dépasser. Pour l'instant, je n'ai pas très envie non plus de quitter mon domaine professionnel car, indépendamment du fait qu'il abrite des aspects intellectuels très intéressants, je ne suis pas + motivée que ça pour démarrer un cycle pro différent étant donné que je suis une quadra célibataire sans enfant...
Merci de toute façon pour vos avis et vos conseils.
Sylvie
Vincent
Un milieu professionnel pas fait pour moi...
Cette discussion me permet d'apprécier ma profession (je travaille comme chef de secteur dans une entreprise qui retraite les plastiques pour les recycler), + modeste en apparence et surtout pas bling bling du tout, mais mon boulot répond aux normes du sérieux des employés et non aux comportements bisounours pour ne pas dire autre chose... J'en profite quand même pour dire à Sylvie que je suis instit à la base mais comme je milite aussi pour l'écologie, j'ai changé de profession pour être davantage en adéquation avec mes convictions. Je suis beaucoup mieux dans ma peau avec mon job actuel, pourtant je suis moi aussi quadra célibataire sans enfant...