Comment désamorcer la violence ?

Lorsqu'on en arrive à la violence, qu'elle soit verbale ou physique, elle est le témoin d'une grande angoisse et d'un grande immaturité pulsionnelle, votre ami n'arrivant pas à se contrôler.

La violence s'étaye sur la peur du vide qui est d'origine orale. La violence verbale et physique sont liées à une double fixation inconsciente en clivage de l'objet (ambivalence amour/haine), stade ainsi appelé par Mélanie Klein, c'est à dire au moment de la transformation de l'objet (maman, puis papa) de bon en mauvais . 

Le point de départ est la naissance avec le plus grand traumatisme de l'être humain, le traumatisme de la naissance, ainsi appelé par Otto Rank.  Avant la naissance, le bébé évoluait dans un espace protégé, en auto-suffisance. A la naissance, il fantasme perdre son contenant, rôle joué jusque là par la cavité utérine de la mère. Par l'allaitement, le maternage et les soins que la mère apporte à l'enfant, le bébé fantasme récupérer son contenant, il est rassuré. 

Pour certains enfants, ce n'est pas assez et la peur du vide se met en place. On voit ces bébés qui d'un coup s'agitent en plein sommeil et qui cherchent la paroi, leur contenant.  Cette angoisse va être réactivée chaque fois qu'il y a une sensation de vide, comme par la faim.

La faim est la transformation fantasmatique du bon sein maternel en mauvais sein, le clivage du sein, ainsi appelé par Mélanie Klein. C'est la mise en place de l'ambivalence, terme d'origine freudienne, des sentiments Amour/Haine. C'est le stade du sadisme oral, terme que l'on doit à Karl Abraham. Avec l'angoisse du vide, une fixation à ce stade engendre de la violence verbale.

Après s'être identifié à la mère jusqu'à environ 18 mois, l'enfant change d'objet et s'identifie au père. Le processus est le même, c'est à dire que vers 20/22 mois après le bon père, il y a transformation en mauvais père, ce père qui réduit, qui dit non : il prive. Avec une grande angoisse du vide, une fixation à ce stade engendre la violence physique.

Votre ami doit comprendre que ce qui déclenche sa violence, ce n'est pas l'autre, mais sa peur du vide, son intolérence à la frustration.  Il doit apprendre à se frustrer et à se dire non pour pouvoir accepter la frustration venant de l'extérieur. 

Je ne suis pas Psy, mais j'ai quand même un chemin analytique conséquent... Et comme votre question "me parle" je vais passer par "mon expérience" et donc par ma compréhension... S'il m'arrive encore de "réagir" un peu direct et "à fleur de peau", mon travail analytique m'a apporté un véritable et réel cheminement vers un équilibre intérieur, autrement dit... ce à quoi d'ailleurs j'ai toujours aspiré à être, parce que par nature je déteste les situations de conflits... ne serait-ce que par un profond sentiment "d'injustice"... La violence dans ses aspects les plus effrayants, je l'ai cotoyé de près, par la fréquentation du monde du banditisme... à un âge, à peine entrant dans la pré-adolescence, et durant plusieurs années, où je n'avais pas véritablement d'autre choix que d'être dans un "subir" bien plus que de véritablement "réagir" pour m'en protéger... Face à diverses situations "difficiles", disons-le comme ça, j'ai enfouie au fond de moi, beaucoup de peurs, de terreurs même, qui ont "entretenues" un climat d'insécurité intérieure objectif "traumats" et subjectifs "fantasmes" qui pour faire simple, revient à "suralimenter" le vécu objectif... J'ai cependant "grandis", et construit ma vie de jeune adulte comme je pouvais, mais loin d'être véritablement catastrophique en soi... épouse, mère (responsable autant que faire se peut...). Cependant, un véritable mal-être était évident, ne serait-ce que par le fait de m'exprimer avec beaucoup d'agressivité verbale, comme s'il me fallait "anticiper" en quelque sorte, une violence toujours présente, ce qui n'était pourtant plus le cas... dans le réel de ma vie de jeune adulte. Si mon travail d'analyse m'a permis de "rétablir" un climat intérieur "sécure" comme je le disais plus haut, tous les "affects" en confrontation à cette violence réelle, étaient largement "refoulés", parce que trop douloureux... et ce n'est pas dans les tous premiers temps de mon travail d'analyse, que j'ai pu "m'autoriser à les laisser jaillir"... C'est au cours de la 4ème année de travail analytique... Ce qui par la suite, une fois "dédramatisés" m'a également aider à identifier que c'était tout autant dans l'histoire familiale, cette violence et le "hors la loi"... Mais et pour finir, avant que d'en arriver à un travail d'analyse, qui était pour moi, comme une véritable urgence, une sorte de dernier recours pour s'en sortir... J'ai chercher par différentes voies... Sophrologie, yoga par exemple... Ce que je tente peut-être maladroitement d'exprimer, c'est que cette violence verbale et physique, pour votre ami, ne se "matérialise" pas par hasard... et vous l'avez bien compris... Essayer "d'identifier" en lien avec l'enfance, peut être une piste, sur un climat vécu comme étant insécurisant, ou tout au moins dévalorisant, voire humiliant... Et voir du côté des techniques du style "relaxation" par exemple, dans une première approche de "maîtrise de soi"...

Mais... J'ai moi aussi une question... Votre copain de fac, suit-il le "même" parcours que vous, pour devenir avocat ? Et dans ce cas... Quelle est "sa motivation" pour cette profession en particulier ?

" Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés... " Cette citation, tirée de la Bible, est mise en avant dans une des pages de " Exploitez la puissance de votre subconscient " du Dr Joseph Murphy que j'étais en train de relire aujourd'hui. Pas de hasard après le com d'Isabelle M. qui m'a à la fois ému et intéressé du fait du lien qu'elle tisse avec ce métier d'avocat qui n'est certainement pas un hasard dans cette question à propos de l'ami de Ludo. Une amitié que je pense sincère, au-delà des emportements apparemment violents de cet ami...

Je n'aurai qu'une chose à dire... L'Ananalyse Transactionnelle ça fonctionne super bien ! ce que j'ai déjà eu l'occasion à maintes reprises d'apprécier avec vos post... En plus, et ça vous ne pouviez pas le savoir, il se trouve que dans ce que je disais ce matin, avec mon témoignage... L'un de ces individus "hors la loi" avait au départ, fait des études pour être avocat... Ca ne s'invente pas... Merci à vous Orlan...

Vous avez raison Orlan, l'erreur était ne pas tenir compte que Ludo parlait de son ami dans le contexte social et, qui plus est, il parle d'absence de contrôle. Vous n'êtes peut-être pas Psy mais votre analyse est juste et pertinente. Vous, par contre, vous étiez à votre place dans vos études en Analyse transactionnelle. Merci Orlan pour votre transmission.

Merci à vous Cécile G. Merci parce que, comme vous devez le savoir, j'essaie de venir au maximum sur ces forums pour essayer de continuer à àvoluer d'un point de vue Psy car j'estime que dans la société actuelle, que ce soit au boulot, à la maison ou avec les amis, il vaut mieux que je tente de m'adapter au maximum pour éviter les conflits... Ce qui va également avec ma démarche spirituelle... Et quand je sens que je peux apporter un peu de mes modestes connaissances, je le fais volontiers...

C'est la totale !!!

Bon courage Ludo...

Loin de moi l'idée de juger... C'était juste un constat car je trouve que ce garçon se sent coincé quelque part mais peut-être se coince-t-il tout seul ???

... À chacun ses combats...

Allez... Petite autoanalyse !!!

J'avais cru voir un doublon !

Mais moi aussi j'ai compris... Je vais aller voir ce que mon fiston a fait comme boulot de classe parce qu'il est possible qu'il... redouble !!!

Comment punir un père qui a été un excellent élève (lol) ? En ne fichant rien au collège !!!

Bonne soirée...