Je ne sais pas comment je me débrouille mais je n'ai jamais un centime devant moi.
Je gagne 1900 euros par mois, je claque tout, j'emprunte à ma mère quand mon banquier me menace...
Je ne sais pas comment je me débrouille pour toujours en être là à 32 ans. C'est vrai que j'ai une addiction aux chaussures et un peu aux fringues mais quand même : je n'ai pas de môme et je suis célibataire...
Je fais comment pour me sortir de ce guêpier compulsif ?
Aglaé
Bonsoir Clémentine :)
La psychanalyse considère que l'argent est une libido, une énergie, autrement dit. L'argent n'a de valeur que celle qu'on lui attribue, tout en gardant, bien évidemment, à l'esprit un principe de réalité !
En effet, vous gagnez très bien votre vie, à mon sens, et vous devriez pouvoir vous faire plaisir tout en vous acquittant de vos frais et factures.. D'ailleurs vous avez de la chance que votre mère vous soutienne, même si quelque part, cela ne vous rend pas service !
Je suis sûre qu'un psy va venir nous éclairer davantage, j'ai hâte d'en savoir plus aussi !
Bonne soirée
Cécile
Une astuce coaching
J'a récemment eu un petit livre fort instructif entre les mains : il s'agit de " Plus d'argent dans votre vie " de John Edward Tang, publié aux Editions Fortuna. L'auteur fustige le côté virtuel de l'argent aujourd'hui (carte bancaire notamment). Il suggère une astuce que j'ai appliqué et qui fonctionne. Il s'agit de régler ses achats le plus possible en espèce (principe de réalité oblige). Des personnes disent " Je n'ai jamais d'argent ", écrit-il, et se lamentent. Je leur suggère de garder sur eux un billet de 100 euros et de ne pas le dépenser. Si elles le dépensent, elles retournent à la banque chercher un autre billet de 100 euros... Il y aura toujours 100 euros entre elles et le dénuement absolu. Les gens dépriment quand ils se sentent fauchés mais on n'est pas fauché tant qu'il reste sur vous un billet de 100 euros... L'auteur, même s'il n'est pas psy, fait allusion au stade psychogénétique anal théorisé par Sigmund Freud en ce qui concerne l'argent. Stade qui renvoie à une organisation psychique inconsciente infantile en lien avec la fonction de défécation. La prodigalité et la tendance à la dépense témoignerait d'une fixation à ce stade libidinal, consistant, in fine, à contrôler fantasmatiquement son entourage. Mais je pense, comme Aglaé, qu'un ou une psy viendra nous en dire plus !
Claire M. Psych...
L'argent, une forme de principe de réalité.
Bonjour Clémentine,
L’argent représente le principe de réalité. Il peut être utile pour se procurer du plaisir mais il est également ce qui met des limites au principe de plaisir. Vos soucis d’argent peuvent être le signe que vous avez quelques difficultés à accepter ce principe de réalité. Visiblement, vous vous faites tout d’abord plaisir en achetant tout ce qui vous fait envie mais ensuite, vous vous rendez compte que vous avez dépassé les limites de votre budget. Peut-être pourriez-vous commencer par prendre en compte la réalité de votre budget, budget qui effectivement vous permet à mon avis de vivre assez confortablement étant donnée votre situation. Dans un deuxième temps, faites- vous plaisir avec la somme que vous pouvez réellement consacrer à vos tenues. Ce qui pourrait vous permettre d’une part de ne pas vous faire rappeler à l’ordre par votre banquier, comme une petite fille par son père et d’autre part, de ne pas aller chercher secours auprès de votre mère, telle une petite fille qui se réfugie auprès de sa maman quand elle ne sait pas se débrouiller toute seule. Ainsi vous pourriez ne plus dépendre de votre mère, car c’est sans doute un bénéfice inconscient de votre comportement : en passant par l’argent, vous continuez à vous étayer sur votre mère alors que vous auriez les moyens matériels d’être indépendante. Je rejoins Aglaé et pense également que l’argent que vous donne votre mère ne vous rend pas forcément service, puisqu’elle vous maintient (inconsciemment sans doute, en raison de son histoire) dans cette dépendance. Acceptez de vous contenter de l'argent issu de votre "propre" travail. Vous dites être « fauchée » et « claquer » tout, ces termes renvoient à la mort. A votre âge, et étant donné que vous semblez avoir les moyens financiers de votre autonomie, arrêter de dépendre de votre mère financièrement signifierait bien au contraire pouvoir vivre votre propre vie d’adulte.
Bien à vous Clémentine.
Gilbert
Le langage véhicule un juste discours !
J'ai beaucoup apprécié votre développement, Claire M. Psy. D'autant que Cécile avait déjà abordé la notion de fixation infantile. Mais vous m'avez fait comprendre ce qui se cache derrière le langage : un véritable discours. " Fauché, claquée ", j'avoue que je n'avais pas nécessairement fait le lien avec ce que mes amis psys appellent la pulsion de mort. D'où l'intérêt effectivement que l'argent soit mis au service du principe de réalité et non de la pulsion de mort. Merci infiniment !
cricri
Il est temps de développer votre côté fourmi !
J'interviens modestement après que des professionnels aient livré leur interprétation toujours éclairante à plus d'un titre...
Je trouve encourageant tout de même que vous ayez posé cet question quant à votre relation à l'argent et que vous dites en avoir marre. Il me semble que vous avez ainsi déjà effectué un pas en avant pour sortir d'une position psychologique que je me permettrai de dire immature. Effectivement, ce n'est pas parce que vous n'avez pas d'enfant que vous devez vous comporter comme une enfant. Je prends pour exemple un enfant qui a un paquet de bonbons entre les mains : il faut en général qu'il mange tous les bonbons. Donnez-lui un billet de 10 euros : il va fonctionner à l'identique en dépensant la totalité de la somme tout de suite, quitte à s'acheter n'importe quoi avec ces 10 euros, achats qu'il n'appréciera pas longtemps...
Tout le reste vous a été dit et là encore, je partage les points de vue qui vous ont été donnés, notamment celui de votre relation à votre mère qui passe par l'argent : ce mauvais lien présente l'énorme désavantage d'amputer une grande partie de votre liberté puisqu'il vous empêche de grandir, c'est-à-dire d'être adulte... C'est peut-être aussi pour cette raison que vos n'avez ni compagnon ni enfant...
clémentine-78
Vous m'avez fait mal pour mon... bien... Je le sais...
Je suis persuadée que vous avez raison même si vos réponses m'ont été très difficiles et très douloureuses à lire...
Si je suis passée par vous pour ce problème, c'est que je sais que vous savez rester neutres et que vous foromer avec le cœur.
Il est certain qu'il faut que je change et, dans vos propos, j'ai trouvé largement de quoi réfléchir sur ma relation à l'argent. Une chose est certaine, c'est que je ne vais plus surseoir.