Hier soir un couple d'amis est venu dîner à la maison avec leur fille unique de 9 ans. Elle a été infernale, répondant mal à ses parents, sautant sur les canapés, disant que les plats nétaient pas bons !!! Je vous en passe et des meilleures...
Nos amis sont plutôt des babas cool mais il me semble que leur fille ne reçoit pas la moindre éducation basique... Même ma fille de 9 ans a craqué quand elle a vu le bazar que sa copine mettait dans sa chambre !
Est-ce que l'absence de discipline peut devenir problématique à l'avenir, voire dramatique, pour cette gamine ?
Viviane
Les limites c'est protecteur pour tout le monde !
Ma réponse en lien au fait que je suis "parent" moi-même, car je tiens à redire... que je ne suis pas psy... Il m'est arrivée de me trouver en présence d'enfant de ce style... Et pour ma part ça m'a toujours profondément mise mal à l'aise, que les parents ne "réagissent" pas... ne posant aucune limite... Ce qui à mon sens, effectivement, posera problème tôt où tard à l'enfant en question... car alors, il sera forcément confronté à ce principe de réalité... dans la mesure où les parents "doivent" en poser des limites... c'est pour moi, une réelle question de devoir... et de responsabilité de la part des parents justement... D'ailleurs Françoise Dolto disait à peu près ceci, de mémoire : "les parents ne devraient pas avoir de pouvoir, ils n'ont que des devoirs". Lorsqu'ils n'en posent pas, il n'y a donc pas de possibilité pour l'enfant, d'accepter déjà, les frustrations... et tout autant, les interdits... sans limites, ordre et loi poseront bien évidemment problèmes par la suite... Je pense que le parent qui ne pose pas de limite est un adulte qui fait preuve lui-même d'une grande immaturité... par peur inconsciente, entre autres, d'être un "mauvais objet"... Hors, de toute façon, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, tout parent est bien souvent confronté à celà aussi, de la part de son enfant... Plus particulièrement vérifiable à l'adolescence... D'une certaine façon, poser des limites, c'est sans doute, la plus belle "preuve d'amour" dont puisse témoigner un parent pour son enfant... En posant des limites, et chacun dans sa spécificité maternelle, paternelle permet à l'enfant en devenir d'adulte des aspects protecteurs pour lui-même et dans l'altérité. Ce qui implique également, qu'en ne posant pas de limite, on "justifie" l'enfant dans une toute-puissance... Bien entendu, cet enfant, est tout de même confronté à d'autres limites, ne serait-ce que parce qu'il est scolarisé déjà... Mais en principe, ces limites développées par l'aspect "socialisation", seront d'autant mieux "intégrées", que les parents ont aussi oeuvrés en amont... et continue à le faire jusqu'à la majorité dudit enfant...
Isabelle
Equilibre
C'est sûr, que l'absence de limites peut amener un enfant devenu adulte, à aller "s'abîmer" y compris par des situations de mise en danger réelle, pour "chercher" où se trouvent les limites justement... dans la vie tout est question d'équilibre... et dans ce principe même, rappelons aussi, que les excès ne peuvent être positifs en soi... mais, et paradoxalement, un trop de limites, n'est pas nécessairement "plus" protecteur non plus pour un enfant... Et même si je partage ce que dit Viviane, sur un problème de maturité des parents... Un enfant choisi aussi son incarnation, et donc sa famille, ses parents... Ne vous méprenez pas sur mon propos... celà ne signifie pas pour autant de "déresponsabiliser" les parents... Mais il y aussi un bon nombre de parents, qui sont "à leurs places" et font ce qu'il ont à faire en élevant leurs enfants... ce qui n'empêche que certains de ces enfants "bien élevés s'abîmeront" à l'âge adulte...
Amélie
Attirer l'attention...
Personnellement, mais je ne me prends pas du tout pour une mère parfaite... Sur un comportement comme celui-là, j'aurai pu aller jusqu'à "coller une fessée"... Parce que quand c'est trop, c'est trop... Mais effectivement, pour qu'un jeune enfant (9 ans, ce n'est pas encore très grand non plus), est ce style de comportement, c'est je pense quand même, que les parents n'ont pas dû en poser beaucoup des limites ! En même temps, il y a aussi des enfants qui prennent un malin plaisir à être "insupportables" pour justement attirer l'attention sur eux... sur des histoires de jalousie... J'ai eu un peu cette "expérience", avec mon deuxième fils... qui et contrairement à ce que j'aurai pû imaginé, était "jaloux" de son demi-frère aîné... Mais heureusement (pour lui surtout) ça n'a pas trop duré dans le temps... Et mes deux fils, adultes largement confirmés ont une très bonne relation fraternelle...
Amélie
La fessée
Ah oui ! D'ailleurs, mais vous l'avez sans doute déjà compris ! Une loi, contre la fessée parentale... Pour moi c'est encore un "truc" gouvernemental de plus, pour nous prendre pour des "imbéciles"... Heureusement que la plupart des parents, ne "fracassent" pas nécessairement leurs enfants... Et quand il s'agit d'une "fessée" ponctuelle, je ne vois vraiment pas où est le problème... D'ailleurs autant mon mari que moi... Si nous devions "compter" le nombre de fessées au total et pour les trois enfants... En fait, il n'y en a eu que très très peu... Tous les parents sont loin d'être totalement "a côté de leurs pompes" quand même...
Gilbert
Des conséquences morbides pour un enfant roi !
Je voudrais simplement témoigner de l'exemple d'un petit cousin. Je ne sais pas pour quelles raisons profondes, peut-être parce qu'il était le petit dernier, mais cet enfant était vraiment une teigne. J'avais cette impression quand j'allais voir mon oncle. J'étais jeune enseignant à l'époque et il était arrogant à mon encontre. Ses parents souriaent presque de son comportement. Il se trouve que j'ai eu de ses nouvelles presque 20 ans après. L'homme qu'il était devenu avait coupé les ponts avec ses parents : il était désormais alcoolique, désocialisé, dépressif et haineux vis-à-vis de ses parents. Lorsque mon oncle est décédé, il a été le seul de la fratrie (7 enfants) à ne pas vouloir assister à ses obsèques... Tout le monde en a souffert, mais je crois que le plus en plaindre reste mon cousin qu'on a laissé s'installer, enfant, dans une angoisse, démesuré, sans limite, qu'il n'est pas parvenu à juguler. Pour moi, il reste l'exemple même d'un cadeau empoisonné que l'on offre à un enfant lorsqu'on le prive de discipline. Un enfant roi qui peut en perdre la tête !!!
Sofia M
Une phobie sociale en perspective
Il y a un aspect, dans l'absence de limites à poser à l'enfant, c'est cette catégorie de parents qui, en n'intervenant pas lorsqu'il franchit la ligne jaune, fantasment qu'ils n'en seront que plus aimés par leur héritier ! Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est que dans la " vraie " vie, son adaptation sera extrêmement difficile. Toutefois, pour que le manque d'éducation basique soit préjudiciable de façon très grave pour le futur adulte, il faut qu'il abrite un terrain psychologique autodestructeur. Cependant, il est bien évident qu'un jeune qui se sera entendu dire " oui " à tout à la maison ne pourra qu'attirer des conflits à l'extérieur. S'il est fragile psychiquement, il pourra devenir complètement parano...
yamina.174
Je suis Arabe et bien élevée !
Je ne suis pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche mais il me semble que je suis une personne " bien élevée "...
Enfant, j'ai reçu des fessées largement méritées, j'ai été souvent punie pour de bonnes raisons mais je sais dire bonjour, merci, s'il vous plaît, pardon, excusez-moi, je sais m'effacer devant une femme ou un homme plus âgé(e) que moi, je ne me vautre pas sur la table pour manger, je ne fais pas de bruit en buvant, je sais tenir mon couteau et ma fourchette comme il faut, je sais couper ma viande sans mélanger couteau et fourchette, je suis Arabe de naissance et ne parle par rebeu parce que c'est vulgaire, je n'ai pas l'accent racaille, j'ai un respect normal de la hiérarchie... Et, grâce à tout cela, entre autres, j'ai fait d'excellentes études et je gagne très bien ma vie !
Il est bien évident que je ne suis pas naïve et que je sais que des enfants qui ont été très bien élevés par des parents responsables peuvent devenir des ados et des adultes grossiers et asociables, mais malheureusement - et je rejoins ce que dit Sofia - dans ces cas-là, il s'agit d'un trouble psychologique qui devient comportemental. C'est la loi difficile et incompréhensible de la nature... Pour autant, je pense qu'un parent qui a mis des limites à son enfant, au fur et à mesure de son développement, n'aura pas grand-chose à se reprocher en cas de dérive de celui-ci et ce n'est déjà pas si mal... La culpabilité parentale a posteriori, qui découle d'un manque de discipline normalement imposée à l'enfant, doit être terrible à gérer... Aux parents à en avoir conscience à temps.
cerise-du-26
Je choisis la prévention
Des conséquences décrites différemment quant aux risques concernant l'absence de discipline et j'ai bien apprécié ce panel...
Dans l'ensemble, vous vous dites favorables aux limites et pour être sincère, j'ai été heureuse - en tant que maman - de pouvoir le constater car, et vous l'avez sûrement compris, c'est de cette façon que nous élevons notre fille...