Faire un enfant toute seule ?

Portrait de Cécile

Je viens de voir une émission de télé qui m'a un peu même beaucoup choquée. Mais peut-être suis-je " vieille france ". Une femme a dépensé 3 000 euros pour avoir un enfant toute seule. Il a fallu qu'elle se rende en Espagne car le procédé est interdit en France. Je n'ai pas très bien compris mais elle doit se piquer aux hormones avant l'insémination... Je n'ai pas pu regarder jusqu'au bout, tellement cela m'est apparu insensé... Qu'en pensez-vous ? Suis-je rétrograde ou doit-on s'adapter à ce type de situation. Je pense surtout à l'enfant plus tard... Un enfant sans père...

Portrait de Jean

Il me semble, Cécile que nous étions branchés sur la même émission. Juste avant, il était question d'un couple homosexuel qui a donné 70 000 euros pour être papas tous les deux . La mère porteuse est une américaine. Là aussi la pratique est interdite en France. Je comprends là aussi le désir des parents et je ne juge pas mais je pense là aussi aux  enfants... La société semble en pleine mutation mais j'ai du mal à suivre.  Je me demande quand même " Où va-ton ? "... Mais peut-être, comme Cécile, suis-je vieux jeu ?

Portrait de Juliette

Je dois être aussi vieux jeu mais pour moi décider (je parle de choix conscient) de faire un enfant toute seule c'est dès le départ priver un enfant de la chance d'avoir un père. Un enfant sans père, c'est compliqué, il faut arrêter ce discours qu'un enfant a besoin que de sa mère alors que c'est faux, il a besoin dune mère et d'un père. C'est le père qui défusionne l'enfant de la mère, le pousse vers l'extérieur et il est le symbole de la loi. Quel manque à gagner pour ces enfants là ! Dommage. Espérons que dans leur parcours, ils puissent rencontrer un père de substitution qui leur permettra d'avancer.

Portrait de reflex harmonie

Pour ma part je ne dirais pas le terme "vieille france", car dans mon évolution spirituelle et mon détachement par rapport à certains enseignements j'ai appris que certaines choses étaient primordiales et devaient être transmises à mes enfants et d'autres choses trop bloquantes pour avancer en paix.

Toutefois faire un enfant toute seule ou en couple homosexuelle est pour moi quelquechose de difficilement compréhensible. J'évite de juger rapidement, j'ai appris que la vie quelquefois vous amène face à des épreuves très ressemblantes à celles que des proches à vous ont vécu, que vous les avez jugés rapidement mais dans le fond vous réagissez sensiblement de la même façon.

Je pense que c'est un peu égoïste ou bien est-ce de la peur... L'enfant sera forcément déstabilisé à un moment, l'adolescence est une phase déjà très délicate, alors dans ce cas précis comment cela se passera ?

Je suis divorçée avec 3 enfants, ils étaient très jeunes à l'époque (1 de 7 ans et 2 de 4 ans), grandir sans père c'est difficile. Dans notre cas nous n'avions pas le choix vu l'attitude du père. Mais tout ça pour dire qu'un enfant doit se construire avec les deux parents et qu'ils ont besoin du père et de la mère.

Je souhaite beaucoup de chance et de courage à tous ses parents qui ont fait le choix d'avoir des enfants ainsi.... mais je ne peux m'empêcher d'avoir de la peine pour les enfants qui eux n'ont pas fait ce choix et qui subiront forcément les conséquences.

Portrait de Isabelle

Mon titre en référence à un blog Psycho et coaching, intitulé "Un père souvent absent est-il un mauvais père ?". Pour ma part, et par expérience, la non présence du père quoi qu'on en dise, c'est une souffrance pour l'enfant... Même si la plupart du temps, les mères célibataires (par choix conscient ou pas) assument leur rôle de parent, il n'empêche qu'une mère reste une mère. Pour tenter d'équilibrer la construction de l'enfant, elles vont être dans la nécessité de poser des limites protectrices pour l'enfant, pour une part importante qui incombent "normalement" au père. Ces normes liées au père, parce que pour l'enfant, le père c'est la loi. Mais ce qui me dérange fondamentalement, je dirais encore plus, ce sont ces femmes célibataires qui dès le départ, s'octroient le droit (en passant par des pays où la loi l'autorise, entre autre l'Espagne, qui soi dit en passant à aussi mis en avant une loi sur le matronyme...), de "faire" des enfants toutes seules. Pour des raisons sur la forme un peu différentes, les couples homo (femmes ou hommes), dans la construction équilibrée de l'enfant, me font tout autant poser questions, quant au devenir de ces enfants en tant qu'adultes... Je suis sans doute, un peu rétrograde moi aussi, mais il semble que je ne sois pas la seule ici... C'est peut-être un peu radical comme positionnement de ma part, mais que je sache, depuis le début de l'Humanité, pour se reproduire et perpétuer la continuité de cette même Humanité (dans un sens évolutif quoi qu'on en dise...), cette continuité vient de l'union d'un homme et d'une femme (fruit de l'amour aussi...). Si c'est comme cela depuis la nuit des temps (un peu de bon sens !), c'est bien quand même que cet équilibre féminin/masculin est vital ! De là à dire que la société actuelle, en quête d'identité, court à sa perte ? L'Humain est capable du pire et du meilleur, et je garde foi, malgré tout, dans sa capacité d'adaptation... mais il est vrai qu'à l'heure actuelle, j'ai quand même beaucoup de doutes...

Portrait de Gilbert

Les avancées de la science ont toujours posé un problème éthique. Si Pierre Curie avait pris conscience de ce que les Hommes feraient de négatif quant à la radioactivité, aurait-il été si passionné dans ses recherches ? Bientôt l'utérus artificiel ? L'Homme ne pourra jamais créer la vie à partir de la matière à mon avis. Mais il s'applique à dépasser les lois de la nature et à jouer à l'apprenti sorcier. Espérons qu'il saura rester assez sage pour ne pas se prendre pour le créateur en oubliant qu'il est lui-même une simple créature insignifiante dans l'immensité de l'univers...

Portrait de nanou-69

Je viens de lire vos coms  l'homme est intelligent mais bête aussi.Le jour où un savant sera capable de créer une rose comme celle de mon jardin en laboratoire n'est pas encore venu... simple bon sens pour rester humble !

Portrait de reflex harmonie

Je suis d'accord avec vous sur le fait que les avancées de la science ont toujours posé un problème éthique. Toutefois j'ai eu l'immense chance de pouvoir en bénéficier et notamment au sujet de la procréation. Vaste sujet qui n'est pas celui dont nous parlons sur ce post mais qui fait partie des avancées de la science.

Lorsque j'avais 26 ans un professeur en médecine m'a annoncé brutalement que les résultats de tous les examens médicaux et analyses faites sur moi et mon mari confirmait le fait que je n'aurais jamais d'enfant.

Un an après je suis retournée le voir toujours (voir plus) aussi abattue que le jour où il m'avait reçue. Je lui ai dit textuellement "vous ne pouvez pas me dire que  je n'aurais pas d'enfant...." Il me propose alors une méthode autre que toutes les FIV qui existaient à l'époque. Une méthode appelé ICSI (micro manipulation pour être plus claire). Cette façon de concevoir un enfant existe en belgique depuis bien longtemps mais pour des problèmes d'éthiques, celle-ci était jusqu'à présent interdite en France. Voilà 6 mois qu'elle était autorisée. Il m'informe que c'est un traitement lourd, que nous n'avons pas de recul sur la fertilité des enfants nés de cette méthode mais que dans mon cas précis c'était la seule chance d'avoir un enfant.

Nous avons accepté avec mon mari, après 3 tentatives nous avons eu mon fils aîné (aujourd'hui 17 ans) et par la suite des jumeaux (aujourd'hui 13 ans). Je ne vous cache pas à quel point je suis heureuse des avancées de la science vous le comprendrez bien.

Mais j'ai aussi quelquefois la crainte des débordements. En effet ce centre où j'ai été suivie a soulevé le fait que certaines personnes demandait à choisir le sexe de l'enfant voir d'autres exigences aussi. Scandalisé par ces demandes, ce professeur intègre, a refusé de suivre ces patients.

Mais que font d'autres médecins ? jusqu'où va t-on aller ?

Pour revenir au sujet des enfants élevés par un seul parent, je confirme comme je l'ai dit plus haut que l'équilibre parfait pour un enfant est de grandir avec son père et sa mère. Il existe pourtant des cas et j'en fait partie où contrainte et forçée la séparation est inévitable.... Consciente de ce problème j'ai mis presque 2 ans pour prendre la décision de quitter le père de mes enfants mais j'ai toujours refusé d'habiter plus loin que 30 kms de chez lui pour garder le contact père/enfants.

Dans un autre débat je pourrais évoquer aussi que quelquefois les relations père/enfants sont si difficiles (et je ménage mes mots) qu'il serait préférable qu'il ne le voit pas....

En résumé : il est très difficile d'être pour ou contre tel ou tel fait, il faut avant tout mettre tout les éléments les uns à côté des autres et ont s'apercoit rapidement qu'il est très difficile de prendre position.

L'échange de point de vue reste toutefois très constructif et nous permet de mieux nous connaître si nous avons l'esprit ouvert. C'est ce que j'aime sur ce site.

Bonne journée à vous tous.

Portrait de Vincent

Bonjour à tous !

M'intéressant à tout ce qui touche à la nature depuis des années, y compris à l'évolution des espèces, je peux vous assurer qu'il est impossible de contrarier la nature durablement. La nature reprend le dessus un jour ou l'autre.

Il existe dans le règne animal, chez certains insectes, reptiles et autres batraciens, des individus qui ont la possibilité de changer de sexe en fonction de l'équilibre male/ femelle dans leur environnement, afin d'assurer leur descendance.  Si l'Homme n'est pas encore doté de ce petit avantage, c'est que pour l'heure, il n'y a aucune raison de changer les bonnes habitudes.

Pour donner naissance à un enfant, il faut chez l'être humain, un homme et une femme, n'en déplaise à certains mouvements féministes ou gays. Je pense aussi que l'enfant se construit dans son modèle familial d'origine et intègre en quelque sorte le mode d'emploi pendant ses jeunes années. Si on commence à expliquer à son gamin  que 2 hommes ou 2 femmes ensembles c'est normal, pourquoi ne feraient-il pas pareil ? Et si tous les enfants du monde intégraient ce nouveau modèle  ? Que deviendrait l'humanité ?

Assumer son homosexualité, c'est choisir et choisir c'est savoir renoncer...  Et oui, on ne peut pas avoir, le beurre, l'argent du beurre et la crémière ou le crémier...  Je suis d'accord avec ce qui a été écrit plus haut, il y a un égoïsme certain  à vouloir faire un enfant tout seul ou en adopter un parce que l'on est homosexuel.

Portrait de Etoile

Personnellement, je me pose quelques questions... Est ce qu'un enfant ayant été " conçu " de cette manière ne pourrait pas être moins malheureux qu'un enfant ayant ses 2 parents avec certaines failles ( petites ou grosses )...Est ce qu'un enfant ayant été " conçu " de cette manière ne pourrait pas pour autant recevoir plus d'amour qu'un enfant grandissant avec 2 parents non aimants?Est ce qu'un enfant ayant été conçu de cette manière, ayant été désiré ne pourrait-il pas être un enfant qui se sent bien, il y a des enfants qui viennent au monde en ne l'étant pas, qui vivent avec un tel fardeau, est-ce mieux que de n'avoir qu'une maman aimante, attentionnée etc...?Il y a tant d'enfants qui ont leur 2 parents et qui sont si malheureux, il y a tant d'enfants qui ont leur 2 parents et qui pour quelconque raison sont déchirés ( divorce ), etc... Alors n'est-il pas possible de pouvoir élever un enfant sans 1 parent avec " intelligence " ( en ne lui cachant pas par exemple, en lui expliquant d'une certaine façon ) ? Tout en restant lucide, en ne niant le fait qu'il y a aussi des enfants, et bien heureusement, qui grandissent sereinement aussi avec leur 2 parents! 
Dans ce raisonnement, me viennent d'autre questions: Pourquoi ces personnes la, tout comme les homosexuel(le)s seraient égoïstes de vouloir avoir un enfant, alors que ce sont des êtres humains comme les autres, ils peuvent avoir autant de capacités qu'un couple hétéro non? ( et de pouvoir offrir un bel avenir rempli d'amour en adoptant un enfant? )
Je stoppe la mes questions Wink !

Bonne soirée à vous!

Portrait de Cécile

Il me semble ne pas  avoir encore lu vos commentaires sur d'autres discussions, Etoile. En tout cas bienvenue sur la mienne et merci pour vos questions.

Ce qui m'a choqué, c'est le côté scientifique de la chose. Une femme peut très bien élever son enfant seule et j'en connais beaucoup qui le font avec amour et courage puisqu'il faut jouer les deux rôles à la fois. Il y en a d'ailleurs sur le forum. Je pense à Zab, entre autres. Il me semble qu'un enfant qui a un père, même absent, peut se construire psychologiquement. Mais dans le cas où le père n'existe pas, je ne sais pas mais ça m'affole un peu. On s'en rendra compte plus tard. J'espère que vous avez raison mais j'avoue que je suis beaucoup moins optimiste que vous... Je pense que d'autres foromeurs viendront essayer de répondre à vos questions avec leur vécu et leur sensibilité. C'est le sens positif de ce forum : parvenir  à partager même avec des idées différentes. Bonne soirée à vous ! Smile

Portrait de Sofia M

Travaillant dans le domaine du " droit ", je peux témoigner du drame que vivent les enfants non reconnus par leur père. J'ai une amie qui est dans ce cas-là : à 35 ans, elle n'a de cesse de vouloir savoir qui est son père pour le retrouver. Elle va de galère sentimentale en galère sentimentale, passant par des extrêmes : ou ses compagnons sont beaucoup plus âgés qu'elle ou beaucoup plus jeunes mais avec comme point commun de la tromper et d'être en règle générale immatures. Elle multiplie les aventures croyant toujours avoir rencontré l'homme de sa vie, aventures qui ont du mal à excéder six mois, ce qui peut paraître logique d'un point de vue psychanalytique. Sa vie amoureuse est un désastre. Elle a eu deux IVG et ne veut pas d'enfant mais il vaut peut-être mieux. Elle ne s'est jamais entendue avec sa mère qui n'a jamais voulu lui dire qui était son géniteur et maintenant, elle ne lui parle plus... Je n'ai pas pour habitude d'être défaitiste mais je sais que cette amie ne sera jamais heureuse car elle court après un rêve qui ne se réalisera jamais. Je ne suis pas sûre qu'elle finisse très bien non plus car je l'ai toujours sentie mélancolique, mélancolie qu'elle s'évertue à masquer par beaucoup d'exubérance. Quant à l'adoption par des couples homosexuels, j'aimerais juste savoir si les personnes qui sont " pour " auraient aimé que deux papas ou deux mamans aillent les chercher à l'école ??? Moi pas car j'aurais eu honte !

Portrait de Elise

Je suis homosexuelle et je vis en couple.
Mon homosexualité a toujours été assez compliquée pour moi mais je mets au défi n'importe quel(le) homosexuelle de me dire le contraire. Les homosexuels, même si la société semble avoir un peu évolué dans leur sens, ne sont pas des gens heureux fondamentalement. Ils " décident " un jour d'essayer d'être heureux mais parce qu'ils en ont assez de souffrir de leur différence. Toutefois, ce n'est pas naturel. Il y a d'ailleurs un pourcentage élevé d'alcooliques et de drogués parmi les homosexuels. Autrefois, l'homosexuel était chassé de sa famille par sa famille (le père le plus souvent...). Il y a donc eu de fait beaucoup d'hommes et de femmes homosexuel(le)s inné(e)s qui se sont mariés pour faire semblant d'être hétérosexuel(le)s. Ils ont poussé la situation jusqu'à avoir des enfants. Et quand leurs enfants ont atteint leur majorité, ces homos ont divorcé pour partir vivre avec un partenaire homo : ça concerne actuellement beaucoup de quinquagénaires. Mais le problème reste entier car ils peuvent être grands-parents et leurs enfants ne veulent souvent pas imposer des grands-parents homosexuels à leurs propres enfants... Donc pour mon amie et pour moi, l'adoption c'est non : ce sujet est trop douloureux pour l'imposer à des enfants.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Vous permettez, Sofia, d'aborder le point de vue psychanalytique sur cette question de société épineuse. Au nom d'une peudo-liberté de faire un enfant toute seule, on peut parvenir à une certaine (a-liénation) dans le sens d' absence de lien.

Jacques Lacan, médecin psychiatre et célèbre psychanalyste, a développé un énorme travail sur l'importance du " Nom-Du-Père ". Ainsi, en l'absence de la fonction symbolique du père se met en place dans l'inconscient ce qu'il nomme une " forclusion ", c'est-à-dire un véritable trou sans limite qui, à terme, fabrique de la psychose, donc de la folie. Je ne suis donc pas surpris par ce qu'écrit Sofia. Le risque est là, même si au conscient la chose paraît anodine. Quant au couple homosexuel, on peut comprendre également au conscient, sauf qu'à l'inconscient cela fait des dégâts aussi. Un enfant a besoin de s'identifier à une figure fémine en premier lieu (la mère) et masculine ensuite (le père). Le non respect de cette loi naturelle de l'inconscient entraînera invariablement des troubles psychologiques à plus ou moins long terme. A mon sens, les difficultés névrotiques sont assez présentes dans notre société sans qu'on y ajoute de la psychose. Dommage que les psys ne soient pas toujours entendus, mais Freud déjà avait eu du mal à faire passer son message. Espérons que la dérive soit un tant soit peu jugulée, grâce notamment à des discussions sérieuses de ce type. Bon dimanche à toutes et à tous.

Gilbert R.

Portrait de jeanne

Je suis l'amie d'Elise et je confirme son point de vue. En outre, pas question pour moi d'imposer à un enfant qui n'a rien demandé mon homosexualité. Il n'y a qu'à voir les dessins d'enfants : spontanément, ils dessinent un papa (plus grand) et une maman (plus petite) avec un ou deux enfants, tout le monde se tenant par la main... Quant à l'affirmation récurrente qui consiste à dire qu'un enfant serait moins malheureux entre deux homosexuels équilibrés plutôt qu'entre deux parents hétérosexuels genre " Groseille ", ce raisonnement est plus que discutable et ne tient pas selon moi : un enfant " sait " inconsciemment et consciemment si ses géniteurs sont déficients et défaillants et, même s'il souffre d'une forme de ce qu'on appelle aujourd'hui de la maltraitance psychologique, il considère que ses parents sont malades et il leur pardonne parce qu'il a une explication objective que la société, y compris les services sociaux, prend en compte en tant que profil parental pathologique. Des parents qui, en quelque sorte, " font ce qu'ils peuvent " avec leurs propres blessures, leurs insuffisances. Des parents qui souffrent et même si ,encore une fois, c'est très douloureux pour un enfant d'avoir des parents qui ne travailent pas trop, qui volent, qui boivent, qui se droguent, l'enfant se dit que ses parents sont malades et c'est vrai. Françoise Dolto a d'ailleurs toujours défendu cette position : l'enfant " comprend " très tôt le parent insuffisamment protecteur c'est vrai qu'en général il devient le parent de ses parents et la névrose augmente mais un parent malade reste un parent qui peut guérir. Il y a comme un message d'espoir auquel l'enfant se raccroche de toutes ses forces. Mais on ne guérit pas de l'homosexualité puisque ce n'est pas une maladie. L'enfant vivant dans un couple homosexuel fait le dos rond parce qu'il n'a pas d'autre choix.

Portrait de Gilbert

Merci Jeanne pour votre commentaire d'une lucidité à toute épreuve. Vous me donnez beaucoup à réfléchir. Cette approche de l'homosexualité est passionnante et surtout elle nous fait sortir d'un jugement idiot. " On ne guérit pas de l'homosexualité car ce n'est pas une maladie "... On devrait se mettre cela définitivement dans la tête. Mais vous ne vous arrêtez pas là et évoquez Françoise Dolto de manière compréhensible. Vous prenez en compte les enfants quant à leur possibilité de résilience lorsqu'il y a maladie et leur impossibilité grave  lorsqu'ils sont élevés par un couple homosexuel. Quelle lucidité, humilité et sagesse de votre part, Jeanne. Nombre d'hétérosexuels n'ont pas votre réflexion. Encore merci !

Portrait de rosaliehlene

C'est avec bonheur que je lis tous ces commentaires.  Pour ma part cette évolution de la société qui veut forcer les lois de la nature et aboutit à faire de l'enfant un des nombreux produits de la société de consommation (voir l'histoire récente de cet enfant mongolien) qu'on s'offre comme un jeu video me laisse dans une détresse profonde.

Je suis une enfant sans père mon père ayant été tué pendant la guerre et le fait qu'ils soit mort en héros, que ma mère en ait été desespérée n'a jamais compensé la blessure et le manque. Assez curieusement l'homme que j'ai le plus aimé était lui un enfant sans mère ( sa mère étant morte peu après sa naissance). Bien qu'il ait été élevé par un oncle et une tante aimante il n'a jamais surmonté non plus cette blessure initiale qui l'a amenée à faire des tas de sottises! C'est d'ailleurs cette double blessure qui nous avait rapprochés. Il me semble qu'on oublie trop qu'au delà du père et de la mère il y a toute une lignée, une histoire qui nous permet de penser que nous avons une place dans le monde. Même si ce sentiment est peut être discutable du point de vue psychanalytique il est important de l'avoir pendant nos premières années. Il serait difficile d'évaluer pourquoi  cette absence est si douloureuse, pourquoi avoir un père ou une mère adoptive aimante ne suffit pas. Et c'est peut être parce que ce n'est pas "mesurable" qu'on a tendance à ignorer le problème.
Par ailleurs il y a me semble-t-il un aspect  qui est systématiquement occulté: n'y a-t-il pas à un niveau ou à un autre une différence entre un enfant issu d'une manipulation médicale et un enfant né du rapport ordinaire entre un homme et une femme. La science est capable de copier et reproduire le processus physique de développement des cellules, mais c'est tout. S'il y a aussi dans la procréation ces aspects impalpables qu'on nomme spirituels ne sont-ils pas perdus lors d'une PMA? Un de mes amis disait " ces ovules qu'on oblige à accepter un spermatozoïde qu'ils n'ont pas choisi font des enfants qui n'ont pas d'âme". C'était peut être excessif, mais sait-on jamais.
Et mon expérience m'a montrée que toutes les stérilités n'ont pas une origine physique comme celle de Reflexe Harmonie. Parfois une femme proclame haut et fort son désir de maternité et pour une quelconque raison rien ne se passe, l'enfant potentiel est là, tout près, mais il ne parvient pas à s'installer. Je sais que j'entre là dans un domaine métaphysique que certains peuvent ne pas accepter, mais si c'était vrai?

Portrait de cricri

Merci à vous Rosaliehlene de poser des questions essentielles face à une société qui voudrait absolument que tout désir soit satisfait. Je commence enfin à comprendre les pièges du désir lorsqu'il est n'est mu que par de la toute-puissance. Bien que croyante, il m'aura fallu beaucoup de temps et de travail sur moi pour saisir et accepter la raison pour laquelle les religions et le bouddhisme en particulier nous demandent de nous libérer du désir. Cette soif permanente nous aveugle et nous égare parce qu'en fait elle nous pousse à chercher à contrôler l'autre, quel qu'il
soit, pour chercher à le réduire à ce pathétique désir égocentrique. Tout ce que nous gagnons n'aboutit jamais qu'à de la déception et de l'auto-destruction. Effectivement, aujourd'hui, il faut avoir des enfants à n'importe quel prix ! La science est en partie responsable de cette illusion que l'on a créée chez l'être humain qui fantasme qu'il peut TOUT obtenir désormais. Il n'y a qu'à voir le nombre de chaînes et de bulletins météo de nos jours : c'est comme si nous imaginions que nous pouvons décider du temps qu'il fera ! Et les gens se plaigent tout le temps du temps qu'il fait : il fait top chaud ou trop froid, il pleut trop ou pas assez, les jours sont trop longs ou trop courts... L'humain du 21ème siècle ne sait plus s'adapter à ce qu'il a à vivre. J'avais une relation de travail
qui ne supportait pas de vieillir. Alors, elle a fini par consulter un chirurgien esthétique. Elle a englouti de petites fortunes de cette façon alors que ni son mari ni elle n'en avaient les moyens... Elle a fait un infarctus à 49 ans et est décédée ainsi... Ce drame me remet souvent d'aplomb quand
j'y pense car lutter contre l'évidence ne sert à rien. Tout ce que nous n'obtenons pas abrite un sens qu'il convient de trouver. Tout ce que nous n'obtenons pas nous permet de faire différemment, d'envisager la vie sous un autre angle sûrement plus conforme à notre trajectoire de vie... Je me
souviens, sans aucun jugement de ma part, d'un couple de commerçants qui n'arrivait pas à avoir d'enfant. Cette jeune femme s'est lancée dans une course médicale éperdue et a enfin été enceinte après de multiples traitements compliqués et douloureux. Elle a mis au monde un petit garçon. Son
mari s'est tué en voiture en allant chercher la maman et le bébé à la Maternité... Cette tragédie m'a beaucoup fait m'interroger : forcer la porte du désir ne nous conduit-il pas in fine au désastre ? Il y a eu beaucoup de commentaires dans divers forums de ce site sur l'acceptation que j'ai
énormément appréciés car certains d'entre eux précisent bien qu'il ne faut pas confondre résignation et acceptation. Ce que je conclus de la complexité du désir c'est qu'il n'est légitime que s'il ne concerne que soi et n'engage pas son entourage. Sinon une catastrophe s'empare du processus a posteriori. Je pense qu'une solide réflexion doit porter sur cette question d'un entourage que l'on n'a pas à prendre en otage...

Portrait de Cécile

Ce thème doit m'attirer inconsciemment. J'ai tout de suite penser à notre discussion lorsque lundi, en voiture, je suis  " tombée " sur une émission d'une radio culturelle ayant pignon sur rue. Il était justement question du véritable combat (c'était véhiculé ainsi) qu'a mené un couple de femmes homosexuelles pour fonder une famille en mettant au monde un enfant (une petite fille !). Notre pays était décrit comme étant persécuteur puisqu'il a fallu qu'elles se rendent en Espagne, puis en Belgique pour réaliser leur rêve (32 000 euros dépensées au total). L'interview d'un gynécologue belge a présenté ses confrères français comme pratiquement " arriérés " puisqu'ils l'avaient conspué alors qu'il était -soit-disant - invité pour présenter son point de vue sur la question... J'ai lu sur Signes & sens dans les FAQ psys que le matronyme, évacuant le " Nom-du-Père ", pouvait avoir de lourdes conséquences pour l'avenir. Il me semble, que via les medias, nous y sommes ! Ils sont allés même jusqu'à interwiever un spécialiste de la psyché disant que la résistance à ce type de procréation était dûe au fait que la France, étant la fille aînée de l'Eglise, n'avait pas encore lâché ses tabous judéo-chrétiens. Il me semble que ce professionnel n'a pas vraiment respecté l'enseignement du maître, le psychiatre et psychanalyste Jacques Lacan. Celui-ci a pourtant insisté sur le fait de s'autoriser de soi-même, certes, mais sans oublier les quelques autres...

Portrait de rosaliehlene

Ce que je ressens en lisant ton commentaire Cécile c'est qu'il y a deux forces en jeu. D'une part le pouvoir.... ce pouvoir qu'a maintenant l'homme de court-circuiter la nature et lui permet de  se prendre pour un Dieu tout puissant, grisé par cette puissance, d'autre part l'argent, car ce désir d'enfant qu'on exacerbe  dans notre monde pourtant déjà surpeuplé ne peut être satisfait qu'en payant le prix fort. Il faut payer les donneurs, les laboratoires, les mères porteuses, les médecins et les sommes en jeu atteignent des montants vertigineux. Quelle juteuse et nouvelle source de revenus quand le charme des autres objets de consommation s'épuisent et que l'individu gâté se met à chercher désespérément un point d'ancrage et croit le trouver en fondant à tout prix une famille, aussi bancale qu'elle soit. 
Quelle tristesse que cette société si riche engendre tant de gens malheureux et perdus.