Ma fille est souvent de mauvaise foi. Comme je veux éviter au maximum les histoires avec elle, je ne lui dit plus rien mais je vois bien que ça me ronge de l'intérieur et que je boue au fond de moi ...
Je voudrai que ça ne m'atteigne plus.
comment faire?
Gilbert. R. Psy...
Vous êtes sur la bonne voie...
Pas facile à vivre, votre grande fille adulte ! Je vois que vous faites confiance à ce forum mais que ça résiste encore. Il me semble qu'en ne rentrant plus dans le conflit, vous êtes sur la bonne voie. Toutefois, ne coupez pas systématiquement le dialogue car vous vivez dans la même maison et vous ne feriez que faire grossir les tensions. Vous le dites vous-même " ça me ronge à l'intérieur ". Il vous est peut-être possible de vous exprimer puisque vous êtes quand même chez vous, mais en occultant les sujets où elle est, selon vous, de mauvaise foi. Si cela est avéré, elle le sait mieux que vous et ne pas rentrer dans son jeu aura l'avantage de ne pas la déculpabiliser. Ayez " foi " en vous et faites vous confiance. Vous n'avez pas besoin de vous justifier sur quoi que ce soit. Encore une fois, vous êtes chez vous et si elle n'y est pas heureuse, à elle de quitter le nid et à vous de la laisser s'envoler. Faites lui aussi confiance sur cet aspect. Continuez à garder votre axe et n'hésitez pas à revenir quand vous le désirez. Nos amis foromers seront, je le sais, toujours là pour vous répondre, en fonction de leurs disponibilités bien sûr. J'en profite pour les remercier chaleureusement ainsi que les mes collègues psys qui viennent aussi souvent qu'ils le peuvent participer à ces échanges, constructifs à plus d'un titre.
yamina.174
Ne vous trompez pas de sens...
Dans mon entourage professionnel, j'ai longtemps été obligée de côtoyer une supérieure hiérarchique de mauvaise foi. Jusqu'à il y a environ deux ans, ça me mettait dans tous mes états, ce qu'elle ressentait à voir le rictus qui s'affichait dans ces moments-là sur ses lèvres. Sauf qu'à la longue, ça a fini par me servir de leçon et guérie par la même occasion. Un jour, j'ai décidé de ne plus me mettre à l'envers à cause d'elle : j'ai alors soutenu ses propos de mauvaise foi, à ma façon bien entendu ! Je prends un exemple, parmi tant d'autres, dont je garde un souvenir jouissif pour... moi : un lundi matin, histoire de me mettre en forme pour la semaine, elle m'a soutenu que je n'avais pas laissé une consigne à un collègue alors qu'elle m'avait demandé de le faire le vendredi précédent. Il est bien évident que ce n'était pas vrai. Je lui ai dit que je ne me souvenais absolument pas de sa consigne mais que je la croyais sur parole et qu'étant très fatiguée, j'avais sûrement zappé ladite consigne... Elle est restée héberluée ! Je n'oublierai jamais sa tête... Elle ne savait plus quoi me dire... Et comme quelque part j'insinuais que j'avais besoin d'un arrêt de maladie, elle s'est empressée de quitter mon bureau... À partir de là, ça m'a donné de la force et j'ai pris l'habitude de lui donner faussement raison : je ne me souvenais pas de son ordre mais j'étais fatiguée, et à chaque fois j'ai adapté ce ni oui ni non à ses remontrances injustifiées... Elle a de plus en plus déserté mon bureau et m'a finalement fichu la paix... Pour la petite histoire, elle avait demandé sa mutation pour un autre département qu'elle a obtenue et j'en suis débarrassée depuis le mois de janvier !
J'ai pris cet exemple de boulot mais je sais que vous pouvez l'adapter à votre fille. Je prends un exemple de mauvaise foi : supposons qu'elle vous dise que les limitations de vitesse sur les routes c'est idiot et qu'elle argumente sa position. Dites-lui que vous n'aviez pas vu les choses comme ça mais que ses arguments " tiennent la route " ! Elle finira par se lasser parce qu'elle recherche le conflit et passe donc par de la contradiction pour vous faire sortir de vos gonds... Quand elle verra que ça ne vous atteint plus, elle arrêtera. Ce qui revient à dire qu'il ne faut pas que vous cherchiez à ne plus être atteinte, vous n'y arriveriez pas, mais que vous lassiez votre fille pour qu'elle arrête de vous harceler...
Gilbert
Excellente stratégie anti-harcèlement !
J'ai beaucoup apprécié vos exemples, Yamina. Une personne de mes connaissances, fragilisée par une déprime, fait parfois l'objet de ce type de harcèlement. Dès que je la vois, je vais lui en parler. Mais je pense qu'elle agit déjà inconsciemment de la sorte, puisque le lendemain d'une remontrance désagréable, sa chef s'est mise en congé maladie ! Cette connaissance est en cours de psychanalyse, ceci pouvant expliquer cela !
Nathalie-196
C'est beaucoup plus doux comme ça...
Je viens de bien ressentir ce que vous expliquez: j'étais dans le mauvais sens.
Mais j'ai déjà appliqué hier soir ce que vous conseillez...
Ma fille a entendu que la ministre de l'éducation nationale veut s'occuper du harcèlement à l'école. Elle commence à m'en parlé et elle commence à élever le ton. Elle me fait : : "Et bien à l'école jamais personne ne m'a harcelé parce qu'il aurait pris une claque dans la gueu.."! Avant je lui aurai dit que c'était pas la,même époque. Là j'ai fait le ni oui ni non comme vous expliquez . Je lui ai juste répondu: "C'est vrai que tu n'es jamais revenue de l'école avec tes habits déchirés ou un œil au beurre noir"! Elle me fait: "Ça risquait'pas!" Et elle est partie dans sa chambre ... Après, il faut que j'arrive à le faire tout'le temps... Mais ça vaut le coup'que je m'entraine...
Viviane
Une vraie victoire !
La mauvaise foi, voilà bien une attitude humaine, qui arrive encore à m'atteindre en direct ! Mais je suis tout à fait d'accord avec ce qu'explique Yamina... Et quand je peux vérifier que je me suis moi-même bien "positionnée" face à ce genre d'individu, non seulement c'est une "vraie victoire" pour moi... Mais en plus, perosnnellement c'est un bon apprentissage de ce qu'humilité peut signifier, dans la mesure ou en prenant "sur moi", j'apprends aussi "à discipliner mon sentiment d'injustice" qui me fait trop souvent encore "sortir de mes gonds"... Même si c'est dans ma nature, c'est quand même important pour moi de ne plus systématiquement "monter aux créneaux".