Ma mère est tombée dans l'alcool

Bonjour Claire,
Je comprends votre désarroi mais il faut avoir à l'esprit 2 vérités essentielles :
. Vous n'avez pas de culpabilité à avoir.
. Vous n'êtes pas la mère de votre mère et devez sortir absolument de ce rôle confusionnel.
Il faut que vous insistiez auprès de votre maman : quelle que soit la façon qu'elle utilise inconsciemment pour vous retenir, puisqu'en fait ça fait partie de ses pulsions d'emprise, dites-lui que vous irez en fac de toute manière car il s'agit de votre avenir professionnel. D'autant que l'on sait que certains de ces malades peuvent réagir positivement quand on met une distance avec eux et que l'on reste ferme.
Profitez de la période des vacances qui arrive pour trouver un moyen de la faire voir à un médecin. Si vous avez un médecin de famille, prenez rendez-vous sans elle, expliquez-lui votre problème. Il saura vous conseiller et se déplacera sûrement pour lui rendre visite et faire le point avec elle. Qu'elle sache que c'est vous qui avez pris cette initiative est une excellente chose car elle comprendra déjà que ce n'est pas à vous à la prendre en charge.

Il est trés douloureux de voir sombrer ses proches dans l'alcool.

Ma mère a commencé à boire , ou est ce moi qui ai compris qu'elle avait un problème à ce moment là , lorsque j'avais 8 ans, soit aprés le départ de mon père qu'elle a pourtant trompé et quitté. J'ai donc passé une enfance à regarder, impuissante, ma mère s'auto-détruire physiquement  moralement , psychologiquement avec l'angoisse de la chute fatidique , du coma mortel etc ... Je la ramassais dans l'escalier , l'ai sortie du bain aprés un malaise suite à l'absorption de médicaments, combinés à divers alcools et pilules pour dormir , maigrir et je suis insidieusement devenue la mère de ma mère . J'ai tenu la maison , ai veillé sur mes frères et soeurs , ai protégé et défendu ma mère vulnérable et ....elle niait avoir un souci alcoolique . Chaque fois que j'ai voulu stopper cette dépendance affective qui est sienne , elle sombrait dans un chantage déguisé , d'apitoiement sans penser une seconde aux victimes collatérales que nous étions, nous ses enfants .

Ainsi , à mon sentiment d'impuisance, elle mêlait une culpabilité qui maintenait le lien malgré moi . J'ai rencontré le papa de mon fils et sitôt l'annonce de ma grossesse, j'ai pris la plume pour écrire à ma mère que je voyais plus, n'en pouvant plus de subir sa maladie , son chantage inconscient , que si elle souhaitait connaître son petit fils elle devait arrêter de boire ou faire une croix sur sa descendance . Je n'eus de nouvelles que le jour de mon accouchement ou elle m'annonça qu'elle avait cessé de boire à réception de ma lettre . Dix huit ans ont passé et depuis l'an dernier, elle a renoué avec ses penchants alcooliques . J'ai décidé, pour me sauver, de ne plus intervenir . Je n'en ai plus la force et j'ai compris que si elle refusait de poser ses blessures dans un cabinet psy, je n'avais pas le pouvoir de la guérir contre son gré . Maintenant je vis et ne me sens plus coupable de son mal être et ne suis plus sa mère . Je suis sa fllle et une fille qui s'éloigne parce que chacun est maître de son destin 

Ne soyez pas la mère de votre mère, même si cela implique de prendre des distances 

Bonjour Claire 

Si mon expérience malheureuse a pu vous aider de quelque manière que ce soit alors elle n'a pas été inutile et je ne l'ai pas vécue en vain . Je vous souhaite le bonheur que vous méritez : sans culpabilité et en profitant au maximum du trésor inestimable qu'est Votre vie .

Bien à vous