Dire " TOUT " ce qu'on ressent ?

Bonjour Lilou,

Mon titre, aussi hystérisant soit-il, ne signifie pas qu'il faille tout balancer pêle-mêle sans discernement aucun. Mais vos somatisations montrent bien que quelque chose ne " passe " plus en ce qui concerne votre relation avec votre compagnon. D'où l'intérêt, en parlant de vous et sans accuser qui que ce soit, de verbaliser que vous êtes très gênée par cette situation. A vous de poser des limites (vos limites) au risque, pourquoi pas, d'une séparation. La santé n'a pas de prix et, sans dramatiser à outrance, votre corps vous envoie des signes à prendre en considération. Donc, parlez à votre compagnon, en votre nom, et en évitant toute projection agressive. Centrez-vous uniquement sur vous et les mots viendront naturellement remplacer les " maux " !

Excusez mon "humour" un peu facile Lilou... Mais je crois qu'on dit : "quelque chose qui reste sur l'estomac quand on ne digère pas"... Pour suivre un peu ce qui se partage régulièrement ici... Je lis vos post au sujet de votre relation de couple qui s'avère souvent orageuse, et toujours en rapport avec votre belle-fille... Il me semble, à mon humble avis, qu'il est temps de "poser sur la table" ce qui ne passe pas pour vous... Et j'ai bien écris "pour vous"... D'après ma petite expérience personnelle, et quand même 25 ans d'un mariage véritablement épanouissant, lorsqu'il y a une vraie volonté de communication, il s'agit toujours de parler à la première personne, afin de ne pas rentrer rapidement dans le conflit ouvert... Ce que vous ressentez peut être tout à fait objectif, mais n'est pourtant pas pour autant, ce que votre compagnon ressent de son côté... A l'extrême, j'allais dire, ensuite... ou ça passe ou ça casse... Mais au moins, vous l'aurez dit ! La plupart du temps, je crois que ça simplifie la relation... Même si bien entendu, il n'est jamais question de "s'endormir sur ses lauriers"... Un couple, enfin je crois... n'est pas une relation "figée" une bonne fois pour toute... Et tous les aléas de la vie, sont souvent là, pour nous le rappeler, quand par "instant", nous oublions de rester attentif... Toutes mes amitiés Lilou.

Si mes souvenirs et ma compréhension sont fiables, il me semble que la psychanalyse met en avant qu'on ne dit jamais "tout" fondamentalement. Cependant, votre "tout", telle que que vous formulez votre question m'interroge à titre personnel, puisque ce "tout" justement à valeur de symptôme, que l'analyste s'attachera durant le travail de la cure, à contourner systématiquement au risque sinon, "d'agraver" les problématiques, les conflits psychiques, au lieu de les "désamorcer".

Outre ce qui vous a été dit, le fait que vous parliez de cancer du colon, me renvoie à titre personnel, à mon propre père qui en est mort, ce cancer s'étant en définitive transformer en cancer du foie... Et mon père de par sa façon d'être, était quelqu'un qui se "livrait peu", de nature peu loquace... Mes parents s'étant séparés, mon père avait refait sa vie, et construit un nouveau couple, mais de cette nouvelle union, il n'y a pas eu d'enfant... Dans les premières années de ce couple, c'est ma belle-mère qui ne voulait pas d'enfant... Mais un peu plus tard, suite au décès de mon frère, c'est en définitive mon père qui s'est opposé à la demande d'enfant de ma belle-mère... Je crois, de toute façon, qu'il s'agissait pour l'un et l'autre, d'un interdit de l'inceste aussi, étant donné qu'ils étaient également cousin et cousine... En parallèle, et pour en avoir objectivement "fait les frais", autant que ma soeur et aussi mon frère tant qu'il était vivant, ces enfants sont souvent "utilisés" par inconcients interposés, prenant réellement valeur de "symptôme"... Et bien que ce ne soit bien entendu, qu'une petite partie visible, il y a quand même eu le décès de mon frère, d'un accident de la route... En parallèle, quelques années plus tard, le frère de ma belle-mère aura un grave accident de la route, en moto, qui générera une amputation de la jambe droite... Mon travail d'analyse, m'a permis de comprendre, que ces accidents traduisaient une "névrose de guerre familiale"... Que je peux d'ailleurs tout à fait traduire objectivement par "une guerre familiale" tout court, si je puis dire...

Par ce que vous dites, vos "conflits" tournent toujours autour de la présence de la fille de votre compagnon... Mais à moins d'une erreur de ma part... Vous n'avez pas d'enfant vous-même ?

Je suis également vos posts et vous venez assez régulièrement nous parler de votre souffrance de couple liée, a priori, au lien affectif de votre compagnon et de sa fille.

Tout vous a déjà été dit quant à cette névrose de guerre et il faut plutôt que vous déposiez les armes, " histoire " de " désarmer " ce couple œdipien ! En somme, adaptez-vous à eux... Vous allez voir comme c'est reposant et vous allez vite y prendre goût parce que vous vous sentirez mieux sur un plan de votre santé, d'autant que vos deux rivaux vont rester étonnés, ne sachant plus quoi faire de leurs pulsions de mort qu'ils finiront sûrement par se renvoyer mutuellement et ainsi stopperont-ils assurément leur binôme fantasmatique... De mémoire, il me semble d'ailleurs qu'il y a quelques mois des avis allant dans ce sens vous avaient déjà été donnés que vous aviez " validés " ! Les auriez-vous vite abandonnés ?

En revanche, et excusez-moi, Gilbert R., Psy, je ne suis pas d'accord avec cette " proposition " de séparation, du moins en l´état actuel des choses, séparation qui ne ferait qu'aggraver le conflit car, compte tenu des désaccords de ce couple, ce serait la vraie... guerre. D'autre part, cette menace de cancer du colon renvoyant bien sûr à " côlon " et à la colonisation n'est jamais qu'une manifestation symptômatique explicite qui demande donc beaucoup de prudence car c'est - comme toujours dans ce cas - l'arbre qui cache la forêt... Enfin, c'est mon humble avis et je peux me tromper...

Vous avez raison, Yamina. Une fois de plus, je me suis précipité sur une explicite, n'ayant pas toujours suivi avec attention les posts précédents de Lilou G. Merci de veiller au grain  ! La névrose de guerre aurait du, bien sûr, rester  le fil conducteur d'une juste interprétation. C'est un véritable bonheur que d'être accompagné par des foromers montrant de réelles compétences psychanalytiques. Merci donc à vous et à Isabelle ! Et excusez-moi, Lilou G. de ne pas être assez fidèle à vos posts.

Gilbert. R.