Obsession de la perfection

Portrait de Chantal Calatayud

À l'heure où la compétition prend une grande place dans la sphère professionnelle, voire privée, les individus se sentent soumis à un impératif de perfection, au risque toutefois d'y laisser leur santé. Effectivement, chercher à être parfait est un leurre qui peut avoir des conséquences dommageables.
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Portrait de Charles

N'ayant pas eu des parents très rassurants, dans les premières années de ma vie d'adulte, j'ai voulu être le meilleur, un musicien parfait, un amant parfait... etc. J'ai peu à peu compris que c'était un leurre qui me prenait beaucoup d'énergie. J'ai mis très longtemps à m'engager dans une vie de couple que je voulais parfaite aussi. Cette obsession de la perfection m'a fait perdre beaucoup de temps mais peut-être fallait-il que j'en passe par là. Je comprends mieux les tenants et les aboutissants de cette obsession. J'accepte aujourd'hui de plus en plus mes limites et ai arrêté de me comparer aux autres. Quel soulagement !

Portrait de Valérie

Le soucis de perfection est une vraie torture qu'on s'inflige au quoitidien ! Une vraie caricature en la matière... Jusqu'à aller repasser les chaussettes (eh oui !)... Il y a quelques temps, mon médecin me trouvant au bord de l'épuisement m'a bien secouée ! En m'explicant que j'allais droit au cimetière à ce rythme là... Une collègue de travail, devenue une véritable amie au fil du temps, me suggéra de lâcher du lest, que la Terre ne s'arrêterait pas de tourner si je simplifiais certaines petites choses du quotidien par exemple. Peu à peu j'ai appris. Je ne repasse plus les chaussettes, et même mieux, le linge de maison classique, comme les serviettes de toilette ou les torchons non plus ! Dès que je les sors du sèche linge, je plie soigneusement et je range directement, c'est presque "parfait"... Mais ce qui est le plus équilibrant pour moi, ce sont les heures cours et un peu chez moi aussi que je consacre à la peinture sur soie... J'en ai rêvé durant des années, il fallait juste que je franchisse le pas, et c'est une vraie liberté !

Portrait de Cécile

Votre expression " presque parfait " m'a fait pensé au  " plus que parfait " de la conjugaison verbale. Etrange dénomination pour un temps du passé, donc révolu. Peut-être que notre propention à vouloir être parfait(e) et même plus que parfait(e) est complètement imaginaire par rapport à un passé fantasmé qu'on voudrait retrouver, ce qui est impossible... On ne peut pas être et " avoir été ", comme dit le proverbe. Peut-être me trouverez-vous un peu délirante en ce dimanche aprè-midi mais tant pis...

Portrait de Gilbert

Pas si délirant que cela. Il doit bien y avoir une raison à ce " Plus-que-parfait ". Surtout qu'il est composé avec " l'imparfait " de l'auxiliaire + le participe passé. Je crois que là " parfait " ne veut pas dire " idéal " mais  " accompli ". " Imparfait " étant ce qui n'est pas encore accompli. Donc nous ne sommes pas parfaits (dans le sens d'être accompli, fini ) mais imparfaits dans le sens de perfectibles. Mon petit délire à moi (rires !).

Portrait de Danièle-Dax

Mes parents, fermiers, faisaient ce qu'ils pouvaient mais la maison était sale. J'ai toujours su que mon perfectionnisme, en particulier au niveau ménage et rangements, venait de là mais que de temps perdu et quelle souffrance car je ne suis jamais complètement satisfaite au niveau propreté ou netteté. J'ai par conséquent gaspillé dans ma vie beaucoup d'argent en produits d'entretien ! En vieillissant, je revois de plus en plus ma copie mais j'ai encore de beaux restes ! Mon fils a épousé une jeune femme beaucoup moins maniaque que moi. Ça s'explique !

Portrait de Solange

Je ne supporte pas la saleté aussi et c'est parfois très obsessionnel. Je me demande si, comme vous, il n'y a pas des raisons de cet ordre là par rapport à mes parents. Je vais y réfléchir.