Est-ce que c'est mal de ne pas aimer quelqu'un?

Portrait de Claire-13

Je crois en Dieu et depuis ce dimanche je me pose une question.

Je n'aime pas ma tante, la sœur de mon papa qui est décédé. 

Elle est venu nous voir dimanche. Il y a longtemps qu'on ne l'avez pas vu. Ça ne ne nous manquait pas. Je sais qu'elle ne vient que par curiosité pour voir si maman a arrêté son problème avec l'alcool. Tout ça c'est pour aller cancaner après. Sauf que ma maman va très bien et je suis sûr que ça a énervée ma tante.

Je ne l'aime pas. Mais j'aimerai savoir si c'est mal de ne pas aimer quelqu'un quand on est croyant et surtout un membre de sa famille.

Portrait de Sylviane

Je sais bien qu il est dit dans la Bible qu' il faut aimer son prochian comme soi-même ... Je ne pense pas que j 'en sois là ... Si nous étions capable d' aimer tout le monde c 'est que nous serions aussi élever que le Christ. je ne dis pas qu' il faille souhaiter du mal pour autant. Du moment que vous restez correcte avec votre tante à mon avis vous n' avez rien a vous reprocher . En plus c 'est plutôt elle qui n 'est pas trés charitable. C 'est pas terrible de sa part de se soucier de votre mère juste pour satisfaire sa curiosité malsaine...

Portrait de Régis

Certes il est bon de tendre vers mais de là à aimer tout le genre humain, comme le dit Sylviane, il faudrait être le Christ. Celui-ci nous montre la voie mais quand c'est trop difficile, je m'en remets à Lui. Parfois il y a des " proches-chiants ". Désolé, Sylviane mais votre lapsus calami m'a sauté aux yeux (rires !).

Claire, votre tante ne fait visiblement rien pour se rendre aimable et finalement c'est elle la plus à blâmer dans cette histoire. Il y a aussi un oncle à moi qui a eu des attitudes très discutables envers un membre de ma famille. Et il m'est très difficile de l'aimer. Dans ces cas là, encore une fois, je demande à Dieu de m'éclairer et de me comporter de façon la plus juste possible.

Portrait de Sylviane

Je viens de lire votre réponse Régis. Vous avez raison j' ai écrit prochian. C' est surement pas pour rien. dans ma famille il y avait un tonton qui avait les mains baladeuses. Je peux dire que je ne l' appréciais guére; Je n' ai jamais été méchante avec lui , mais je m 'en tenais le plus loin possible.

Portrait de Amélie

Peut-être que je m'arrange en pensant de la sorte... Mais je ne pense pas qu'il y ait aucune obligation en quoi que ce soit d'aimer quelqu'un, y compris un membre de sa famille. C'est vrai qu'être Chrétien implique comme le dit Sylviane "d'aimer son prochain comme soi-même". Etre hypocryte à mon sens, ce n'est pas pas forcément bien joli non plus... Vous la tolérez, en la recevant chez vous. Vous ne lui fermez pas la porte, c'est déjà bien. Il y a un proverbe qui dit "Les caresses de chien donnent des puces". Je crois qu'il nous faut également être attentif à comment nous nous respectons...

Portrait de Pier36

Si Dieu existe, ce que je crois en tant que fervent protestant, Il ne peut être que sensible à votre authenticité. Vous ne vous mentez pas à vous-même. Ce qui équivaut à ne pas mentir aux autres. C'est le meilleur moyen de tourner le dos à cette tante sans lui causer de tort. Je suis un vieux monsieur de 70 ans et il y a très longtemps que j'ai compris qu'il est impossible d'aimer tout le monde. Nous avons des affinités ou pas avec certains mais vous vous doutez bien que le Seigneur sait ce qui est bon ou pas pour chacun d'entre nous. Il y a des connaissances que Dieu nous rend hostiles car elles n'apportent rien à notre édifice spirituel. En revanche, ces mêmes connaissances seront d'un apport favorable pour d'autres que soi. Je déteste me disputer étant d'un naturel très calme mais chaque fois que mon chemin m'a mis face à un conflit et que j'ai donc rompu le contact en question, la suite m'a toujours été favorable. C'est comme s'il avait fallu que je n'ai même plus à me retourner. Faites confiance Claire au caractère que le Seigneur vous a accordé. C'est une grâce dont Il vous a dotée. Soyez assurée que dans ce monde et malgré ses drames, tout est en place pour fonctionner et œuvrer au mieux et au plus près de ce que nous sommes individuellement.

Portrait de Jean-Marc

Je rejoins Pier36 lorsqu'il dit que Dieu nous rend hostiles certaines personnes car elles ne nous apportent rien spirituellement. C'est un fait et il n'y a pas - à mon sens - à dépenser d'énergie pour se demander le pourquoi du comment. Ces ruminations mentales n'apportent pas grand chose. Tout au plus une fausse culpabilité. Dans ces conditons, je fonctionne de la même manière et je me souviens d'un maître bouddhiste qui dit qu'au final, tout est toujours Ok. 

Portrait de Serge

À titre personnel, je me méfie comme de la peste (!) des personnes mielleuses qui veulent donner l'illusion d'être bien avec tout le monde, avec des Ma chérie par-ci, des Mon Machin par-là (ça me fait penser à un animateur TV célèbre)... Il est impossible de ressentir de la sympathie pour tout le monde. Le Christ l'a très bien démontré avec " les marchands du temple " : pas d'accord avec leur façon de faire, Il ne leur a pas envoyé dire ! 

Portrait de Orlan

Finalement, la question de Claire est très subtile. Son inquiétude, mêlée de culpabilité aussi... Elle me fait penser à l'invitation d'aimer son prochain comme soi-même, soulignée par Amélie. Au premier degré, tout un chacun en comprend le sens mais elle entraîne d'autres considérations. Très souvent, nous ne nous aimons pas suffisamment. Or, nous ne pouvons donner audit prochain que le niveau d'estime et de considération que nous avons pour soi. Ensuite, qu'en est-il de ce fameux " prochain " ? Pour ma part, toute personne qui, de par ses comportements, me semble étrangère n'attire pas ma sympathie. Par contre et comme le dit Sylviane, pas question de lui souhaiter le moindre mal ou de lui en faire. D'ailleurs, l'ensemble des courants psychologiques mettent l'accent sur des individus qui ne s'aimant pas eux-mêmes suffisamment en arrivent à se faire du mal de manière autodestructrice. Ainsi et quand on s'apprécie soi-même un peu, l'important à mon sens consiste à ne pas développer de haine vis-à-vis de quiconque. En même temps, cette forme de neutralité n'est pas aisée à acquérir. Quand j'éprouve un rejet puissant pour quelqu'un, j'essaie de combattre ce mauvais réflexe en me centrant le + vite possible sur moi et je récite alors un " Notre Père "...

Portrait de yamina.174

Le fait de vous demander si vous faites " mal " en n'appréciant pas votre tante témoigne du fait que vous êtes sur le bon chemin spirituel, en sachant qu'il existe des personnes qui, leur vie durant, n'arrivent jamais à déclencher cette interrogation ou finissent par expliquer leur aversion par une rationalisation de pacotille.

Portrait de Cécile

J'aime bien le tour que prend cette discussion suite à la belle interrogation de Claire... Il est " clair " (excusez le jeu de mot facile !) qu'il faut commencer par s'aimer suffisamment pour aimer son prochain. C'est toujours le même principe immuable : " charité bien ordonnée commence par soi-même ". A défaut il y a ce risque de tomber dans une sorte de séduction néfaste pour soi et pour autrui. Attention - oui attention ! - aux bisounours, comme dit Serge. Je connais quelqu'un qui - soi-disant - est plein d'amour. Mais il veut sauver la planète et accuse l'Homme de tous les maux. Inutile de dire que son discours sonne faux d'emblée car il n'est pour moi qu'un donneur de leçon presque dangereux, preuve s'il en est qu'il ne s'aime pas vraiment vu qu'il fait partie de cette humanité qu'il fustige...

Portrait de Amélie

De mettre en place ce réflexe de dire un "Notre Père" lorsque je vois que j'en ai après quelqu'un qui me dérange. C'est très apaisant. Comme si d'une certaine façon, en le disant je me remettais à ma place... Dans une loi protectrice.

Portrait de Sylviane

Eh bien moi je remercie Claire pour sa question! Je sais que trés souvent je suis encore trop directe lorsque je m' exprime. Je veux m' améliorer à ce niveau. Mais grâce a certaines réponses, j' ai compris aussi qu 'il faut que je nuance. Pas question de ne plus rien dire non plus. Tant que je ne souhaite aucun mal à quiconque.

Portrait de clémentine-78

Le post de Pier36 m'a permis de faire un petit examen de mes expériences conflictuelles. Sans être une hystérique, je peux avoir le sang chaud mais, un peu comme son commentaire l'explique, chaque conflit sentimental, amical et même familial qui m'a fait rompre définitivement un lien, m'a libérée par la suite. Je le sentais un peu intuitivement mais j'avais l'impression que je cherchais à retomber sur mes pieds. En fait, je constate de mon côté que ces aversions m'ont été salvatrices a posteriori. Je viens de comprendre qu'il n'y a décidément pas de hasard et qu'au final, ne pas avoir d'affinités pour quelqu'un permet de ne pas s'égarer et de ne pas égarer la personne concernée. Merci également à Serge qui nous a rappelé que le Christ pouvait établir une différence sévère entre ses convictions spirituelles et une certaine récupération mercantile de la religion qu'Il n'admettait pas. Tout cela me fait me poser malgré tout la même question que soulève Orlan : peut-il y avoir véritablement " prochain " quand nous ne partageons pas certains points de vue ?

Portrait de Allain

À 62 ans -demain!- et en tant que psychanalyste chrétien, cette question du "prochain" me tarabuste quasiment au quotidien. Ainsi, filloniste depuis les propositions de programme de Monsieur Fillon, bien que certaines aient pu me gêner, l'affaire dite du Penelope gate a mis complètement par terre les élans de sympathie que j'avais pour cet homme politique pour lequel, s'il venait à se présenter, je ne voterai pas malgré le vide sidéral que nous allons récupérer! Fort heureusement, le vote blanc discutable et l'abstention sont encore à disposition dans notre monarchie républicaine... Non, je ne ressens plus du tout François Fillon comme étant mon "prochain", emplois fictifs et utilisation de l'argent public à des fins personnelles, voire familiales, ne faisant pas partie de mes schémas surmoïques. Mais, puisqu'il n'est plus mon "prochain" depuis trois semaines, il n'est pas question pour autant que je projette mes pulsions de haine contre lui. Pour atteindre ce niveau de raison, et ce même en dehors de tout contexte politique, je me répète quand j'ai les boules que je n'ai pas à faire subir à mon agresseur, quel qu'il soit, ce que je n'aimerais pas qu'il me fasse subir. Cette sagesse biblique ne fait pas de moi un béni-oui-oui mais elle me pose des limites moïques qui sont ma seule garantie d'être un honnête homme.

Portrait de Ari

Quel enseignement !

Merci à tout le monde pour l'importance de la question et la profondeur des commentaires...

Portrait de Régis

Peut-il y avoir véritablement un prochain ? Cette question est aussi pour moi essentielle et je m'interroge toujours en cherchant des clés dans l'enseignement du Christ. Cet épisode où le maître de l'Amour chasse violemment les marchands du temple a de quoi faire réfléchir. Lui qui prône l'amour de ses ennemis ne peut pas être en contradiction avec lui-même. Et c'est là que la voie du Christ différe du monde des bisounours. J'ai parfois dans ma vie ressenti du rejet, l'impression de ne pas être aimé quant au positionnement de certaines personnes par rapport à moi. Avec le recul, je réalise que ces perceptions ressenties sur le moment comme des " violences " étaient pour mon bien. " Ne pas s'égarer et ne pas égarer la personne conçernée " dites-vous, Clémentine-78. Je suis d'accord avec vous et je pense même qu'il faut beaucoup plus d'amour et de courage pour couper un lien qui n'est pas " juste " que de le laisser perdurer. Je pense parfois à ces femmes battues qui restent incapables de partir, disant qu'elles aiment leur tortionnaire. Il ne s'agit là à mon sens que de rapport de soumission pathologique et non d'amour. L'amour rendant à l'autre sa liberté. Je crois, chère Claire que l'amour n'a rien à voir avec une posture de béni-oui-oui. Ne pas aimer le comportement de votre tante et vous en éloigner, c'est peut-être une occasion pour qu'elle s'interroge et qu'elle se " rapproche " de son prochain de meilleure manière.

Portrait de Claire-13

Moi aussi je vous dit merci. J'ai apprit et je sais que je vais' me servir de bcp de donnés que j'ai trouvé dans vos posts. Je me sens bien mieux. Je n'ai + le,poids de la culpabilité.

Portrait de Michèle

Je viens de parcourir cette discussion et j'y ai trouvé de véritables pépites comme vous dites. Le témoignage d'Allain m'a particulièrement parlé. Il se trouve que j'avais dernièrement (juste avant l'affaire) rencontré une de mes anciennes connaissances. Il s'agit d'un médecin cardiologue chrétien et angagé dans sa paroisse. Nous en sommes venu aux hommes politiques et il se disait séduit par les valeurs de François Fillon, laissant envisagé qu'il voterait pour lui. Je ne l'ai pas vu depuis, mais je pense qu'il a eu de quoi remettre sa vision. Finalement, cet homme présidentiable n'était-il pas quelque part un marchand du Temple à sa façon que Jésus est en train de mettre à mal ?

Portrait de Jean

Comme la plupart des foromers, je pense qu'il ne faut pas développer une attitude de béni-oui-oui avec cette tante qui a un mauvais comportement. Ce n'est pas grave si vous ne l'aimez pas car c'est justifié. Pour autant, je rejoins aussi la position de sagesse d'Allain qui consiste à ne pas faire ce que l'on n'aimerait pas que l'on nous fasse. Au  " hasard "  de mes lectures  je viens de tomber sur une phrase de K.O Schmidt qui a écrit justement " Le hasard n'existe pas ". Elle dit ceci : " Souhaite pour tous le bien que tu attends pour toi-même. ". Cette tante doit être malheureuse pour agir ainsi. Elle en devient même pathétique.  Puisque vous êtes croyante et si vous en avez l'énergie, essayez de l'inclure dans votre prière et laissez agir la Volonté de Dieu. Elle sera d'autant plus authentique que vous vous êtes libérée du poids de la culpabilité.

Bonne soirée à tous.

Portrait de Annie

Bonjour à vous ,
Je ne publie pratiquement jamais. Selon mon ressenti personnel, aimer ou ne pas aimer c'est du à nos propre acceptations, nos failles narcissique .
Si l'on aime c'est que nous nous retrouvons comme dans un miroir et nous l'acceptons . Si nous ne l'aimons pas et qu'elle nous renvoie quelque chose que nous n'apprécions pas de nous et que nous ne voulons pas voir. Lorsque vous le découvrirez vous trouverez cette humilité à percevoir cette personne avec un autre regard qui sera bien posé car il sera
authentique .
Il n'y a pas si longtemps j'ai un ami de longue date qui m'agaçait , alors j'ai chercher au fond de moi.
La question du comment je pouvais agacer les gens ? J'ai accepté que je parlais trop, je ne laissais aucune place à mon interlocuteur de se positionner et que la conversation etait qu'à sens unique.
Voila comment je me remets en question sur le fait d'aimer ou de ne pas aimer. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes que des humains crée par Dieu et que nous avons tous une histoire, qu'elle fait partie de nous, la perfection n'existe pas mais l'accepter est un bon début.
S'en remettre à Dieu et demander pardon parce que nous ne pouvons pas tout tolérer est aussi légitime . Ne soyez pas trop dur avec vous même. S'aimer c'est accepter d'être soi et de pouvoir accepter l'autre.
Ce qui est magnifique dans votre commentaire c'est que je ressents deja votre réponse qui résonne dans votre écrit, elle ne demande que d'émerger .