D'après une psychanalyste rencontrée hier soir chez des amis, il semblerait que pour ne plus souffrir, il faille quitter le but de toute existence au profit de son sens. Elle a expliqué rapidement qu'il était important de trouver le sens de tout ce qui nous dérange. Sur ce, la personne qui nous recevait est arrivée avec le gâteau d'anniversaire de son chéri et la conversation psy s'en est arrêtée là. Comme ce sujet m'intéresse beaucoup mais que je n'ai pas la clé, si des fois vous l'avez...
Isabelle
Don-nais-sance
Autrement dit, la vie en première intention... Voilà qui me parle particulièrement en ce jour symbolique de mes 52 ans et de la Fête des grand-mères. Je pourrais dire déjà, en lien à mon histoire, ayant perdu un jeune frère. Qu'en définitive si je suis toujours vivante aujourd'hui et grand-mère aussi (très prochainement pour la deuxième fois) qu'il est sans doute un sens évident c'est que nous sommes sur Terre pour transmettre chacun à sa mesure pour autant qu'il nous est possible. Je lisais ce matin dans "Affirmez la Sagesse Divine" le chapitre en pages 121-122 "Jetez l'ancre". Le docteur Emmet Fox écrit en conclusion "Quand votre navire est balloté par le tourbillon des changements, n'oubliez pas que Dieu est votre Ancre de salut. Qu'importe ce qui se passe dans le monde extérieur, votre univers intérieur peut demeurer calme et paisible car l'Amour et la Puissance de Dieu ne font jamais défaut"... Ce sens à donner aujourd'hui pour moi, c'est bien qu'il ne faut pas que j'oublie un peu trop facilement "cette force intérieure" que Dieu connaît et reconnaît en moi...
Régis
La Vie passe partout
Je ne suis pas psychanalyste mais il me semble que le but est lié à un objectif que l'on se fixe mais qui n'est pas automatiquement positif in fine. Le sens est, lui, lié à l'acceptation que le résultat attendu n'est pas là mais que cet état de fait est protecteur et surtout évolutif. On peut par exemple échouer à un examen. On se sent frustré et déçu. Le but n'est pas atteint. Mais si cet échec nous oblige à changer de voie et à découvrir une profession dans laquelle on s'épanouit plus que si on avait réussi le dit-examen, l'échec prend alors du sens. Je crois que c'est le psychanalyste Jacques Lacan qui a dit qu' " un acte manqué est un discours réussi ". Les psys me corrigeront si je dit une ânerie. En ce sens, pour moi la psychanalyse rejoint quelque part la spiritualité. Le partage d'Isabelle en témoigne avec ce passage du livre d'Emmet Fox.
J'en profite pour souhaiter un très joyeux anniversaire à Isabelle et mes félicitations pour son statut de grand-mère fêté aujourd'hui. Bonne fête aussi à toutes les grand-mères, et particulièrement à celles qui partagent ici sur ce magnifique forum.
Hugopsyfrance
Positionnement psychanalytique effectivement
En fait, le raisonnement juste qu'a évoqué cette psychanalyste repose sur le fonctionnement pulsionnel inhérent à tout être humain. Le but est lié aux pulsions de mort et cherche à exclure, à diviser pour mieux régner par exemple, même dans un job modeste. Le sens est lié aux pulsions de vie qui cherchent à assembler, à rassembler, à penser à soi certes mais aussi aux autres en parallèle. Dans le cas où les pulsions de mort sont extrêmement actives et gèrent majoritairement le quotidien, l'individu qui fonctionne de la sorte finit par avoir des rétorsions et souffre, générant des situations douloureuses, complexes, ardues à liquider, comme on peut le voir actuellement avec certains politiques en grande difficulté par leur seule faute. À l'inverse, lorsque les pulsions de vie priment, l'existence est souvent moins spectaculaire mais les obstacles se franchissent mieux, se dépassent, avec une belle tranquillité d'esprit dans la mesure où l'on n'a floué personne...
Amélie
Pulsions de vie
J'ai lu cette question d'Elise... Les réponses qui viennent ensuite m'ont poussées à réfléchir. Je crois que je comprends ce qu'explique Hugopsyfrance. La grande épreuve dans ma vie, en tout cas déterminante, étant donné que j'étais très jeune a été de garder l'enfant issu (on dirait aujourd'hui d'une "soirée étudiante") sans même savoir qui était le "père". J'aurais pu en passer par un avortement (ce qui ne veut pas dire que je ne respecte pas ce choix que font certaines femmes) mais j'ai garder mon enfant. En fait, très instinctivement et même en réalité, j'ai mis les pulsions de vie en premier.
Lucien
Lâchez prise sur ce que vous ne pouvez pas modifier
Il me semble qu'une des grandes questions de l'humanité est : Comment être heureux malgré de gros problèmes ? Longtemps, très longtemps, je me la suis posé cette satanée question. C'est au détour d'une lecture de type Développement personnel que j'ai reçu une réponse qui m'est tout à fait convenue : Accepter ce que l'on ne peut pas changer comme étant de l'ordre d'une grande protection offerte par l'Univers... Partant de là, j'ai récupéré une énergie phénoménale. Aujourd'hui encore et comme ma vie n'est pas à proprement parler un long fleuve tranquille, je continue à faire la part des choses entre ce que je peux changer et ce que je ne peux pas. Il est bien évident qu'il n'y a aucune résignation dans cette façon de fonctionner. J'essaie d'agir au mieux sur ce que je peux modifier, c'est-à-dire essentiellement moi, et ce qui ne me regarde pas, je le laisse à la Grâce de Dieu. C'est cet axe de soulagement qui, une fois mis en application, allège et fait même disparaître nos conflits internes et externes car, en particulier, en cherchant à faire changer quelqu'un d'extérieur à soi, on est SYSTÉMATIQUEMENT en échec car cette personne a un chemin de vie qui lui est propre... En lâchant prise sur ce que l'on ne peut absolument pas modifier, la joie revient peu à peu. C'est une certitude que j'ai expérimentée et que je continue à expérimenter.
Alicia
Acceptation...
Un chemin vraiment difficile, mais qui j'en suis de plus en plus sûre, malgré tous mes balbutiements, vaut la peine. Ces partages donnés sur ce sujet, permettent de me recadrer, tant je "rame" encore dès qu'il s'agit de mon ado de fils... Difficile d'accepter que son "petit" grandis et surtout, surtout qu'il développe son propre chemin, en dehors de soi ! Mais il est vrai, qu'à chaque fois que je m'inquiète, que je m'angoisse pour son avenir... Non seulement, je ne change pas son comportement, qui est le sien et en plus, les conflits s'animent à tout va ! Ce que je trouve souvent encore "délicat" à équilibrer, ce sont les limites à poser puis ensuite, de se convaincre soi, que je fais de mon mieux mais que ce que lui en fera ne m'appartiens pas... Un équilibre à réajuster sans cesse...
Elise
Je viens de comprendre que mon orgueil me dessert
Si j'ai bien compris l'ensemble de cette discussion, lâcher le but consiste à ne pas s'acharner sur une situation qui nous échappe. En fait, il ne faut + que je me sente atteinte par ce que je ne peux pas dominer. Comme c'est ça qui me fait enrager, voire devenir folle, j'en conclus que c'est un gros orgueil qui m'empêche de lâcher mon os. Il est certain que par moments je peux être mal guidée par mon orgueil. Je le sais mais je me suis toujours un peu accordé les circonstances atténuantes car en tant qu'homo, il a fallu que je crâne + souvent qu'à mon tour... Toutefois, je prends la décision sur le champ de me débarrasser de ce gros défaut qui me pollue. Je ne sais pas trop encore comment m'y prendre mais je vais commencer par tourner le dos à tout ce qui ne me regarde pas. Ce sera sûrement un bon début par rapport à ce qui me tourmente, comme l'état psychologique de ma mère par exemple, mais qui reste indifférente et sourde dès que je cherche à l'aider. Je me sens mieux tout d'un coup car je viens de ressentir dans tout mon être que je ne peux pas la sauver si elle ne veut pas se sauver elle-même. Ça fait des années qu'elle me persécute à sa façon en me donnant toujours le sentiment que sa vie est d'une tristesse affligeante. Elle réussit à m'enlever ma joie de vivre et à abîmer mon couple. J'en ai un peu assez maintenant et, après tout et comme vous le rappelez, qu'y puis-je ? Je suis encore jeune mais elle m'est toxique et il faut que j'arrive à accepter que je ne suis pas Christ Sauveur...
Cécile
C'est absolument libérateur, Elise
Votre témoignage par rapport à votre mère me renvoie à mon histoire. Le jour où, sur le pas de la porte en sortant d'une séance psy, j'ai définitivement intégré que je ne sauverai jamais ma mère atteinte d'une pathologie psy et qu'elle me contrôlait avec ça, j'ai ressenti dans tout mon être (pardon de reprendre votre expression mais elle est très juste) comme une véritable libération. Le problème de ma mère tout d'un coup ne me regardait plus et j'ai lâché ce complexe de la Sauveuse. C'était comme un fardeau dont je me libérais en acceptant qu'elle avait sa propre évolution. Je peux donc tout à fait comprendre ce que vous ressentez à la lecture de ces commentaires.