Je me brûle tout le temps avec le four

Portrait de Lison

Depuis plusieurs mois je viens régulièrement sur ces forums. Grâce à la qualité des explications, notamment dans cette rubrique psycho, mais pas seulement, je m'enrichis d'une compréhension du fonctionnement de l'être humain. C'est pour ça que je vous pose ma question... Le fait de me brûler tout le temps avec le four, il y a forcément une explication... Peut-être que comme ça je ne me brûlerai plus ! Parce qu'à force et comme c'est souvent au même endroit, j'ai même une marque à l'intérieur de l'avant-bras gauche, un peu au-dessus du poignet. Qu'est-ce que je dois comprendre avec ces brûlures ? Je ne pense pas que çe soit le fait de cuisiner. J'aime bien faire plaisir et régaler tout le monde avec mes modestes petits plats et j'aime autant les préparer d'ailleurs...

Portrait de Maria

Mais moi ça me donne l'impression, vu l'insistance et surtout le fait que ça vous fasse une marque, qu'il doit y avoir quelque chose qui doit être dit, mise à jour, sur une idée "d'appartenance" (excusez-moi ce n'est peut-être pas très clair, mais en écrivant c'est plus difficile qu'en parlant...). L'image n'est pas très élégante, mais en fait je pensais au bétail qu'on marque au fer rouge pour identifier qu'il appartient à tel ou tel propriétaire...

Portrait de Viviane

Je me trompe peut-être et j'espère que je ne vais pas dire trop de bêtises, mais l'idée de la marque au fer, me renvoie au tatouage... Mais à un tatouage très particulier (un numéro), qu'on faisait aux prisonniers dans les camps de concentration. Si je dis celà, c'est qu'il y a aussi le fait de la brûlure sur le four... Comme si cette marque "témoignait" pour vous d'un membre familial disparu dans ces camps de concentration. D'autant que ces prisonniers étaient aussi "dénutris" et que vous vous brûlez en préparant à manger... L'idée "du marquage du bétail" de Maria va aussi dans ce sens, puisque la volonté des nazis (entre autres horreurs) était de réduire ces êtres humains à du bétail.

Portrait de Lakshmi

Si je suis bien les raisonnements, il y aurait donc un passé qui " colle " à la peau de Lison. Passé qui ne lui appartient pas mais qui jusqu'ici la brûle encore. Désolée, je ne suis pas psy mais je trouve la question intéressante d'autant qu'il m'arrive de me brûler avec le four aussi, mais ça ne laisse pas de trace chez moi.

Portrait de Amélie

Je viens de réaliser que ça ne m'est pratiquement jamais arrivée de me brûler sur le four. Pourtant je cuisine très régulièrement... Mais par contre, même si je n'y aurais pas pensé, l'histoire du tatouage des camps, pourrait se tenir. En plus, cette marque, Lison précise qu'elle est côté intérieur du bras, et je crois que c'était de cette façon qu'on leur faisait ce tatouage. Enfin, c'est ce que j'ai vu dans certains reportages, ou des rescapés témoignaient...

Portrait de Lydie

Dans ce cas, ne pas y voir alors, la possiblité de quelqu'un qui aurait travaillé en tant que cuisinière en tant que "servante" ? Et qui aurait souffert de ce dur labeur ?

Portrait de yamina.174

Je fais la même analyse que Viviane...

Vérification à essayer de faire auprès des vôtres, de vos ascendants, de certains parents encore en vie... 

En outre, si cette hypothèse se confirme, l'important c'est que vous allez enfin pouvoir vous débarrasser d'un affect de culpabilité dans la mesure où votre inconscient, de par l'émergence de la temporalité réelle, va vous permettre de réaliser que vous n'êtes pour rien dans les conséquences filiales de l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale.

Portrait de Sofia M

Je rejoins de mon côté cette possibilité des camps de concentration avec, entre autres, la famine qui y régnait. Or, le four renvoie à la nourriture. Là aussi, après analyse de cette éventualité d'une filiation souffrant d'une névrose de guerre très " marquée ", Lison va liquider sa propre névrose de guerre dont elle avait hérité bien malgré elle...

Portrait de Psy30

Il y a quelques années j'ai suivi une analysante qui oscillait entre boulimie et anorexie sévères. Son grand-père avait été déporté et n'était jamais revenu du camp de concentration où il avait été enfermé. Sa pathologie a cédé le jour où son inconscient a accepté de lui faire lâcher une culpabilité filiale qui ne lui appartenait bien entendu en aucun cas. En fait elle était prise dans un double mouvement psychologique: manger énormément par angoisse d'un manque de nourriture comme en temps de guerre et ne + rien manger par fidélité à ce grand-père...

Portrait de Lydie

Toujours aussi enrichissantes ces explications ! Il est donc possible que notre rapport à la nourriture, d'une certaine façon, soit en lien avec des histoires de guerre, des névrose de guerre comme il est dit ici, vécu par des aïeux. Peut-être que ma compréhension est un peu limitée, mais je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement avec une façon de faire de mon ex-mari, qui nous a vallu bien des disputes... C'était carrément insupportable pour lui que le frigo et les placards ne soient pas en permanence "pleins à craquer"  ! Une sorte de peur de mourir de faim... Et c'est très triste, mais il est atteint d'un cancer très avancé,  "incurable" qui a commencé par un problème aux intestins, ce qui va avec le fait de manger et de digérer...

Portrait de Maria

Et les réponses qui vont avec sont très parlantes... Etant enceinte je me surprends à avoir ce besoin que mes placards soient toujours bien garnis, comme s'il me fallait prévoir que mon enfant et moi soyons toujours à l'abri de la faim en fait. Je ne sais pas si ça a un rapport avec toutes ces explications, mais je vais quand même demander à mes parents, s'il y a eu dans la famille une femme attendant un bébé qui a souffert des privations de la guerre...

Portrait de Lison

J'étais loin de me douter qu'un four et que des brûlures à répétition pouvait traduire quelque chose d'une histoire familiale. Tout ce je peux dire, là tout de suite, c'est que je sais que ma grand-mère maternelle de son nom de jeune fille avait un nom à consonnance juive. Mais je n'en sais pas plus. Je vais chercher des informations. Merci beaucoup pour vos explications et votre gentillesse. Bonne fin d'après-midi.