Pourquoi certains supportent mieux les épreuves que d'autres ?

Portrait de Ludo_437

SVP Une question par rapport à mes études : pourquoi certaines personnes supportent mieux les épreuves que d'autres ? Merci pour vos réponses...

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Passer une épreuve, donc un examen dans le cadre d'une formation, si j'ai bien compris Ludo, c'est aller vers une réussite ou un échec.

Ce qui fait que l'on supporte bien une épreuve, c'est que l'enjeu n'est pas insurmontable parce que la réussite ou l'échec à l'examen est quant à soi. L'épreuve est agent d'évolution, quelqu'en soit l'issue parce que l'échec ou la réussite aura du sens.

Lorsque passer des épreuves devient ingérable, c'est parce que la réussite est la seule issue autorisée, cette réussite devient un but, c'est une réussite quant à l'autre : par exemple, faire plaisir à ses parents, dépasser un rival...

Avoir des doutes et quelques appréhensions avant un examen est normal car il y a le désir de bien faire, mais cela ne doit pas devenir inhibiteur. Il faut accepter l'issue de l'examen quelqu'elle soit, pour que cette réussite ou cet échec soit simplement un miroir quant à vous,  qui vous permettra d'avancer.

Portrait de Jean

J'aime bien votre com, Cécile. G. Psy... Et notamment votre expression " la réussite, seule issue autorisée ". Combien d'étudiants sont totalement abattus lorsqu'ils n'ont pas obtenu le diplôme de leur rêve ? Il me semble aussi que ceux qui supportent mieux les épreuves que d'autres sont les personnes qui n'en font pas la seule " issue " incontournable à leur bonheur. La notion de but à différencier du sens me parait essentielle. Ainsi, c'est parce que certains ont échoué à un examen qu'ils ont pu " rebondir " et trouver leur voie. S'autoriser l'échec, c'est aussi réussir quelque part. Il me semble qu'un psychanalyste du nom de Jacques Lacan a dit qu'un acte manqué était un discours réussi... Corrigez-moi, Cécile, si je me trompe mais il me semble que cela va tout à fait dans l'esprit de votre intervention...

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Merci Jean pour votre apport car vous complétez très bien mon commentaire avec cette phrase de Jacques Lacan. Elle traduit bien qu'un échec quelque part est la possiblité d'une réussite ailleurs.

Portrait de Ugo

Je ne suis pas psy, mais en lisant votre question, Ludo, et les commentaires avisés de Cécile. G et Jean, j'ai fait un lien avec de courtes études d'audiovisuel que j'ai pu faire dans ma jeunesse. Il était question justement "d'épreuve" dans un autre sens. En audioisuel, ce terme est employé pour désigner un film brut aprés développement et avant montage. Je sais que ça n'a rien à voir avec un examen, mais cela me fait penser qu'une épreuve est en fait une étape nécessaire, plus qu'à but à atteinde, comme il est dit plus haut. Une épreuve permettant de voir où on en est et ce que l'on peut faire ensuite. Une façon de s'évaluer pour évoluer ensuite...

Portrait de Ludo_437

Je suis désolé... Je voulais vous demander pourquoi certaines personnes supportent mieux psychologiquement que d'autres les épreuve de la vie... Cette question correspond à une partie de mon programme d'études mais n'avait pas pour sens de me rassurer sur mon échec ou ma réussite éventuel quant à mon cursus...
Ceci dit, vos commentaires, tels que vous les avez organisés, m'ont tout de même apporté des pistes de réflexion...

Portrait de Sofia M

Votre question est très difficile dans la mesure où la réponse concerne la subjectivité de chaque être humain...
La subjectivité est très " complexe " puisqu'elle démarre dès la naissance avec une interprétation de
l'environnement familial (y compris pour les enfants abandonnés qui s'inventent, pour survivre, une famille avec les membres du personnel qui s'occupent d'eux) complètement immature donc.
Toutefois, les travaux en Psy (psychologie, psychanalyse) penchent tous en faveur d'une identification au climat parental à la naissance. Il est certain que des parents qui ne s'entendent pas ou plus, un parent anxieux devant une trahison de couple, un parent dépressif de par une perte d'emploi, entre autres exemples, constituent un terreau qui ne facilitera pas l'adaptabilité au changement... Pour autant, cela amène des nuances à prendre en compte : une personne peut être très angoissée et se dominer au point de surmonter ses épreuves sans en être invalidée, tandis qu'à l'inverse une personne peut donner l'impression d'être " zen " mais poser un déni sur les obstacles qui s'accumulant deviennent une montagne qui lui sera alors impossible à franchir...

Portrait de Ludo_437

Le commentaire de Sofia m'a fait réaliser la stupidité de ma question. Disons qu'ayant un peu lu et étudié Freud, je sais que la subjectivité ne peut pas se résumer à des avis de foromers, tout aussi sérieux soient-ils... Tout ceci n'est quand même pas inintéressant (il faut toujours que je retombe sur mes pieds pour arriver à bien dormir !!!) car vous m'avez permis de sentir l'intérêt et la nécessité du " divan " pour quitter ses angoisses face aux épreuves, angoisses qui amènent donc résistances et blocages parce qu'elles sont d'un autre temps et qu'en fait elles ne nous appartiennent pas directement...
Excusez-moi de vous avoir égarés (très mauvais point pour moi) et pour vos très belles leçons que je retiendrai...
Bonne soirée.
Ludo