Le roseau : témoignage

"Il faut moins d'une seconde à l'univers pour basculer..... Il ne reste qu'à agir, sans

hésiter, comme si toute votre existence avait eu pour finalité ce moment précis

comme si vous aviez été façonnée à cette urgence-là. Un ressort insoupçonné est

tendu quelque part au fond de votre être. Dring, le ressort catapulte tous vos

doutes, vos résolutions et vos renoncements aux oubliettes. Vous n'avez pas

d'autre choix que d'avancer."

Extrait « Les Déroutées » de Christel DELCAMP aux éditions l’Air2rien

Moi, je suis comme vous, toute petite dans cette immensité et pourtant aujourd’hui si

grande.. C’est à vous, que je dédie ce témoignage, vous qui vivez ce que j’ai vécu, vous

qui luttez pour gagner, vous qui avez l’espoir, vous qui avez peur, qui souffrez, vous qui

vous demandez pourquoi, vous qui avez la foi ou ne l’avez pas ou plus, vous à qui je

dis :

« Accepte ce qui t’est donné »

Mon témoignage se veut plein d’espoir de « te dire », « de vous dire » : il faut y croire.

Et puis nous y voilà, du moins me voilà, face à la page blanche et je sais que je dois

coucher des mots.

Mais oh miracle !

J'ai déjà commencé, sans me poser de questions, les mots virevoltent, s'accrochent,

s'accordent entre eux et forment des phrases, et puis des paragraphes.

Transmettre à l'autre, sans aucune prétention, humblement.. Juste dire ce que j'ai vécu,

pourquoi je l'ai vécu, comment je l'ai vécu.

Postures, états d'âme, mots, donner à l'autre simplement, qu'il prenne ou pas.

Mais au fond de moi, je sais ce que j'ai vécu face au cancer. Je me suis demandée ce

que je pouvais en faire et le meilleur qui m'est venu à l'esprit est de témoigner.

« Si la vie vous jette à terre, levez les yeux : il y a des étoiles au-dessus de vous. »

Guy Finley

Le 12 juillet 2013

J'apprends que j'ai un cancer du côlon.

Pourtant je me sens bien, je ne suis pas malade. En effet, je n'ai jamais considéré que

j'étais malade face au cancer, aucun symptôme. "Les maux du silence".

Quelques mois auparavant j'avais contracté, dans le cadre de mon travail, la tuberculose

stade primo infection. Traitement pendant 6 mois de chimioprophylaxie qui a engendré

des douleurs intestinales conséquentes. De là, coloscopie et diagnostic posé :

TUMEUR…. Sans qu’il n’y ait de relation !

« Il y a des maladies qui ne se guérissent pas avec de l’argent, mais avec de

l’amour ».

Mère Teresa

Tout s'est bousculé et basculé dans mon corps, dans mon coeur et dans ma tête.

Ecouter avec son coeur et non écouter avec sa peur. Je me suis efforcée chaque jour

d’adopter ce principe mais les schémas qui sont dilués dans mon mental depuis ma

naissance (voire au delà du ventre de ma mère) sont difficiles à "briser". Je me sens nue

comme un nouveau né.

Si fragile, si vulnérable.

Parfois envahie par la peur. Que vais je devenir ?

Je ne me suis cependant jamais posé la question : « Pourquoi moi ? »

Tout n'est que paradoxe car quelque part au fin fond de moi, je suis en paix et j'entends

une petite voix : "Ne t'inquiète pas ».

Tout est contradiction.

« Quand on n’ a rien à perdre, on devient courageux. Nous sommes timides quand

on s’accroche encore à quelque chose. »

Carlos Castaneda

Extrait de mon témoignage que j'ai écrit durant cet instant T de ma vie.... Si cela intéresse je peux mettre la suite mais mon souhait est de pouvoir échanger, transmettre à l'autre