Cette semaine qui vient de passer était pas très réjouissante. J' ai appris qu 'unsuper pote a moi a un cancer du pancréas découvert un peu par hasard (c 'est sa femme qui m 'a appelé pour m' apprendre cette bien triste nouvelle). 35 ans, marié il a deux gosses de 5 et 7 ans. C 'est un mec bien, toujours prêt a rendre service aux amis. Trés famille il assure avec sa femme et ses enfants et ne ferait pas de mal à une mouche. Je trouve que ça n 'est pas juste! Quand on entend parler de tous ces requins de la politique, qui eux s 'en tirent surper bien avec la santé! La nouvelle de la maladie de mon ami me fait beacoup réfléchir. Pourquoi un truc comme ça arrive a des gens biens, alors que d'autres "pourris" continus à être en parfaite santé? Il doit bien y avoir une ou des raisons? J'ai le moral dans les chaussettes et pourtant il va falloir que j' assure pour mon potau je lui dois bien ça. Je n'arrête pas de tournercette question dans ma tête. Est-ce qu 'on a un cancer par hasard? J 'ai l 'impression que ça m 'aiderais d 'avior vos avis sur la question. Histoire que j' arrête d 'être en colère déja... Parce que pas sûr que c 'est comme ça que je vais l' aider...
Viviane
Bonjour Aurélien
Je ne pense pas que le hasard existe pour ma part... Mais ce qui ne signifie pas qu'il faille voir le cancer de votre ami, comme étant une sorte de punition en soi, puisque vos propos l'induisent dans ce sens. Cependant, je pense que ce sentir en colère, dans un premier temps c'est très humain. Le tout étant de ne pas s'y enfermer. La destinée de chacun appartient à chacun que nous ne pouvons réellement expliquer, justifier... Un premier pas pour vous, en tant que vous êtes son ami, c'est peut-être de répondre présent, s'il le souhaite...
Cécile
Répondre présent
J'aime beaucoup l'expression de Viviane " répondre présent ". Au-delà de nos incompréhensions quant à des difficultés qui nous tombent dessus, et c'est sûr qu'un cancer en est une grosse, savoir que quelqu'un est là quoi qu'il arrive donne toujours du baume au coeur. Je ne pense pas non plus que l'on développe un cancer par hasard, comme n'importe quelle autre maladie d'ailleurs. Certes la réaction d'injustice et de colère sont des comportements normaux, humains, mais il ne sert pas à grand chose de comparer. Faites ce que vous pouvez pour aider votre ami, sachant certainement qu'il va aussi vous apporter beaucoup. On n'a pas un ami atteint de cette maladie par hasard. Mes prières vous accompagnent, Aurélien.
Cécile
Amélie
Faire face
Outre les raisons de dysfonctionnement physiologiques, voire héréditaires si on y croit, qui sont tout à fait objectivables quand à une maladie grave. Ou là on peut effectivement se dire que ce n'est pas un hasard bien entendu. Comment répondre à cette question somme toute bien humaine, du pourquoi lui ou elle plutôt que telle ou tel autre ? Un hasard ? Non je ne crois pas non plus. Une histoire de destinée sans doute. Je crois qu'avec le temps, j' ai appris au moins celà... Bien que la plupart du temps inévitable, cette question du pourquoi ne fait pas avancer, car elle reste pour une bonne part, sans réponse satisfaisante. Nous sommes pour la plupart confrontés aux épreuves sous différentes formes. Parce que nous avons tous à "vérifier", que nous soyons croyant ou pas, que nous avons plus de ressources en nous, pour faire face, que nous le supposons souvent. Dans ce qui vous préoccupe en lien à la maladie de votre ami, je crois que c'est du sens qu'il va falloir trouver. Comme si cette maladie prenait forme pour mieux donner valeur à votre amitié peut-être... Pour apprendre aussi à apprécier l'instant présent... Votre propre "soif de vivre" sera probablement précieuse pour votre ami... De tout coeur avec vous Aurélien.
Pauline
Un code de partage
Il y a dans mon entourage proche, quelqu'un atteint d'un cancer grave depuis presque 2 ans maintenant. Je ne saurais pas vraiment apporter de réponse sur la question du hasard. Ce dont je voudrais parler c'est plutôt comment celà se vit au fil du temps pour ce que j'en comprends. De son côté, dans les tous les premiers temps, il a reçu énormément de soutiens sous plein de formes différentes. Associations... Amis. Famille. Mais très vite, il s'est senti envahi. Lui a besoin de vivre plus en intimité avec lui-même, sa maladie... Sa mère l'entoure, son compagnon aussi. Pour ma part et à sa demande également. Je lui rends visite quelques heures, lorsqu'il se sent assez en forme physiquement. Nous discutons régulièrement au téléphone souvent, même si celà peut-être bref. Et je lui écris... Beaucoup... Nous ne vivons pourtant pas très loin l'un de l'autre (40 km de distance). C'est notre code d'échange, de partage, notre lien personnel. A chacun le sien...
Estelle
Comme un ricochet ?
Un de mes cousins, 2 ans de plus que moi mène une grande bataille avec cette maladie. Bien qu'ayant passés de nombreux moments en famille lorsque nous étions enfants puis adolescents, je ne peux pas dire que nous soyons très très proche en ce sens que nous nous voyons trois ou quatre fois l'an. Mais depuis qu'il est malade, je l'appelle régulièrement tous les 15 jours à peu près. Nous échangeons sur un mode léger, nous parlons de tout de rien. Mon père est décédé d'un cancer il y a une dizaine d'année et j'ai souffert de ne pouvoir être auprès de lui, être proche (remariage de mon père compliqué + éloignement géographique)... J'ai réalisé, il y a peu, qu'en établissant ce lien téléphonique avec ce cousin que j'aime bien, pour moi c'est comme si je faisais quelque chose que je n'ai pu faire avec mon père, comme une espèce de ricochet ? En celà, peut-être que ce n'est pas un hasard ?
Partage santé
Posez-vous la vraie question
À moins d'un miracle (et pourquoi pas ?), en l'état actuel des choses, le cancer du pancréas n'est pas guérissable. Les personnes qui en sont atteintes sont donc de très gros malades. Aussi, quand vous dites qu'il va falloir que " vous assuriez avec votre pote ", il me semble que c'est surtout son épouse qui va devoir assurer... Plus vous resterez en retrait, mieux ce sera, à moins que cet homme vous demande lui-même de venir le voir mais c'est loin d'être probable car les médecins ont dû lui expliquer la gravité de sa maladie, le lourd protocole à suivre et le peu de chances de guérison... Autant préciser que dans une telle situation, ce type de patients garde son énergie pour assumer ce qu'il a à traverser et être dans la réflexion. Il a quand même des enfants encore très jeunes... Quant à la question que vous soulevez concernant le hasard, tout dépend dans quel registre vous vous situez. Pour les gens athées, le hasard existe. Pour les croyants il peut être question de vies antérieures et, quoi qu'il en soit, d'une destinée divine, pour les psys la vie inconsciente et ses fantasmes immatures refoulés ajoutés à l'héritage transgénérationnel " parlent " et sont à analyser selon une méthode et une méthodologie spécifiques... Par contre et selon moi, le vrai questionnement se situe quant à vous : de l'extérieur, vous semblez " agité " anormalement par cette triste nouvelle au point de soulever des pistes plurielles auxquelles il est difficile de répondre pour les raisons que je viens de vous préciser. Essayez avant tout de comprendre pourquoi vous êtes autant affecté.
Psycot
La maladie des autres nous fait peur
Elle nous fait prendre conscience que ça peut arriver à tout un chacun. D'où sûrement les questions d'Aurélien sur l'hypothétique hasard de la maladie et l'envie d'aider son ami.
Solange
C'est vrai pour moi
C'est d'autant plus vrai pour moi ce que vous dites, Psycot, car ayant très peur de la mort chaque fois que j'apprends le décès de quelqu'un proche ou personnalité connue, je pense que ça m'arrivera un jour et je suis pas bien.
Gilbert
Partager l'essentiel
Il y a eu une époque où je me rendais une fois par semaine chez un ami que j'avais perdu de vue depuis des années. Par l'intermédiaire de son ex-beau frère que je connaissais bien, j'avais appris qu'il était atteint d'une tumeur au cerveau. Ne voulant pas m'imposer après ces années, je demandais à son ex-beau frère s'il était judicieux que je reprenne contact alors qu'il était bien malade. Ce sur quoi j'ai été fortement encouragé. Il se trouve que cet ami avait une démarche spirituelle et que nous nous sommes retrouvés sur l'essentiel. Je pense l'avoir un peu soutenu dans ses moments difficiles. A chaque fois que je venais, il m'offrait quelque chose en lien avec la spiritualité et j'avais l'impression que c'était lui qui m'aidait quelque part. Très étrange. Je lui ai rendu visite la veille où il a quitté son corps et je sentais que je ne le reverrais plus dans cette dimension. Sa fille, son ex-femme et moi avons chanté des hymnes en sanskrit à son chevet et j'ai cette sensation que cette maladie n'a pas été un hasard. Je suis de plus en plus persuadé que nous ne sommes pas que ce corps périssable. Aussi, je me retrouve beaucoup dans l'enseignement de Mâ Ananda Moyî qui affirme que " Celui qui sert, celui qui est servi et le service lui-même ne sont que des manifestations différentes d'un même Divin. " De tout coeur avec vous également.
Gilbert
Lydie
Dans votre histoire familiale ?
Ce que dit Partage santé Aurélien est une piste à explorer pour vous avant tout. Je crois que d'une certaine façon, ce que partage Estelle permet de le comprendre un peu... Réfléchissez tout simplement à ce que à quoi cette maladie vous renvoie dans votre propre histoire. C'est votre ami qui est gravement malade, mais que s'est-il passé dans votre famille ? C'est peut-être en ce sens que la maladie de votre ami n'est pas un hasard... Pour vous permettre d'aller voir ce que ça touche chez vous et qu'il vous faut peut-être dépasser...
Jean
Ne pas être dupe
Je trouve que le post de Partage santé permet de s'interroger. En ce sens, comme suggéré, les bonnes questions peuvent jaillir pour ne pas être dupe de ce qui se joue en nous dans un pareil cas.
Aurélie
Notre peur de mourir
J'ai arrêté de fumer (même si c'est très bien en soi, pour ma santé de façon tout à fait réelle), deux mois avant le décès de ma mère. Elle était très ägée et s'est éteinte sereinement dans son sommeil. Je ne pouvais donc pas "savoir" qu'elle allait mourir... Pourtant, je pense au fond de moi que si j'ai tenu pour l'arrêt du tabac, c'est sûrement aussi, parce que "ma peur de mourir" m'a poussée a tenir bon en faisant du coup plus attention à ma santé... Mais ce n'est que mon raisonnement tout à fait personnel...
Oliver
Une peur bénéfique
Dans votre cas, Aurélie, votre peur a été bonne conseillère. J'aimerais bien que mon père, qui fume, conscientise cette peur de mourir à cause des conséquences de son addiction. Je sais qu'il fait ce qu'il peut mais sa volonté est faible. Et je crois qu'il n'a surtout pas assez peur.
Cathy-P
Oui la maladie fait peur
J'ai fait une dépression nerveuse. Rien à voir avec la gravité de la maladie incurable de votre ami Aurélien. Pourtant j'ai pu constaté de façon évidente, que certaines de mes connaissances, et même une très bonne amie, ont finis par me tourner le dos. Bien sûr, c'était tout à fait leurs droits... Au départ, lorsque je m'en suis rendue compte, j'ai d'abord pensé que c'était de mon fait, n'étant certainement pas toujours d'agréable compagnie. Mais ensuite, j'ai compris que c'était parce que ce que je vivais leur faisait peur. C'est humain... D'autant, que lorsqu'il a fallu que je me fasse soignée, ma première réaction a bien été de la peur de ma part... Le terme psychiatre, prononcé par mon médecin généraliste m'avait renvoyé automatiquement "à la folie".
Loriane
C'est triste...
Je vais travailler plusieurs heures par mois chez un vieux monsieur. Très peu de monde lui rend visite. Ses enfants fille et garçon vivent à l'étranger avec leur familles respectives. Je me suis souvent fait cette réflexion, ne connaissant pas sa vie, qu'il n'avait peut-être pas toujours été le monsieur gentil qu'il est maintenant... Mais je me demande en vous lisant, s'il n'y a pas une part de cette peur de la vieillesse et donc qui nous rapproche de la mort, qui font que les plus jeunes peuvent aussi "délaisser" les plus âgés...
Amélie
La canicule de 2003
A semble-t-il un peu bousculé cet abandon des plus âgés... Mais outre le fait indiscutable, que les réactions sont venues de toutes ces morts... On peut aussi se dire qu'après tout, il y a toujours une part qui nous renvoie à la peur... D'avoir à vivre une telle situation "d'abandon" en étant très âgé...
Loriane
Oui
Même si c'est un constat un peu rude, ça se tient comme raisonnement... Sans compter que cette peur de vieillir devient une véritable caricature via la chirurgie esthétique maintenant !
Eric
Faire avec
Même si la discussion s'est éloignée de la question d'Aurélien en apparence. Elle permet de s'interroger sur nos peurs, maladie, vieillesse, solitude, mort... A l'inverse du propos d'Amélie peut-être... Je pense que nous avons peut-être nécessité (enfin tant que ça n'invalide pas) a malgré tout connaître ses peurs, ne serait-ce que pour mieux tenter de les apprivoiser. Faire avec en fait.
Cathy-P
Apprendre à relativiser
Quand on a connu la maladie, il y a certaines choses qu'on apprend à relativiser ensuite c'est certain. Mais c'est aussi parce qu'il y a eu cette maladie (enfin dans mon cas) que depuis je fais aussi plus attention à moi. Il me fallait celà comme une sorte d'avertissement... C'est peut-être aussi un "message" pour Aurélien ? Qu'il prête dorénavant plus d'attention à sa santé...
Aurélien
Merci pour m'avoir répondu
Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de réponses. Je sais la gravité de ce type de cancer mon oncle en est mort alors que j'avais 10 ans. C'est vrai que je ne vois pas vraiment comment aider mon ami si ce n'est lui rendre visite s'il le souhaite... Je vais prendre le temps de réfléchir à mes peurs. Merci.