pourquoi est-ce que je préfère les "petits logements" ?

Je ne suis pas psy, Igor, mais vous parlez de petits appartements puis d'un grand studio. Il me semble que vous avez évoqué, dans une autre discussion, que votre compagne, qui devait partir,  vous demandait de la suivre. Un grand studio de célibataire plutôt qu'une maison faite pour vivre en famille ? N' y aurait-il pas un lien avec le fait de ne pas trouver " chaussure " à votre pied-à-terre ?

Votre question se résume, si je comprends bien à " Est-ce que je suis normal  ? " Etonnant ce lien de normalité et d'anormalité à partir d'une question, assez anodine au  " demeurant ", à savoir pourquoi vous préférez les petits logements aux grands. En psychanalyse, nous ne nous intéressons pas au symptôme même si nous l'entendons,  " raison " pour laquelle vous vous sentez frustré d'une non réponse. D'ailleurs à quoi vous servirez-il de connaître ce " pourquoi " ? Si ce n'est d'être rassuré sur une non-pathologie. Préférer des maisons petites ou grandes n'est en rien un critère clinique d'une maladie mentale. Et faire des appartements dans une boîte à chaussure lorsqu'on est petit, c'est faire preuve d'inventivité ludique tout au plus ! Et ne disiez-vous pas que vous êtes artisan, ce qui exige un minimum d'inventivité  ?

Je reviens tout de même sur le com de Cécile, qui, si elle n'est pas psy, est quand même perspicace. Il me souvient que vous ont été faits des commentaires quant à une éventuelle pathologie de votre compagne qu'il vous fallait accepter. Il était question de " déménager ". ce qui pourrait vous renvoyer, en tout cas votre inconscient, à des déménagements lorsque vous étiez enfants (peut-être avec une fratrie, d'où le pluriel). D'autre part, le terme " déménager " renvoie de façon populaire à une perte de lucidité, de tête. Et puis " des ménages " , plusieurs ménages, plusieurs petites liaisons... Tout cela est à creuser. Vous ne posez pas cette question par hasard ! D'autant que votre prénom (Igor P. paix) renvoie à l'exil de ces nobles russes chassés de la Grande Russie pendant la Révolution pour échapper à la mort (par décaptitation comme en France ?), et se retrouvant dans des logis moins grands que leurs palais d'origine :-).

Vous avez raison :  on n'échappe pas à son  " Histoire "... transgénérationnelle.

Le premier logement d'un être humain est l'utérus maternel ; cet espace se réduit ensuite et le petit d'homme fait face à la première angoisse de sa vie car il n'a pas d'autre alternative que de quitter ce lieu ; ainsi, dès le début, l'angoisse est liée à la nécessité d'un changement. A ce stade, "déménager" de ce  "studio " archaîque n'est pas une folie mais une question de survie   et le tout début  de la défusion avec la mère. Peu à peu la distance se poursuit et se pose, ce qui faisait dire à Roland Barthes qu'on ne peut aimer que quand on est séparé (à comprendre comme séparation psychique bien sûr). Concernant votre questionnement : serait-il l'expression du désir d'un changement dont vous avez les ressources ? du côté de la mise en place d'une plus grande distance affective ?

" On ne peut aimer que quand on est séparé ! ". Merci Sylvie. Je ne connaissais pas cette phrase de Roland Barthes, auteur, je crois de l'ouvrage philosophique  "Le degré 0 de l'écriture ". Elle me semble fort à propos dans cette discussion !

Bonjour Igor,

Je me permets de relever une de vos phrases : "M'est revenu à l'esprit" on entend "Mes revenus à l'esprit". Pour faire lien avec le post de Cécile, il semblerait que vous deviez faire le choix entre l'argent ou l'esprit. Or avec peu d'argent il vous sera plus facile de vivre dans un studio de 40 mettres carré que dans une grande maison. Vous dites d'ailleurs que c'est ce que vous préférez. Sachez que si vous choisissez ce qui vous correspond à vous, votre inné, l'argent viendra de surcroit. 

Bien que je ne sois pas psy moi-même... J'ai bien envie de vous répondre aussi Igor... D'autant que ce que vous disent Gilbert R. et Cécile G. m'amène à faire un autre lien... Le "40" m'interpelle dans la "mesure", ou il renvoie à l'occupation durant la Seconde Guerre mondiale. Il me semble que ce qui vous ait dit, c'est bien qu'il vous faut faire un choix... Subir ou agir... D'ailleurs on parle aussi de mise en quarantaine... Hors cette quarantaine est une distance nécessaire permettant une différence protectrice...