Dois-je noter mes rêves pour être heureuse ?

Portrait de Horia

J'ai passé le week-end avec une copine. Nous avons eu le temps de beaucoup parler. Je lui ai dit que je n'étais pas très heureuse en ce moment, en particulier à cause de mon fils de 16 ans qui a une adolescence difficile, qui fume le joint, qui a des fréquentations que je n'aime pas... Ma copine me demande alors si je note mes rêves. Étonnée par sa question, je lui réponds que non. Elle me dit alors que ce n'était pas étonnant que je ne sois pas heureuse car la clé du bonheur se trouve dans les rêves... Première nouvelle pour moi !
Qu'est-ce que vous en pensez de cette affirmation ?
Est-ce que c'est vrai ?

Portrait de Gilbert

Je ne suis pas psy mais j'en connais. Tous n'attachent pas une importante excessive au rêve. Certes, il fut pour Sigmund Freud " la voie royale de l'inconscient ". Mais de là à dire que la clé du bonheur se trouve dans les rêves et qu'il faudrait les noter systématiquement, il me semble qu'il y a abus.

J'aime bien cette position un peu provocatrice  de Taisen Deshimaru à propos de cette dérive psychologisante au sujet du rêve :

Enfant, lorsque j'avais un cauchemar, ma mère me disait :  " Un rêve est un rêve. Ce n'est pas important. Il n' y a pas de quoi s'inquiéter ". Elle était très intelligente, dit-il, Les rêves ne sont pas du tout importants. Vous devez abandonner le passé. Vous devez vous concentrez ici et maintenant. " Raconte-moi ton rêve", demande la maman occidentale à son enfant. Alors toute la journée l'enfant essaie de se souvenir de son rêve...

Il y a, à mon sens, des rêves qui marquent et qui peuvent tout à fait faire sens, mais à moins d'être un spécialiste de l'introspection - et encore - je ne crois pas que là soit la seule clé pour trouver le bonheur. Mais peut-être d'autres foromers sont-ils d'un autre avis que le mien ?

Portrait de Ugo

Je ne suis pas non plus un spécialiste du rêve, mais ce que je sais, c'est que s' il suffisait de les écrire pour trouver le bonheur, ça se saurait... A la limite on peut aller mieux après les avoir interprétés, et là encore, la tache est plutôt ardue à mon avis, quand on sait que le sens est caché par de multiples écrans.
Pour ma part, pour accéder au bonheur, je préfère me contenter du vide par la méditation...Yes 3

Portrait de Isabelle

Bonjour Horia,

Bien que je ne sois pas psy moi non plus... je vais tenter d'apporter quelques éléments de réponses... Cependant, avant tout, je tiens à préciser, selon ma compréhension, qu'il existe effectivement des méthodes thérapeutiques qui utilisent le rêve comme support, en tant que productions de l'inconscient (développé par Sigmund Freud et plus largement encore par Carl Gustav Jung, pour un apport important lié à la psychanalyse, l'analyse du rêve et ses symboles entre autres), puis par la suite utilisée par des méthodes psychothérapeutiques. Mais cela implique justement qu'en tant que méthode, c'est un véritable travail sur soi qui sous entend donc un accompagnement dans ce travail, par un thérapeute sérieux et aguerris à ce genre de méthode, notamment : Technique du Rêve éveillé et Technique du Rêve imaginaire. A ce sujet, vous trouverez de plus amples informations via Internet, mais très schématiquement, il s'agit déjà de traduire pour transformer, des aspects négatifs voire invalidants indiqués par les rêves, en aspects positifs pour permettre de dépasser des blocages en quelque sorte. D'une certaine façon, et toujours selon ma compréhension, les états modifiés de conscience, utilisés par exemple par la sophrologie, vont un peu dans ce sens. Il existe également une méthode très ancienne en lien direct avec le bouddhisme tibétain, qui fonctionne en parallèle de la méditation, comme un état de conscience plus profond en quelque sorte, mais là aussi, je ne peux que vous invitez à aller voir sur Internet, pour des informations plus complètes.

Ma conclusion : il est possible, et pourquoi pas, de faire un travail sur soi avec ces méthodes, mais il me semble évident, que ça n'est envisageable, qu'accompagné par un professionnel. Donc, noter ces rêves pour être heureuse, me semble quand même (excusez mon franc parler) un peu léger... présenté de cette façon. je pense que si c'était aussi simple, la majorité des humains ne rencontreraient que peu de difficultés dans la réalisation de leur vie... Amitiés Horia.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Comme le souligne Isabelle, Carl Gustav Jung proposait - entre autres - à certains de ses patients de noter régulièrement leurs rêves. Il travaillait ensuite en séance sur ces séries de songes. Il est évident que ce travail nécessite un accompagnement sérieux de la part du thérapeute et un engagement de confiance de la part du patient. Il s'agit effectivement d'une méthode thérapeutique spécifique mais elle est loin d'être la seule.

Portrait de Sofia M

Personnellement, je rejoins tout ce qui a été dit dans ces posts car, à mon sens, noter ses rêves, se pencher sur eux, tenter de les analyser, nécessite un état d'esprit extrêmement positif au moment où on le fait... Or, lorsqu'on manque d'habitude, ou si on est déprimé, ou inquiet, on peut avoir tendance à se servir du rêve pour dramatiser davantage encore et le transformer en cauchemar... De toute façon, la clé du bonheur est effectivement dans notre psychisme mais encore faut-il être suffisamment motivé pour la trouver ! Sans oublier que la vie continue son cours inexorable et nous met face à des situations souvent pénibles et là, il faut encore trouver la bonne clé qui nous fera renaître de nos états quasi dépressifs... Donc, les rêves constituent un outil mais encore faut-ail savoir se servir de cet outil...

Portrait de yamina.174

Je confirme ! Un rêve est porteur de bonheur si on a décidé d'être heureux quoi qu'il arrive mais c'est là où les choses se compliquent...

Portrait de Orlan

Un de mes clients m'a raconté que sa maison (isolée dans la campagne) avait brûlé entièrement pendant ses vacances... Une enquête a été ouverte car les autorités compétentes ne comprennent pas... Ce client est un homme adorable et je ne l'ai jamais vu aussi désemparé : plus de vêtements, plus de souvenirs, plus de photos de sa famille, de son couple, de ses enfants... Obligés d'aller vivre chez son père très âgé et veuf... Cette épreuve m'a fait une peine immense pour lui et
ses proches et m'a mis un peu KO. Je me suis ressaisis en me disant que le bonheur était bien peu de choses, bien précaire, et qu'il fallait savoir le prendre dans ses formes les plus modestes, comme le chant d'un oiseau, un contact relationnel agréable, car c'est là qu'il nous revigore et c'est
sûrement là qu'il est le plus efficace. Et pour cela Horia, les rêves et leurs complexités ne sont pas
utiles. Il faut en laisser l'analyse aux professionnels dont c'est le métier... Dans son apparence aboutie, le bonheur peut disparaître à n'importe quel moment, subitement, comme en atteste l'histoire dramatique de cette maison brûlée...

Portrait de Horia

Vous me rassurez car je ne me sentais aucune compétence pour analyser mes rêves. Je pense que le bonheur c'est de toute façon quand on n'a plus peur de vivre et quand on n'a plus peur du comportement qui nous semble étrange chez les autres... Je crois que c'est par là que je vais commencer...

Portrait de rosaliehlene

Je crois comme tous les intervenants précédents que l'analyse des rêves n'est pas la panacée et qu'on peut trouver le bonheur de tas de manières . Néanmoins il me serait dommage de ne pas les utiliser, surtout lorsqu'ils sont récurrents. Plusieurs fois dans ma vie j'ai fait des rêves répétitifs,  parfois angoissants, parfois simplement bizarres . Je n'ai pas cherché à les analyser en profondeur, même si je me suis intéressée au sujet. Mais j'ai constaté qu'en général ils me renvoyaient à un problème ou un système de vie qui me stressait profondément . Comme si quelque chose en moi me disait : alors, ce truc, quand est-ce que tu vas faire quelque chose pour  le changer? Ca m'a poussée à reconsidérer la façon dont je gérais certaines choses . Et pris dans ce sens ils peuvent nous aider.