J'ai toujours peur de grossir

N'étant pas un spécialiste de la psy, il m'est difficile de vous renseigner sur le pourquoi de ce que vous qualifiez d'obsession. Objectivement vous dites vous-même qu'il n'y a pas péril en la demeure de ce côté. Peut-être que votre souci est du à un regard trop sévère par rapport à vous même ? Un regard qui n'est peut-être pas le vôtre mais celui d'une norme réductrice héritée de votre histoire. S'aimer tel que l'on est : pas toujours facile mais cela vaut le coup de commencer par là. Je laisse quand même les psys vous aider mieux que je ne pourrais le faire. Votre prise de conscience me semble quand même un très bon début.

Belle journée à vous et autorisez-vous un petit carré de chocolat noir, c'est très bon pour le moral paraît-il (lol !).

Amitiés,

Jean

En lisant votre post j'ai l'impression que c'est comme si cette question de poids était une question de place. Comme si le fait de prendre des kilos vous donnait au final "trop d'importance". De plus vous vous refusez le plaisir d'une sucrerie, comme s'il fallait que de toute façon manger passe par des privations. Dans le fait de se nourrir, il y a en principe une notion de plaisir, puisque l'alimentation première est en lien direct avec nos premiers mois de vie et donc aussi la mère. Peut-être un aspect à explorer, ce lien à la mère ?

Je vais peut-être dire une bêtise plus grosse que moi... Mais si à la place d'une sorte de calcul des calories (si j'ai bien compris) vous pensiez au goût de chaque aliment. Déjà ce pourrait être une bonne chose... Pour vous orienter vers plus de plaisir justement et mettre en sourdine ce vilain tentateur qui ne voit que le côté finalement manger pour rester en vie. Bien sûr que si on ne mange plus, on arrive vite à de gros soucis ! Mais je suis d'accord que manger c'est aussi se régaler...

Peut-être que vous cherchez à rester fidèle à un membre de la famille, dans les générations précédentes, qui a souffert de la faim... Et qui donc ne pouvait grossir... D'où aussi le fait de ne pas se faire plaisir en mangeant...

Et si tout simplement c 'était parce que lorsque vous étiez enfant, il y avait quelqu 'un dans votre entourage qui souffrait d'un surpoids qui vous faisit peur? Je dis ça parce que lorsque j'étais enfant, j' ai très souvent entendu ma grand-mère raconter que mon grand-père était mort d' avoir trop manger et d' être trop gros. Je sais que ça m 'a marqué. L 'air de rien, je surveille toujours mon poids... Alors que je sais que ce n 'est pas dans ma nature le surpoids.

Pourquoi ne pas vous faire une liste de tous ces aliments plutôt sucrés ou gras, qu'au fond vous aimez, mais que vous ne vous autorisez pas. Une fois votre liste faite, une fois par semaine systématiquement, choisissez un de ces aliments, et prenez le temps de véritablement le déguster. Vous savez un peu comme une récompense... Comme quand on est enfant, et qu'on a droit à un paquet de bonbons parce qu'on a été très sage. Je parierais qu'il n'y aura pas un gramme de plus sur votre balance...

J'ai toujours fait très attention à ma ligne durant de nombreuses années. Je n'ai pourtant pas une nature à trop grossir malgré tout. Mais l'âge (59 ans dans le courant de l'année) ne contribue cependant pas à rester filiforme et je commence à comprendre, que le corps changeant, on ne peut garder tout à fait la même apparence. Pourtant je me suis calmée aussi, question de mon poids, de ma ligne, lorsque j'ai réalisé qu'en fait je me "calquais" sur une chef de service qui était toujours au top pour la ligne, les tenues, la coiffure... Je pense qu'elle était comme une sorte d'idéal féminin... Mais un jour, nous avons appris qu'elle avait piqué le mari d'une autre collègue et que cette collègue s'est ensuite suicidée. Dur réveil par rapport à cet idéal... Le piédestal s'est brisé ! Et ma ligne est devenue moins importante tout à coup...

Je vais peut-être dire n'importe quoi, mais est-ce que dans votre famille les repas se passaient dans le calme et le plaisir ? Si ce n'était pas le cas, il se peut que vous ayez développé une inquiétude par rapport à ces moments... Cherchant à vous faire la plus discrète possible vous en avez compris enfant, qu'il ne fallait pas trop manger pour ne pas vous faire remarquer et que se nourrir n'avait rien d'agréable...

Peut-être aussi que votre mère attachait une très, trop grande importance au fait qu'il ne fallait surtout pas trop manger... Et surtout pas du "superflu", puisque vous vous refuser les gâteaux, chocolat etc. Vous pourriez peut-être tenter une approche en décidant de vous accorder comme un petit goûter, si vous en avez le temps... En mangeant un truc qui ne fait pas grossir, style un yaourt, mais en ajoutant à chaque fois, une sucrerie : 1 biscuit, 1 chocolat, 1 bonbon...

Offrez-vous de temps en temps un très bon restaurant (je ne dis pas de le faire toutes les semaines). Histoire de déguster véritablement ce que vous avez dans l'assiette tout en prenant vraiment le temps de la détente... Vous verrez que vous ne prendrez pas de poids physique pour autant. Par contre, vous en prendrez pour vous-même dans le bon sens... Tout simplement parce que "vous le vallez bien" !

De valoriser (à tous les niveaux) le repas et soi-même ! Tiens ça me fait penser qu'un très bon restaurant, nous devrions nous en offrir un... Longtemps que nous ne l'avons pas fait...

Avec les beaux jours qui s'annoncent, trouvez un bon restaurant avec un joli cadre pour manger à l'extérieur en toute quiétude... Ca c'est aussi important pour savourer ce qu'on mange !