Un collègue me harcèle

Portrait de zab

Je travaille en grande surface (job alimentaire pour moi!) et côté collègues ça vole plutôt bas. Bref... Toujours est-il que le collègue responsable du rayon boucherie n'a de cesse de me tourner autour et vue qu'il est moche et lourding je redoute maintenant de + en + de croiser son regard. Selon moi il est limite harcèlement. Je me demande pourquoi j'attire ça alors que mes copines de boulot n'ont aucun problème avec lui?

Portrait de Domino

Le harceleur, quelle que soit sa sphère d'action (affective ou sociale), agit essentiellement sur la peur. Aussi est-ce sur cet axe qu'il s'avère indispensable de travailler pour ne plus être constamment sur la défensive, ni gaspiller – par voie de conséquence − une énergie phénoménale.

Portrait de Partage Psy


Jane Middletton-Moz et Mary Lee Zawadski, auteurs de « Harceleurs, de l’école au bureau, stratégies pour désamorcer leur comportement », expliquent que la prise de conscience de soi constitue l’un de nos outils les plus efficaces pour éviter de se sentir paralysé et impuissant. Le harceleur, spécialiste du mensonge, du non-respect d’autrui et parfois de la victimisation, doit être considéré comme une personnalité certes pathologique, mais contre laquelle il est vital de se protéger. Aussi est-il important de prendre conscience que personne, absolument personne, quels que soient les liens qui vous unissent (affectifs ou professionnels), n’a le droit de porter atteinte à votre intégrité physique ou psychologique. Cependant et à partir de ce constat, il n’est surtout pas question d’envisager de pouvoir changer ce type d’agresseur. La priorité consiste à ne plus donner de prise.

Portrait de Luce Psy

De nature toxique, le harceleur prendra d’autant plus le dessus − c’est ce qu’il cherche avant tout − si sa victime n’ose pas parler de ses persécutions à quelqu’un d’extérieur. Dans le cadre du travail, ce peut être un représentant du personnel, un conseiller juridique, voire même un psy. Le danger consiste à sortir de ses gonds, ce déséquilibré en profitant pour pousser à la faute professionnelle. Je vous donne des témoignages professionnels qui pourront éventuellement vous aider:

. Alain, 34 ans, est sous pression. Il a du mal à avoir un sommeil réparateur à cause d’un supérieur hiérarchique qui prend un malin plaisir à le rabaisser, alors qu’il pense faire son travail du mieux qu’il peut, heures supplémentaires à la clé. Une altercation a eu lieu où il a failli en venir aux mains. Après avoir demandé conseil à un psy, confie Alain, j’ai consulté un service juridique pour connaître véritablement mes droits, ce qui m’a permis de réaliser que je pouvais monter un dossier protecteur au cas où les évènements persisteraient. Du coup, grâce au psy et à l’avocat conseil, mes angoisses se sont apaisées et, paradoxalement, le harceleur a stoppé ses manipulations perverses… Il en est à l’identique lorsque le harcèlement est affectif. Là encore, en parler à un membre fiable de son entourage, ou à un professionnel de la psychologie, reste la meilleure façon de se protéger.

. Maryline, infirmière, témoigne que son compagnon, sans travail, lui faisait des scènes de ménage de plus en plus fréquentes, alternant avec des moments où il savait se montrer très doux : Je me suis sentie peu à peu enfermée dans une sorte de piège relationnel, fait de révolte rentrée et de culpabilité. M’étant confiée à une amie, elle me prêta un ouvrage de Marie-France Hirigoyen : « Le harcèlement moral, la violence perverse au quotidien ». J’ai eu un déclic salvateur lorsque j’ai lu qu’il fallait que j’agisse. « Dans la mesure où, du fait de l’emprise, la victime s’est jusqu’alors montrée trop conciliante, il lui faut changer de stratégie et agir fermement sans craindre le conflit ». Cette phrase m’a donné la force de poser un principe de réalité. J’ai expliqué à mon compagnon que je n’étais plus d’accord pour l’« entretenir », le nourrir et le blanchir. Comme il n’en a pas tenu compte, je n’ai pas laissé la situation perdurer. J’ai arrêté cette relation anormale…

Bon courage Zab et ne vous laissez plus faire...

 

Portrait de Angie

Mon père avait la main baladeuse sur moi. Dès que j'ai pu, je suis partie faire mes études de pharmacie à Paris pour le fuir. Sauf'que j'ai attiré un prof de fac du même acabit! Instinctivement, j'ai globalement compris que si je m'aimais davantage - grâce à une émission radio de Françoise Dolto d'ailleurs -, je réglerais ce problème compulsif. J'ai lu des ouvrages dans ce sens et j'ai ainsi appris à me faire respecter. Je n'ai plus jamais rencontré ce type d'individus dans la vie et mon père a saisi de son côté et partant de mon changement psychologique qu'il avait intérêt à ne plus me harceler.

Portrait de Sofia M

Je suis pleinement d'accord avec les posts de cette discussion. J'ajouterai que le problème repose souvent sur une transmission psychorigide de la religion qui nous invite à beaucoup (trop ?) d'humilité. La question de la voie du milieu se pose alors. Il faut parvenir à trouver un juste équilibre entre un complexe d'infériorité redoutable et un complexe de supériorité tout aussi conséquent. Personnellement, comme j'ai une propension à me sous-estimer, j'applique la méthode des listes, c'est-à-dire que je prends une feuille de papier sur laquelle je trace une colonne de - liés à ma mésestime injustifiée de moi, somme toute mes mauvais doutes - et une colonne de + qui objective que je suis à deux doigts d'être sur une surestimation de mes qualités positives. Ce simple test est très parlant et permet de rééquilibrer les plateaux de la balance. Le signal pour mettre en place tableau, c'est quand je commence à attirer de manière répétitive des reproches dénués de sens.... Vous pouvez toujours essayer Zab, tout en suivant les autres conseils très bien adaptés...

Portrait de zab

En fait tout ce que vous me dites fait écho en moi. Je vais donc essayer de faire un travail sérieux avec les outils que vous m'avez donné, car j'aimerai bien aller voir un psy mais je n'en ai pas les moyens pour l'instant (j'ai encore mon + jeune garçon complètement à charge).

De grands mercis et magnifique journée à tout le monde.

Zab