Ma réponse peut sembler ambivalente mais adopter un enfant qui a déjà beaucoup souffert ne laisse pas la place à la moindre faille chez les parents adoptifs. Pour ma part et alors que ma femme et moi n'avons qu'un fils, il y a quelques années nous avons évoqué cette possibilité altruiste mais, très vite dans nos réflexions personnelles, nous avons réalisé que nous ne nous sentions pas à la hauteur de cette tâche. On ne peut pas prendre le risque d'ajouter du malheur au malheur...
J'admire les couples qui ont cet altruisme. Nous connaissons une jeune fille adoptée qui semble bien dans sa peau. Mais comme Orlan et son épouse, ma femme et moi ne nous sommes jamais sentis les reins assez solides pour assumer cela.
Nous avons eu 3 filles et le problème ne s'est donc pas vraiment imposé à nous.
Par contre, il m'est arrivé de réfléchir assez souvent à l'adoption. À chaque fois ma réflexion fut la même : je n'aurais pas eu la carcasse pour ça...
Nous n'avons qu'un fils, arrivé un peu tardivement, alors que nous pensions que nous n'aurions jamais d'enfant. Dans les toutes premières années ou nous essayions d'avoir un enfant qui n'arrivait pas, nous avons une fois, une seule fois, une discussion à propos de l'adoption, mon mari et moi. Pour nous ça n'était pas envisageable, notre peur essentielle étant de ne pas être à la hauteur de l'amour à donner... Ca m'arrive d'y penser encore aujourd'hui, alors que notre fils a 14 ans... Et je sais que nous avons fait le bon choix en n'adoptant pas. Tant je vois combien il faut d'amour, de patience, de compréhension, avec celui que j'ai porté d'enfant déjà !
Par 3 fois dans ma carrière de psychanalyste j'ai eu des patients qui avaient adopté. Les galères qu'ils ont rencontrées avec leurs enfants adoptifs m'ont déconcerté. Ces parents se décrivaient littéralement rejetés par l'adopté, a fortiori à l'adolescence. Sans compter l'adaptation extrêmement difficile du démarrage, ne serait-ce que d'un point de vue de l'alimentation. Au regard de ces éléments, j'ai pu mesurer la réalité d'une telle démarche.
Les difficultés évoquées dans cette discussion sont malheureusement bel et bien réelles. En ce qui me concerne, j'ai eu la chance et j'ai encore la chance d'avoir des parents adoptifs merveilleux mais je n'ai pas eu un parcours facile et ils en ont souffert. J'ai 49 ans et c'est juste avant mon mariage l'été dernier (je suis homosexuel) qu'ils m'ont confié leur crainte de ne pas avoir été à la hauteur. Je les ai rassurés car il y a longtemps que je sais qu'un enfant abandonné ne se remet jamais de son abandon et, même s'il s'en défend, en veut à la terre entière et ce malgré l'affection qui lui est donnée. Être parent est certainement un métier extrêmement difficile mais adopter un enfant exige une solidité et un équilibre hors du commun.
Orlan
Responsabilité trop grande pour moi
Ma réponse peut sembler ambivalente mais adopter un enfant qui a déjà beaucoup souffert ne laisse pas la place à la moindre faille chez les parents adoptifs. Pour ma part et alors que ma femme et moi n'avons qu'un fils, il y a quelques années nous avons évoqué cette possibilité altruiste mais, très vite dans nos réflexions personnelles, nous avons réalisé que nous ne nous sentions pas à la hauteur de cette tâche. On ne peut pas prendre le risque d'ajouter du malheur au malheur...
Louis
Pas évident pour moi aussi
J'admire les couples qui ont cet altruisme. Nous connaissons une jeune fille adoptée qui semble bien dans sa peau. Mais comme Orlan et son épouse, ma femme et moi ne nous sommes jamais sentis les reins assez solides pour assumer cela.
cricri
Trop épineux pour moi
Nous avons eu 3 filles et le problème ne s'est donc pas vraiment imposé à nous.
Par contre, il m'est arrivé de réfléchir assez souvent à l'adoption. À chaque fois ma réflexion fut la même : je n'aurais pas eu la carcasse pour ça...
Olivia.V
Peur de ne pas l'aimer assez
Nous n'avons qu'un fils, arrivé un peu tardivement, alors que nous pensions que nous n'aurions jamais d'enfant. Dans les toutes premières années ou nous essayions d'avoir un enfant qui n'arrivait pas, nous avons une fois, une seule fois, une discussion à propos de l'adoption, mon mari et moi. Pour nous ça n'était pas envisageable, notre peur essentielle étant de ne pas être à la hauteur de l'amour à donner... Ca m'arrive d'y penser encore aujourd'hui, alors que notre fils a 14 ans... Et je sais que nous avons fait le bon choix en n'adoptant pas. Tant je vois combien il faut d'amour, de patience, de compréhension, avec celui que j'ai porté d'enfant déjà !
E.psy84
Influence professionnelle ?
Par 3 fois dans ma carrière de psychanalyste j'ai eu des patients qui avaient adopté. Les galères qu'ils ont rencontrées avec leurs enfants adoptifs m'ont déconcerté. Ces parents se décrivaient littéralement rejetés par l'adopté, a fortiori à l'adolescence. Sans compter l'adaptation extrêmement difficile du démarrage, ne serait-ce que d'un point de vue de l'alimentation. Au regard de ces éléments, j'ai pu mesurer la réalité d'une telle démarche.
Clovis
J'ai été adopté...
Les difficultés évoquées dans cette discussion sont malheureusement bel et bien réelles. En ce qui me concerne, j'ai eu la chance et j'ai encore la chance d'avoir des parents adoptifs merveilleux mais je n'ai pas eu un parcours facile et ils en ont souffert. J'ai 49 ans et c'est juste avant mon mariage l'été dernier (je suis homosexuel) qu'ils m'ont confié leur crainte de ne pas avoir été à la hauteur. Je les ai rassurés car il y a longtemps que je sais qu'un enfant abandonné ne se remet jamais de son abandon et, même s'il s'en défend, en veut à la terre entière et ce malgré l'affection qui lui est donnée. Être parent est certainement un métier extrêmement difficile mais adopter un enfant exige une solidité et un équilibre hors du commun.