Quel temps doit-on consacrer chaque jour à la prière ?

Je me suis longtemps posé cette question... Et j'ai été délivrée de l'obsession de la prière un jour où je m'en suis ouverte à un prêtre, qui était aussi psychanalyste chrétien, auquel j'ai expliqué que plus le temps passait et plus j'accordais de temps à la prière. Ce qui faisait que je délaissais certaines tâches que j'avais à assumer. Du coup j'étais de mauvaise humeur vis-à-vis de mes proches qui n'y étaient pourtant pour rien... Ce prêtre m'a dit des choses essentielles que je n'ai
jamais oubliées :
. Nos actes positifs, altruistes, évolutifs ont valeur de prière.
. Satan, pour nous déstabiliser, nous épuiser, nous faire sortir de nos gonds, nous distille à l'oreille, tous les jours, que nous ne prions pas assez !
. Faire de la prière une obligation n'est pas dans le dessein de Dieu...
. Prier de façon démoniaque peut nous procurer de belles excuses pour ne pas faire ce que nous avons à faire !
J'ai beaucoup changé à partir de cet éclairage. Rien n'est statique maintenant en terme de ma relation au Seigneur mais voici comment je procède globalement :
. Je ne m'impose plus de durée de prière.
. Dans la journée, j'essaie - le plus possible - de m'approcher de la sagesse de Saint Paul : je m'adapte de mon mieux aux autres, aux conditions extérieures et j'essaie de ne pas chercher mon
intérêt personnel.
. Je travaille l'acceptation quand Dieu m'envoie des leçons.
. Je lis chaque jour un passage de la Bible que je tente de relier à mon présent.
. Je lis chaque jour un passage d'un livre spirituel et je m'applique à respecter les conseils prodigués qui sont toujours apaisants, rassurants car thérapeutiques.
Voici livrés quelques éléments de mon engagement spirituel mais je pense que d'autres foromers viendront aussi vous répondre avec leur cœur, témoigner et partager...
Excellent dimanche.
Cricri

J'aime beaucoup la manière dont Cricri développe sa conception de la prière. J'ai mis en titre l'identité d'un des chapitres du Nouveau Testament. Je pense qu'il parle à lui tout seul !-) La prière sans action n'est que rabachage dit quelque part la Bible. C'est aussi le sens du " Aide-toi, le Ciel t'aidera ! ". On peut fuir dans la prière. Il me semble que c'est la tentation du Diable telle que le décrit notre amie. Une sorte d'anesthésie qui nous couperait du réel. Un repli sur soi qui peut même confiner à une sorte d'autisme. Je ne voudrais pas être trop iconnoclaste mais, devant le mur des Lamentations, il y a parfois des oscillements d'avant en arrière qui peuvent y faire penser. Pardon à ceux que je pourrais blesser, mais là n'est pas mon propos. Je parle d'un rituel éventuellement vidé de son sens. C'est peut-être pour cette raison que Sigmund Freud, un connaisseur éclairé de la Bible, qu'il a étudié dès l'âge de 7 ans, a réagi négativement quant au rite pour le rite, qu'il a mis en lien avec une névrose obsessionnelle. Ce qui lui a valu, à mon avis injustement, les foudres des personnes empreintes de religiosité plutôt que de spiritualité authentique... La prière reste pour moi une conversation avec Dieu. Dieu qui est aussi présent en chacun des membres de mon entourage. Une réflexion passionnante, Christine-zen... Merci encore !

Bonjour 

très intéressant ce qui a été dit .

moi j essaie de prier le soir et la nuit quand je me réveille je lui parle .

Ensuite j essaie de faire des efforts sur les livres que je lis et de penser à lui. Surtout d avoir des pensées positives .

bonne fin de journée. 

Ce post m'a fait beaucoup de bien parce que moi aussi, pendant des années et des années, j'avais mis dans la prière une obligation, comme une superstition. Et j'étais de plus en plus mal. Un jour à l'église, Dieu m'a envoyé la réponse dont j'avais besoin. Je vous explique.
Je parlais avec une amie à la sortie de l'église. Elle a salué une dame que je ne connaissais que de vue. Elle m'a dit que cette personne allait faire le catéchisme et puis elle m'a dit deux-trois choses sur elle : elle faisait des ménages le matin pour se consacrer à la prière TOUT l'après-midi... Mon amie m'a dit que financièrement c'était difficile pour cette croyante si fervente. Je n'ai rien dit mais je me suis pensé que Le Seigneur n'attend pas de nous que nous soyons pauvres pour Le servir. Tout de suite, je me suis dit qu'étant veuve et ne vivant pas en couple, de toute façon je n'avais pas les moyens de travailler à mi-temps mêle si je voulais consacrer ma vie au Seigneur. Ou alors il fallait,que je rentre dans Les Ordres, ce qui n'est pas mon destin vu que je ne suis pas trop obéissante... J'en ai conclu que mes prières qui me prenaient du temps, au fond je les vivais mal. Et comme vous tous, j'ai modifié ma relation à Dieu : j'ai gardé le Notre Père et le Je vous salue Marie mais je lis beaucoup des ouvrages spirituels de tous les courants, la Bible bien entendu, je travaille ma réflexion, je prends des notes, je vais sur les forums, j'essaie de transmettre, d'être davantage dans l'acceptation bien que ce ne soit pas mon fort (!!!), je tente de corriger les défauts chaque jour et je n'oublie jamais d'exprimer ma reconnaissance au Seigneur pour tous les cadeaux qu'Il me fait. Je sais que je ne les saisis pas tous mais je sais qu'Il m'aide à chaque seconde de mon existence...
Je suis sûre que prier revient à essayer d'être mieux aujourd'hui qu'hier et mieux demain qu'aujourd'hui. D'autant qu'encore une fois, si j'étais vraiment faite pour prier des heures et des heures, Dieu m'aurait indiqué le chemin pour que je sois une religieuse de profession. Il m'est arrivé d'y penser mais je sais que ça n'irait pas avec mon caractère. C'est donc bien que je me suis incarnée pour travailler dans le civil, la prière revêtant pour moi avant tout une attention aux signes que le Seigneur veut bien m'adresser, par bonté et par générosité, pour que j'avance dans le bon sens...
J'espère qu'il y aura d'autres témoignages car je trouve que c'est très important pour nourrir notre foi et la faire grandir. La foi nécessite que nous ne soyons pas isolés...

Que ce soit dans le terme  " religion " ou " yoga ", il y a toujours cette notion de lien. Impossible donc, comme le dit Mireille, que nous vivions la foi en solitaire et pour soi ! L'altérité est une richesse. Pour les uns il s'agit du Grand Autre (je pense aux psys), au Soi (aux spiritualistes qui ne conçoivent pas un Dieu personnel) et pour les croyants - ce qui est mon cas - en Dieu. Ce qui est fondamental, me semble-t-il, c'est de réaliser qu'en tout être humain réside cet Absolu. L'autre devient alors un fabuleux miroir et la manifestation du divin à l'extérieur qui parle à notre intérieur. Tout cela est pour moi mystérieux, ne s'explique pas, mais constitue un véritable cadeau gratuit. " Que ceux qui ont des oreilles entendent " dit le Christ, " Que ceux qui ont des yeux voient ! "... J'éprouve aussi beaucoup de joie dans ces échanges...

Pour moi vivre c'est une prière. Donc manger, ranger et nettoyer, revenir sans cesse sur une activité qui nous plait, accueillir ce et ceux qui viennent à nous, partager, créer, rire, etc.Tout cela est prière. En quelque sorte c'est être attentif à ici et maintenant relié à plus grand que soi, au mystère de la vie. Et prendre du temps pour la prière, me parait fondamental car on sort de l'efficacité, des obligations, du contrôle des autres, pour accorder du temps à ce qui est essentiel, écouter le silence intérieur. Aussi j'ai découvert la "méditation chrétienne" que je vis comme un pélerinage vers la source: cela demande un engagement: tous les jours, voire deux fois par jour: je m'arrête et médite un temps précis. Les effets dans la vie  ont pour moi été étonnants à bien des niveaux.

Bonjour tout le monde ! Je profite de cette matinée de RTT pour m'imprégner de vos commentaires. N'étant guère pratiquante, je ne me sens pas vraiment concernée par la question de départ. Pourtant, je sais, de part des amis qui le sont, qu'il existe plusieurs formes de prière : la prière de demande, la prière de gratitude... J'aime beaucoup cette dernière. Elle consiste à dire merci, merci pour ce que l'on vit de bien dans une journée. Ce matin, j'ai envie de dire merci à Dieu pour cette lecture qui m'ouvre beaucoup d'horizon !

Bonjour Christine-zen, 

Tout d'abord merci pour votre question qui m'a beaucoup parlé. Je suis née dans une famille catholique pratiquante, et donc la prière a d'abord été pour moi une obligation, tous les soirs avant de me coucher, ainsi qu'à la messe le dimanche. Et lors de mes prières, je récitais sans même faire attention à ce que je disais. A l'adolescence puis dans ma vie de jeune adulte, je l'ai rejetée ainsi que toute mon éducation religieuse d'ailleurs. Mais la prière, ainsi que la spiritualité dans laquelle j'ai été élevé font partie de moi et j'ai appris à me réconcilier petit à petit avec elles. Aujourd'hui, je rejoins les témoignages ci-dessus car je ne vois plus la prière de la même manière qu'elle m'avait été enseignée. Si je récite parfois les prières c'est en étant très attentive aux paroles que je prononce, en y réfléchissant, mais le plus souvent ma prière c'est de prendre un moment pour remercier le Seigneur pour toutes les choses de la vie qui sont source d'Amour. Mes prières ne sont pas régulières, je prie lorsque j'y pense, le lieu et le temps de mes prières sont donc toujours différents. Et puis j'essaie surtout par mes actes d'être dans l'Amour de Dieu au quotidien, comme cela a déjà été dit dans d'autres témoignages je suis aussi persuadée que cet Amour de Dieu passe dans ce que nous faisons chaque jour.

Cordialement, 

Armelle B.