D'où viennent les angoisses ?

Portrait de Sylvie-0570

Depuis les Fêtes, je me sens angoissée. Pourtant, elles se sont plutôt bien passées...

Est-ce que vous pouvez me dire d'où viennent les angoisses car ça me permettrait certainement de les dépasser ?

Je profite de cette discussion pour vous présenter tous mes voeux pour 2015 et notamment vous souhaiter une très bonne santé... 

Portrait de Claire M. Psychanalyste

Les angoisses sont des peurs aux origines inconscientes, c’est à dire  que l’on ne comprend pas nécessairement. Ce que l’on peut en savoir, c’est qu’elles sont en  général liées à des souffrances vécues dans notre enfance : perte d’une protection, séparation d’un être cher, renoncement à un désir très fort, sentiment d’impuissance face à une situation difficile, ou plus généralement un changement de situation, l’angoisse première étant liée à notre naissance, le premier changement d’état ayant entraîné souffrance et incompréhension de cette souffrance  pour l’enfant que nous étions.

Plus tard ,y compris à l’âge adulte, ces angoisses sont souvent un  signal à prendre en compte de manière ambivalente : il invite à comprendre d’une part qu’une situation ne convient plus et d’autre part, qu’un changement est à envisager, donc que l’on se prépare  à vivre une transition, à évoluer. Cette perspective de changement peut alors réactiver ces angoisses primitives et infantiles.

Il peut être intéressant d’en comprendre les causes dans ce que l’on vit à l’instant T et d’essayer de faire des liens entre ces éléments et  des événements de notre histoire que nous avons vécus difficilement et qu’ils peuvent réactiver. Souvent la compréhension des origines atténue et aide à dédramatiser ces craintes car ce qui nous était difficile et douloureux alors que nous étions enfants est gérable à l’âge adulte. La plupart du temps, il s’agit de les accepter et de ne pas se laisser contrôler par elles afin de ne pas éviter une évolution nécessaire, même si angoissante.

En ce qui vous concerne, peut être le fait que les fêtes se soient bien « passées » ou alors ce « changement » d’année  ont-ils pu réactiver des angoisses liées à votre histoire.

Bonne recherche ......

Portrait de nanou-69

Je crois avoir un peu compris. En fait, nos angoisses nous renvoient à notre naissance. Je ne l'avais pas vu sous cet angle-là. Pourtant, lorsque j'ai fait une préparation à la naissance pour mon enfant, il me semble qu'on m'en avait parlé. Mais tout à ma joie d'être mère, j'avais un peu oublié que ça a pas du être évident pour son inconscient. Merci Claire M. Psy, je croyais que la psycho c'était trop compliqué pour moi mais expliqué comme ça, j'avoue que j'apprécie :-). Décidémment, j'ai bien fait de m'inscrire et surtout d'oser participer, même si j'avais peur au début (tiens ! c'est peut-être une angoisse qui a lâché...)

Portrait de Sofia M

Claire a fait un superbe exposé et c'est modestement que je viens discuter de ce sujet très important qu'est l'angoisse.

Compte tenu du fait que vous ne signalez rien d'angoissant actuellement dans votre vie, vous pouvez considérer que vous souffrez d'une confusion entre l'inconscient et le conscient. C'est-à-dire qu'est restée fixée dans votre psychisme une peur survenue dans votre enfance, peur sans réel fondement dans la mesure où vous l'avez disproportionnée par rapport à la réalité. Je prends un exemple : si lorsqu'une petite fille était couchée le soir, qu'elle entendait le parquet craquer et qu'elle imaginait qu'il s'agissait d'un voleur, et si elle n'osait  pas en parler à ses parents par honte d'elle-même, elle a fabriqué un point de fixation. Ce point de fixation n'étant pas libéré par la parole est devenu une angoisse. Faisons devenir adulte cette enfant. Si elle dort dans une chambre avec un parquet au sol et sa maison étant bien sécurisée, elle ne va pas avoir peur mais son inconscient va la faire cauchemarder et elle se réveillera angoissée sans pouvoir faire de lien car l'absence de dédramatisation de la peur de l'enfance en raison de la parole " tue " œuvrera tout de même.

La théorie psychanalytique étant assez complexe et surprenante pour les non initiés à cette discipline, je ne vous parlerai pas des pulsions psycho-sexuelles qui s'emparent du fantasme quand le verbe n'a pas été libéré. Mais ce que je peux vous dire et qui n'est évidemment pas votre cas, dans l'inconscient de certains enfants ce type de fantasme peut complètement modifier la réalité et le voleur devenir violeur, si je reprends l'exemple ci-dessus.  C'est ainsi que certaines jeunes femmes assurent, des années après la mise en place de l'angoisse liée au scénario fantasmatique, qu'elles ont été violées enfant alors que ce n'est pas vrai...

En résumé, l'angoisse repose sur une incompréhension d'une situation banale de la toute petite enfance et qui n'ayant pas pu être mise en mots (ne serait-ce que parce que la peur est intervenue dans la période pré-verbale) peut aller jusqu'à se transformer en maux, donc en symptôme. Mais je pense que des psys viendront compléter cet apport avec plus de pertinence.

Portrait de Sylvie-0570

Même si la théorie concernant la psychologie m'est étrangère, vos commentaires ont faire ressurgir des peurs que j'ai eues enfant, sans pouvoir les exprimer...

Je vais essayer de prendre le temps d'y réfléchir mais je viens de comprendre déjà pourquoi je m'astreins à courir quotidiennement de façon pathologique, genre addiction au sport, mais pas à n'importe quel sport...