Un mauvais présage ?

Je ne pense pas qu'il faille que vous entreteniez une paranoïa face à cette demande de votre nièce et le décès de votre voisin. Ainsi va la vie et je pense que nous pouvons essayer de positiver ce qui nous arrive. Ma maman qui a plus de 80 ans s'est débrouillée de faire une chute juste avant Noël. Résultat, elle est hospitalisée pour un assez long moment. Elle a demandé qu'on lui amène des photos de famille pour mettre dans sa chambre. J'ai trouvé cela dérangeant mais il s'agit de son désir. Il y a sur ces photos des êtres disparus qui m'étaient chers. Une sorte de régression et de déni de la mort, certainement. Mais aussi, paradoxalement, une prise de conscience de la réalité et qu'il ne reste que des photos... Je suis consciente que je ne vous apporte aucune réponse pratique mais je crois que dans toutes les familles, le passé parfois ressurgit et que c'est peut-être un signe pour avancer. En espérant que d'autres foromers soient plus perspicaces, je vous souhaite une belle journée de Noël.

Quand on lit votre post, on sent très vite une tonne de culpabilité chez vous par rapport à votre sœur. C'est cette culpabilité qui vous fait faire de mauvais liens, c'est-à-dire des liens erronés. Comment voulez-vous que l'annonce du décès de votre voisin, alors que vous cherchiez des photos pour faire plaisir à votre nièce, soit un mauvais présage ? D'autant que comme vous le précisez, il n'est pas question que vous trahissiez le désir de votre grand-mère. En fait, pour que vous n'ayez plus peur avec cette histoire de documents qui vous ont été confiés, dites-vous que ce décès qui vous a été annoncé et cette boîte aux souvenirs de disparus - un peu comme l'induit Lakshmi - sont une sorte de miroirs convergents pour vous faire prendre conscience que tant qu'on est en vie, il faut profiter de la vie et même si celle-ci n'est pas toujours facile. D'ailleurs, si toute journée contient des épines, toute journée abrite aussi de bien jolis moments, de bien jolis cadeaux... À chacun de les dénicher plutôt que de s'acharner à ressasser le négatif et les tourments... Ce que je vais ajouter peut sembler bien banal mais à chaque pôle négatif s'oppose un pôle positif. À nous de sortir du masochisme chaque fois que nous y succombons, en y stagnant de surcroît, en admettant que tout ce qui nous gêne est en fait protecteur, combien même les apparences veulent nous démontrer le contraire...

Le 24 au soir, j'étais chez ma mère avec mon plus jeune fils. Ma mère qui a perdu son fils il y a 35 ans, vit au quotidien avec plusieurs photos de mon jeune frère dans la pièce à vivre de sa maison. Je dois dire, pour être honnête que voir ces photos à chaque fois que je me trouve chez elle, au fil du temps, j'ai "appris" à faire avec ou plus justement... A ne plus les voir... Pour moi c'est un peu trop "rester" dans le passé... Pourtant, le 24 au soir, avant de me rendre chez ma mère, je me disais qu'au fond, (pour des raisons que je ne peux moi-même comprendre, n'ayant pas vécu la perte d'un enfant) peut-être que ma mère a tout simplement "nécessité" d'une "présence" de son fils de cette manière... Durant la soirée, alors que nous jouions à un jeu de société mon fils, sa grand-mère et moi... Mes yeux se sont posés quelques instants sur les photos de mon frère, trônant sur un bureau dans un coin de la pièce. Et sans véritablement être capable d'expliquer ce qui s'est passé en moi, j'ai regardé ces photos avec un regard différent. Comme s'il était juste qu'elles se trouvent là... J'ai regardé les photos de mon frère et sans savoir pourquoi, j'ai remercié pour cet instant présent que nous partagions tous les trois, biens vivants...

Je ne comprends pas votre peur. Vous n'avez rien fait de mal. Vous n'avez fait que respecter la décision de votre grand-mère comme vous l'a dit Yamina. On ne peut parler de mauvais présages, par liens interposés, que pour un individu qui se comporte de manière hostile pour les autres, pour son entourage. Ce qui n'est donc aucunement votre cas.

Je me permets, Mireille, de vous donner une citation du Sage Mickaël Aïvanhov qui pourra peut-être vous aider. Quand j'ai des doutes, je la relis et elle me rassure. Je souhaite de tout cœur qu'elle ait le même effet sur vous. La voici : 

- " Ce qui doit vous préoccuper avant tout, c'est de savoir si vous êtes sur le bon chemin. Quant aux évènements qui peuvent survenir sur ce chemin, n'y pensez même pas. Acceptez-les, en sachant qu'à un moment ou à un autre les échecs se transformeront en succès et les chagrins en joie. ".

Ce que je trouve très intéressant dans cette citation, c'est que dès l'instant où nous vérifions que nous sommes sur le bon chemin, nous n'avons pas à nous inquiéter de ce qui nous semble négatif sur le moment. Sur le bon chemin, il n'y a pas de mauvais présages. Il y a juste de quoi réfléchir en sachant que tôt ou tard nous serons libérés de nos tracasseries. 

J'ai découvert il y a quelques temps Aïvanhov  grâce à un petit livre " Paroles d'espérance " et un CD sur lequel on entend sa voix à l'accent bulgare. L'explication que donne Christine-zen de la citation me parle bien. C'est vrai que si je m'applique à vérifier que je suis sur le bon chemin et à agir sur cette voie, ce qui pourrait passer pour de mauvais présages, j'en fais quelque chose et je ne laisse pas mon esprit se faire contaminer. Pour cela, il faut je crois agir, faire quelque chose. Dans " Paroles d'espérance ", Aïvanhov exhorte de ne pas se laisser envahir par des pensées négatives, quitte à sortir, faire une promenade et se débarasser de tout ce qui nous pollue. Pas toujours facile, mais j'essaie d'appliquer le conseil.

Mais cette belle citation me donne bien envie d'en découvrir plus. Je vais aller chercher pour voir. Merci à toutes les deux Mireille-cogolin et Christine-zen.