Dieu ne nous simplifie-t-Il pas la vie?

Je trouve votre raisonnement très intéressant, Fra81. Je suis à la retraite depuis quelques temps et dans le mot " retraite ", il y a " retrait " comme si le temps me retirait peu à peu mais inéxorablement des choses. Vous me faites saisir le positif de cette situation dans le sens de m'alléger d'un poids que je n'ai plus besoin de porter. Merci pour la réflexion positive que vous générez en moi.

Même si c'est un peu différent, je crois que dans certaines formes de la religion Hindou certains hommes considérés comme sages, renoncent à une vie familiale et de couple après 50 ans. Toutes ces "obligations" ayant été remplies convenablement. Ils font alors le choix de développer et transmettre le spirituel. Comme s'il fallait alors se préparer à un chemin moins terrestre en quelque sorte...

Il est vrai, Viviane, que la dernière partie de la vie est traditionellement consacrée en Inde au renoncement. Elle est symbolisée par l'ordre monastique du " sannyasin " soit du " renonçant ".

A vrai dire, je n'avais jamais réfléchis de la sorte au fait que plus on avance et plus on doit s'alléger... Dieu veillant à celà. Bien que je n'ai aucune connaissance de la religion à laquelle font allusion Viviane et Lakshmi. Je "réalise" qu'avec mes 52 ans dans peu de temps, je suis comme décalée dans le temps. Etant mère d'un jeune de 14 ans, je suis encore bien loin de ce "renoncement". Peut-être est-ce pour celà que j'ai encore bien des difficultés à accepter d'être célibataire... Je me dis que quand même 52 ans, ce n'est pas tout à fait "vieille" encore. Mais peut-être que si mon fils était adulte, je verrais les choses différemment... Merci pour cette réflexion.

Je trouve le raisonnement de Fra81 très intéressant. Je n'avais jamais vu l'évolution humaine sous cet angle divin. Passionnant et à étudier de + près quant à moi. Le post de Michèle m'a beaucoup interpellé également avec le mot de retrait contenu dans retraite... Actuellement, j'ai énormément de travail, ce dont je ne me plains absolument pas mais, par voie de conséquence, je suis un peu + absent de ces forums. Je vais m'organiser pour continuer à les suivre assidûment car ils contiennent des pépites précieuses...

Bien que jeune, le post de Fra81 m'a fait réfléchir aussi. Ne serait-ce que pour voir mon père - à la retraite - autrement.

Et merci à Fra81 pour ce sujet. J'ai lu les réponses avec intérêt, et je me disais en suivant le raisonnement d'Alicia, qu'arrivé à un certain âge, en principe nous sommes plus en positionnement humain de grand-parent que de parent. Hors cette notion d'âge, en définitive, d'une certaine façon, nous a "alléger" de la responsabilité d'élever nos enfants, pour être plus tourné vers une transmission avec les petits-enfants... Bien qu'à mon grand regret, à 63 ans, je ne sois pas moi-même grand-mère...

La logique spirituelle voudrait qu'en vieillissant en âge, disons effectivement à partir de ce qui est supposé être l'âge de la retraite, nous cessions d'accumuler des objets, des meubles... cette sagesse tient à nous rappeler que l'être humain étant mortel, rien de matériel ne lui servira dans l'Au-delà. L'aspect que soulève Fra81 va avec ce principe de réalité: il est bien évident que si au lieu de râler quand Dieu nous ôte quelque chose, nous l'acceptions avec joie, nos réflexions sur le côté éphémère de la vie sur terre seraient certainement de plus grande portée spirtituelle. Il est tout aussi important de rappeler qu'un enfant en venant au monde mange beaucoup et prend du poids et une personne très âgée, en règle générale (il y a toujours des exceptions), perd de son appétit et mincit... 

Le point de vue d'Allain est très intéressant. Il me ramène à la fin de vie d'un maître spirituel indien qui a continué à enseigner ses disciples jusqu'au moment de quitter son corps. Il y avait un truc qui m'échappait jusque là, c'était son refus d'ingérer tout aliment les quelques jours avant de partir. Je comprends mieux la teneur de son exemple ultime.

Cette discussion me ramène à des voisins de mes parents, fermiers eux aussi. Ce couple accumulait de façon presque pathologique, allant jusqu'à garder les vieilles camionnettes qui ne marchaient plus, les outils et autres tracteurs inutilisables, j'en passe et des meilleures... Leur fille unique était fonctionnaire et vivait à Paris. Ses parents sont morts à deux mois d'intervalle et quand elle a dû venir vider la propriété pour la vendre, ça a été terrible tellement il y en avait. Heureusement pour elle, des agriculteurs de bonne volonté lui sont venus en aide. Lui a été conseillé aussi de faire venir un ferrailleur pour en finir avec cet encombrement invraisemblable dans les hangars où il était devenu, pour la plupart d'entre eux, impossible de pénétrer... Après nous, spirituellement parlant, ce ne devrait jamais être le déluge ou la panique pour ceux qui restent. Se délester progressivement en prenant un âge avancé est une question de devoir. La Bible en parle d'ailleurs...

Votre réflexion, Danièle-Dax, m'a interrogé. Par rapport à mes enfants mais pas seulement. C'est peut-être tout le sens d'une incarnation : faciliter les choses pour les gens qui vivrons après nous " Frères humains qui après nous vivez... " chante le poète Villon. L'exemple de ces fermiers, qui finalement ne pensaient qu'à leurs biens terrestres est parlant. De quoi me faire réfléchir sur l'essentiel : l'être plutôt que l'avoir. Merci pour cette discussion. A mon âge, elle est pleine d'enseignements et je vais en tenir compte dès aujourd'hui pour que je ne sois pas un poids demain pour mes proches et pour les moins proches.

Effectivement, quand Dieu nous enlève " quelque chose ", il nous rappelle que rien ne nous appartient vraiment. Il nous pousse également au détachement mais ceci étant, Fra81 a parfaitement raison de souligner que Dieu nous simplifie la vie chaque fois qu'Il nous prend un ingrédient de notre existence. J'ai une amie qui est infirmière dans une clinique privée. Elle avait voulu un poste de cadre et a donc fait une formation dans ce sens. Diplôme en poche, elle a eu des responsabilités de direction qui la coupaient entre autres de son métier " technique ". N'étant pas à la hauteur de sa nouvelle tâche, le PDG de cette clinique lui a demandé de renoncer à ses nouvelles attributions, sinon il ne la garderait pas. Très lucide quant à ses limites, elle a compris et a repris son job d'infirmière. Elle m'a avoué qu'elle était soulagée et ce d'autant + qu'elle aurait fini par se mettre toute l'équipe à dos car elle n'avait aucune compétence pour diriger. 

J'ai beaucoup apprécié cette facette subtile que Fra81 propose.

Selon moi, il a tout à fait raison. J'admets ce grand principe divin qui consiste à accepter positivement tout ce que Le Seigneur supprime de notre existence mais je suis loin d'adopter cette philosophie spirituelle systématiquement. Pourtant, à une connaissance de la paroisse que je fréquente et qui s'est fait voler sa voiture cet été alors qu'il était en vacances, avec toutes les complications que ce vol a entraînées, je lui ai dit que j'étais certaine que Dieu lui avait évité un accident grave de la route...

Je trouve cette discussion très utile car elle est pour moi un rappel essentiel d'une des Dimensions Divines primordiales.