Comment ne + souffrir?

Portrait de zen03

J'ai appris vendredi le décès d'un copain de lycée. Il est mort d'une tumeur cérébrale après avoir mené un long combat pour essayer de guérir... Il avait 46 ans... Mon âge... En réfléchissant ce week-end à cette mort prématurée, j'ai repassé en revue l'existence de mes proches, de certains membres de ma famille particulièrement marqués par des événements très douloureux, la mienne également... J'en ai conclu que, comme sur Terre on ne peut pas éviter les souffrances que l'on retrouve chez tout un chacun, l'être humain s'incarne peut-être pour apprendre à ne pas souffrir malgré les difficultés, les malheurs qui sont sur son chemin. Il se peut que vous ne soyez pas du tout d'accord avec cette hypothèse, ce que je peux tout à fait admettre. Cependant, j'aimerais savoir si certains d'entre vous savent comment faire pour ne + souffrir, accepter l'inacceptable sans tortures mentales...

Portrait de Flo

Comme celle de chacun d'entre nous, ma destinée rencontre bien des écueils et autres épines. Tout comme vous zen03, j'ai essayé de trouver la racine de la souffrance humaine, des miennes... J'en suis arrivée à un constat un peu identique au vôtre: parvenir à l'acceptation de son chemin de vie, quel qu'il soit, pour essayer de souffrir le moins possible. Ce fut mon premier pas, si j'ose m'exprimer ainsi mais il n'était pas suffisant. J'ai continué mes auto-réflexions et j'ai découvert la force de vivre le présent, de l'accueillir tel qu'il est, sans essayer d'imaginer ce que pourra être demain. Pour l'instant, ça me réussit plutôt bien, sauf que cette "discipline" nécessite - pour moi - d'y revenir et d'y travailler au quotidien.

Portrait de Allain

Je ne crois pas du tout qu'il y ait une recette universelle pour ne plus souffrir car, sinon, depuis la nuit des temps ça se saurait!

Pour ma part et bien que je sois psychanalyste chrétien, devant une souffrance qui me taraude et dont je ne trouve pas l'issue pour le moment, je me rapproche du bouddhisme et de son approche sur l'impermanence qui permet de prendre conscience que tout change tout le temps. Rien n'est figé. Effectivement, au sein d'une même journée, tout aussi douloureuse soit-elle, il y a toujours des respirations, des petits cadeaux, et souvent au moment où l'on s'y attend le moins. Le fait de les apprécier chasse momentanément la souffrance. Personnellement, c'est ainsi que j'avance...

Portrait de cricri

Je ne suis pourtant pas masochiste mais comment progresserions-nous dans la vie sans obstacles, sans déconvenues, sans souffrances car, malgré notre désarroi, notre découragement quand l'insupportable est là, ces aléas négatifs nous... humanisent un peu ou un peu + ? Toutefois, il est légitime d'essayer de se sentir mieux. Ma modeste recette est une conclusion de croyante : quand mes forces m'abandonnent, quand l'inquiétude me ronge, ce qui m'apaise est de dire " Que Ta volonté soit faite Seigneur ". C'est ainsi que j'arrive à lâcher prise...

Portrait de yamina.174

La souffrance est inéluctable mais il existe une énorme différence entre deux réactions type : souffrir et continuer à avancer, ce qui est relève de la sublimation, et souffrir et en être invalidé, ce qui relève de la dépression, du renoncement et nécessite une prise en charge psychologique. En fait, si une situation nous fait souffrir, il est indispensable de l'interroger, c'est-à-dire de s'interroger : si je ne peux pas la résoudre, c'est-à-dire si elle concerne un tiers, il faut accepter que nous ne sommes pas des Sauveurs. C'est cette acceptation, qui respecte les différences humaines, qui permet d'alléger sa souffrance et de continuer à progresser sur sa propre route.

Portrait de Régis

J'aime bien votre point de vue, Yamina. D'un côté, effectivement, il ne s'agit pas de nier la souffrance car elle fait partie de tout chemin de vie. Aussi ne sert-il à rien de la mettre sous le boisseau. D'un autre côté, nous possédons en nous de quoi la sublimer, voire la transcender. C'est ici que ma foi m'aide même si elle ne me vaccine pas des vicissitudes de l'existence. Je me dis que les accidents de la vie portent en germe ce qu'en tant que Chrétien je mets en lien avec la résurrection. J'ai assisté le mois dernier aux obsèques d'une jeune femme décédée d'un accident de voiture. Paradoxalement, il n'y avait rien de morbide lors de cet événement. De la tristesse, de la douleur, de l'émotion mais la perception tangible (en ce qui me concerne) de ce mystère que la Vie ne s'arrête pas à la disparition du corps mortel. D'aucun diront qu'il s'agit d'une illusion. En tous cas, elle est porteuse de sens, et pas que pour moi.

Portrait de Clovis

J'adhère tout à fait au point de vue de Yamina. Souvent, nous oublions de rester à notre place et c'est cela qui majore notre souffrance. Un de mes cousins est un inconditionnel du chômage, ce qui lui permet en + de se plaindre sempiternellement! Ses parents, les miens, moi-même, nous avons tout fait pour l'aider à trouver du travail. Ça ne lui convenait jamais. Un jour, j'ai réalisé l'énergie qu'il me bouffait (il n'y a pas d'autre terme). J'ai compris que je n'avais pas les moyens de le changer. J'ai accepté mes limites. Une distance s'est installée entre nous peu à peu, c'est vrai, mais j'ai admis que je n'étais en aucun cas responsable de lui, de sa trajectoire de vie, et je me suis recentré sur moi, ce que je ne regrette pas avec le recul.

Portrait de Vincent

En fait, vous êtes lucide et votre commentaire m'a fait penser à un proverbe : " On ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif "... Il est bien évident que je ne traite pas votre cousin d'âne mais il est bien évident aussi qu'on ne peut pas changer les comportements psychologiques de qui que ce soit si la personne elle-même n'a pas le désir, l'envie, l'énergie de changer.

Portrait de Mireille-cogolin

En particulier avec ma sœur.

Je comprends cette notion de lâcher-prise mais je me laisse toujours rattraper par ma sensibilité, ma culpabilité... C'est aussi une forme de prétention d'imaginer qu'on va changer autrui et l'amener à se diriger sur un chemin qui nous semble bon pour lui... Et en plus, c'est peine perdue...

Portrait de Ari

Ne + souffrir, c'est arrêter de culpabiliser pour des fautes que nous n'avons pas commises.

Si vous vous interrogez dès maintenant sur vos réflexes auto-culpabilisants, vous commencerez à les lâcher et vous constaterez quasiment en parallèle des progrès impressionnants en terme d'essoufflement de la souffrance.

Portrait de zen03

En étudiant vos commentaires, j’ai réalisé que ma question était un peu naïve, à savoir que chaque méthode pour ne + souffrir repose en fait sur chaque profil d’individu. En même temps, je ne regrette pas de l’avoir posée car vos réponses m’ont + qu’éclairé et m’ont fourni des pistes très intéressantes que je vais explorer, des axes auxquels je n’aurais jamais pensé.

Merci infiniment.

Portrait de Partage Citations

Une Sage célèbre, Mâ Ananda Moyî, nous a laissé un merveilleux enseignement dans lequel elle assure notamment que " Tout ce qui arrive est bien ". Certains d’entre nous pourront être choqués par cette affirmation mais, pourtant, lorsque l’on réfléchit à sa propre existence, on constate la plupart du temps que tous les évènements que nous avons été amenés à traverser étaient tous utiles...

Portrait de Jean-Marc

Il m'arrive de surligner fréquemment dans " L'enseignement de Mâ Ananda Moyi " un passage. Il s'agit en effet d'un livre de transformation intégrale et je suis bien loin de réaliser tout ce qui y est transmis. Merci à Partage Citations de rappeler cette parole de Sagesse.

Portrait de jilcoach

Ne plus souffrir passe par l’appropriation d’une habitude de vie qui consiste, même dans une période de gros problèmes, de profiter et d’apprécier ce que j’appelle des RESPIRATIONS. Entendez par-là que toute journée nous apporte sans aucune exception de quoi souffler positivement: le passage d’un livre, le chant d’un oiseau, le coup de fil d’une personne de grande qualité et en empathie, un bon programme TV... Si vous prenez l’habitude de vous focaliser sur ces moments de sérénité, votre souffrance quelle qu’elle soit deviendra légère comme une plume...

Portrait de zen03

Merci encore pour toutes ces transmissions accessibles...