Comment entrer dans son espace intérieur?

N'ayant fait que de l'Analyse transactionnelle, je ne me sens pas à la hauteur pour répondre à votre question... En revanche, il me semble qu'il s'agit de la méthode de centration qui nous fait revisiter nos angoisses infantiles pour les dédramatiser et comprendre que comme elles appartiennent à une époque dépassée de notre existence, elles ne possèdent plus aucun intérêt à être réactualisées... Mais je pense que les Psys seront plus à même que moi de vous apporter des éléments intéressants sur ce sujet très important...

Difficile de transmettre en quelques phrases ce qui est justement l'objet d'une cure psychanalytique.  Mais je vais tenter cependant d'apporter quelques éléments de réponse.

Pour notre discipline, l'espace intérieur comporte un aspect conscient qui n'est que la partie émergée de l'iceberg. En effet, Sigmund Freud a postulé d'une vie inconsciente très importante qui dirige notre existence à notre insu. Cet Inconscient est effectivement le lieu où sont refoulés tous les traumatismes de l'enfance, à commencer par celui de la naissance, appelé aussi  " angoisse de dissociation " suite aux travaux du psychanalyste Otto Rank, élève de Sigmund Freud. Lorsqu'il est dans la matrice l'Inconscient se fantasme tout puissant, se prenant pour le centre du monde. Ejecté de cet état, perçu comme paradisiaque, il va devoir s'adapter à l'extériorité en s'identifiant aux personnes qui s'occupent de lui (mère, père, ou parents de substitution en cas d'adoption par exemple). Au cours de cette période, selon son contexte éducatif et la façon dont l'Inconscient de l'enfant le perçoit, l'enfant va " engrammer " des souffrances qu'il va refouler (oublier). Le problème, c'est que même refoulés ces " affects " restent toujours agissants sous forme de conflits inconscients. Et ils se manifestent sous forme de symptômes. La Psychanalyse parle alors de  " somatisation ", donnant à ce terme  un sens très large qui va de la maladie à la perte d'emploi, en passant par un état indéfinissable de mal-être. Pour dénouer ces noeuds psychiques internes, la Psychanalyse, comme le dit Orlan, propose de révisiter les angoisses infantiles de manière à ce qu'elles soient replacées dans leur contexte et ne viennent plus perturber le présent. Il est donc effectivement question de recentrer le Sujet sur lui-même. Si tout le monde ne relève pas automatiquement d'une analyse, il me paraît difficile de faire ce travail sans l'aide d'un spécialiste. Ce qui explique que la psychologue dont vous parlez ait eu du mal à donner une recette valable pour tout un chacun.

Il manque beaucoup d'éléments à mon commentaire, mais, encore une fois, il me paraît ardu de développer tous les aspects de ce cheminement. Même si tout ne se résout pas à 100% avec l'aide de la méthode freudienne, il est certain que le Sujet analysé se sent allégé de tout un poids du passé et envisage présent et avenir sous un angle beaucoup plus paisible.

J'espère ne pas avoir été trop ennuyeux et espère que des confrères ou des personnes étant passé par le divan viendront compléter, voire éclairer mes propos, au cas où tout cela reste encore un peu confus pour vous, Sego.

Une première approche pour entrer dans son espace intérieur et instiller un peu de paix est peut-être la pratique de la Penseé positive. Il s'agit d'insuffler à son subconscient dans un état de détente des pensées de paix. Je ne saurais trop vous conseiller la lecture du livre de Joseph Murphy auquel j'ai fait référence il y a peu de temps dans une autre discussion : " Exploitez le puissance de votre subconscient ". Je trouve qu'il est très accessible et donne des exemples précis. Il explique surtout le pourquoi et le comment en donnant des directives simples et éminemment pratiques.

Tant que nous jugeons autrui, nous sommes pratiquement à l'extérieur de nous-même... Ainsi, l'acceptation reste-t-elle le maître-mot pour obtenir une centration de qualité. J'entends par-là que même si quelqu'un de notre entourage nous gêne, nous dérange, nous déplaît de par ses comportements, il ne faut pas considérer cette personne comme nous portant préjudice et comme étant responsable de tous nos maux : à l'inverse, il faut se dire qu'elle fait partie de notre scénario de vie afin que nous progressions... Elle est comme une sorte d'acteur, comme si notre existence était un psychodrame pour que nous " comprenions " et pour que nous nous humanisions. Par voie de conséquence, il est indispensable d'admettre qu'absolument tous les ingrédients de notre quotidien nous sont nécessaires et indispensables. Les Bouddhistes disent d'ailleurs que rien n'est à rejeter quant au chemin que nous avons à parcourir sur Terre !

Pour reprendre les deux questions que vous avez soulevées, d'une part il faut prendre conscience que tout ce que nous vivons ici-bas nous est utile et qu'accuser les autres de ces ingrédients que nous considérons comme négatifs est une grande erreur. Effectivement, le simple fait d'accuser qui que ce soit se transforme en projection qui elle-même nous fait culpabiliser, ce qui nous agite anormalement et empêche la sérénité de s'installer... Quand on a la chance d'appliquer le plus souvent possible cette méthode qui, ne nous leurrons pas, n'est pas des plus faciles, la voie du pardon s'ouvre à nous et nous ressentons physiquement une vraie paix à l'intérieur de nous...