Fils de 21 ans qui ment contamment

Je suis psychanalyste et pourtant il me semble très difficile de vous répondre efficacement. Effectivement, et bien que votre post soit très clair et très compréhensible, le problème c’est que votre fils a pu enregistrer, puis refouler un mensonge important qui lui a été fait quand il était tout petit, ou auquel il a assisté mais dont il n’a jamais parlé et qu’il a donc refoulé mais qu’il manifeste en mentant lui-même. Il a aujourd’hui 21 ans et il n’est pas aisé aujourd’hui d’avoir une discussion sur un mensonge qui aurait pu lui être fait dans sa prime enfance... Pour étayer mon hypothès, je prendrai comme exemple celui d’un de mes patients d’une infidélité pathologique qui lui a coûté très cher au propre comme au figuré. Son père lui avait dit à l’âge de 3 ans que sa mère était morte ! Or, cette femme avait trompé son mari. Le couple avait divorcé et cette dame s’était remariée. Mon patient n’avait appris cette vérité que lorsqu’il a fait ses papiers pour son mariage ! En fait, il a passé son temps à démultiplier ses conquêtes car il cherchait sa mère...

Je partage complètement l’hypothèse de E.psy84. Je me permettrai toutefois d’ajouter que le manque de confiance en soi peut fabriquer des profils de menteurs. Chaque fois que vous sentez que votre fils doute de lui, essayez de le rassurer avec authenticité. Cette attitude contribuera à lui faire lâcher ses mensonges et à s’inscrire dans la réalité.

Mon fils a quasiment l’âge du vôtre et il ment même lorsque ce n’est pas utile... Il doit imaginer qu’il me domine ainsi (c’est l’explication d’une amie psychologue). Il n’a pas non + de très bonnes fréquentations. Son père et moi sommes divorcés mais mon ex-mari, malheureusemen, n’a jamais vraiment tenu son rôle de père. Je sais que notre fils « me » fait payer tout ça. Quand je suis exténuée par mes inquiétudes à son sujet, je lâche prise autant que faire se peut. J’ai la chance d’être croyante et je me dis que si Dieu envoie cette épreuve à notre famille, c’est qu’elle a un sens. Je ne l’ai toujours pas trouvé mais j’essaie de travailler l’acceptation. Certains membres de ma fratrie se permettent de critiquer l’éducation que je suis censée avoir donné à mon enfant. Qui sont-ils pour juger ? Ça aussi ça m’est douloureux mais c’est avant tout leur histoire que celle de regarder la paille... Si vous avez vous aussi la chance d’être croyante, tournez-vous vers Dieu, priez... Le Seigneur connaît nos limites psychologiques et il vous apportera des moments de paix, de sérénité, au sein même de chaque jour... Pour que vous soyez de moins en moins désespérée, repérez ce qui est positif dans votre quotidien : non seulement vous parviendrez à un peu lâcher prise mais votre fils constatera votre changement, ce qui installera une saine distance entre vous et lui.

En tant que psychanalyste chrétien et par déformation professionnelle, j´émets humblement un petit conseil : vous l’avez certainement déjà fait, mais essayez de dialoguer le plus possible avec votre fils en lui demandant ce qu’il aimerait vraiment faire dans sa vie. Ses réponses peuvent non seulement vous éclairer mais surtout l’éclairer et déboucher sur l’émergence de son authenticité vis-à-vis de lui-même et ainsi de son entourage.

Vous allez me dire Miette que la trisomie n’a rien à voir avec les mensonges de votre fille. Bien sûr mais peut-être qu’en apparence... Je m’en explique. Quand est née notre enfant avec sa différence et bien qu’à l’époque j’exerçais toujours mon métier de pédiatre, je n’étais pas prête pour une épreuve de telle nature. Et puis, peu à peu, j’ai saisi que cet être innocent avait besoin de moi. Elle était en détresse puisque a-normale... Je l’ai regardée autrement... Je l’ai aimée telle qu’elle était et depuis je n’ai jamais cessé de l’aimer ainsi alors qu’aux yeux de l’État civil elle est maintenant majeure. Majeure mais complètement inadaptée. En lisant votre post et en ressentant votre chagrin et votre désarroi, j’ai pensé que l’Univers m’avait MENTI en m’envoyant un bébé pas comme les autres. Sauf que ce bébé, puis la fillette, l’ado et la jeune femme qu’elle est devenue m’ont poussée à apprécier ce qu’elle me renvoyait de  bon et que j’avais à laisser à mon tour émerger de moi. Un jour, et grâce à la lecture d’un livre écrit par une bouddhiste, j’ai compris que ma fille était et est toujours - au sens noble d’un terme - mon gourou, mon guide, mon enseignant... Elle continue à me faire voir de par ses attitudes les défauts que j’ai encore à corriger. Il me semble, sans vouloir vous blesser d’aucune façon que ce soit, que votre fils est certainement fondamentalement le miroir dont vous avez besoin pour évoluer. Nous souffrons toutes et tous de ce que nous nommons injustices mais si nos douleurs existent, elles ne sont pas là par hasard.

Je vous adresse toute mon amitié sincère Miette,

Domino

Il est nécessaire Miette que vous lâchiez prise quant à votre fils pour deux raisons: la première c’est que plus il vous sent inquiète et plus il cherche inconsciemment à vous punir toujours davantage. De quoi? Seule une psychanalyse pourrait mettre à plat les raisons de son comportement mensonger dont il doit souffrir aussi de toute façon... Ce qui revient à dire qu’en tant que mère, que parents, vous êtes impuissants. Vous faites ce que vous pouvez et c’est là l’essentiel. La deuxième raison qui doit impérativement vous pousser à lâcher prise, c’est votre santé. Il y a des années que votre garçon vous perturbe et vous ne pouvez pas continuer ainsi. Vous le dites vous-même: votre autre fils est à l’opposé de son frère. Ce n’est donc pas une question d’éducation. Par contre, je pense qu’il devient indispensable que vous fassiez un travail psychothérapique ou psychanalytique. Ce travail ne modifiera pas d’un coup de baguette magique le caractère de votre fils mais vous allez prendre peu à peu du recul et c’est quand il comprendra qu’il n’a plus d’emprise sur vous qu’il se bougera. En fait et vous l’avez compris, il devient indispensable que vous coupiez le cordon. De toutes les manières, il a sa destinée et elle s’accomplira comme elle doit s’accomplir. Puisque vous avez la chance d’être croyante, ne baissez pas les bras. Faites confiance au Seigneur et il est impossible que la situation reste en l’état. Persévérez sans trop vous poser de questions. Une chose qui peut être très importante aussi consiste à repérer et savourer dans une journée des moments même très simples agréables, positifs, en dehors de votre fils. Ces constats récurrents vous permettront de vous recentrer sur vous, de l’oublier un peu et de vous apaiser en sentant que vous avez le droit d’exister vous aussi.

Le titre du post de Psycot est très juste mais j‘y mettrai une nuance personnelle: on ne peut pas changer quelqu’un qui ne PEUT pas changer car je suis certaine que ce jeune homme aimerait changer. Il est le premier à souffrir de son impossibilité actuelle à faire bouger sa vie dans un sens convenable. Au fond de lui, il doit se trouver détestable... En fait, il est son propre bourreau. En revanche, Miette doit se protéger psychologiquement de lui. Tout à fait d’accord.

J’ai lu attentivement cette discussion et l’ensemble des posts est très pertinent. Les avis et les conseils qui vous sont donnés sont justes et appropriés. Votre anxiété, de son côté, si vous ne faites pas un travail psy sur vous, va s’aggraver. À mon sens, il est urgent que vous consultiez un psy qui, déjà, vous permettra de mettre et de tenir à distance les comportements de votre fils. Rapidement, vous ne ressasserez plus de culpabilité infondée. Ce sera une grande aide d’inconscient à’inconscient pour votre fils.

Déjà, ne vous souciez pas du regard des autres. Qui sont les gens qui se permettraient de vous juger ? Des personnes en projection. Ce qui ne présente donc aucun intérêt.

Que vous soyez en colère est humain mais cette colère contre votre fils peut contribuer à continuer à couper le cordon avec lui. Le fait que vous ayez trouvé l’énergie de dire à votre entourage qu’il a perdu son emploi va dans ce sens.