Conséquence de ma sévérité avec mon fils ?

Portrait de Horia

Mon fils unique a 18 ans. Il file du mauvais coton. Ses fréquentations ne me plaisent pas. Il doit d'ailleurs avoir un complexe parce que vu le profil peu évolué de ses copains, je pense qu'il aime briller au milieu de + faibles que lui... Il me tracasse et ce matin tôt, je passais en revue la façon que j'ai eue de l'éduquer (quasiment seule). J'ai été une maman très très sévère. Je jouais en même temps, vu le caractère de son père, le rôle de mère et de père. Pas facile. Je me demande aujourd'hui si ce n'est pas cette sévérité que mon fils retourne contre moi en faisant tout le contraire de l'éducation qu'il a reçue. J'ai beaucoup de culpabilité. Mais j'ai voulu qu'il soit bien élévé... Ce qui ne m'empêche pas de l'adorer mais il m'a dit il n'y a pas si longtemps que je ne l'aimais pas et que je ne l'avais jamais aimé ! J'étais atterrée. En + j'ai vu une émission de télé de psychologie il y a quelque temps et on voyait des mamans très compréhensives avec leurs enfants, très calmes, donnant à manger à leur tout-petit avec une douceur et une patience infinies. Moi, j'ai repris mon travail 2 mois après la naissance de mon bébé et j'étais toujours sur les chapeaux de roue... Je culpabilise vraiment beaucoup et j'aimerais savoir si il y a un lien entre ma sévérité et le comportement de mon fils dont je redoute qu'il devienne délinquant.

Portrait de Oliver

A 18 ans, mes parents étant divorcés, j'ai eu une période mal dans ma peau où je faisais payer à l'un et à l'autre le divorce. Un truc qui m'arrangeait bien. Avec le recul (j'ai 22 ans), je n'ai pas fait de bêtises énormes et je me rends compte que chacun a fait ce qu'il a pu. Ma mère était plus sévère que mon père. Ne culpabilisez pas, Horia. Vous avez été une bonne mère, je pense. Vu que vous l'avez élevé toute seule. Il saurait le reconnaître à un moment. Il est majeur maintenant, il va falloir qu'il se responsabilise et quand il aura besoin de vous il viendra (rires). J'ai fait pareil avec ma mère... Quant aux parents parfaits des magazines de psychologie, pour moi et aux vues de l'histoire de mes potes, c'est un peu du cinéma... Enfin je crois !

Portrait de Isabelle

Mes trois fils considèrent que j'ai été pour deux d'entre eux (ils sont adultes), que je suis pour le troisième (il est adolescent) une mère sévère... Pour le troisième qui n'a pas tout à fait 14 ans, le père n'étant pas là au quotidien, je gère aussi les limites que posent en principe le père. Je ne sais si la façon dont je m'y prends avec lui saura l'aider dans sa vie d'homme... Je pense que tout parent qui aime son, ses, enfants fait ce qui lui semble juste et bien. Vous vous êtes investis pour élever votre fils... Ce qu'il en fera lui appartient... Mais si je peux me permettre, votre fils sait d'une façon ou d'une autre, que vous sa mère avait fait du mieux que vous pouviez et il vous a vu travailler pour prendre soin de lui au quotidien... C'est déjà très important, parce qu'alors il "sait" malgré tout, qu'on travaille pour gagner sa vie. C'est une vraie valeur morale que vous lui avez apprise et qui fait partie de lui quoi qu'il en soit.

Portrait de Amélie

Ce ne sera pas forcément d'un grand secour mais n'oubliez pas que chacun d'entre nous choisi son incarnation, et donc tout autant ses parents... Votre fils sait qu'il peut compter sur vous quoi que vous en pensiez. C'est déjà beaucoup...

Portrait de cricri

L'ensemble des émissions qui traitent de psychologie parentale ne sont là que pour donner des directions. Il est bien évident qu'elles sont complètement sorties du contexte de la réalité familiale. Détachez-vous des images que vous avez vues et listez plutôt tout ce que vous avez fait pour votre fils en positif. Comme on dit, je pense qu'il n'y aura pas photo !

Portrait de cerise-du-26

Plus ça va et moins je regarde ce type d'émissions psychos car à chaque fois, j'ai l'impression que je n'ai pas le bon mode d'emploi. J'essaie surtout de m'adapter au profil pas facile de ma toute jeune fille mais je lui mets des limites. Dans ce registre, je préfère pécher par excès que par défaut. Il est sûr que l'ambiance à la maison n'est pas toujours zen mais si une fois devenue adulte, elle se met à faire n'importe quoi, elle ne pourra jamais me reprocher d'avoir été laxiste. Et si elle me reproche le contraire, je lui rappellerai juste qu'un enfant ça s'éduque aussi pour être convenable en société et ne pas déranger autrui.

Portrait de Orlan

Le résultat n'est vraiment pas terrible !

J'ai eu un père extrêmement sévère et ça ne m'a pas empêché de réussir ma vie professionnelle. Et il n'est jamais tombé en culpabilité quand il m'a envoyé une claque que je méritais ou que je ne méritais pas !!!

Pour vous consoler un peu Horia, regardez la grossièreté ambiante et vous ne regretterez pas d'avoir donné des principes à votre fils. Sachez toutefois et comme ça vous a été précisé qu'il est en pleine rébellion actuellement mais que ce que vous lui avez inculqué fait quand même partie intégrante de son psychisme, même si ça sommeille un peu en ce moment dans son inconscient...

Portrait de Alicia

Mon fils a 14 ans, et la rébellion est déjà "vérifiable" par moment en direct avec moi en tout cas ! Je pense que je ne suis pas souple non plus, y compris parce que je suis seule à l'élever. Mais, en dehors des recherches de conflits avec moi, il m'est arrivée récemment de le voir de lui-même prendre les sacs de courses de sa grand-mère pour les porter jusqu'à la maison... Des petits détails comme ça, permettent quand même de me dire, que je fais mon travail de mère, y compris en lui apprenant les bonnes manières et en posant les limites...

Portrait de Mireille-cogolin

Si vous lisez La Bible, vous y trouverez plusieurs passages dans lesquels il est bien précisé par L'Éternel la nécessité d'être sévère avec son enfant. Je trouve, pour ma part, que vous avez élevé le vôtre comme il le fallait. Après, ce qu'il faut que vous admettiez c'est que votre fils a son chemin bien à lui mais que Dieu l'accompagnera toujours. Et puis surtout vivez ce que vous avez à vivre aujourd'hui indépendamment de votre jeune : essayez de voir tous les signes positifs que Le Seigneur vous envoie plusieurs fois dans la journée. Vous allez vous sentir mieux tout de suite. Moi qui ne suis pas la reine de l'optimisme, quand je constate que mon moral est en baisse, je me ressaisis en cherchant à apprécier le plus possible les cadeaux quotidiens de l'existence. Et Dieu sait si nous en recevons ! Mais nous sommes si ingrats... Faites ainsi et vous verrez que ça vous dynamisera et que vous dédramatiserez... Ce qui fera du bien à votre fils...

Portrait de Horia

Votre façon de réagir à mon anxiété m'a fait du bien et a enlevé en + une grosse part de ma culpabilité. Il faudrait que j'arrive à m'inscrire davantage dans " À chaque jour suffit sa peine ", sans dramatiser demain qui n'est pas encore là, et je suis certaine que mes douleurs d'estomac disparaîtraient.

Je vais suivre vos conseils car maintenant ça devient une question de santé. J'ai bien saisi ce que Mireille-cogolin a voulu me dire en induisant que si mon moral va mieux, mon fils ira mieux. C'est sûr qu'entre une maman et son enfant, quel que soit l'âge qu'il a, c'est le principe des vases communicants... Et puis je vais arrêter de suivre des émissions TV ou de lire des articles de journaux de psycho qui sont traités par des journalistes qui doivent rendre un travail en conformité avec ce que leur demande leur direction. Tout ça je le sais pourtant et il faut vraiment que j'arrête de croire que l'herbe est + verte dans le pré du voisin car je sais aussi que tout un chacon rencontre des épreuves dans sa vie et qu'une épreuve quelle qu'elle soit reste toujours une épreuve. Où vous avez raison également, même si vous ne me le dites pas crûment, c'est qu'il faut que j'arrête d'être dominée par cette angoisse terrible de mauvaise mère et que je pense un peu à moi.

Merci.

Horia