Ma collaboratrice est une hystérique

Portrait de iverlaine

Peut-être pourrez vous m'aider ? Je le souhaite parce que je suis exténué alors que c'est tout juste la rentrée !
Je vous plante le décor...
Je suis commercial mais, pour faire simple, je suis obligé de partager - à certains moments-clés de l'année pour le secteur dans lequel je travaille - ma tournée avec une collaboratrice. Je me la farcis depuis 2 ans maintenant (enfin et heureusement que professionnellement) et sa présence m'est devenue insupportable. Pour moi, c'est une hystérique mais pour vous ce ne sera peut-être qu'une grande névrosée. Toujours est-il que je craque et qu'elle est en train de me faire perdre le bénéfice de mes vacances. Voici le résumé de la situation :
. 40 ans, célibataire, mère d'une fillette de 8 ans que le père n'aurait pas voulu reconnaître parce qu'elle a le teint " basané ".
. Passe son temps à dire du mal des hommes, des homosexuels, des lesbiennes, des travestis.
. Critique sans arrêt les politiques tous bords confondus.
. Est contre " Le mariage pour tous ".
. Estime que les grèves paralysantes c'est le top.
. Raconte que le sport ça ne sert à rien, surtout le tennis, sport que je pratique et elle le sait !!!
. Estime qu'elle est exploitée par sa boîte, ce qui est faux (bon salaire + beaucoup d'avantages) : elle y travaille depuis 10 ans, donc elle pourrait chercher du boulot ailleurs...
. Parle (soi-disant) couramment anglais et trouve impensable que le monde entier ne maîtrise pas cette langue, ce qui est mon cas et elle le sait !!!
. Est végétarienne et ne " supporte pas les cons qui bouffent de la viande " (ce qui est mon cas et elle le sait !!!).
Et ça c'est un rapide tour d'horizon du caractère de la dame...
Cette femme me pollue. J'ai l'impression de ne plus arriver à m'en protéger : si je lui dis,le fond de ma pensée, ce sont des hurlements (vous voyez en voiture ce que ça peut donner !!!), et si je ne réponds pas, elle,me dit que je n'ai aucune conversation et que je suis superficiel et elle me traite alors de " Sans avis "...
Merci de m'aider à trouver une solution, en sachant que professionnellement, je ne peux pas faire autrement que de travailler avec elle (ce serait trop long de vous expliquer les raisons...).
.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Effectivement, vous décrivez quelque chose d'assez lourd.

Je suis cependant étonné que la relation soit de ce type avec une collaboratice qui n'est donc pas votre supérieur hiérarchique. Êtes-vous obligatoirement obligé de partager le même véhicule ? A aucun moment il n'est question de votre profession dans les conversations que vous relatez, ce qui tend à montrer que la confusion est totale. Vous ne pouvez pas faire autrement - dites-vous - que de travailler avec elle (ce serait trop long à expliquer ?). Il me semble pourtant que le noeud de cette situation peut se trouver à cette source et que celle-ci se soit dégradée au fil du temps pour avoir laissé trop longtemps les choses en l'état.

Entre le silence et l'affrontement, il existe certainement une troisième voie (voix !), mais encore faudrait-il identifier les raisons qui vous font penser que vous ne pouvez pas faire autrement. On peut toujours faire autrement, Iverlaine, à condition de comprendre ce qui vous " attache " à cette collaboratrice.

Portrait de iverlaine

Je vous explique à la quatrième ligne de mon post que je suis commercial et que je suis obligé de partager ma tournée à certains moments avec ma collaboratrice. Sans rentrer dans les détails, c'est la boîte qui nous y oblige, ne serait-ce que parce que nous avons un véhicule de société et que la société règle les frais d'essence...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Oui, Iverlaine, j'avais bien lu. Mais votre collaboratrice semble dans une telle posture projective que sentant votre désarroi, je vérifiais s'il n'était pas possible de faire autrement d'un point de vue purement matériel, en tout cas dans un premier temps.

Vous évoquez le cas du géniteur de cette petite fille qui a le teint  " basané ". Vérité ou mensonge de sa part, vous avez des doutes. Il est vrai que face à un tel comportement pour le moins peu cohérent et surtout très " phallique ", il se peut que vous preniez, pour son inconscient, une place qui n'est pas la vôtre. Je pense que cette dame vous prend pour quelqu'un d'autre, peut-être cet homme dont elle s'est sentie trahie. Mais peut-être est-ce aussi elle qui a trahi ? Difficile pour moi de cerner sa pathologie sans en connaître un peu plus. Toujours est-il que si cela devient véritablement insupportable, il faudra bien trouver une autre solution. Vous n'êtes pas son psy et elle semble vouloir absolument vous dominer. Ce qui doit révéiller en vous des affects en lien avec votre propre histoire.

Portrait de Sofia M

Vous l'induisez vous-même : vous ne pouvez rien changer à la situation... Quant à cette collaboratrice, ce n'est pas vous qui la changerait non plus...
Je suppose que vous connaissez l'histoire célèbre de Pince-mi et Pince-moi... Ils sont tous les deux dans le même bateau : Pince-mi tombe à l'eau... Qui reste ???
Il faut donc vous pincer, réagir et vous centrer sur vous.
Le scénario que vous décrivez, je pense que chacun d'entre nous y a eu droit un jour ou l'autre. Pour le dépasser, il faut le mettre en miroir et se demander pourquoi votre inconscient a attiré ce profil de collaboratrice. À première vue, cette femme est en rébellion permanente. Dans le miroir, ça signifie que quant à vous, dans la société et dans votre société, c'est-à-dire dans votre entreprise, vous ne l'êtes pas assez ! Ceci ne signifie pas qu'il faille que vous fassiez votre Révolution mais il est nécessaire que vous analysiez ce que vous donnez anormalement en trop professionnellement, sentimentalement, sportivement... Reprenez un à un tous les points que vous énumérez en négatif chez votre collaboratrice. Servez-vous de ce listing comme d'une base de travail sur vous, d'autant qu'à mon sens c'est plus que nécessaire dans la mesure où vous dites que c'est la rentrée et " qu'elle " est en train de vous faire perdre le bénéfice de vos vacances ! Qui est " elle " ? La Société pour laquelle vous travaillez ? Personnellement, c'est plutôt dans cette " direction " que je chercherais car cette Société, telle que vous la décrivez, semble du genre pingre : le covoiturage en atteste... Les psys assurent que nos boucs émissaires ont bon dos ! Je ne veux pas insinuer par-là que votre partenaire professionnelle soit des plus agréables et des plus apaisantes mais au lieu de la transformer en repoussoir, essayez d'entendre ce que ses mots cachent mais traduisent tout de même, vous invitant à opérer des changements dans vos attitudes personnelles de... soumission (???)...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Sofia-M vient de vous donner des clés pratiques pour une authentique auto-analyse. Ce qui prouve que votre inconscient possède une sacrée maturité et  que vous êtes à même de retrouver votre place aussi bien dans la sphère privée que du point de vue professionnel. Je ne me m'inquiète donc en rien pour la suite des événements. Bonne soirée et encore bravo à Sofia qui va, comme à son habitude, directement à l' " essence/ciel ! ".

Portrait de iverlaine

Il est vrai qu'ayant conscience que garder son emploi en temps de crise est une nécessité, je consacre beaucoup d'énergie à mon travail mais je ne vois pas très bien comment faire autrement... Ce qui malgré tout m'interpelle positivement, c'est peut-être cette notion de " trop " donner en règle générale et vous me faites prendre conscience que j'ai toujours peur de blesser mon entourage, voire de l'abîmer... Du coup, beaucoup en profitent et contrairement à l'image que je peux renvoyer, je courbe souvent l'échine. Plus qu'il ne le faudrait. Un peu comme l'escargot qui rentre facilement dans sa coqulle. En fait, j'essaie de donner mon point de vue sur un ton pertinent le plus souvent mais j'attire des interlocuteurs qui peuvent très vite me rentrer dedans et je bats en retraite... J'en parlais avec une amie le week-end dernier qui me disait que je ne mettais pas assez de distance dans les discussions. Elle aussi m'a donné un truc pour y parvenir : elle me disait que s'il s'agit d'un interlocuteur proche, genre membre de la famille, elle imagine rapidement qu'elle s'adresse à quelqu'un qu'elle ne connaît pas. Elle m'a assuré que ça change tout dans les réactions de l'autre qui ne cherche plus à la bouffer. Elle m'a même précisé que depuis qu'elle le fait avec sa mère qu'elle trouve castratrice, menteuse, peu fiable et colérique, elle ne se retrouve plus victime. Elle a pris un exemple récent : sa mère a toujours des problèmes d'argent parce qu'elle est très dépensière. Mon amie est tombée dans le piège de lui prêter à plusieurs reprises des sommes assez importantes qu'elle ne lui rend jamais... Quand elle va la voir, elle imagine qu'elle loue à sa mère l'appartement dans lequel vit sa mère. Par voie de conséquence, ça inverse le processus et sa mère parle de moins en moins d'argent. Pour être sûr que sa mère ne monte pas en agressivité, ce qu'elle peut faire facilement, mon amie se répète à plusieurs reprises que sa mère étant sa locataire, elle n'a pas à entrer dans des considérations intimes... En plus des conseils que vous me donnez, je vais dorénavant appliquer cette méthode parce que j'en ai quand mêle marre de me faire bouffer facilement...

Portrait de Horia

" La méthode de la locataire ", c'est sûr que je vais l'adopter moi aussi, voire l'adapter à mon fils de 16 ans qui a tendance à m'inquiéter et à ne pas réaliser la valeur de l'argent. Y compris qu'il peut me parler comme si j'étais sa copine et je vois déjà comment je vais m'y prendre quand il recommencera : je vais me positionner comme si j'étais face au fils du voisin et ainsi rester bien en retrait... Après tout, si notre entourage nous manque de respect, c'est à nous de ne pas le permettre. Mais j'aime bien cette méthode parce qu'elle a des allures d'histoire sans paroles et je ressens bien au fond de moi qu'elle peut nous éviter de rentrer dans la tentative de recherche de contrôle de l'interlocuteur quel qu'il soit... Je me demande si ce n'est pas un peu ce qu'enseignait le Christ quand il disait, en désignant la foule qui l'entourait, que cette assemblée d'étrangers constituait ses frères et sœurs ??? N'étant pas très douée en matière de religion, cette hypothèse n'engagent que moi mais toujours est-il qu'imaginer en quelque sorte que l'interlocuteur n'est ni moi, ni à moi, ça a toute chance de modifier positivement la communication...

Portrait de Gilbert

En suivant toute la discussion, je me rend compte que l'autre, quel qu'il soit a des choses à nous enseigner. A condition, que nous ne le confondions pas avec nous et que nous ne projettions pas nos propres problèmes sur lui. Le com de Sofia et son titre (qui parle tout seul) me donnent beaucoup de pistes de réflexion spirituelle. Jusqu'à votre com, Horia, qui fait allusion fort justement au Christ, qui se détache de sa famille pourl'élargir à l'assemblée d'inconnu. Merci Iverlaine, votre problème, en apparence pénible, m'a sacrément ouvert les yeux sur mes étiquettages non avenus !-)

Portrait de linda

Je lis actuellement les archives de ce forum,j'espère que tout va mieux pour Iverlaine.

En lisant ce qu'elle exprimait,une phrase me vient en tête...Vivre et laisser vivre...si sa collaboratrice avait lu un texte comme celui-ci,peut-être qu'elle cesserait de juger et critiquer constamment ceux qui ne sont pas comme elle,voici ce que j'ai trouvé tantôt.

http://murmurefunambule.unblog.fr/2010/01/07/vivre-et-laisser-vivre/

Iverlaine,ce que vous avez vécu,m'a fait penser un peu à ce que vivait mon conjoint,il y a plusieurs années,avec sa mère.

Elle se plaignait souvent,un tel est comme ci,un tel est comme ça,parfois elle disait des choses blessantes sur ses filles,mon conjoint était mal à l'aise avec ça.

Un jour,il a lu le témoignage d'une dame dans un journal,qui vivait une situation semblable à la sienne,cette personne avait trouvé,pour elle,une façon de faire qui semblait arrêter net les propos malveillants de sa mère,elle disait

«Moi,j'embarque pas dans ça» d'un ton ferme,elle dit que souvent sa mère arrêtait.

«C'est blessant ce que vous dites là»ça,c'est la phrase que disait mon conjoint quand sa mère parlait de ses filles avec méchanceté.

Il a trouvé le courage de lui dire,qu'il aimait ses soeurs,et qu'elle devrait prendre le temps de s'espliquer calmement avec elle,au lieu d'en parler en mal constamment.

Tranquilement,sa mère a changé de comportement,elle a toujours eu de la difficulté à parler aux gens concernés,finalement,il y a eu un rapprochement avec ses filles...il y a eu beaucoup de travail à faire,mais,il y a eu une grande amélioration.