Je vais avoir 43 ans dans quelques jours et je prends conscience, compte tenu des conflits que j'attire, que je cultive depuis tout temps l'art néfaste de l'opposition systématique.
Est-il possible selon vous de sortir de ce véritable ghetto et si oui, comment?
Espace Couple
Vous êtes sur le bon chemin
Après avoir lu avec passion l’ouvrage « Plaidoyer pour le bonheur », un célèbre journaliste de télévision se désolait en avouant à son auteur – le moine Matthieu Ricard – qu’il avait tout faux, se comportant à l’inverse de ce qu’il faudrait pour atteindre la paix du cœur. L’auteur lui répondit avec humour et sagesse : C’est un bon point de départ ! Autrement dit, malgré nos résistances à cheminer vers plus de sérénité, il s’avère important d’en comprendre les mécanismes et de les dédramatiser… Ainsi, Les exemples sont nombreux qui empêchent de goûter, au quotidien, à cette tranquillité d’esprit tant souhaitée. La simple réflexion maladroite d’un conjoint, une remarque désobligeante d’un supérieur hiérarchique ou d’un collègue de travail, le refus de priorité d’un automobiliste, suffisent en effet à déclencher les hostilités, suivies de toutes leurs conséquences dommageables (allant des insultes verbales jusqu’à l’affrontement physique). Avant de réagir du tac au tac, ce qui ne ferait qu’empirer la situation, la sagesse consiste à ne pas prendre pour argent comptant ce que la psychanalyse nomme projection. Ce terme, issu du vocabulaire freudien, définit une attitude névrotique qui consiste à se décharger sur autrui d’un malaise intérieur. Conclusion : la majeure partie des désaccords se révèle être, en fait, des malentendus. L’individu visé n’est jamais que le bouc émissaire idéal. Les exemples sont légion… Votre partenaire affectif n’a trouvé que ce moyen pour tenter de se débarrasser de façon illusoire d’une problématique qui le fait souffrir (jalousie, sentiment d’infériorité…). Votre patron, juste avant de vous invectiver, a reçu une mauvaise nouvelle. Votre collègue de travail vient de se faire flasher pour excès de vitesse. Quant à l’automobiliste inconscient, il cherche délibérément le conflit, à moins qu’il soit tout simplement déconnecté de la réalité à cause d’un chagrin d’amour. Se donner le temps de ce type de réflexion permet d’emblée, même si l’on n’y parvient pas toujours, de désamorcer le processus, au moins quant à soi. Pour aller plus loin sur cette voie, il est cependant nécessaire d’identifier nos propres peurs et angoisses afin de ne plus les projeter sur l’entourage. De multiples méthodes de Développement personnel offrent cette possibilité.
Zénitude
Des exemples concrets auxquels j'adhère complètement
Selon votre sensibilité, bien des méthodes peuvent venir à bout de vos " Non " compulsifs...
Nulle paix durable et authentique ne peut faire l’abstraction d’un travail de centration. Certaines méthodes comme la relaxation, la sophrologie, le yoga, le taï-chi, les massages ayurvédiques et bien d’autres encore, prennent en compte la dimension corporelle des tensions. Ces approches, dites psychocorporelles, ont pour objectif de commencer par dénouer les blocages physiques de façon à générer un état de bien-être propice à une existence paisible. D’autres s’intéressent plus particulièrement à l’aspect émotionnel. C’est notamment le cas des thérapies utilisant les Fleurs de Bach, de l’aromathérapie, mais aussi de toutes les disciplines issues de la Pensée positive, ainsi que des diverses pratiques de méditation. La méthode méditative la plus épurée se nomme Zazen. Elle consiste à s’asseoir en silence et à observer sa respiration, tout en restant détaché du flux des pensées qui montent à la conscience. Très simple en apparence, elle nécessite toutefois l’accompagnement d’un enseignant qualifié. Les différentes psychothérapies entrent également dans ce cadre. Quant à la psychanalyse, appelée aussi the talking cure (la cure par la parole), elle s’attache à explorer et à défaire les complexes profondément enfouis dans l’inconscient. Le socle commun à toutes ces opportunités, offertes à quiconque désire aller vers plus d’harmonie, pourrait se résumer en cette phrase : On ne décrète pas la paix, on l’invite en soi. L’écrivain spiritualiste Daniel Meurois, auteur, avec Anne Givaudan, du livre « Un pas vers soi », publié aux Éditions S.O.I.S, la commente, expliquant fort justement que c’est à nous de le décider, d’abord individuellement avant même que collectivement. Car si, au sein de nos propres cellules, le dramatique mécanisme de défense et de l’agression s’est incrusté, il est évident qu’au cœur de la race humaine chacun de nous joue le rôle d’un autre type de cellule oscillant entre les mêmes principes…
Jenny
Je souffre du contraire
Ce n'est pas directement le sujet de cette discussion mais, en ce qui me concerne, j'ai une propension à dire OUI , même quand il faudrait que je dise NON. Pour moi, ce comportement est une source de galères pas possibles. Sans compter que mon compagnon est un vrai macho et il me fait toujours plier sur tout. Je sais que c'est du masochisme de ma part mais je n'arrive pas à faire autrement. Ce qui prouve que toutes les positions psychologiques excessives sont mauvaises en soi. J'espère glaner dans cette discussion des éléments que je pourrai mettre à mon compte.
Annabelle
Mon frère est dans votre cas
Mon frère dit "oui" systématiquement chaque fois qu'on lui demande un service. Aussi il va d'échec en échec. Ce qui me fait de la peine pour lui, c'est que ses copains en abusent. En même temps, je lui ai parlé il y a quelques semaines de séances de coaching qui pourraient l'aider mais il ne s'est toujours pas décidé, ce qui m'a interpellée puisque là, quelque part il s'est mis en opposition!
Corinne
Trouver son équilibre personnel
Mon compagnon et père de nos jumeaux est assez macho aussi ! Un italien pure souche. Alors il nous arrive d'avoir des discussions "animées" parce que je peux pas dire que je dise toujours oui. En même temps, étant fille unique, je pense tout simplement que je n'aurais pas pû vivre avec un homme étant plus "conciliant". D'ailleurs je le connais depuis que j'ai 16 ans, j'en ai aujourd'hui 26 et nous vivons ensemble depuis ma majorité. Je pense effectivement qu'il faut trouver son équilibre personnel, j'ai l'impression que je le fais un pue à l'instinct pour ma part. Mais je ne crois pas que j'apporte une aide quelconque à Anton. J'ai lu que la sophrologie peut-être un outil efficace pour être plus zen... Pourquoi pas ?
Lydie
Un bon chemin
J'aime beaucoup cette réponse "vous êtes sur le bon chemin". J'ai dit oui à tout, et aussi en fermant les yeux... Sur les nombreux mensonges de mon ex mari durant des années. Certe nous avions, en plus d'un fils et d'une vie de couple, aussi des commerces en commun à faire tourner... Aujourd'hui, à 64 ans et vivant seule depuis quelques années, c'est vrai que j'ai envie de plus en plus, de sérénité. Je me suis mise à pratiquer la méditation régulièrement depuis une bonne année maintenant. Plus je pratique, plus je me sens "tranquille". Mais il faut de la persévérance, y compris quand dans les premiers temps on cherche à tricher un peu en se trouvant des excuses pour ne pas le faire tel ou tel jour... En fait c'est comme si cette autodiscipline assouplissait d'autres aspects de moi-même... Donc un bon chemin pour moi déjà.
Anton
Des conseils à apprivoiser
C'est sûr que tous les traits de caractère excessifs sont problématiques. Ceci dit, j'ai de quoi avancer grâce à vos posts très "fournis". En outre, j'ai été très sensible à votre empathie. De grands mercis et une très belle journée à tous.