Aujourd'hui, nous soumettons à vos commentaires un texte intitulé " L'auto-mutilation : oser en parler ". A la suite (ou non !) de votre lecture, osez en parler vous aussi...
Clique sur le lien pour lire l'article de Brigitte Cornet : http://www.signesetsens.com/psycho-psychanalyse-lauto-mutilation-oser-en...
Juliette
Ma fille m'a fait grandir !
Ma fille va avoir 16 ans et dimanche soir, elle a fugué durant une demi-heure. Lorsque je l'ai retrouvée, j'ai pu l'avoir au téléphone, elle était en pleurs et a exprimé le désir de rentrer mais aussi a réussi à dire qu'elle s'était fait des scarifications sur le poignet (elle avait honte). Elle est rentrée à la maison, et nous avons pu en parlé : elle se sentait sous tension (pression que nous parents exercions sur elle quant à sa réussite scolaire et un cadre trop rigide dont elle n'avait pas besoin). On retrouve bien, comme dans l'article, cette tension qui monte et qui a besoin de s'exprimer. C'est un appel à la vie à condition de l'entendre et surtout de se remettre en question. On a fait abstraction qu'elle avait grandi, qu'on pouvait lui faire confiance et que nous devions la lâcher : notre enfant se prépare à quitter le nid et nous devons aller dans ce sens. Quelle leçon de vie !
Partage Psy
Témoignage éclairant :-)
Votre témoignage nous est précieux, Juliette. Nous sommes là sur du réel et non sur de la seule théorie. Votre fille a bien de la chance de vous avoir comme parent
Juliette
Merci Partage-Psy pour votre bienveillance !
Merci Partage-Psy pour votre bienveillance !
Partage Psy
Merci à vous Juliette
Merci à vous Juliette. Sans vous et votre engagement, ces blogs et forums n'auraient aucun sens. J'en profite pour exhorter les personnes inscrites qui n'oseraient pas s'exprimer à le faire sans crainte. Tout témoignage, par la magie d'Internet, peut aider quelqu'un sans le savoir... Cet espace a pour vocation de sortir de l'enferment du non-dit et de la solitude. Quand bien même vous ne seriez pas à l'aise à l'écrit, cela n'a aucune importance... Nous ne sommes pas des maitres d'école. Nous apprenons beaucoup grâce à vous.
Zoé M.
Confession intime !
Longtemps, je me suis baladée avec une petite lame de rasoir dans mon petit sac à tabac. Cachée entre mon paquet de Golden Virginia et mes rizzla noires. Parce que l'un n'allait pas sans l'autre, en cas de "crise". Plus qu'un état de crise, d'ailleurs, ça en devenait une sorte de rituel. Se rouler une cigarette, méticuleusement, puis s'installer à l'abris des regards, tourner la clé dans la serrure pour éviter toute visite inopinée, et tailler dans le vif.
Je n'ai jamais voulu mourir. Je devais simplement voir le sang couler. Ne serait-ce qu'un tout petit peu. Ouvrir suffisamment pour entre-apercevoir à l'intérieur, mais pas assez pour me mettre en danger. Juste pour évacuer la tension et la colère. Comme percer un ballon de baudruche sans le faire exploser. Je devais transformer ma souffrance interne en douleur "externe", retournée contre moi. Il fallait que je puisse avoir une prise sur la douleur, un contrôle, un pouvoir.
La première phase de la coupure était délicieuse. La colère, la frustration et la tension sont concentrées sur la minutie de l'acte et s'évaporent doucement. Un acte chirurgical d'une infime délicatesse à laquelle le patient doit survivre.Vient ensuite une phase de jouissance. Courte, celle-là. Rapidement remplacée par la culpabilité et la honte. L'ambivalence de l'auto-mutilation se trouvant dans le fait que la blessure doit être vue et reconnue par soi, mais pas par l'autre. Ou en tout cas, pas en tant qu'il s'agit d'une auto-mutilation.
Pour ma part, je m'arrangeais pour que l'autre puisse croire à une blessure fortuite. Une brûlure, un dérapage du couteau de cuisine.. Si les gens ne me croyaient pas, ils le cachaient sacrément bien. De cette période, j'ai gardé quelques cicatrices et des tatouages.
Heureusement, j'ai tout de même eu la présence d'esprit de ne pas me faire tatouer "n'importe quoi", n'importe où.. c'est toujours "ça" !
Partage Psy
;-)
Rien d'autre à jouter, Zoé, sinon merci pour votre authenticité
Danièle-Dax
Bonjour c'est Danièle-Dax
Bonjour c'est Danièle-Dax
Je viens de lire avec un grand intérêt et beaucoup de respect aussi pour toutes ces personnes qui témoignent sur l'auto-mutilation. Même si je ne suis pas concernée directement, j'ai trouvé cela très émouvant !
Mais après réflexion (j'essaie, c'est nouveau pour moi, ces questionnements) il m'est venu une question à propos d'un de mes petits-enfant. C'est juste pour mon interrogation personnelle, je ne me mêle pas de leur vie. Ce petit-fils auquel je pense, depuis qu'il est tout petit, s'amuse à se faire des tatouages (en décalcomanies ou au feutre ou stylo) sur les bras, quelquefois les jambes... Les enfants c'est vrai, s'amusent souvent à ça quand ils sont petits. Mais mon petit-fils à bientôt 12 ans, et il continue maintenant toujours au stylo... et on voit qu'il appuie beaucoup sur la peau. Je pense qu'il cherche à ressembler à son père, qui lui a de vrais tatouages... Mais comment savoir si c'est juste pour lui ressembler ?
Sofia M
Bonjour Danièle
Pour moi, votre petit-fils est victime malheureusement d'un effet de mode, comme son père y a succombé en son temps ! Triste société de consommation et d'images qui en oublie l'essentiel...
Danièle-Dax
Un constat affligeant
Je partage votre point de vue Sofia. Mais il parait qu'il faut vivre avec son temps. J'ai du mal au propre et au figuré! Quand je pense que je souffre d'un zona, je me dis que tous ces tatoués feraient mieux de prendre conscience que la peau c'est fragile et qu'un jour, certains boutons peuvent dégénérer en cancer... Mais les humains se vivent aujourd'hui tout puissants, invincibles, Superman... Jusqu'au jour où s'ils se retrouvent à l'hôpital, ils regretteront sûrement d'avoir utilisé des piqûres pour se faire tatouer!
Aglaé
Le verre à moitié plein..
Bonjour Sofia M, Danièle-Dax
Vous avez raison, la société a changé. De même que les mentalités et comportements. Nous vivons à mille à l'heure et nous voulons tout tout de suite, sans compromis. En effet, dans quelle mesure faut-il savoir "vivre avec son temps" ? Probablement "avec mesure", si j'ose dire !
Cependant, n'oublions pas de regarder le côté positif des choses. La société évolue et a énormément de nouvelles choses à nous apporter ! Pour exemple, votre présence à toutes les deux sur ce site internet
Pour en revenir aux "tatoués", il ne faut pas perdre de vue que toute somatisation n'est, en somme, que l'extériorisation d'un conflit psychique interne. Votre zona, Danièle-Dax, vous "parle" et je pense que vous le savez bien ! Je pense que le tatoué ne déroge pas à cette règle. Se faire tatouer n'est pas un acte anodin et les personnes qui s'y soumettent ne font, à mon sens, qu'exprimer sur leur peau quelque chose qui leur est impossible d'exprimer par la parole.
Aussi, je vous propose que nous positivions tout cela jusqu'au bout :
Lorsque vous aurez guéri votre zona, Danièle-Dax, dîtes-vous que la personne tatouée, elle, le sera encore !
Très bonne journée à vous