Quand renoncer ?

Portrait de Orlan

J'ai lu une citation du Sage Shafique Keshavjee qui m'interpelle énormément, car il me semble que non seulement elle peut appartenir au domaine de la psychologie mais aussi de la prière... Ce qui me fait la poster dans la catégorie " Développement spirituel ". Je vous la soumets :

. " Il faut distinguer la ténacité de l'obstination : savoir insister et persévérer au bon moment, savoir aussi se retirer et renoncer quand il faut "...

L a partie de cette sagesse : " ...savoir aussi se retirer et renoncer quand il faut " me renvoie à mes limites à ce niveau-là. Je sais que, souvent, je commets l'erreur de m'acharner, de ne pas savoir quand lâcher prise et, ainsi, j'ai une propension à combattre l'erreur par l'erreur, c'est qui est très mauvais. Je l'ai encore constaté hier avec mon fils que j'ai une énième fois averti qu'en ne fichant rien comme il le fait par rapport au collège, il n'arrivera à... rien, et j'ai encore plombé le repas...

... Se retirer et renoncer QUAND il faut, savez-vous, vous, comment on doit faire ?

Portrait de Floriane

Il faut parfois savoir renoncer pour avancer. Voilà une phrase que m'avait dite mon psy une fois alors que depuis des mois je "m'accrochais" à l'idée que l'homme qui m'avait quittée reviendrait, que nous étions faits l'un pour l'autre, qu'il m'aimait et que cet amour me le ramènerait, blablabla... Il avait pris l'image de l'élastique qui s'étire, se tend, jusqu'au moment où il est si tendu qu'il devient difficile voire impossible d'avancer, et que le moindre relâchement peut nous ramener en arrière. C'est le pas le plus difficile à faire, le dernier, pour faire péter l'élastique, pour que ça lâche, qu'on se libère enfin et qu'on avance vraiment. C'était la conclusion de ma séance, mon inconscient avait déjà lâché et avançait. Je venais de faire le dernier pas. J'étais prête à l'entendre.

Je ne sais pas s'il y a une recette, quelque chose à vous dire pour vous aider à savoir QUAND lâcher et renoncer, si ce n'est que lorsque vous sentez que votre attitude, votre positionnement ne mène à ... rien, pour reprendre vos termes, alors il "faut" changer quelque chose. Vous avez bien compris que l'acharnement ne mène pas là où vous souhaiteriez que votre fils aille. Pourquoi persistez vous? Je ne le sais pas. Quelque chose en vous n'est pas encore prêt à renoncer à l'idée que votre parole, vos commentaires, vos remarques pourront créer un "déclic" chez lui.

Ca me fait penser aussi à une autre citation: "il faut la force de changer ce qui peut l'être, le courage d'accepter ce qui ne peut être changé, et la clairvoyance de faire la distinction entre les deux".

Pouvez-vous réellement changer quelque chose à l'attitude de votre fils? Pouvez-vous faire les choses à sa place? Le forcer à bosser?

Encore une fois, je ne suis pas sure de vous aider en vous disant tout cela. Mais j'avais envie de vous faire part de ce qui m'est venu.

Bon week-end Orlan. D'autres auront probablement des avis plus éclairés que moi et des pistes concrètes (?).

Portrait de Juliette

Cela me fait penser au fait que choisir c'est avant tout savoir renoncer. C'est bien que le plus dur est de renoncer et la seule posibilité d'avancer. Alors quand et comment renoncer ? Difficile... J'allais dire quand ça n'avance plus, losqu'on sent que malgré tous nos efforts, plus rien ne change, peut-être aussi parce que ça ne nous appartient plus. On a fait son maximum et le reste ne nous appartient plus. 

Par rapport à votre fils, vous ne pouvez pas travailler à sa place et renoncer peut, éventuellement, lui permettre de faire par lui- même. Ma fille passe son bac en juin. Elle a une façon de travailler qui sort des sentiers battus. Je ne sais pas si c'est efficace ou pas. Mon mari et moi avons décidé de ne plus nous en occuper, de lui faire confiance. Soit elle réussit son bac et c'est qu'elle est prête pour partir, soit elle le râte et c'est qu'elle a besoin d'une année supplémentaire. Nous nous imposons en tant que parents sur les limites protectrices mais ses études...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je crois que lorsque tout a été fait pour réaliser un objectif et que les choses ne se passent pas selon notre volonté, d'autant plus si les échecs compulsent, c'est que c'est le moment de lâcher-prise. S'accrocher à tout prix contribuerait à s'enfermer dans une illusion de perte, avec toutes les conflictualisations et les régressions que cela peut entraîner. Rien ne se perd mais tout se transforme, comme l'a dit un savant. Vous dites, Orlan, que vous avez  " plombé " le repas. C'est déjà une sacrée prise de conscience de le reconnaître. L'alchimie peut maintenant avoir lieu et vous allez certainement pouvoir transformer ce plomb en or... En ce qui vous concerne, votre inconscient est mûr pour abandonner cette notion de " rien " faite de jugement pour en faire un " tout " plein de sens. Et ainsi vous ne combattrez plus l'erreur par l'erreur. Et merci pour cette citation d'un Sage que je ne connaissais pas. Elle va me  " servir"  aussi...

Portrait de cricri

" Aux innocents les mains pleines " disent les Écritures saintes... 

Il me semble que tout est induit dans cette Parole et, pourtant et malgré l'énergie que je consacre à cette sagesse, il m'arrive encore trop souvent de m'obstiner pour des choses ou face à des êtres que je ne pourrai jamais changer... Je sais que, chez moi, c'est encore une espèce de recherche de domination - plus inconsciente que consciente - qui m'incite à déployer un orgueil qui aimerait que je fasse rentrer mon entourage dans mon moule... C'est pathétique, bien - et c'est vrai et heureux - que j'aie fait des progrès tangibles dans ce domaine...

Cette question que vous soulevez me semble particulièrement essentielle en termes de santé et de sérénité... Quand renoncer ? 

Ma réponse peut sembler puérile mais je la lance tout de même : dès qu'on constate qu'on est inquiet, qu'on se rend malade face à une situation ou à des comportements humains qui ne nous regardent pas. C'est à ce moment précis qu'il faut lâcher prise. Je m'entraîne de cette façon mais quand mon diable intérieur vient me titiller pour me fiche par terre et comme j'ai la chance d'être croyante, je me tourne vers Dieu tout de suite et je me dis que le Seigneur a les moyens - que je n'ai donc pas - de s'occuper de ce qui me préoccupe... Je rajoute à cette pensée efficace qui marche (pour moi) que tout ce que Dieu me donne à traverser est bon pour moi. J'ai la  conviction qu'il ne peut en être autrement. Le lâcher-prise arrive tout de suite... Et si mes angoisses reprennent, je recommence à l'identique. À ce sujet, le Docteur Emmet Fox interroge et répond sévèrement dans son livre " Affirmez la sagesse divine " : " Y a-t-il un aspect particulier de la Vérité qui vous échappe ? Alors c'est qu'il ne vous regarde pas. "... Je pense qu'il est possible, selon ce principe, que vous fassiez un lien avec votre fils, même si c'est extrêmement difficile en tant que père responsable. Je sais que votre fils est mineur et sous votre responsabilité mais, dès que vous sentez monter en vous une inquiétude à son sujet, ayez à l'esprit que tout est écrit (pensez à des destinées comme celle de Kate Middleton !!!), et vous allez respirer. Puis (il me semble que vous avez dit à plusieurs reprises que vous êtes croyant), dites-vous que Dieu est en train d'arranger le comportement de votre ado, qu'Il a un Plan merveilleux pour lui... Cet élan de foi va transformer votre comportement vis-à-vis de votre fils et il vous contrôlera de moins en moins...

Quand renoncer ? Quand on réalise qu'une inquiétude précise n'a aucun outil à nous proposer... De toute façon, les outils ne valent que pour soi et sont inutilisables pour les autres. Imaginons qu'un proche soit malade. Il est possible de lui témoigner de l'affection, de l'aider dans certaines démarches qu'il ne peut pas ou plus faire (pour le moment) mais lui seul pourra choisir de guérir ou... pas... Ce sont là nos limites. Ainsi n'avons-nous pas à pénétrer dans une sphère qui ne nous " regarde " pas. De toute manière, nous ne posséderons jamais la clef de l'intériorité de l'autre... Utilisons plutôt la bonne : celle qui ouvre la porte de notre intériorité personnelle pour continuer à avancer sur notre propre chemin spirituel... Et ce n'est déjà pas si mal !

Portrait de Orlan

Bon... J'avais besoin d'être recadré ! C'est fait et à moi de prendre en compte ce que je comprends intellectuellement mais qui n'empêche que je dérape encore beaucoup trop souvent...

J'ai énormément apprécié cette vision de l'orgueil dont parle Cricri et qui peut donc jouer de sacrés mauvais tours... Je sais que j'en ai en excès et je vois bien combien il essentiel que je supprime cet excès si je veux avancer plus sereinement... Je vais m'y atteler très sérieusement car, finalement, non seulement je me pourris la vie avec des comportements de chef de bande minable et immature mais, non content de çà, je pourris celle des autres...

...

" PS " : en relisant mon post, j'ai été interpellé par le nombre invraisemblable de phonèmes " ment " que j'ai utilisés dans les mots (maux ???) malgré moi ! Mon inconscient m'enverrait-il comme message que je me mens à moi-même ??? Je sens que la tâche qui va consister à raboter mon narcissisme ne va pas m'être facilitée... Tant pis et... courage camarade !!!

Portrait de Viviane

Pour y avoir fait à plusieurs reprises allusions, je me prends un peu la tête avec mon "ado" aussi... Il n'en fout pas une rame... et de façon logique... Je doute fort que le passage en 4ème se fasse... Pourtant, pour lui à l'écouter, ça ne fait aucun doute... parce qu'il a été encouragé dans ce sens par le sous-directeur du collège, en fonction des résultats au 3ème trimestre... Au fond, du fait qu'il met en avant la loi à sa façon... je me dis que c'est moi qui doute de trop... et que je me dois de "renoncer" justement à comprendre... Et d'ailleurs, tôt ce matin j'ai ouvert "Affirmez la Sagesse Divine" et comme toujours la réponse était déjà écrite... "Sainteté à l'Eternel" page 49, que je résumerais par " Sainteté à l'Eternel veut dire que rien n'existe sauf Dieu s'exprimant Lui-même. C'est leur sens exact, il n'y en pas d'autre." Ce qui va bien aussi avec ce que dit Cricri d'ailleurs. Ce matin, en lisant ces phrases, c'est comme si Dieu "me disait directement"... Renonce à vouloir "maîtriser"... Ce qui me fait dire, que sans doute je reste encore sur du fantasme que pour "être quelqu'un" il faut au moins une "maîtrise"... qui plus est, que je n'ai moi-même pas d'ailleurs...