J'ai suivi plusieurs émissions sur la GPA et, personnellement, je suis contre car dès que les problèmes éthiques sont soulevés, ça fait frémir...
Je prends un seul exemple : imaginons qu'on trouve une trisomie chez le bébé que porte la mère porteuse. Eh bien on sait maintenant que dans beaucoup de cas d'anomalies congénitales, plus personne ne veut de l'enfant qui peut se retrouver abandonné...
Certes, mes convictions religieuses ne peuvent pas aller dans le sens de la GPA mais il existe aussi une problématique identitaire grave et insoluble pour l'enfant... Et comment lui expliquer sa gestation sans l'abîmer ?
Je pense que, malheureusement, la GPA donnera bien des regrets aux " parents " lorsque cette marchandisation d'enfants retentira sur la psychologie de ces enfants victimes.
Veut-on une forme de dégénérescence de la race humaine ?
Pour résumer, peut-être pensez-vous que je raconte n'importe quoi mais pouvez-vous me donner votre avis quel qu'il soit ?
Cécile
Vers une commercialisation !
Vous avez raison, Cricri, de soulever les problèmes éthiques que soulèvent la GPA. L e risque à peu près certain de la commercialisation en est un de taille. Malheureusement beaucoup de médecins pensent que cette pratique constitue une évolution sociétale. Pour ma part, au risque de paraître rétrograde, je crois qu'il s'agit plutôt d'involution. Vous parlez de dégénérescence de la race, à mon avis, à juste titre. Mais peut-être que certains foromers sont d'un avis inverse. Le débat est de toute manière d'actualité puisque, comme vous le soulignez, on en parle sur toutes les ondes...
Isabelle
Le meilleur des mondes ?
A mon sens, et je vous rejoins Cricri et Cécile, c'est véritablement une question d'une grande importance... Car effectivement, on est en droit de s'interroger fondamentalement sur "l'avenir" de la race humaine... A force de vouloir se substituer à Dieu, en jouant les apprentis sorciers, on peut quand même en arriver à douter des forces positives permettant l'adaptation et donc l'évolution...
Il est vrai que je suis moi-même mère... Mais la toute première question qui me vienne à l'esprit déjà... Même si je peux comprendre, je crois, toutes les difficultés que sous-entendent "ne pas devenir parent"... je suis persuadée, que si "dame nature ne l'autorise pas", c'est sans aucun doute sensé... Je ne vais pas me faire des amis... J'assume !
Déjà, parce que fondamentalement, si une "lignée" s'éteind, c'est bien plus protecteur en soi qu'il n'y paraît... Et puis qu'est-ce que c'est que ce "mauvais conte de fée" auquel on voudrait nous faire croire ? Arrêtons de vouloir convaincre tous azimuts, qu'être parent est une réalisation incontournable ! Il serait sans doute intéressant que les parents, justement, parlent aussi de leur vécu... Car bien qu'il soit évident, que la plupart aiment leurs enfants, combiens, avec l'expérience et le recul, pensent au fond d'eux-même que si c'était à refaire... Elever des enfants n'a rien d'idyllique en soi, loin s'en faut...
Alors, à vouloir coûte que coûte, et je le dis sciemment, un enfant à n'importe quel prix et n'importe comment... me fais d'autant plus poser question, qu'il s'agit ici, d'un simple objet, réduit qui plus est, à une réelle valeur marchande... Ce qui paradoxalement, enlève déjà toute valeur morale en soi... Et puis je n'ose même pas imaginer la "souffrance psychique" de ces enfants là... Car de par leur réalité de conception/gestation, comment vont-ils pouvoir seulement se "reconnaître" en tant qu'individu... Et au bout du compte... comment se reconnaître humain, quand on "naît" à ce point objet de convoitises...
Est-ce qu'une vie humaine, en tant que telle, ne réserve déjà pas assez d'épreuves en soi... qu'il nous faille toujours et encore, chercher à "défier Dieu et la nature"... Quand cesserons-nous donc d'écrire encore et toujours, au fil des décennies, ce "meilleur des mondes" devenant de plus en plus, une réalité délirante ? Peut-être que ces couples particuliers, destinés à ne pas devenir parents, ont en eux-même un sens évolutif justement, y compris pour la race humaine en tant que telle... car alors une réalisation différente, est sans doute bien plus protectrice qu'il n'y paraît...
Gilbert
De la psychose en perspective !
Je ne voudrais pas paraître " machiste ", c'est la raison pour laquelle je ne suis pas intervenu tout de suite. Mais la position de Cricri et les commentaires qui suivent, et en particulier celui détaillé d'Isabelle, m'incite à prendre part à cette discussion très importante.
Ayant parlé de ce sujet avec des amis psys, il en est ressorti que la GPA peut dériver vers de la psychose. Cette pathologie, m'ont-ils dit (j'espère que je ne les trahis pas !), consiste à forclore, c'est à dire à nier la loi. Or, ici il ne s'agit pas d'une loi sociétale mais bien d'une loi de la nature que l'on peut très bien imaginée, comme le dit Isabelle, créée par Dieu. La GPA contribue alors à la toute puissance qui consiste à se prendre pour le Créateur de la vie. Mes amis ont évoqué les travaux de Jacques Lacan à propos du " NOM-DU-PERE ", signifiant inconscient garant de santé psychique. La société a déjà commencer à s'en passer avec le matronyme qui fait de la mère l'époux fantasmatique de son propre père (transgression du tabou universel de l'inceste selon Sigmund Freud). Avec la GPA, un couple homosexuel masculin va pouvoir " zapper " le rôle éminemment rassurant de la mère. Et je précise que je ne suis pas homophobe. Malheureusement, Cécile parle de médecins mais j'ai halluciné en entendant sur les ondes un pseudo-psychanalyste dire qu'il s'agissait d'une évolution. Il y a vraiment de quoi se faire du souçi...
Juliette
La nature est protectrice
Je suis d'accord avec vous Cricri, d'autant que je n'avais pas envisagé le cas du bébé handicapé de la mère porteuse, les futurs parents peuvent refuser l'enfant mais la mère porteuse aussi. Cet enfant subira un double abandon ! Qu'allons nous faire de tous ces bébés qui ne répondront pas aux critères des futurs parents et dont la mère porteuse ne voudra pas ? Il y a le mouchoir jetable et il y aura le bébé jetable ....
Nous devons accepter le Non de mère nature, il est protecteur.
Catherine H Psy
Une acceptation.
Je rejoins vos commentaires sur ce sujet épineux: avoir des enfants est présenté comme un droit, acquis par la société, que la médecine , s'instituant toute puissante, promet de réaliser.Promesse qu'elle fait sur un mode très infantile, ne tenant aucun compte du principe de réalité se posant -là.
Isabelle évoque justement l'aspect protecteur que peut revêtir l'absence de descendance, Gilbert parle de "fabrique à psychose" quand le non- nom du père n'est pas respecté.
Avant même de ne pas s'interroger sur "avoir ou pas des enfants" - le terme est à lui tout seul révélateur !- il serait plus prudent de s'interroger sur comment "être ou ne pas être parent".
Ce qui permettrait de remettre la question du choix et de son acceptation -"donner du sens!"- au coeur du débat.
cricri
Triste constat où la moindre frustration ne trouve plus sa place
J'ai beaucoup apprécié la teneur de vos réponses car elles m'éclairent sur un aspect de la loi que je n'avais même pas suffisamment mesuré. J'ai l'impression que notre société a créé l'illusion en faisant croire aux gens qu'ils pouvaient obtenir TOUT ce qu'ils voulaient... Et même des bébés ! C'est dramatique... De toute façon, les enfants d'aujourd'hui sont " gâtés - pourris " et n'en ont jamais assez. Pour enfoncer un peu plus le clou, j'ai envie de rajouter qu'en Syrie, par exemple, je ne sois pas sûre que la GPA soit à l'ordre du jour...
Viviane
La misère du monde...
Vos avis vont tous dans le même sens, et je vous avoue, que ces "prises de positions" que je retrouve toujours ici, me font du bien, car il me semble que le monde va de moins en moins dans ce bon sens... Et qu'il est parfois difficile pour soi-même, de rester sur son axe et son chemin... Pourtant branchée nature, je trouve qu'il est souvent "relativement aisé" de voir positif. Mais comme le disent certains, plus haut, nous nous perdons nous-même, si nous ne suivons pas un ordre universel... Et même si je suis également convaincue de la part divine en tout être humain, Dieu pardonne-nous errance !
Et puis, c'est vrai, là je rejoins Cricri, la souffrance est tout de même à relativiser... Et pour en rajouter "une couche" (sans mauvais jeux de mots) moi aussi, demandez donc aux africains qui meurent du virus ebola, si la GPA fait partie de leur préoccupation... Tout autant qu'un individu qui lutte contre une grave maladie, quelle qu'elle soit...
Et si, de temps en temps, on prenait en miroir, là encore Dame Nature... Nous les humains, la disons capricieuse et destructrice parfois... Mais au fond, ne nous renvoie-t-elle pas, fidèlement, ce que nous nous acharnons à développer par nous-même, pour courir à notre propre perte ?