En ce moment j'essaie de comprendre pourquoi ma vie me gonfle, pourquoi les choses ne vont pas comme je voudrai.. En suivant vos forums je vois bien que j'ai un caractère difficile et en lisant un de vos posts j'ai été frappée par un de mes gros défauts auquel je n'avais jamais trop fait attention: quand les gens sont heureux ça m'emmerde! Excusez moi pour le terme mais si j'en avais mit un autre je n'aurai pas été honnête. Je comprends bien qu'il faut que je change. Merci de m'indiquer comment...
Gilbert
Une imagination qui s'emballe
Bonjour zab,
Sachez tout d'abord que j'apprécie votre franc-parler. Vous dites tout haut ce qu'il m'arrive aussi de penser tout bas. Mon truc ? Je sais que lorsque j'ai ce sentiment, c'est que je me sens exclu de ce que j'imagine être le nirvana. Je stoppe alors mon imagination débordante et je prends en compte les situations de ces personnes que je ne pourrais pas supporter. Si un couple me paraît heureux de l'extérieur, je me dis qu'il y a des moments où ça doit clasher. Il ne peut en être autrement ! Et je me prends à remercier le ciel de ne me disputer avec personne... Si ce n'est avec moi-même (rires !). Mais là je n'ai qu'à m'en prendre à moi aussi... Vu sous cet angle, ma " jalousie " lâche et je souris intérieurement. Et puis, que sais-je du véritable bonheur d'autrui ? Autre réflexion, quelqu'un d'heureux de façon authentique transmet ce bonheur... Rien à voir avec quelqu'un qui vous en met plein la vue ou qui se plaint de manière reccurente (je sais faire aussi !). Rassurez-vous zab, il faut que je change aussi !-) . Je ne suis peut-être pas heureux à plein temps mais en tout cas, j'essaie de ne pas me rendre malheureux face au bonheur des autres. Il y a assez de misère sur cette terre pour en rajouter avec mes petits bobos !
Bonne soirée zab !
Isabelle
Equilibre...
Pour ma part, je suis un peu naïve peut-être, mais je suis contente quand quelque chose de positif se présente pour quelqu'un autour de moi... Celà dit, je considère aussi que ne vivant pas la vie des autres... Je ne sais pas ce qu'un "autre" en général, vit au quotidien... Et ce qui pourrait de temps à autre me rendre envieuse, sur "une apparence d'une vie plus facile" chez "un autre", en général, j'y coupe court assez rapidement... tout autant d'ailleurs, que je me remet vite dans mon sillon, lorsque je fais le tour de tout le confort de vie que j'ai au quotidien malgré tout... Et puis très souvent, curieusement, si j'aimerais bien une situation de vie matérielle différente, il y a toujours des faits pas nécessairement très confortables, sur des individus de l'entourage, qui me permettent là aussi, de revoir ma place avec plus de positif là encore... S'il y a une chose que j'ai réalisé un peu je crois, au fil du temps, c'est bien que quelle que soit la situation matérielle et affective que l'on soit amené à vivre, il n'y a pas que du positif, déjà parce que par principe, le négatif en est le corollaire inversé...
Mais je vous rassure, je suis très loin d'être une sainte... Et en regardant un reportage hier soir, je réagis quand même quand j'entends qu'un homme d'affaire s'offre une bouteille de whisky d'une valeur de 23 000 euros... alors qu'il y a aussi en parallèle un nombre croissant d'individus et de familles passant par les restos du coeur pour se nourrir... Bien sûr qu'il y a des inégalités flagrantes sur cette planète et qu'il est à mon sens urgent que la notion de partage prennent une place bien plus importante... Mais après tout, et je suis peut-être naïve là encore... peut-être que cet homme d'affaire dont je viens de parler... fait aussi des dons matériels conséquents... ne serait-ce que pour se sentir un peu en paix avec lui-même... Qui peut dire, à part lui-même sans doute, que cet homme est heureux... Comme je le mets de temps en temps en avant, ici, j'aime la chanson en général, et tout autant par ce que les paroles peuvent traduire... Je pense à une chanson très connue "le blues du businessman", qui est très parlante en soi... Et puis dans les aspects les moins positifs, sur comment un individu se postionne... En définitive, il y a quand même une chose dont je suis certaine, c'est que ce genre de chose-là, aucun être humain ne l'emporte avec soi à l'heure de sa mort... et personnellement, j'espère que je serais au moins sans trop de regrets quand à ma façon d'être... et puis pour être honnête, tant que mes enfants et tous ceux qui me sont chers, se portent bien et que je suis également en bonne santé pour continuer mon chemin tel qu'il est, c'est déjà en soi, une grande richesse... Même si j'ai bien conscience que ça dénote chez moi, d'un côté un peu réducteur peut-être...
Celà dit, je suis à l'heure actuelle dans un état d'esprit où j'ai aussi cette sensation que ma vie ne me satisfait pas réellement, tout simplement parce que je voudrais bien qu'il y ait de réels changements dans le sens évolutifs... mais sans doute aussi que je suis un peu "injuste" dans ce ressenti... Je crois aussi, que c'est quand même une question d'âge également, qui a valeur de principe de réalité, en tout cas pour moi... Cependant, si je regarde un peu mon parcours, j'ai largement connu pire et bien plus inconfortable, au regard de ma vie à l'heure actuelle... L'essentiel c'est de ne jamais "baisser les bras" et toujours penser que demain sera meilleur... Justement déjà parce que je peux l'objectiver vis-à-vis de mon parcours passé... mais ce n'est que ma vision des choses... Etre heureux restant quoiqu'on en dise plus particulièrement subjectif... Il est surtout question d'un réel équilibre en soi...
Jean
Chaque jour, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux !
Pour rebondir sur le com d'Isabelle, ma solution est basique ! Lorsque ça ne va pas et que ma vie me gonfle, j'en reviens au père Coué (rires !). Je me répète 20 fois comme il le préconise la phrase que j'ai mise en titre ! Et ça fonctionne ! Tout simplement parce qu'au lieu d'envier autrui et de me comparer au bonheur que je ne connais pas moi-même, je me branche positif. Et comme je vais de mieux en mieux, je me réjouis que les autres aillent aussi de mieux en mieux... Un simple exemple même si la personne ne m'est pas vraiment étrangère : je me suis répété cette litanie ce matin. Mon fils, qui cherche du travail, a été appelé ce matin pour effectuer un remplacement : que du bonheur pour lui... Et pour moi ! Bonne journée...
Viviane
Appelons un chat, un chat...
Merci pour cette honnêteté Zab ! Et puis on moins effectivement, ça dit bien ce que ça veut dire... Et après tout vous avez bien le droit de ne pas vous réjouir du "bonheur des autres", et d'ailleurs rien ne vous y oblige ! Pourtant, je trouve qu'on s'allège un peu la vie, quand on s'attache à mettre du positif aussi, à ce qui nous semble négatif... Mais peut-être aussi, qu'il vous est simplement difficile de vous réjouir pour vous-même en définitive ? Un peu comme s'il était nécessaire de se punir en ne s'accordant pas du bonheur un "ça qui m'emmerde". Mais je suis sûre qu'un psy viendra vous donner une réponse bien plus professionnelle que ce que je vous dis moi-même... En tout cas, quoi que vous en pensiez... Vos post sont déjà en soi une belle ouverture extérieure...
Gilbert. R. Psy...
S'autoriser le plaisir
Pour compléter ce qu'a écrit Viviane, il serait intéressant d'identifier chez ceux que vous pensez heureux, ce qu'ils s'autorisent et que vous ne vous autorisez pas. S'autoriser le plaisir n'est pas toujours si facile qu'on ne le croit, l'inconscient étant doté d'un Surmoi parfois un peu trop rigide. Aller voir de ce côté pourrait changer vos points de vue... Il ne faut parfois pas grand chose...
Sofia M
Les autres ne font pas mieux que vous...
Qu'est-ce que ça peut donc bien faire que vous n'éprouviez pas de joie devant le bonheur des autres ? Au contraire même ! Ça signifie que ce que vous croyez être le bonheur des autres, vous ne vous l'êtes pas autorisé et que si changement il doit y avoir, il se situe là : changer pour vous !
La réussite de ces fameux autres est là aussi comme miroir à disposition pour gravir une marche... éventuellement... Je vous dis cela tout en pensant à une de mes cousines qui a été très
malheureuse enfant. Du coup, elle a développé une jalousie palpable vis-à-vis de moi. Elle s'est donnée les moyens de me dépasser socialement et je peux vous assurer qu'elle connaît une très
grande réussite professionnellement. Elle s'est bien mariée, choisissant l'homme fiable et stable, de 20 ans son aîné. Deux enfants plus loin, elle a pris un amant peu discrètement, au point même de
me dire un jour où elle avait besoin de mon épaule pour s'épancher que son mari était impuissant sexuellement... J'ai eu envie de lui dire que, parfois, il est difficile de tout avoir en même temps : le
mari puissant socialement et puissant au lit ! Elle a appris un an après le début de sa liaison que son amant, marié de surcroît, la trompait... Elle a fait une dépression qu'elle a soignée à coups de
liaisons plus ou moins nulles... Le mari l'a su et n'a jamais voulu divorcer, se sentant certainement fautif quelque part...
Je récapitule l'histoire de ma cousine : elle ne se réjouissait jamais de mes bonheurs mais elle a un statut professionnel enviable que je ne lui envie pas car, quoi qu'il en soit, elle a eu et elle a encore
sur sa route des obstacles nécessaires à son évolution. Tout ça pour dire qu'elle a dans son assiette ce qu'elle doit avoir. Moi aussi et vous aussi d'ailleurs... Ça s'appelle la destinée et comme toute
destinée est unique, personne peut l'assumer à notre place. C'est pour cette raison que le terme compassion me déplaît car je le trouve malhonnête et dénué de sens. Mais c'est peut-être un peu
un autre sujet...
Vous ne voyez pas où je veux en venir ? Pourtant c'est simple !
Que peut vous apporter le fait de vous réjouir du bonheur des autres ? Rien !
Que peut vous apporter le fait de vous réjouir du malheur des autres ? Rien !
En revanche, j'aime l'idée de neutralité (non pas bienveillante car elle serait à la limite de la supériorité, même si Freud a utilisé cette expression dans l'exercice de sa pratique, ce qui est autre
chose bien entendu), et cette idée de neutralité j'ai pris l'habitude de l'appliquer à moi-même ou
face à mes proches. Re-explications :
Fort heureusement et comme tout un chacun, je connais des épisodes de joie. Il y a quelques
années encore, mal renforcée dans mon narcissisme par ce type de contentement, je déclenchais mon imaginaire et je me voyais vivre une vie d'absolu bonheur, ce qui n'arrivait évidemment jamais
car, sur cette terre et dans chaque existence, au positif succède toujours le négatif étant donné que nous sommes en apprentissage permanent...
Il y a toujours quelques années en arrière, quand j'avais un problème, je déclenchais mon imaginaire en négatif, je dramatisais la situation, je m'angoissais pour rien et je me rendais malade
pour rien car, de toute façon, rien n'arrive jamais comme nous l'avons prévu !
J'ai donc pris l'habitude progressivement d'accepter ce qui m'est donné à vivre au quotidien. Alors,
vous savez, quant à se réjouir pour les autres ou à être en empathie, c'est un vaste et difficile problème, notamment quand on réalise qu'on a déjà bien des difficultés à équilibrer ses propres
élans pulsionnels quant à soi... Je veux induire que si vous n'arrivez pas à vous réjouir du bonheur apparent des autres, c'est sûrement parce qu'il y a longtemps que votre inconscient a compris que les autres ne se réjouissent pas plus de vos bonheurs ! J'aime la position intello-interrogative de Marivaux, dans " Le jeu de l'amour et du hasard ", qui (se) rappelait : " Mon cœur est fait comme celui de tout le monde. De quoi le vôtre s'avise-t-il de n'être fait comme celui de personne ? "... Alors, stop aux complexes, pensez à vous et ne donnez que le surplus s'il y en a...
Orlan
Marivaux et Sonia ou l'art de la déculpabilisation !
Finalement, selon ce raisonnement, nous serions tous logés à la même enseigne, ce qui ne m'étonne pas ! Pour ne pas réduire complètement l'être humain à ses dimensions innées égotiste, égocentriste et égoïste, j'ai envie de lui trouver quelque circonstance atténuante : il abrite un
instinct de survie qui ne lui permet pas de se dévouer corps et âme car il se perdrait lui-même, ce
qui - spirituellement parlant - mettrait les autres en difficulté... Où je suis d'accord avec la difficulté
à être ravi du bonheur des autres, c'est que cette attitude généreuse en son principe n'est pas naturelle et n'étant pas naturelle, elle ne peut pas abriter les qualités qu'on lui prête... facilement...
Me vient du reste une réflexion que je ne m'étais jamais faite jusqu'ici : même quand le Christ accomplissait des miracles, il restait neutre effectivement... Je me trompe peut-être, mais vous
saurez me le dire, mais je ne retrouve pas d'exemples où Sa joie soit manifeste ou manifestée... Le.miracle a eu lieu... Pas de commentaire, ni d'envolée lyrique... Un point c'est " Tout "...
zab
Je crois,que je vais commencer par moi!!!
Ce qui m'a fait du bien dans vos posts c'est avant tout de constater que je ne suis,pas la seule à avoir des difficultés à sauter au plafond devant le bonheur des autres... Du coup j'ai décidé de lâcher prise car je suis lasse de systématiquement essayer d'être parfaite... Après tout, je ne suis,pas la Vierge Marie et il faut que j'arrête de vouloir atteindre un idéal de caractère que je n'atteindrai jamais. Je prends pour exemple une de mes collègues de travail. Quand elle parle on dirait qu'elle a avalé un pot de miel mais je sais que sa douceur est factice, pas spontanée et pas franche... Et pour le coup je n'ai pas envie d'être comme ça. J'avais peut être simplement besoin de vous poser ma question pour voir si je n'étais pas complètement anormale. Dans un premier temps, j'aimerai d'ailleurs me réjouir davantage de mes tout,petits bonheurs personnels...
cricri
Votre réaction est inattendue mais intéressante
C'est vrai que, sans être psy, je pense que le premier pas doit s'effectuer vers soi... Et je trouve que vous êtes dans la bonne direction car vous semblez avoir saisi qu'avant d'être content pour les autres, il est indispensable d'être content pour soi et donc de soi... La clef se situe là et, ensuite, on peut ouvrir son cœur aux autres... De toutes les manières c'est logique car on ne peut donner qu'un peu de ce qu'on a et si on n'a pas la moindre estime pour sa propre personne, comment en avoir pour autrui ?
Tricotine
le malheur des autres...
Bonjour, je ne sais de quand datent les messages postés plus haut sur le sujet "je ne parviens pas à me réjouir pour le bonheur des autres", mais le besoin d'y ajouter mon petit "vécu" s'impose ; je vais essayer de synthétiser le contenu. En bref, c'est au sujet d'une de mes proches (ma nièce). Je suis, depuis sa naissance, très attachée à elle. J'ai passé de longs moments avec elle à jouer, à discuter, à l'accompagner lorsque je pouvais être présente. Avec le temps, elle a changé - ce qui est plutôt "normal" - elle est devenue fourbe, incapable de s'inquiéter de la vie des autres - la mienne y compris - et persuadée d'être au-dessus de tout le monde. Récemment, j'ai appris qu'elle avait été reçue à ses examens dans une école exigeante. Les pensées qui m'ont traversée à ce sujet sont très étranges ; ce n'est pas la joie qui a pris le dessus, mais plutôt la prise de conscience que je souhaitais secrètement qu'elle échoue. C'est plutôt difficile de s'acommoder de cette pensée. Il y a une part de moi qui souhaitait qu'elle reçoive une "leçon" et qu'elle ne se montre plus si méprisante. Une telle pensée pour une personne qui ne représente rien pour moi n'aurait pas eu cet effet, c'est évident, mais pour une personne proche. Je ne me trouve pas juste et je sens que cette pensée n'est pas tout à fait "normale" (enfin il faudrait encore savoir ce que serait cette normalité...). En bref, sa réussite m'attriste ; ça me fait c...Le pire, c'est que cette pensée n'empoisonne que moi et que ce n'est pas la première fois que je ne parviens pas à me réjouir du bonheur des autres, quel qu'il soit pourvu que l'autre manifeste sa satisfaction, sa joie, eh bien moi, ça m'attriste. Je me sens presque renfrognée. Comme une personne le disait plus haut, pour un homme d'affaires qui a roulé tout le monde, une personne malfaisante qui a fait souffrir ou humilié, je vis très très bien avec le souhait que cette personne finisse par échouer, par trébucher. Mais là, je me rends compte plus clairement que mon "côté" sombre est bien "actif"...Pas terrible mon "vécu" mais c'est pourtant au plus proche de ce qui est. Si vous avez des commentaires, idées, ne vous gênez pas... Merci à vous de m'avoir lue, c'est déjà pas mal.
Charles
Il y a des gens qui oublient...
Bonjour Tricotine,
Votre témoignage me renvoie à certaines personnes de mon entourage qui oublient facilement les gens qui ont été là à un moment important dans leur vie. Je pense que c'est le cas de votre nièce et que vous souffrez d'une certaine non-reconnaissance de sa part. Mais je crois que tout se paye dans la vie. Il faut seulement la laisser faire (la vie !)... Et vous n'avez pas à vous réjouir de son succès à mon sens.