Le Bouddhisme est-il un atout pour la société d'aujourd'hui ?

Portrait de Lucile Biraud
Portrait de zen03

Ce qui me fait aller dans ce sens c'est que les religions religieuses, c'est-à-dire quand elles sont transmises sans une solide dimension spirituelle, fatiguent les pratiquants qui en ont assez de messages menaçants. Les églises se vident en grande partie pour cette raison. Les temples un peu moins mais il n'y a pas affluence non +. Pour les synagogues et les mosquées, les paroles saintes ne cadrent pas toujours avec la,dimension christique du "Tendre l'autre joue" et par conséquent je m'y intéresse guère. En revanche j'aime le bouddhisme qui aborde le péché de manière déculpabilisante. À une époque où nous pouvons facilement courber l'échine, certes plutôt au sens figuré (quoique), le bouddhisme a réellement sa place dans l'ici et maintenant...

Portrait de Gilbert

J'aime bien le fait que dans le Bouddhisme il est plus question de responsabilité que de culpabilité. Je veux dire que cette notion d'ici et maintenant ne nous ramène pas à ce fameux péché d'Adam et Eve dont nous aurions hérité. C'est un peu ce qui me dérange dans un certaine approche du Christianisme. La notion de karma dans le Bouddhisme induit que nous sommes responsable de notre existence et que nous récoltons les fruits de nos vies passées (si on y adhère bien sûr) et non les conséquences des fautes de nos ancêtres. Le Bouddhisme évacue cependant la notion d'un Dieu créateur, ce que j'ai du mal à comprendre. Aussi je suis plus en adéquation avec l'Hindouisme, antérieur au Bouddhisme, qui postule d'une Divinité créatrice prenant de multiples formes ou étant sans forme. C'est ce dont parle Mâ Ananda Moyî dans son enseignement. L'Absolu est absolu. Il peut se manifester avec forme (C'est l'humanité du Christ et des maîtres spirituels) mais aussi par l'Esprit indicible. Quoiqu'il en soit, le Bouddhisme et les spiritualités orientales m'aident à approfondir les Evangiles et donc ma culture chrétienne, allégée de fait d'un dogmatisme parfois sclérosant.

Portrait de Jean

Il se trouve que depuis la découverte de la physique quantique au début du XXème siècle, il existe un parallèle étonnant entre les concepts bouddhistes et la science. Pour les deux approches, la réalité repose sur une interdépendance d'éléments et non en un noyau dur, statique, connaissable une fois pour toute. Ce qui rejoint, je crois, l'idée psychanalytique lacanienne qui dit que " Le Réel, c'est l'impossible ".  En clair, bien que perçu pas les sens, nous vivons dans un monde que nous subjectivons, chacun ayant sa propre perception, ce qui induit une certaine illusion (Maya) pour les Hindoux. Le monde serait in fine immatériel. Et cela la physique quantique, avec le savant Niels Bohr, le montre à partir de 1927 en parlant d'énergie vibratoire de la matière et de notion de complémentarité. Le tout est un peu compliqué et je n'ai pas qualité pour expliquer plus amplement la chose mais il se pourrait que le Bouddhisme soit capable d'harmoniser science et spiritualité, ce qui n'était pas le cas pour le christianisme à partir du siècle des Lumières où les deux camps (science et religion) se sont parfois farouchement opposés

Portrait de Régis

Je ne connais rien ou pratiquement en terme de Bouddhisme. Cependant je suis très intéressé par l'approche d'un Chrétien, Alexandre Jollien. Bien que croyant en Jésus-Christ, il pratique la méditation zen et explique qu'elle est pour lui une articulation intéressante entre sa foi et la pratique méditative de l'instant présent. Aucun syncrétisme dans ses propos, il semble très clair à ce sujet. Je pense d'ailleurs que je vais m'intéresser de plus près au zen qui semble réunir les trois composantes de l'incarnation : le somatique (le corps), le psychologique ( le mental) et le spirituel (l'ontologie liée je suppose à notre essence divine). Merci pour cette proposition de discussion qui s'avère passionnante.

Portrait de Christine-zen

Les attentats et la revendication malsaine de dogmes religieux sortis de leur contexte par des psychotiques ne peuvent que faire apprécier le Bouddhisme et ses principes. Quoi qu'il en soit, si cette philosophie attire de + en + d'adeptes depuis quelques décennies en Occident, c'est que les gens concernés s'y retrouvent en terme d'harmonie, de paix, d'accueil, de partage. Entre autres...

Portrait de Cécile

J'ai été très étonnée mais j'ai appris qu'il existe en Asie du Sud-est une communauté bouddhiste extrèmiste certes mais majoritaire en Birmanie comme au Sri Lanka qui fait preuve d'exactions envers la communauté minoritaire musulmane. Je me méfie toujours des choses qui se terminent en " isme ", nos démons peuvent se révéiller dès lors que le communautar(isme) est de rigueur.