La chance ?

C'est la première fois que je m'adresse à vous directement Claire, mais je vous avoue que je vous lis depuis plusieurs semaines avec beaucoup d'intérêt... Peut-être un peu parce que vous me rappelez une jeune fille à laquelle je ressemblais, mais pour d'autres raisons que les vôtres... Votre question m'intéresse, parce que je me demande quelquefois moi-même, si les gens auquels vous faites allusion, ont de la chance... Je crois qu'à votre âge, je l'aurai pensé comme ça, mais plus aujourd'hui... Avec ma cinquantaine bien installée, ma vision de la vie s'est quand même modifiée... Et je ne suis plus certaine du tout, qu'être milliardaire ou être Kate Middleton soit une chance... Bien sûr, ces "gens-là" ne connaissent pas de difficultés de fins de mois... Mais si on y réfléchis bien, ce grand confort matériel, n'empêche pas pour autant d'avoir sans doutes des épreuves dans la vie quand même. Et puis même si c'est aussi leurs destins d'être riches et célèbres, est-ce que ça leur donne vraiment le sens du partage ? Parce que dans mon idée en tout cas... Je crois que leur chance serait pour moi plutôt d'avoir cette possibilité d'une générosité matérielle à développer.

Il paraîtrait que certains gagnants du loto sont tombés dans une profonde dépression... Ce qui ne m'étonne pas vraiment. Bien sûr que l'argent contribue au bonheur, mais heureusement ça ne suffit pas et parfois ça complique les choses. D'autant qu'on n'emmène pas ses milliards au bout du chemin... Vous avez passé un bon Noël, Claire, et cela ne se quantifie pas ! Ce sont ces petits moments empreint de partage, comme le dit Viviane, qui me paraissent être la vrai richesse de l'être humain : une relation saine, un sourrire, une bonne nouvelle, une maladie qui s'estompe, voire une simple douleur... Voilà pour moi la vraie chance et vous avez raison de remercier... Merci, merci pour cette journée qui débute sans tensions agressives, voilà la véritable chance. Vivre cet instant de paix, un lendemain de Noël. Je ne sais pas si Kate Middleton partage ce moment de paix... Mais en tous cas je le lui souhaite et nous le souhaite à tous, quel que soit le chiffre inscrit sur nos compte en banque ! Joyeuses Fêtes !

Bonjour Claire-13 ! Personnellement, je considère qu'être en vie, c'est une chance en soi... En dehors de toute la dimension destinée, il m'arrive encore souvent de penser que mon petit frère n'aura jamais connu le fait de devenir un jeune homme, un adulte avec tout ce que comporte une vie d'adulte en affectif et en social... Et cette vie qui contient quand même aussi, de très belles expériences, des rires, de la beauté aussi... Bien sûr c'était son incarnation... Mais justement, un milliardaire est-il à l'abris de la perte d'un enfant, d'un frère par exemple... Sur les difficultés de la vie, je ne pense pas qu'il y est de différences fondamentales... J'aurai même tendance à croire (mais peut-être que je m'arrange aussi...) que d'une certaine façon, être très riche et/ou très célèbre doit compliquer les choses... dans le relationnel humain. Et donc qu'au fond ce n'est pas nécessairement une chance... Mais c'est peut-être un peu naïf de ma part ?

Moi je considère que j'ai eu de la chance dans ma vie ! Je suis comme le commun des mortels... Il m'est arrivé aussi d'avoir des choses difficiles à vivre... Pourtant, peut-être parce que j'ai eu des parents aimants et qui m'ont toujours accordé leur confiance, j'ai tendance à voir plus le côté positif, qui est peut-être la chance d'ailleurs ! Comme je l'ai dit rapidement il y a quelques jours, je ne pense pas qu'on puisse considérer qu'être mère célibataire quand on a à peine 18 ans et surtout à la suite d'une soirée... Mais en même temps, j'ai quand même eu la chance justement que mes parents assurent vraiment avec moi et leur petit-fils... Y compris qu'ils m'ont aussi solidement encouragé à avoir un emploi stable, pour "assumer" mon enfant aussi... J'ai aussi eu la grande chance de connaître l'homme qui est toujours mon mari aujourd'hui et d'être la mère de 2 autres enfants... Enfin, plus j'y réfléchis, et plus en fait je vois aussi toutes les bonnes choses que m'a déjà donné cette vie, et parfois même directement par une situation douloureuse... au départ... Mais c'est vrai que dès mes 14 ans, en commençant à écrire "mon journal" que je n'ai jamais arrêté depuis, très souvent, j'écrivais (je devrais plutôt dire je parlais) à mon ange gardien, que j'appelle aussi "ma bonne étoile"... Ca m'a souvent été d'un grand secours, pour voir les bons cotés et oui ! Toute la chance dont j'ai déjà bénéficier !

La chance, tout le monde y a droit et ce quelles que soient notre chemin de vie. La preuve, Claire-13, c'est que votre Noël s'est bien passé. Ce que nous appelons la chance est, selon moi, faite d'événements positifs, pas fatalement en lien d'ailleurs. Mon chemin de vie m'a appris à éprouver
autant de joie pour des plaisirs modestes que pour des plaisirs plus importants mais ce sentiment de chance ne peut venir que de soi puisque, par essence, c'est ce que nous ressentons. L'envisager par le prisme de l'extériorité est une erreur. En tant que fille d'une famille nombreuse et pauvre, il
m'a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Je m'en explique... Quand une de mes sœurs ou
un de mes frères réussissait un examen, par exemple, j'étais heureuse et, curieusement, une
déception venait en général assombrir ce bonheur... J'ai fini par tomber dans la superstition. Un
jour, j'en ai parlé avec une religieuse très " ouverte ". Elle m'a expliqué qu'on ne pouvait se réjouir
que de ses propres actes ! J'étais furieuse de sa réponse mais, ayant une totale confiance en elle,
j'ai décidé de travailler cette dimension qui me paraissait farfelue à première vue... Ça ne fut pas facile. J'ai pris mon temps et une évidence s'est imposée à moi : si je me réjouis de la réussite de mes frères et de mes soeurs, ça " m'autorise " à les juger pour des actes qu'ils poseraient et qui me
déplairaient... Et là on entre dans la dimension de la paille et de la poutre... Ce qui m'a fait comprendre qu'en ce qui concerne mes proches et les moins proches, je dois développer une
neutralité à leur égard, ce qui est loin d'être facile pour moi. En revanche, en ce qui me concerne, je dois me centrer sur moi pour ressentir de la joie pour des actes positifs que je pose et, bien
entendu, pour éprouver de l'insatisfaction quand je m'égare... Ainsi, je considère que la chance se situe là : c'est la capacité à s'auto-évaluer et j'ai déjà énormément de travail en fonctionnant de la sorte ! Quant aux milliardaires, comme je ne le suis pas moi-même, je ne sais pas où se situe le
corollaire inversé de leur situation mais il est bien évident qu'ils ont leurs problèmes comme tout un chacun puisque que l'être humain est ainsi fait. Pour Kate Middleton, je fais le même constat car je
ne suis pas princesse mais quand on voit la trajectoire de vie de Lady Di, on n'a guère le désir de nourrir quelque envie... La reine Fabiola vient de mourir et son drame a été, paraît-il, qu'elle n'ait pas eu d'enfant... De toute façon, plus j'avance en âge et plus je me dis qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même... En outre, les réactions sont tellement personnelles et donc subjectives qu'il est très difficile de parler de la chance en terme de généralités...

Personnellement, j'adhère tout à fait à ce que décrit Sofia.

On a tort d'imaginer que ce sont les événements extérieurs qui génèrent la " chance ". La preuve, comme l'induit aussi Sofia, c'est que la chance appartient au domaine de la subjectivité. Pour certains, il s'agit de pouvoir payer son loyer, quand un autre aura évité de peu un accident de
voiture. Mais allez parler du prix du loyer pour un appartement de 50 m2 à un milliardaire mais il ne comprendra même pas de quoi vous lui parlez ! Par contre, si ce même milliardaire guérit d'un
cancer, il comprendra les autres cancéreux et se dira qu'il a bien de la chance de s'en être sorti...

Vous savez Claire-13, on dit que " Chacun voit midi à sa porte ", et ce dicton explique bien ce qu'est finalement la chance...

La chance, je l'ai souvent rencontrée et j'ai appris à la reconnaître et à l'apprécier et ça aussi c'est de la chance ! Faisant du bénévolat en milieu défavorisé, une caractéristique m'a souvent interpellée
face à ces personnes démunies, c'est qu'elles ont du mal - pour la plupart - à voir la plus petite
parcelle de chance qui leur est donnée : elles en veulent toujours plus, râlent, ne sont jamais contentes et je peux vous assurer que c'est vrai... Et leur drame est là mais il est bien évident que c'est une forme de maladie dépressive qui peut faire couler à pic si on n'y prend garde... Étant consciente de ce piège, dès que je le peux dans une même journée, je comptabilise les chances que j'ai eues dans les heures écoulées. En fait, je repasse par les petits bonheurs qui m'ont été donnés et je remercie Le Seigneur pour m'offrir l'acuité de les voir... Le soir, pour bien dormir, je ferme les yeux dans mon lit et j'agis de même... Voilà " ma " chance...

Je viens rebondir sur la première phrase de Sofia qui a écrit for justement, à mon sens, que La chance, tout le monde y a droit et ce quelles que soient notre chemin de vie...

Pour étayer ceci, j'ai repris un petit livre pas intello du tout, qui peut mettre paraître affligeant de simplicité au " râleurs " de tous accabits (rires !). L'auteur a été ou est encore Champion du monde de Poker. Il a commencé sa vie , à l'en croire, dans la rue, abandonné par ses parents,  et a vécu pas mal de galères. Il a écrit aux Editions Fortuna " Plus de chance dans votre vie ". Voici ce qu'il dit : Votre chance sera différente de celle d'un autre. Vous êtes un être unique et la chance prend déjà plaisir à s'adapter à vous. Laissez-vous faire, restez ouvert, remerciez-la de ses bienfaits.

Je vous avoue qu'un soir où je râlais de ne pas avoir de chance, je me suis mis à lire ce petit manuel sans prétention. Et j'ai compris tout ce dit Cricri dans son commentaire... à propos de ces personnes qui risquent la dépression à force de ne voir que le verre à moitié vide.

Bonne chance ! Vous le méritez tous, chacun à votre manière !

Cécile

Je trouve trés parlant les exemple de Cricri, ils m'ont ramené à une discussion que j'ai eu avec mon beau-frère qui travaille dans l'immobilier. Il me faisait remarquer que peu importe le bien qu'il a à vendre où à louer, il fera toujours des heureux. Il a pri l'exemple d'une modeste maison dont il avait la charge de la location. Cet maison se trouvait u bord de la voie de chemin de fer en état vétuste et d'une petite superficie. Malgrès son prix aui tenait compte de ces inconvénients, à chaque visite les locataires potentiels criaient au scandale et ne voyait que les cotés négatifs. Une vingtaine de visites se succédèrent jusqu'au jour où se présenta un jeune couple avec deux enfants en bas âge. Quelle ne fut pas la surprise de mon beau-frère de voir le sourire sur le visage du couple. Ils furent embalés de suite, ne pouvant s'empêcher de montrer leur joie. En fait celà fesait un an qu'ils recherchaient une maison, avec un petit budget. Lui était bricoleur et quelques petits travaux ne lui faisaient pas peur, au contraire. Elle venait de Yougoslavie et jamais elle n'aurait pu imaginer une vie paisible en famille. Quand au train, celà faisait quelques années qu'ils habitait un petit appartement à coté de la gare. En fait ils ont remercié mon beau-frère, en lui disant qu'ils ne pensaient pas avoir autant de chance dans leur vie et qu'ils espéraient que le propriétaire accepte le dossier.
Je suis bien d'accord, la chance n'est pas en terme de compraraison, mais bien à mettre en lien avec soi. Tout dépend d'où l'on vient, qui l'on est et où l'on va...

Je rejoins moi aussi ce qu'explique très bien Sofia, et que je comprends parfaitement... Mais c'est vrai que je ne voyais qu'un côté... lorsque je crois être contente pour quelqu'un, au fond, je peux tout aussi bien basculer (bien plus facilement qu'il n'y paraît) dans une réaction de jalousie aussi, même inconsciemment... D'où l'importance de rester centrer sur ce que l'on peut véritablement estimer être "bien" ou pas, pour soi... Et puis ce que dit Sofia est important, pour ne jamais perdre de vue qu'en définitive, personne ne peut "savoir pour l'autre"... Et du coup, je dirais que ma chance à moi, elle est aussi dans le simple fait d'avoir cette possibilité de réflexion et de remise en question... Oui, c'est une chance !