La fibromyalgie, c'est quoi au juste ?
Bonjour,
J'ai une amie qui souffre de fibromyalgie. Lorsque je lui demande comment ça se manifeste, elle me dit qu'elle est souvent fatiguée et qu'elle a des douleurs aux articulations ; en même temps je pense qu'elle est un peu dépressive; un divorce qui se passe mal, conflit avec l'ex.. On parle beaucoup de cette maladie en ce moment.... Est-ce quelqu'un, un médecin par exemple pourrait me renseigner. Et est-ce que les médecines douces sont efficace. Mon amie dit que l'aquagym la soulage.
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cath
fibro
etant fibromyalgique depuis 13 ans je souffre comme votre amie de douleurs articulaires mais aussi de douleurs musculaires et d une depression les medecins m ont toujours dit que la depression decoulait de nos problemes physiques car etant tres fatiguee notre vie n est plus ce qu elle etait en fait nous sommes l objet d un cercle vicieux plus les douleurs nous assaillent plus nous nous recroquevillons sur nous meme ce qui a pour effet de nous couper du monde et ceci nous entraine vers la depression l aquagym me soulage comme c est le cas por votre amie mais celle ci peut aussi faire de la marche lente et des etirements alors je pratique ces 2 sports un peu tous les jours pour la medecine douce j ai deja essaye pas mal de produits sans effet probant
cath
la fibro c est ca avec tous ces inconvenients
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Publié le 07-03-2014 à 11h28Mis à jour à 11h30
Auparavant considérée comme une maladie psychiatrique, la fibromyalgie est reconnue depuis 1992 par l'OMS comme une maladie rhumatismale. Zoom sur cette pathologie.
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La fibromyalgie se caractérise par l'apparition de douleurs musculaires diffuses, chroniques et multiples ainsi que par une fatigue, accompagnée de troubles du sommeil.
Qui peut en être atteint ?
La fibromyalgie touche environ 1 à 3 % de la population et 2 à 3 millions de Français en seraient atteints. Sa répartition est très inégale: elle touche principalement les personnes vivant dans les pays occidentaux, en zone urbaine, et les femmes (80%) entre 30 et 50 ans. Néanmoins, la fibromyalgie a également été diagnostiquée chez des enfants.
Quelles sont les causes ?
Il est difficile de déterminer les causes de la fibromyalgie qui sont sûrement multiples. Une sensibilisation du système nerveux a été observée mais il est difficile de savoir si c'est une cause plutôt qu'une conséquence de la maladie. Il a également été constaté que la fibromyalgie survenait souvent après un choc émotionnel violent, un traumatisme important ou encore une maladie virale. L'association fréquente de troubles du sommeil et de dépression a fait envisager l'éventualité d'un déficit en neurohormones (hormones du système nerveux), notamment en sérotonine, l'hormone de l'humeur.
En outre, l'existence de cas héréditaires ("mères-filles") pourrait suggérer l'intervention d'un facteur génétique. Enfin, des chercheurs du Massachussetts ont constaté que 50 % des malades présentaient au niveau de la peau (surtout les jambes) des fibres nerveuses endommagées, évoquant ainsi une maladie neurologique appelée “la neuropathie des petites fibres”, souvent retrouvée chez les diabétiques.
Comment reconnaître la fibromyalgie ?
Il n’existe pas de test reconnu fiable à 100 % pour diagnostiquer la fibromyalgie. Difficile de trouver des critères objectifs car les personnes atteintes peuvent avoir des analyses en laboratoire normales et beaucoup des symptômes se retrouvent également dans d’autres maladies (rhumatisme articulaire, ostéoporose…).
Dans la plupart des cas, il s’agit d’un diagnostic par élimination.
Les critères de classification les plus couramment acceptés,élaborés en 1990 (“critères ACR 1990”) par le Collège américain de rhumatologie, définissent la fibromyalgie suivant la présence des points suivants :
- une douleur répandue sur tout le corps depuis plus de 3 mois et affectant l’ensemble des quatre quadrants du corps (les deux côtés, au-dessus et en dessous de la ceinture),
- au moins 11 points douloureux à la pression parmi 18 points définis (points de Yunus), bien que des douleurs puissent également exister à d’autres endroits du corps.
Localisation des neuf paires de points sensibles répondant aux critères du Collège américain de thumatologie pour la fibromyalgie (ACR, 1990).
A noter que la localisation et le nombre de points douloureux peut varier selon les périodes et/ou circonstances. Les zones les plus douloureuses sont proches de la colonne vertébrale, comme la nuque, les épaules, la zone comprise entre les 2 épaules, les omoplates, le bas du dos, les hanches. Les douleurs sont localisées dans les muscles entourant les articulations.
Au delà de ces douleurs diffuses ou localisées, les principaux symptômes sont la sensibilité des extrémités (dysesthésies, engourdissement, sensation de froid ), et des contractures musculaires (dans 90% des cas).
Les autres symptômes comprennent :
- des troubles du sommeil (85 à 90%) comme l'apnée du sommeil,
- une baisse des performances physiques (asthénie, perte de libido…) et intellectuelles (manque de concentration, perte de mémoires à court terme, difficulté de s’exprimer, idéation),
- des troubles digestifs : une colite chronique (dans 70% des cas),
- des syndromes anxio- dépressifs (86% des cas),
- des migraines ou des maux de tête (40 à 50%),
- des crampes menstruelles très douloureuses, douleurs vaginales et "dyspareunie" (douleur pendant le rapport),
- des incontinences urinaires,
- des problèmes auditifs (perte d’audition, bourdonnements ou acouphènes) et temporo- mandibulaires ( bruxisme, déviation de mâchoire, difficulté à avaler, occlusions dentaires)…
Les 100 symptômes de la fibromyalgie, par l'Association nationale Fibromyalgies SOS.
Comment se soigne la fibromyalgie ?
Maladie mal comprise, la fibromyalgie a fait l’objet d’un nombre considérable de tentatives thérapeutiques souvent conclues par des échecs.
Certes, certains médicaments ont été efficaces dans les essais mais il est difficile d’extrapoler les résultats, tant les symptômes sont variés d’une personne à l’autre. Ainsi, un traitement inopérant contre la douleur peut se révéler utile pour ses effets sur le sommeil ou la fatigue, et inversement.
Traitement de la fibromyalgie
• Médicaments le plus souvent prescrits :
- des antalgiques contre la douleur,
- des anti-dépresseurs,
- des anti-convulsivants.
• Techniques non médicamenteuses utilisées :
- la rééducation physique,
- les thérapies cognitives et comportementales qui ont montré leur efficacité sur la douleur, la fatigue et l’humeur,
- la relaxation ou l’hypnose,
- l’acupuncture.
Quelles sont les conséquences ?
L’évolution de la fibromyalgie est chronique. Les points douloureux restent assez constants mais les autres symptômes peuvent se modifier.
Certains symptômes, notamment la douleur, la raideur et la fatigue, limitent les capacités fonctionnelles dans les activités quotidiennes ou professionnelles. En particulier, les tâches impliquant des efforts musculaires répétés ou en élévation des bras sont difficilement supportées.
Néanmoins, malgré les difficultés importantes que la maladie impose à la vie quotidienne, toutes les personnes atteintes ne deviennent pas dépendantes ni invalides. La réorganisation, voire la ré-orientation de l’activité professionnelle et le maintien d’une activité physique, même réduite, sont indispensables.
L’Académie nationale de médecine recommande un test (questionnaire QIF) qui permet de mesurer l’impact de la fibromyalgie sur la qualité de vie quotidienne.
Des liens utiles pour s’informer
>> Le Centre national des associations de fibromyalgiques
>> La Société française de rhumatologie
>> L'Association Fibromyalgie France
De la doc'
>> Le rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur le syndrome fibromyalgique de l'adulte
>> Le questionnaire QIF (impact de la fibromyalgie sur la qualité de vie)
Par Iris Joussen
Cécile
Une inter-relation ?
Bonjour Nanou et Cath,
Je trouve excellente cette idée de discussion. J'espère aussi qu'un médecin viendra nous informer sur cette maladie dont on parle de plus en plus sans trop savoir son origine. En tout cas, pour avoir dans mon entourage des personnes concernées, les explications tournent toujours autour de la fatigue, la douleur physique et le sentiment de dépression. J'ai du mal à saisir que l'état dépressif vienne automatiquement des problèmes physiques. Je connais par exemple une personne atteinte de rhumatismes sévères qui n'est pas dépressive pour autant. Il me semble qu'il y a vraiment une interaction entre le psychisme et les corps qui va dans les deux sens. Mais, n'étant ni psy ni médecin, je ne voudrais pas trop m'avancer en disant des âneries.
Je prends note, Cath, de la marche lente et des étirements. Cela peut aider les personnes dont j'ai parlé plus haut.
Bonne soirée et à bientôt, avec peut-être plus d'infos et de témoignages qui font toujours avancer les choses à notre niveau au moins !
cricri
Une torture indescriptible
Une de les amies a eu un diagnostic de fybromyalgie. Quand j'ai découvert ce post et la qualité des commentaires, je lui ai téléphoné immédiatement. Elle m'a confirmé toutes vos descriptions et m'a dit de vous apporter les éléments suivants puisqu'elle n'est pas foromeuse...
Depuis l'âge de 30 ans, elle souffrait de douleurs crâniennes qu'elle a nommées elle-même " maux de tête ". Elle s'est automédiquée de façon anarchique de façon abusive mais il fallait bien qu'elle travaille, dit-elle...
. Problèmes gynécologiques importants
. Douleurs cervicales et lombaires épouvantables
. Syndrome des jambes qui bougent
. Problèmes dentaires
. Acouphènes et douleurs d'oreilles
. Fourmillements des extrémités des doigts de la main
. Irritabilité extrême
. État dépressif permanent
. Hypersomnies en alternance avec des insomnies
. Apnées du sommeil
. Troubles digestifs avec alternance de constipation et de diarrhée
. Colite chronique...
Mon amie a été obligée de faire un sevrage par rapport à la quantité impressionnante d'antalgiques qu'elle ingurgitait. Elle a beaucoup moins souffert, à partir de ce sevrage, de ses douleurs mais elles reviennent systématiquement, notamment au niveau des cervicales qui la " brûlent "... Elle ne veut pas prendre d'antidépresseurs et essaie maintenant de ne plus prendre d'antidouleurs... Par contre, elle suit une psychanalyse qui a mis en évidence le fait qu'elle n'avait pas été désirée et que sa mère avait essayé de faire " passer " la grossesse...
Mon amie tient à préciser que d'avoir eu ce diagnostic de fibromyalgie l'a beaucoup aidée, non pas qu'il y ait de traitement approprié mais parce qu'elle ne s'entend plus dire qu'elle est hypocondriaque !
J'ai oublié qu'elle m'a dit de vous préciser que lever les bras, faire le ménage ou tourner le mouli-légumes l'épuisentnet lui font mal. Tout effort physique, aussi simple soit-il, est une torture indescriptible...
Mon amie tient à remercier nanou-69 pour ce post et l'excellence des commentaires...
Bonne soirée,
Cricri
Gilbert
La psychanalyse, une possibilité ?
Bonjour tout le monde,
Je me suis autorisé à venir sur cette discussion car elle me parle beaucoup. Non pas que je sois atteint de fibromyalgie mais le lien entre le psychisme et le corps m'interesse. Le dernier post de Cricri m'a surtout donné envie d'intervenir. Je pense sérieusement que je suis un être " fatigué de naissance ". Cela peut paraître humoristique mais j'en ai beaucoup souffert dans ma vie. Jusqu'au jour ou j'ai compris, comme votre amie, Cricri, et ce grâce à une psychanalyse aussi, que je n'avais pas été désiré et qu'on avait essayé de me faire " passer "... Les problèmes de manque d'énergie ne se sont pas résolus complètement mais je sais que la pulsion de vie a été plus forte puisque je suis là... Et je sais, lorsque mon énergie est un peu déficiente, que " la Vie passe partout "... Merci à Cricri de m'avoir permis ce témoignage. Je suis persuadé que la fibromyalgie a à voir avec un savoir inconscient qui a du mal à faire surface... En tout cas, me semble-t-il, la psychanalyse peut amener un axe de compréhension complémentaire aux recherches médicales actuelles.
nanou-69
Super merci pour vos réponses !
Je suis très touchée par vos réponses; elles m'on donné beaucoup d'infos. je suis touchée aussi par les remerciments de l'amie de cricri; je ne regrette vraiment pas de m'être inscrite sur ce forum. Mon amie vientde lire tous vos commentaires : je lui ai envoyé un mail. Elle n'ose pas écrire ici mais je peux assurer qu'elle suivra la discussion chaque fois qu'un commentaire aparaitra. Je vous tiendrais au courant. Encore merci à tous !
Viviane
Des post très intéressants !
Je viens de lire tous les post sur la fibromyalgie. Etant moi-même tout à fait "inculte" à ce sujet, grâce à vous tous, j'en sais beaucoup plus ! Merci ! Je suis très "nature", comme beaucoup ont pu le constater au fil de mes com... Et bien qu'il ait été mis en avant, que les médecines douces n'amènent pas réellement de réponses concrètes, après avoir regarder sur Internet, il semble cependant que pour certains cas, elles soulagent tout au moins. J'ai retenu notamment la chiropractie, l'ostéopathie et l'acupuncture (déjà citée plus haut).
Il semble également qu'une attention particulière à l'alimentation aide a alléger quelque peu les douleurs, selon les individus :
-Consommer des fruits et légumes riches en antioxydants sans modération, autant qu'un apport en oméga-3 avec certains poissons par exemple. Eviter par contre les cuissons par friture et les pâtisseries.
-L'utilisation de certaines épices comme le gingembre et le curcuma, par exemple, joue un rôle non négligeable sur le soulagement des douleurs articulaires et inflammatoires, "désinfecte" la sphère intestinale, et le gingembre couplé avec le ginseng peuvent aussi donner un "coup de pouce" intéressant sur l'aspect "dépressif". Ce n'est pas un liste exhaustive...
-Enfin, il semble également qu'un apport régulier en magnésium et zinc, permettent là encore dans certains cas d'alléger les douleurs musculaires. Voilà pour un "petit plus" naturel...
Laurence
Des solutions possibles
L'identité fibromyalgie est relativement récente mais son incidence semble en augmentation. Les différentes patientes que je reçois régulièrement pour une fibromyalgie ont en commun l'émergence de cette affection dans un contexte post-traumatique ou de tensions nerveuses excessives. La douleur corporelle venant en quelque sorte prendre le relai pour verbaliser une souffrance psychique devenue insupportable. L'importance des blocages multiples de cette maladie proportionnelle au mal-être de l'individu, devenant invalidante au quotidien, va alimenter à son tour un état dépressif et ainsi de suite ... D'où ce sentiment parfois de tourner en rond. Cette affection reste difficile à gérer puisqu'elle demande une prise en charge multidisciplinaire tant d'un point de vue psychique que somatique. Elle s'inscrit de plus dans le temps afin de mettre au point le traitement antalgique et de trouver lorsque le patient l'accepte, le bon interlocuteur pour un travail sur soi. Un message qui n'est pas toujours facile à faire passer...
Laurence, médecin généraliste