Elle ne culpabilise pas de ses erreurs maternelles

Une mère un peu fragile, que je m'explique par le fait que les grosses épreuves ont commencé très tôt dans sa vie... S'il m'arrive encore aujourd'hui à rechercher certaines discussions, je sais que celà ne l'a fait de toute façon pas changer dans sa façon d'être. Je crois qu'il est bien plus équilibrant pour soi-même "de crever l'abcès... les abcès" en passant par un travail personnel... Parler en lieu neutre, face à un professionnel compétent permet l'accès à la liberté d'être soi, en lâchant les "reproches" aussi objectifs soient-ils que tout individu peut émettre à l'encontre de ses parents...

Je vous comprend mais quand vous aurez admis que votre mère est malade de l'alcool, vous ne l'a jugerée plus. L'alcoolisme c'est une maladie et c'est avec cette vérité qu'il'faut tout de suite vous mettre au clair.

Si votre mère est très sensible, il vaut mieux que vous réfléchissiez à ce que vous allez lui dire avant d'entamer cette discussion peu aisée en son principe. Vous pourriez par exemple essayer d'entrouvrir la porte en lui parlant de sa propre enfance. Soyez certaine que vous apprendrez ainsi beaucoup de choses que vous ignorez sur votre génitrice et qui répondront en partie à vos interrogations.

Selon moi, le conseil que vous a donné Sofia M est excellent. Si vous agissez ainsi, votre mère se recentrera de façon juste sur elle et sentira qu'elle est intéressante à vos yeux car elle vous apportera alors des éléments familiaux qu'elle garde a priori enfouis en elle depuis toujours. Elle sortira alors de son égocentrisme pathologique. 

Vous pouvez aussi demander à votre maman de sortir les albums photos qui permettent toujours que les langues se délient pour une belle libération.

En procédant de la sorte, vous restaurerez progressivement le lien défectueux qui s'est tissé entre Vous et votre mère. Peu à peu, vous sentirez les effets précieux de cette réhabilitation.

Chaque fois que nous utilisons l'amour dans nos rapports avec nos proches et tous les autres, nous assistons à une transformation magnifique de la situation qui nous blessait. Il me semble que compte tenu de votre interrogation Élise, vous êtes prête à mettre cette jolie clé dans la serrure...

J'aime beaucoup la métaphore de Domino, si vraie...

Même si nos liens familiaux sont difficiles, il faut toujours aller chercher le bien de chaque attitude humaine malgré des comportements qui peuvent paraître indélicats, égoïstes, inappropriés, etc. Les interlocuteurs, de part et d'autre, en ressortent grandis et c'est de cette façon que nous apprenons à nous aimer, laissant derrière nous la moindre once de jugement.

Comme précisé dans cette discussion très importante, nous ne savons jamais tout sur les souffrances intériorisées d'autrui, y compris de celles de nos parents qui nous les cachent la plupart du temps par pudeur. Oui, il faut parler tant que nos géniteurs sont encore là car un jour, ils disparaîtront de cette terre et les regrets rejoindront l'amertume. 

Comme vous avez raison cher collègue... Vous faites un bon rappel en soulignant que nos parents ne seront pas éternels. D'où l'intérêt d'une démarche d'amour vis-à-vis d'eux, combien même est-ce parfois horriblement difficile. Il ne faut donc pas céder à la tentation du mutisme qui n'est jamais qu'une fuite malheureuse.

J'utilise le terme "drame" dans la mesure où les mots qui n'ont pas été dits dans la famille en temps et heure se transforment systématiquement en "maudit" dans la filiation, parfois pendant des générations...

Oh que oui!

J'ai 50 ans, et mon père est décédé d'un arrêt cardiaque début 2016. Je voulais juste dire que j'ai beaucoup de regrets de n'avoir jamais dit à mon père qu'il était très important pour moi. Que je l'aimais. C'était quelqu'un de très silencieux et je n'ai jamais eu le courage de passer outre son silence... Maintenant il est trop tard... J'espère que de là où il est, il entend maintenant tout ce que je lui dis lorsque je pense à lui.

Lorsque nous échouons, lorsque nous allons mal, lorsque nous sommes au chômage, lorsque sentimentalement c'est le désert le + absolu, nous avons ce très mauvais réflexe qui consiste à accuser nos parents, à les rendre responsables de nos erreurs et autres errances. Il me semble moins puéril, plus adulte, de s'analyser pour prendre enfin nos propres responsabilités et les assumer.

Bravo Iverlaine d'impliciter que même avec nos parents nous ne dérogeons pas à la règle projective épouvantable!

Pas toujours aisé effectivement de poster une question perso sur les forums et de découvrir les réponses, y compris sur des sites sérieux comme celui-ci mais le corollaire inversé positif, c’est les avancées de géant que ces échanges de qualité permettent...