Bonjour,
Le sujet posté par Simon L. "Rester en lien avec son ex ?" m'interpelle, dans la mesure où je suis séparée depuis un peu plus de deux mois de mon époux.
Pour ma part, je pense, que moins j'aurai de contact avec lui, mieux je me porterai. Néanmoins nous avons 2 enfants ensemble, qui sont grands. L'aîné a 24 ans et il est complètement autonome, un travail, un appart, une compagne avec laquelle il vit. Le cadet a 20 ans et a quitté le "foyer familial", en octobre dernier pour ses études.
Et je redoute les repas de famille incontournables, comme noël, où je devrai revoir mon mari ou mon ex-mari, lorsque le divorce aura été prononcé. Je ne sais pas comment gérer ça. Mon mari souhaite que nous restions amis. Mais moi, je n'en ai pas du tout envie.
Gilbert. R. Psy...
Aucune obligation !
Bonjour Julie,
Il me semble que vous vous mettez inutilement la pression quant à ces " repas de famille " que vous qualifiez d'incontournables. Vos enfants, tous deux majeurs (et ne le seraient-ils pas !), ne constituent pas une bonne raison pour vous obliger à participer à ce type de réunion, d'autant plus que vous avez pris la décision de divorcer. Aucune loi n'oblige un couple de divorcés (et encore heureux !) à reproduire des événements du passé. Pour ma part, je pense, que moins j'aurai de contact avec lui, mieux je me porterai, écrivez-vous. Alors soyez fidèle à votre décision et non à votre futur-ex mari envers qui vous n'avez pas de compte à rendre. Rester ami à contre coeur si tel n'est pas votre désir est la porte ouverte à de grandes confusions. Etant donné ce que vous livrez dans votre question, la sagesse voudrait que vous ne renonciez pas sur votre désir. Une séparation est une séparation et un divorce authentifie légalement cette nouvelle situation. Vous restez mère et père de vos grands enfants (qui sont tout à fait en âge de comprendre) mais vous êtes en passe de ne plus constituer une famille... Aussi, ces repas sont parfaitement inutiles pour l'instant, voire pour toujours ! Aucune obligation donc, Julie... Aucune, sauf celle que vous vous imposez à tort ! Pensez que vous êtes en train de reprendre votre liberté. Et c'est en vous sentant totalement libre que vous pourrez peut-être un jour avoir des relations " désaffectés " avec votre ex... ou pas !
Sofia M
À chaque jour suffit sa peine...
Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dit Gilbert mais une phrase de votre post m'a particulièrement interpellée : vous faites déjà allusion au repas de Noël alors que nous ne sommes que mi-mars !!! L'eau aura passé sous le pont d'ici là... Il faut que vous preniez l'habitude de vivre au présent, sinon vous allez faire augmenter inutilement vos angoisses. D'autre part, les repas de famille ne sont pas forcément " incontournables ", et je ne vois pas pourquoi vous rencontreriez votre ex-mari à cette occasion ??? Si vous faites allusion à vos enfants, comme liens " incontournables ", là encore, à l'heure des familles recomposées, il y a des astuces pour que les rencontres et autres confrontations ne soient pas de mise... En outre, compte tenu de l'animosité qui semble vous envahir par rapport à cet homme, vous avez sûrement de bonnes raisons mais je pense que vous auriez intérêt à commencer une démarche de pardon (je ne parle pas de religion) car votre vie va devenir un enfer. Une amie de ma grand-mère n'est jamais parvenue à pardonner à son mari qu'il l'ait trompée et qu'il soit allé vivre avec une autre, elle n'a jamais refait sa vie et a développé une dépression grave dont elle n'est jamais sortie. Elle est décédée avec toute sa rancœur et elle a bousillé da vie... C'est très triste... Pardonner c'est grandir et se faire du bien. Votre ex-mari est le père de vos enfants, vous avez vécu longtemps ensemble et il ne vous a certainement pas apporté que du négatif... Et puis, la vie est si courte... Ne l'abîmez pas par des jugements qui, quoi qu'il arrive, ne changeront rien à ce que vous avez à vivre... Ce serait dommage que vous ne transformiez pas votre séparation en opportunité...
Bon courage Julie. Je suis de tout cœur avec vous...
Floriane
Une illustration
Je suis ravie de participer à ces forums parce que c'est absolument incoyable de voir à quel point, parfois, les sujets, les questions posées, les commentaires arrivent au bon moment.
Votre question, Julie, indépendemment de celle de Simon à laquelle je n'ai pas osé répondre parce que ma réponse aurait été un peu "à côté", est en lien avec ce que je vis depuis des années, quelque chose sur lequel je bute, et encore aujourd'hui!
J'explique. Je me suis séparée voilà bientôt un an du père de ma fille. Elle a 3 ans et quelques mois. Nous nous voyons chaque semaine, ne serait-ce que pour aller la chercher chez l'autre ou la ramener. Cette régularité me perturbe, moi qui ai toujours pensé que lorsqu'il y a séparation, on ne se voit plus, on ne reste pas ami avec son ex. Là, ça complique, beaucoup même, et je me perds. Mais ce n'est pas de cela que je voudrais parler ici.
Mon ex a été marié deux fois. Il a eu 2 enfants avec sa première épouse, qui sont adultes aujourd'hui (30 et 26 ans). Son ex-femme et lui ont divorcé après qu'il l'ait abondamment trompée. Elle a gardé son nom: il en a été flatté. Les enfants étaient très jeunes, ils ont décidé qu'elle aurait leur garde la semaine et lui les week-ends. Il allait manger tous les mardis soirs chez elle, aidait ses endants à faire leurs devoirs. Pendant 7 ans. Puis elle est allée travailler 2 ans à New-York et a emmené les enfants avec elle. Il a beaucoup souffert de leur absence.
Il a fini par se remarier, puis par re divorcer, puis a eu d'autres aventures, d'autres histoires, jusqu'à moi (et depuis moi).
Une chose n'a jamais changé: la place de Marie-Christine, sa première femme. Elle a toujours été là, toujours présente, toujours aidante, toujours étayante. "We are just friends!" m'a-t-il asséné tant de fois quand je ne voyais qu'une chose: il lui laissait sa place et moi j'étais en trop, j'ai toujours été en trop. Elle a très mal vécu et supporté que je sois enceinte et qu'une autre lui donne un enfant. Logique: dans le fantasme, ils ne se sont jamais séparés, ils ne se sont jamais quittés. Elle venait régulièrement chez lui, passer des week-ends, sans les enfants aussi. Ces deux-là n'ont jamais cessé de jouer le jeu de la famille jamais "décomposée". Elle a cessé de venir quand j'étais enceinte. Je croyais que les choses changerait mais Madame n'a rien trouvé de mieux à faire que d'acheter une maison à Avignon, à deux pas de chez nous "parce qu'elle aime la région et que c'est pratique pour Jérémy (leur fils ainé) quand il vient travailler pendant le festival!!!" (rationalisations de m...). Maison dans laquelle il a fait les travaux, durant de nombreux week-ends.
J'ai pris la décision de le quitter l'année dernière à la suite d'un week-end où nous avions prévu de refaire la peinture de certaines pièces de la maison et où, au lieu de faire cela, il est allé faire des travaux chez elle, en ne comprenant absolument pas pourquoi je le prenais si mal. Je me suis retrouvée dans la salle de bain, mon pinceau à la main, en me disant que j'étais la dernière des connes et lui le premier des connards.
Ceci étant, devinez qui l'aide à "faire des cartons" pour son déménagement imminent...? Marie-Christine. Elle était là il y a 3 semaines, et elle est là ce week-end, cachée dans la salle de bain quand je venais chercher ma fille ce matin (j'aurais du lui dire de redonner un coup de peinture tiens...). Il ne voulait pas me le dire, il ne me l'aurait pas dit mais... il n'a toujours pas compris à quel point notre fille est intelligente et fine.
Marie-Christine l'aide tellement à déménager "parce qu'il est seul", qu'ils se sont promenés hier et ont emmené notre fille faire du manège, elle lui a acheté un T-shirt (au moins), et aujourd'hui ils sont à Aix (ex...) ensemble, puis ils passent la journée de demain ensemble, pour son anniversaire à lui... Bref: quand on plonge dans le n'importe quoi, on y va à fond, sinon c'est pas drôle.
Je la déteste tellement! Et je lui en veux tellement! Et je n'arrive pas à lâcher. Et je sais que le jour où ce sera fait je serai vraiment libérée. Ils sont l'exemple parfait de ce que, lors d'une séparation, on peut se tromper et malgré la loi (le divorce), on peut tenter, par tous les moyens, de revenir en arrière, tout en ne se remettant pas ensemble. Ils se croient amis, ils le disent et je pense qu'ils croient vraiment à leurs conneries. C'est ça le pire. D'où cette incompréhension permanente entre lui et moi, depuis le début. Ce n'est pas étonnant qu'elle n'ait jamais "refait" sa vie et que lui accumule les histoires qui se terminent, en le reprochant toujours à l'autre.
Elle aura toujours le beau rôle, et moi le mauvais. Je suis la méchante qui l'a quitté et qui, alors qu'on se "rapprochait" depuis quelques temps, lui annonce que j'ai fait une demande de garde conjointe pour notre fille. Alors qu'il a accepté/décidé avec elle qu'elle ait la garde de leurs 2 enfants "pour de bonnes raisons", aujourd'hui je suis la mauvaise d'envisager la même chose.
Bref, tout ça pour dire, en résumé que, garder des liens avec son ex, c'est vraiment pas une bonne idée, selon moi...
yamina.174
Laissez-les à leur névrose
La première femme qui a fait de l'homme un père reste une espèce d'icône... Contre cela vous ne pourrez jamais rien Flora. Mais surtout, vous ne parviendrez jamais à changer ce couple qui semble s'être installé dans une névrose rassurante pour eux... Si vous intégrez inconsciemment ces deux données essentielles, vous allez quitter la plus petite once de colère. Pour que votre inconscient accepte de passer à autre chose, aidez-le en reconnaissant que vous vibrez un stade de réflexion et de maturité que Marie-Christine et le papa de votre fille n'ont pas... Ce n'est pas un point de détail : remerciez d'avoir des pulsions qui ont mûri normalement car, malheureusement, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne dans la sphère psychique... Essayez de détourner vos pensées, le plus souvent possible, de ce couple qui cherche, très inconsciemment, à fabriquer et maintenir un triangle œdipien... Ce qui a d'ailleurs marché car vous voilà en quelque sorte éjectée... Ce qu'ils oublient dans leur scénario primaire, c'est votre pouvoir de décision dont vous avez l'air de vous servir à merveille : ce sont les réactions de votre petite fille qui en attestent (j'avais déjà lu la semaine dernière un de vos posts qui objectivait sa maturité assez exceptionnelle pour son âge). Je veux dire par-là que si ce couple fantasme vous manipuler, il tape à côté mais à vous d'authentifier que vous ne vous laissez pas contrôler par leurs pulsions d'emprise... C'est la clef.
Floriane
Merci Yamina de cet
Merci Yamina de cet "encouragement" à avancer et à laisser de côté ce couple hystérisant et hystérique. Je vais tenir compte de vos suggestions pour aider mon inconscient à "passer à autre chose". J'ai déjà vécu, il y peu de temps, ce lâcher prise, avec une autre personne de mon entourage qui me polluait depuis des années, et je sais à quel point c'est libérateur d'en arriver là. J'ai consciemment très envie de franchir ce cap quant à mon ex, mais insconsciemment il y a des résistances qui me surprennent encore.
Il y a une chose que j'aimerais mieux comprendre dans votre commentaire: à vous d'authentifier que vous ne vous laissez pas contrôler par leurs pulsions d'emprise. Qu'entendez-vous par là?
yamina.174
Ne plus rentrer de la sphère de votre ex
Je veux dire que, très souvent, on ne se rend pas compte mais nous alimentons inconsciemment le jeu névrotique de proches par des attitudes, des paroles qui deviennent maladroites et qui se retournent in fine contre nous. En fait, il ne faut jamais " vibrer " (tout est énergie) au même niveau libidinal que nos agresseurs. Il faut essayer de se placer au-dessus (très important), une façon en quelque sorte d'élever le débat - combien même serait-il muet - pour ne plus être atteint. Je prends un exemple... Imaginons que pour la énième fois, le père de votre fille mette en avant les " qualités " de Marie-Christine. N'entrez pas dans sa sphère (sa provocation) et créez un déplacement en lui disant immédiatement que ce qu'il vous dit vous fait penser à tel film ou à tel livre que vous lui racontez lentement avec moult détails !!! Je peux vous assurer que les " qualités exceptionnelles " de son ex-toujours-sur-le-devant-de-la-scène " vont s'amenuiser. Il faut le décentrer de ses recherches de rivalité. Mais, j'insiste, la petite phrase magique : " Tiens, ce que tu me dis me fait penser à... ", assénée chaque fois qu'il tentera de titiller vos doutes, votre jalousie, va anéantir son processus projectif.
Authentifier que vous ne vous laissez pas (ou de moins en moins, ou plus du tout) contrôler par les pulsions d'emprise de ce couple un peu caricatural (avouez-le !), digne d'un scénario de Claude Sautet, va représenter une succession de petites victoires - puis de grandes - sur vous-même et ce binôme ridicule finira par se lasser. Dans la vie, nous ne souffrons pas des obstacles que nous avons à traverser car ils sont tous supportables : nous souffrons de la manière dont nous les traversons... C'est-à-dire que nous nourrissons l'événement quel qu'il soit en répondant négativement aux satellites qui accompagnent l'événement. La spiritualité, la psychanalyse, demandent à rester uniquement focalisé sur l'être et non sur ses agissements car tout agresseur souffre. Didier Anzieu nous a laissé une phrase superbe en héritage : " La peau est la limite extrême du moi "... Dès que l'on cherche à saisir pourquoi telle personne essaie de nous faire du mal, on lui donne la possibilité de nous croquer car on déclenche, sans le vouloir consciemment et paradoxalement, notre culpabilité. N'analysez pas ce couple car c'est ce qui vous perd... Se situe ici la base du lâcher-prise. La seule analyse qui vaille, c'est la nôtre mais à condition de la couper d'un contexte hostile extérieur. C'est une lapalissade d'ailleurs parce que sinon, ce n'est plus une autoanalyse.
Julie
Merci Sofia, pour votre
Merci Sofia, pour votre commentaire à propos du pardon. Je sais que je ne suis pas arrivée à cette phase, concernant mon mari. Mais je sais aussi que c'est nécessaire. Je connais les conséquences désastreuses du non pardon. Et je connais aussi l'effet libérateur du pardon. J'ai déjà expérimenté ces différents "états" au cours de ma cure psychanalytique à propos de mon enfance. Il faut néanmoins, à propos de mon mari, que les choses fassent leur chemin, et ça prend un certain temps. J'ai beaucoup à pardonner à mon mari, ou peut-être à moi-même, de n'avoir voulu voir que ses bons côtés et d'avoir cru que les choses pourraient s'arranger. Il était un peu violent (il me jetait des objets), il était également très exigeant sur le plan sexuel, n'étant jamais satisfait, en voulant toujours plus, faisant la tête ou piquant des colères s'il n'obtenait pas ce qu'il voulait. Et il a aussi bousillé mon projet de reconversion professionnelle.
Pour ce qui est des repas de famille "incontournables" à propos desquels Gilbert m'a répondu. C'est surtout pour Noël, et peut-être même exclusivement que je me fais du souci. J'aimerais continuer à passer Noël avec mes enfants. Et en même temps je ne peux pas empêcher mon futur ex-mari de passer lui aussi Noël avec les enfants. Et les enfants ont dit qu'ils souhaitaient passer Noël avec leur père et avec moi.
Floriane
C'est à vous de décider
Julie, vos enfants peuvent essayer de contrôler les choses, votre futur ex-mari et vous, en souhaitant passer Noël avec vous deux ensemble. C'est à vous de décider de cela. Mais, comme l'a très justement développé Sofia, chaque chose en son temps, d'ici-là vous aurez avancé et pourrez bien décider de ce qui vous convient le mieux. La séparation est assez récente et vos enfants ont sans doute besoin, eux aussi, de temps pour "digérer" la séparation de leurs parents.
Isabelle
Voir différemment...
Bonjour Julie. Je n'ai pas grand chose à rajouter... Donner du temps au temps est toujours un précieux allié pour soi... Mais, sans vouloir en "rajouter une couche"... Et même s'il est probable que vos fils est eux aussi besoin d'un peu de temps... Vu leurs âges respectifs, je ne pense pas qu'ils aient "véritablement" à "décider" des fêtes familiales "à venir"... D'autant qu'eux ne se poseront pas la question de ce qu'ils souhaitent faire "en dehors" du cercle parental... ce en quoi ils auront tout à fait raison... C'est dans l'ordre des choses... Ce qui compte pour l'instant, c'est que vous trouviez "vos marques" dans cette vie différente déjà... Autrement dit, et charité bien ordonnée commençant par soi-même, c'est sans doute "vos mises en place effectives" qui permettront à vos fils, de voir eux aussi différemment... En toute sincérité : Courage !