Ma sœur se met toujours dans des galères pas possibles

Portrait de Vincent

Ma sœur a besoin d'être aidée, j'ai envie de dire en permanence, alors qu'elle est quadra.

Il lui arrive toujours des histoires pas possibles, sans vous parler de l'état de son compte en banque !

Ne me dites surtout pas qu'il ne faut pas que je l'aide, que c'est l'Œdipe qui me fait l'aider sans arrêt, et ce genre de raisonnements... J'ai le devoir de l'aider parce que c'est ma sœur. Point. De toute façon, ça doit être de famille parce que moi je suis aussi plutôt problème que solution !

En fait, j'ai lu une citation de Jung (je pense que c'est le psychologue) qui dit : " Tout ce à quoi l'on résiste persiste ". 

Je comprends sans comprendre... 

Est-ce que vous avez le mode d'emploi pour que " ça ne persiste plus " ? Pour moi, pour ma sœur, pour toutes celles et ceux qui sont dans notre cas...

Portrait de M.Christine

J'ai remarqué que cela arrivait aux personnes trop crédules, qui croient tout ce qu'on leur dit .

Et comme il y a beaucoup de menteurs ou d'affabulateurs dans ce monde, on finit par se mettre dans des situations irréalistes .

Je ne sais pas si c'est le cas pour votre soeur et vous . C'est une supposition ...

Portrait de Floriane

Voilà une chose que disait Lacan je crois. 

Vous avez, me semble-t-il les réponses aux deux questionnements contenus dans votre post. Vous dites "J'ai le devoir de l'aider parce que c'est ma sœur". Et vous ne voulez pas qu'on vous dise le contraire. Voilà qui est dit. 

Et quand vous demandez le mode d'emploi pour que "ça ne persiste plus" (j'avais écrit "résiste"!), il vous suffit de vous reporter a la citation justement: il faut parvenir a ne pas résister. 

Vous dites une chose qui m'a interpellée: "ça doit être de famille". Ce qui laisse penser qu'il y a une problématique transgénérationnelle liée a vos problèmes et a ceux de votre sœur. Vous ne vous mettez pas l'un et l'autre dans des situations difficiles par hasard. 

Je serais incapable de vous donner le mode d'emploi. Mais je voulais quand même vous répondre. 

Portrait de Cécile

Rassurez-vous, Vincent, je ne vais pas vous prendre la tête avec l'Oedipe. Je n'y comprends rien, sauf quand les spécialistes de psycho-coaching viennent gentiment m"éclairer sur la question en se mettant à ma portée. Bref, ce qui me touche dans votre question, c'est le fait que vous semblez vous approprier les problèmes de votre soeur comme étant les vôtres. Vous le dites, en tous cas de façon implicitée en parlant de la " famille ". On vous sent, comme dans certains posts précédent, relativement à cran. J'ai mis en titre " charité bien ordonnée... (et je complète) commence par soi-même ". Par expérience, et ayant sincèrement voulu aidé ma mère qui avait une pathologie psy assez sérieuse, j'ai compris, grâce à ma psychothérapie, qu'il fallait que je m'aide moi-même avant de m'occuper de ma génitrice. Certes, c'était ma mère et je voulais la sauver... Sauf que j'étais, à ce moment là, comme une aveugle qui voulait guider une aveugle. J'ai trouvé cette métaphore, plus tard, dans la Bible... Il n'y a aucun égoïsme à s'occuper de soi en première intention, surtout si on se sent cabossé... Mais je ne vous livre que mon expérience et je comprendrais que vous ne soyez pas d'accord avec mes propos... Je ne suis pas psy et j'espère que des spécialistes viendront vous en dire plus, avec ou sans "  eux-dit-peu ". Pardonnez mon jeu de mot iconnoclaste mais c'est ce qui me vient là, tout de suite !

Portrait de Allain

Personne ne devrait vous jeter la pierre Cher Vincent car il n'existe pas un seul être humain au monde qui soit plus solution que problème. Sinon il ne (se) serait pas incarné ! Chaque destinée se déroule au rythme de leçons que nous avons besoin de recevoir. C'est l'unique moyen que nous possédons pour avancer... Il est douloureux mais il est efficace. Même chez des personnes qui donnent l'impression de régresser, d'être dans la mauvaise direction. Leur plan de vie leur "offre" toujours des miroirs de compréhension et même si on peut avoir l'impression qu'elles ne captent pas l'essentiel, c'est une illusion que nous en avons : ce qui signifie alors que nous sommes en projection, que nous jugeons et que nous ferions mieux de nous préoccuper de la poutre qui nous aveugle... Ainsi faut-il vous méfier de vos perceptions quant à votre sœur...

En ce qui concerne la phrase de Jung, elle renvoie à la difficulté que tout individu éprouve quand une apparence chez quelqu'un de son entourage ne lui convient pas. Cette apparence qui dérange ne "gêne" pas : entendez par-là qu'elle n'est pas génétique. Même si pour Freud et bien sûr, elle appartient à un processus identificatoire, elle s'étaye sur une angoisse qui, trop lourde à supporter et à gérer, est systématiquement projetée sur un tiers. En l'occurrence ici sur votre sœur. Tant qu'on redoute des démons intérieurs, fantasmatiques dans la mesure où ils ont appartenus à certains membres de notre filiation, on les actualise sur un bouc émissaire permissif. C'est donc de nos démons virtuels dont il faut nous débarrasser. En tant que psychanalyste chrétien, je recevais donc des analysants essentiellement croyants. Pour les aider dans cette direction fondamentale du lâcher-prise, je leur citais la pensée d'une Sage de l'Inde que vous connaissez peut-être : il s'agit de Mâ Ananda Moyî. Voilà ce qu'elle transmettait dans un de ses enseignements retranscrit dans un livre exceptionnel ("L'enseignement de Mâ Ananda Moyî") : "... C'est Lui qui est venu sous la forme d'exercices spirituels. L'exercice de la patience et de l'endurance n'est pas parfois sans nous faire souffrir mais ces souffrances sont une manifestation de Celui qui détient toute souffrance, et Il se manifeste ainsi pour la détruire...".

Si vous n'êtes pas croyant, Vincent, vous pouvez utiliser cette sagesse de façon plus pragmatique : l'être humain, pour s'humaniser et donc se sentir bien avec lui-même, a besoin de ressentir psychologiquement, voire physiquement, sa détresse liée à des "erreurs". Le jour où il aura suffisamment progressé, le jour où il n'aura plus besoin de commettre un certain type d'erreurs pour avancer, il ne les fera plus - c'est une certitude - et sa problématique disparaîtra. Les "erreurs" de votre sœur sont potentiellement les vôtres. Ne les condamnez pas. Examinez-les comme un champ expérimental. Vous serez peut-être effrayé quand vous le ferez, mais ce n'est pas grave. Tant que vous serez effrayé, c'est que vous avez encore besoin de recevoir cet enseignement. Je vais éclairer mon propos par un moment de vie personnelle, si vous le permettez :

Quand j'étais au Cours préparatoire, je détestais la lecture. Je lisais donc très mal. Chaque fois que mon tour de lecture arrivait, je paniquais. J'ai redoublé mon CP ! L'année suivante, ce fut un maître (et non plus une maîtresse). J'adorais cet homme et j'ai commencé à aimer lire... pour le séduire ! J'avais transféré sur lui ma vraie personnalité : mon homosexualité. Croyez-vous qu'aujourd'hui la lecture me fasse paniquer ? Vous vous doutez bien que non, mais c'est "grâce" à cet homme, peut-être qu'inconsciemment mais peu importe, qui m'a permis de m'autoriser à être ce que je suis depuis ma naissance et de ne pas me venger de ma "différence" sur autrui...  Tant que nous n'acceptons pas Ce Qui Est, nous souffrons, cherchant à Le remplacer par de l'avoir...

Portrait de Vincent

Je n'ai pas la prétention de dire que j'ai absolument tout intégré de votre post, Allain, mais je ne saurais trop vous dire pourquoi, il m'a parlé...

Je vais essayer de me procurer le livre dont vous parlez... C'est un grand pas que je vais franchir ! Non pas que je sois athée mais je ne suis jamais réellement entré jusqu'ici dans les dimensions spirituelles. 

Portrait de Allain

La lecture de votre réponse est un très grand bonheur pour moi qui estime combien la transmission est un devoir vis-à-vis de notre prochain.

J'espère que ce livre vous conviendra. Pour ma part, il a fait partie de ces ouvrages essentiels qui ont modifié et tempéré mes avis lapidaires. Je connais les écrits de Mâ Ananda Moyî depuis plus de 25 ans et je les consulte encore. Je sais que je le ferai tant que je respirerai... Chaque fois que je lis la sagesse non complaisante de cette très belle Âme, j'apprends et je reçois toujours un message d'apaisement, comme celui que j'ai cité et qui, lorsqu'une difficulté surgit sur ma route, me calme immédiatement...

Si ça peut vous aider, ce livre de Mâ, était - lorsque je l'ai acquis - publié chez Albin Michel.

Je vous suis très reconnaissant de votre confiance,

Allain

Portrait de Gilbert

" Où que vous soyez, c'est là que commence le voyage ". Cette citation est de Ma Ananda Moy. Je vous remercie, Allain, de me remettre en mémoire cet ouvrage que j'ai eu l'occasion de lire dans mon acienne vie. Vous me donnez envie de le relire dans une nouvelle énergie et à l'aune de votre commentaire. C'est un livre qui faisait partie de la bibliothèque commune lorsque j'étais marié...

Portrait de Allain

Bonjour Gilbert,

Comme je voue une très grande admiration à Mâ Ananda Moyî, je me permets de vous signaler que vous avez un peu écorché son patronyme... Ce qui me gêne aussi pour des raisons psychanalytiques...

Très bonne journée,

Allain

Portrait de Gilbert

Effectivement, je n'ai pas zappé le  " î " par hasard. Votre correction met l'accent sur quelque chose d'important.

Bonne journée à vous aussi,

Gilbert