La fatalité existe-t-elle ?

Portrait de Ludo_437

J'aimerais savoir ce que vous pensez de la fatalité...
Merci pour vos échanges.

Portrait de Aglaé

La fatalité, à mon sens, renvoie à une existence "subie" et non "vécue". Comme si le sujet partait perdant, dès le départ, en quelque sorte ! La fatalité ne laisse que peu de chance à l'espoir, au changement, à l'évolution.. D'ailleurs, dans fatalité, on entend "fatal" qui renvoie à la mort. Il me semble que la fatalité se nourrit de la pulsion de mort. Et si, par contre, je crois dur comme fer à la destinée, je crois essentiellement au fait que nous soyons acteurs et actants de nos vies. 

Voilà mon humble participation au débat, Ludo, et j'ai hâte de lire d'autres avis Smile

Portrait de Ugo

Je rejoins tout à fait Aglaé. Je croix en la destinée de chaque être humain et selon moi la fatalité serai de penser que cette destinée nous est étrangère, qu'elle est indépendante de nous. Elle est partie intégrante de notre être et c'est à chacun, me semble-t-il, de la mettre en oeuvre, de l'accompagner en agissant de concert. Mais bon n'ayant pas la science infuse, j'espère que d'autres foromers avertis vont donner leur avis...

Portrait de Cécile

En ce qui me concerne, la notion de fatalité est indissociable de celle de pessimisme. Cela me donne envie de revoir pourtant le livre de Voltaire " Jacques le Fataliste " pour comprendre quelle est la position du philosophe des Lumières. J'ai aimé " Zadig ou la destinée " du même auteur, preuve que Voltaire a réfléchi sur les deux thèmes que vous évoquez : fatalité et destinée. Vos propos me vont bien. Si je vous ai bien compris, ces deux termes ne riment pas ensemble... Je vais réfléchir sur la question et revenir un peu plus tard. Il y aura d'ici là d'autres coms passionnants, j'en suis convaincue. Bonne après midi à vous !Bye

Portrait de Orlan

Certains se la coulent douce et n'exploitent de fait ni les opportunités, ni leurs possibilités... C'est leur laxisme pathologique qui les encourage à parler de fatalité démoniaque ! Cette attitude de démission peut les pousser jusqu'à démissionner mais alors, ils ont toutes les excuses pour s'étayer sur les autres ! Il n'y a qu'à regarder l'image que renvoie une certaine couche de la population française pour comprendre qu'il leur est aisé de partir du principe que " tout est écrit "... Avec un raisonnement pareil, inutile de retrousser les manches !

Portrait de cricri

Personnellement, je pense que tout est écrit. Ce sont mes longues réflexions sur le handicap congénital qui m'ont conduite à croire que notre chemin de vie est tracé dès la naissance. Mais je suis de plus en plus convaincue qu'il existe le chemin ET la façon d'emprunter ce chemin. Quand je vois un jeune handicapé faire du sport de haut niveau, je me rends bien compte qu'il a décidé de dépasser ses limites corporelles alors qu'il aurait pu se contenter de se faire promener dans son fauteuil roulant. Chez les handicapés non sportifs, beaucoup d'entre eux nous donnent une vraie leçon de vie, se débrouillant tout seul pour faire leurs courses, leur ménage, etc. À chacun d'entre nous de faire bouger les blocs qui barrent notre route, ce qui constituent d'ailleurs des actes thérapeutiques évolutifs...

Portrait de Serge

Personnellement, je considère aussi que si fatalité il y a, l'action n'en est pas pour autant exclue. Ensuite et un peu à la manière du raisonnement de Cricri, bien des évènements me font dire que tout est écrit. J'illustrerai mon propos avec l'accident dramatique du pilote automobile Schumacher : voilà un homme qui a pris tous les risques au volant de ses bolides et qui depuis près d'un an maintenant se trouve dans un état végétatif à la suite d'une banale chute de ski...
Pour autant, ce type de drames ne doit pas nous faire baisser les bras. D'autant que je trouve qu'acter permet le plus souvent d'être content de soi et ainsi de ne pas polluer les autres ! Une façon de se dire que le soleil est au-dessus des nuages...

Portrait de Ludo_437

Vos posts rejoignent en gros ce que je pensais de la fatalité.
Finalement, il est très facile de se cacher derrière son petit doigt pour refuser de s'engager. Ce que j'aime bien dans vos commentaires, c'est que - malgré la teneur de notre chemin de vie - le mental est là pour faire la différence. Je crois que c'est Sœur Emmmanuelle qui, très âgée et sur son fauteuil roulant, refusait de se laisser aller. Elle disait que quand elle n'avait pas le moral, elle chassait immédiatement ses idées noires en se disant : Yallah ! Ce qui signifie : En avant ! Eh bien figurez-vous que je me sers de ce mot magique qaund je manque d'énergie et de courage et même si je n'ai pas 30 ans !

Portrait de Cécile

Vos coms m'ont éclairée. En fait, c'est comme si au début de la vie, on avait un certain nombre de cartes à jouer. Certains ont un bon jeu et d'autres un moins bon. Bien sûr, il ne s'agit pas là de vouloir gagner l'autre. Mon exemple n'est qu'une métaphore. L'important, comme dirait Coubertin, étant de participer et de ne surtout pas quitter la table en maugréant sur le sort. La manière de jouer est importante et c'est là, comme le souligne Serge, que l'action est indépendante de la fatalité. On a vu des joueurs de poker gagner avec peu de jeu et d'autres perdre avec un bon jeu. Tout est dans l'art de se servir des cartes. Mais avant tout, le plaisir de jouer doit être premier... D'autant que la revanche est toujours possible !

Portrait de Isabelle

Depuis que je suis toute petite, j'ai toujours aimé le chant, musique du corps... Le fait que Ludo fasse référence à Sœur Emmanuelle, me renvoie directement à une très belle chanson de Calogero, qu'il a intitulé Yalla...

A chaque fois que j'écoute cette chanson et qu'il m'arrive de la chanter à haute voix dans ma voiture (!), elle me donne une formidable énergie... ma tête autant que mon cœur s'allègent et s'emplissent d'allégresse... D'ailleurs j'aime beaucoup ce chanteur, pour la créativité dont il fait preuve autant que pour ce qu'il "transmet" dans ces chansons.

Voici le premier couplet de cette chanson dont je vous parle : 

On ne retient pas l'écume 

Dans le creux de sa main

On sait la vie se consume

Et il n’en reste rien

D’une bougie qui s’allume

Tu peux encore décider du chemin, de ton chemin… 

Le refrain est tout aussi parlant, puisqu’il fait référence, vous l’aurez compris, au chemin de Sœur Emmanuelle et à sa relation aux enfants plus particulièrement… 

Yalla yalla yalla yalla 

Elle m'emmène avec elle 

Je t'emmène avec moi 

Yalla  

Tu trouveras le soleil 

Dans le cœur des enfants 

Sans nulle autre joie pareille 

Ni sentiment plus grand 

Un mot d'amour à l'oreille 

Peut dans chacun réveiller un volcan pour qui l'entend... 

Au fil de ma vie, comme tout un chacun, pas toujours très joyeuse… J’ai appris, grâce aussi à la psychanalyse, qu’il n’y a qu’une et unique solution pour se sentir un peu en paix avec soi, quoi qu’il arrive… Acter encore et toujours pour faire fi de la fatalité… Qu’ensuite, notre destinée induise « nos impossibilités » autant que « nos limites »… Mais qui n’est plus « entachée » d’un faux-self invalidant alimentant une jouissance destructrice… Il y a quelqu’un qui a d’ailleurs œuvré toute sa vie aussi dans ce sens, et qui a démontré par le biais, entre autres, de la « névrose de destinée », que la fatalité n’existe pas en tant que telle, si ce n’est dans une réalité psychique, dont il est donc tout à fait possible de se libérer… Merci plus particulièrement à Monsieur Freud !

Portrait de Cécile

Avant d'aller à mon travail (je commence aujourd'hui à 10 heures 30 !), je découvre grâce à Isabelle le  " Yalla " de Calogero, chanteur qui ne fait pas partie de ma génération. Je n'ai pas résisté, au vu des paroles et de mon admiration pour Soeur Emmanuelle, à l'envie de l'écouter. Merci ! Vous égayez mon début de journée. Je vous transmets le lien, pour ce qui ne connaissaient pas, comme moi Give rose

http://www.youtube.com/watch?v=Xm2IkLIYY8Q

Portrait de Juliette

Je ne suis pas ce qu'on appelle une fan de Calogéro mais j'avoue que cette chanson, que je ne connaissais pas, m'a beaucoup touchée. Il faut dire que, comme Cécile, j'ai de l'admiration pour Soeur Emmanuelle et que son énergie et son amour sans condition et sans limite me bouleversent. Elle nous transmet que quelque soit notre destinée, il faut avancer, continuer : Yalla.

Comme Cricri, je pense que tout est écrit, que nous avons une destinée, un chemin de vie. Mais il n'y a pas de fatalité dans le sens où nous avons la liberté de faire de chaque épreuve une possibilité d'évolution quant à soi.

Je connais une dame qui est chef comptable dans une grande société. Jusque là, elle était très sérieuse, renfermée et parlant peu, échangeant peu avec les personnes qui travaillaient dans son service. Il y a deux ans, elle a développé la maladie de Parkinson. Le handicap a été de plus en plus lourd et le traitement aussi. Sur conseil de son médecin, elle a décidé de comprendre ce qui lui arrivait et a commencé une analyse. Elle a accepté sa maladie et compris que sa maladie avait du sens. Elle a changé son comportement, parlant de plus en plus, souriant de plus en plus, l'ambiance au travail s'est améliorée et détendue. Les symptômes de la maladie se sont atténués et son quotidien est moins lourd, elle a même décidé de participer à une course à pied (qu'elle fera à son rythme), chose qu'elle n'avait jamais envisagé avant. Il n'y a vraiment pas de hasard car hier soir, elle me disait qu'elle était enfin heureuse, la maladie lui a permis de découvrir les bonheurs de chaque jour. Elle a choisi d'évoluer ...Yahoo