Sado ou maso ?

Je ne suis pas psy,mais il me semble avoir lu que le masochisme est une certaine propention à jouir d'une situation qui fait souffrir. Le sado, lui, aurai une jouissance à faire souffrir l'autre. Après je n'ai pas plus de précisions à apporter alors je préfère laisser s'exprimer des spécialistes.

Lors des discussions avec mes amis psy sur le sujet, il ressort toujours que les deux sont l'endroit et l'envers d'une même médaille. A savoir que tout sadique, selon les travaux de Freud, serait aussi et même d'abord, il me semble, un masochique. Nous aurions inconsciemment tous traversés ces phases prégénitales à des degrés divers. Lorsque cela devient une pathologie, c'est qu'il y a eu fixation à ces stades archaïques de la relation objectale. Mais, comme Ugo, je pense que des personnes plus éclairées viendront nous en dire plus, et eventuellement corriger mes inexactitudes...

Je n'ai pas la prétention d'être plus éclairée mais j'y vais de mes souvenirs de cours de Psycho !
. Le sado passe son temps à mal déclencher l'imaginaire de sa proie, c'est-à-dire du maso. Tout ça pour dominer ! Volontiers agressif, le sado cherche en permanence à déstabiliser son interlocuteur mais qui, encore une fois, n'est pas choisi au hasard puisqu'il est masochiste. Autrement dit, les deux font la paire ! Le sadique souffre d'un complexe d'infériorité extrêmement marqué mais qu'il masque par un complexe de supériorité. Ce profil peut passer par des phases de séduction pour embobiner l'autre. Si ce jeu pervers ne marche pas, il sera remplacé par des menaces abandonniques. Le sadique est autoritaire mais dans le sens où il cherche à effrayer le masochiste. Autant dire qu'il s'agit d'un autoritarisme sans fondement. Le sadique n'est fidèle ni en amitié ni en amour car il est toujours à la recherche d'une proie. Un membre de ma famille, décédé maintenant, se conduisait ainsi : marié, il en faisait autant voir à son épouse qu'aux deux maîtresses qu'il avait. Il projetait son sadisme de façon différente sur les unes ou sur les autres en fonction de ce qu'il attendait d'elles ! Cet homme a fini par tout retourner contre lui car le sadique devient son propre bourreau : il devient masochiste ! C'est l'arroseur arrosé... Cet homme a développé un cancer de la prostate dont il est mort... Il a été puni par où il avait péché... Dans un autre registre, lorsque le sadique semble généreux, ce n'est pas sincère : il a alors du mal à entortiller sa proie et il est obligé de montrer patte blanche pour arriver à ses fins car le sadique est un gros radin ! C'est un prédateur, ne l'oublions pas : il prend mais ne rend rien. Ce qui va avec cette absence d'altruisme, c'est que le sadique veut laminer, punir, réduire sa proie qui, dans son inconscient, prend la place d'un " objet " de haine qu'il a subi durant son enfance. Le masochiste est truffé de culpabilité, quant à lui, en lien également avec son enfance, l'image retenue inconsciemment de ses " objets " d'amour étant survalorisée. Le sadique sait tout sur tout. Inutile donc d'essayer d'avoir une conversation sérieuse avec lui car ce serait prendre le risque d'être écrabouillé, et ce d'autant,plus que le sadique est plutôt du genre parano. Quoi qu'il en soit, il est injuste et la trahison est son mode d'expression favori.
Le masochiste donne l'illusion d'être plus passif. Sauf qu'il travaille en sous-marin et c'est ainsi qu'il peut avoir la peau du sadique. Dans l'exemple de l'homme décédé dont j'ai parlé tout à l'heure, comme il avait beaucoup d'argent, sa femme " s'écrasait " en apparence mais, à sa mort, elle a hérité de tout ! Son masochisme était une sorte de placement sur l'avenir. Inconsciemment, elle savait très bien que son mari finirait par mourir de ses comportements odieux et de sa tonne de culpabilité elle aussi inconsciente... Autant dire que le masochiste est faussement soumis. Le masochiste est un faux-jeton qui brandit sa souffrance comme une identité, histoire d'être plaint : lui aussi est donc un abandonnique, d'où ce couple infernal sadique-masochiste, soit bourreau-victime. Le masochiste est velléitaire dans les actes, s'étayant sur le sadique mais, par contre, il garde toute son énergie pour ne jamais perdre de vue son combat car lui aussi veut remporter la victoire sur son adversaire ! Le masochisme ne se mouille pas en apparence et passe sa vie à emprunter les idées de son bourreau, qui - narcissique comme il est - ne s'en rend pas compte ! La gentillesse du masochique est également feinte car c'est un énorme calculateur. Ce qui revient à dire que le masochiste a besoin de son bouc émissaire favori : le sadique !
Après ce tour d'horizon rapide, Ludo, j'espère de tout cœur que vous n'êtes ni sadique ni masochiste !
Tenez-nous tout de mêle au courant et en attendant, excellent week-end...

Je trouve vôtre réponse à la fois détaillée et facile d'accès, Sofia M. Vous faites preuve à mon sens d'un grand discernement quant à cette pathologie qui, je me rends compte, est plus dommageable que ce que je pensais. Merci pour cette éclairage.

Merci Sofia M. pour votre transmission qui m'éclaire sur deux personnes de mon entourage professionnel. Cela me permet de comprendre leur profil et ce qui se "joue". Cela conforte ma décision de ne plus les fréquenter et que prendre mes distances est protecteur.

Bien que je l'ai déjà cité dans d'autre post, je me permets de remettre en avant, un ouvrage très "parlant" à ce sujet : "L'illusion masochiste". Surfer sur Internet, vous le trouverez facilement. Personnellement que j'ai déjà lu à 3 reprises, et que je relirai encore, tant il m'apporte de véritables compréhensions... A bon entendeur...