Mes parents ne prennent plus de mes nouvelles

Krys, bonjour.

Le fait que vos parents ne vous appellent pas souvent est aussi le signe qu'ils vous font confiance, qu'ils respectent votre vie privée et qu'ils vous considèrent comme une adulte. De plus, si chaque fois que vous communiquez avec eux, vous leur faites des reproches, on peut comprendre qu'ils se tiennent à distance.

Ceux sont les enfants qui appellent les parents soit pour avoir des conseils, de l'aide ou prendre de leurs nouvelles. Vos parents appellent les leurs et vous, vous appelez les votres : une relation dans le bon sens.

Peut-être réalisez-vous, qu'au fond, ils vous manquent. Il serait peut-être temps d'arrêter les reproches, ils sont comme ils sont et, vous ne les changerez pas. Appelez-les ! En les punissant, c'est vous que vous punissez...

Je comprends votre désarroi Krys et vous avez eu raison de dire ce que vous pensiez. Mais, à mon sens, ce n'est pas une raison pour vous mettre dans des états pareils. Vos parents en ont pris plein les dents et n'ont certainement pas compris votre démarche. Je ne pense pas qu'ils vous abandonne. Simplement, ils ne veulent pas entrer en conflit encore. Lâchez un peu de votre colère et ne vous comparez pas à votre frère. Vous êtes différente. Et même si vous êtes le vilain petit canard pour le moment, le temps arrangera les choses. D'ici la fête des mères prochaine, les choses auront évolué. Assumez votre comportement mais sans rancoeur. Ils font ce qu'ils peuvent avec l'éducation qu'ils ont reçu. Vous sortez de ce shéma étouffant, c'est déjà bien. Ma mère, c'était pas un cadeau non plus. Elle est décédée depuis mais je crois que je me suis réconciliée avec elle et sa pathologie psy assez lourde croyez-moi. Regardez maintenant devant vous et essayez de leur pardonner leur insuffisance. C'est un cadeau à vous faire !

Il me semble urgent que vous fassiez la paix avec vous-même. Pour cela, au lieu de ressasser votre colère sempiternellement, essayez de noter tout ce que vos parents vous ont apporté en terme d'évolution, de progrès, de maturité... Françoise Dolto disait qu'on choisit sa famille à sa naissance. Le bouddhisme va un peu dans ce sens... Nous sommes sur Terre pour avancer de mieux en mieux... Si vous acceptez de vivre selon ce principe, si vous acceptez de remercier vos ennemis pour tout ce qu'ils vont ont permis de comprendre, de quelle façon ils vous ont guidée, votre quotidien va se transformer favorablement... Toute démarche de pardon est salvatrice : quand vous aurez découvert ce cadeau, vous n'envisagerez plus une seule seconde d'en vouloir à vos parents... 

Vous avez la chance d'avoir encore vos parents. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Ça c'est le premier point. Le deuxième point à réaliser c'est que dès l'instant où on a construit sa propre famille (conjoint, enfants), le lien avec ses parents n'est plus le même, ce qui paraît une évidence. Vos parents ne sont pas intrusifs : vous devriez apprécier ce trait de leur caractère dans la mesure où des parents envahissants, c'est atrocement pénible. Quatrième point : vous signalez que vos parents appellent tous les jours vos grands-parents, ce qui signifie qu'ils sont en souci pour eux car ils doivent être très âgés. Vos parents se comportent donc normalement avec les fondamentaux familiaux.

Et si vous essayiez de téléphoner à vos grands-parents pour prendre de leurs nouvelles ? Cette attitude de votre part serait normale selon moi et vous permettrait sûrement d'avoir des explications quant au silence actuel de vos parents vis-à-vis de vous, histoire de rétablir à l'avenir un contact sur d'autres bases plus saines et plus chaleureuses...

Des posts qui en disent longs sur les erreurs que l'on peut facilement commettre quand on se laisse aveugler par la grosse poutre que l'on a dans notre œil ! 

Je prends note pour moi-même...

Sans faire de la méthode Coué une panacée, je pense - comme l'induit Ari - que vous auriez tout intérêt effectivement à  " aller " du côté de la Pensée Positive. " Tous les jours, et à tous points de vue, vous allez de mieux en mieux ! ". Faites vôtre cette formule du sage pharmacien français, contemporain de Sigmund Freud je crois. Je vous assure que vous verrez vos parents autrement.

Comme Orlan, ces posts m'ont parlé à titre personnel. Finalement le fait que Krys soit venue nous parler de son problème est sacrément évolutif. Du coup je suis aller relire sur Signes & sens une bonne résolution qui a pour titre " Je ne me plains plus ! ". Ce que j'ai retenu, en lien avec la proposition de changement d'attitude d'Allain, c'est le passage  " Je suis responsable de mon existence " qui commence ainsi :  " John F. Kennedy disait : Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ! Resituez cette solide formule au niveau de votre existence et n’attendez donc plus que les autres fassent à votre place. " Je la trouve, pour ma part, assez adapté à la situation et la resitue moi aussi au niveau de ma journée...

Matinée de RTT, j'en profite pour venir un peu sur le forum. Merci Krys pour votre réponse qui me rassure. Je voudrais tellement ne pas être une cause de souffrance ici. Et comme je ne suis pas psy, il peut m'arriver d'être maladroite. Moi aussi, je n'ai pas demandé d'avoir une mère pathologique. Pourtant, paradoxalement, après coup, je pense qu'elle m'a aidé à grandir. J'ai du aller chercher ailleurs ce que je considérai comme un manque d'amour. J'ai moi aussi des enfants et ils m'ont finalement beaucoup aider à grandir. J'ai essayé de ne pas reproduire les eccueils de ma mère. En ce sens, c'est drôle, mais aujourd'hui qu'elle n'est plus là, je dis " merci maman ! ". Et comme je suis croyante - à tort ou à raison - je sais qu'elle m'entends et je suis apaisée.

Je vous souhaite une excellente journée, Krys !

Cécile

Bonjour krys. Puisque c'était il y a un an, j'ai pris le temps de lire tout ce qui vous avait été dit alors. Avez-vous tenté d'appliquer, par exemple ce que proposaient Allain mais aussi Ari et Cécile G. Psy... entre autres... Vous dites également que vous avez bavardé durant 50 minutes avec votre père... Et curieusement vous dites que vous ne comptez pas pour vos parents ? Acceptez donc ce que sont vos parents... Et encore une fois, et je parle en connaissance de cause (je ne peux plus discuter avec le mien de père... il est mort), si vous vous "attachiez" à regarder de vôtre côté pour faire un peu la paix avec vous-même ? Déjà en "désidéalisant"... Il n'y a jamais de situations et de relations humaines qui soient idéales... Et sûrement encore moins avec ces propres parents... Mais tant que vous ne les "réhabiliterez" pas, vous garderez un regard "négatif" qui restera un frein... pour vous en tout premier lieu...

Mon père est décédé aussi. Le vôtre est bien en vie. Et si vous avez discuté tout ce temps, c'est que vous avez encore des choses à lui dire... Après, il sera trop tard !

50 minutes, c'est beaucoup. Et votre père s'est intéressé à votre famille. Je trouve cela très positif. Peut-être est-il seulement pudique ? Et c'est une qualité. Il vous considère comme une grande et doit être heureux de ce que vous avez construit indépendamment de lui.

Pourquoi vouloir "couper définitivement", Krys, pour reprendre vos propres termes? Il est quelquefois bénéfique de passer par une prise de distance, bien que, pour que cette distance puisse finalement apporter l'appaisement, il soit nécessaire de l'accepter comme une étape, sans pour autant tout remettre en question ou tout envoyer promener. Prendre du recul est peut-être synonyme pour vous de rupture plutôt que de détachement nécessaire pour permettre une vision plus juste. D'où votre lutte contre la situation?  Pourquoi ne pas mettre à profit cette période en acceptant que la relation soit ce qu'elle est à l'instant T, tout en sachant que les choses ne sont pas figées, qu'elles peuvent évoluer dans le temps et que, du moins avec votre père, le dialogue est encore ouvert et le lien bien présent. 

Ne laissez pas la responsabilité de votre existence aux événements extérieurs. Vous pouvez encore prendre les choses en main, tout en allant dans le sens qui vous tient à coeur. L'espoir ne se trouve pas dans quelque situation que ce soit, mais à l'intérieur de chacun de nous. Il grandit et diminue selon notre humeur, et notre humeur elle-même dépend plus de nous que ce que nous sommes trop facilement portés à le croire. Profitez de cette étape pour avancer sur votre chemin, votre paix intérieure s'en trouvera forcément grandi, et la relation avec vos parents aussi, par la même occasion. 

Ce que dit Sandrine me parle. Surtout lorsqu'elle vous conseille de ne pas laisser les événements extérieurs décidés de votre existence. C'est ce que j'intègre peu à peu avec mon analyse. Ne plus donner le pouvoir à autrui de me rendre heureuse. Du coup, ma colère contre cet autre quelqu'il soit ne me prend plus la tête. Regardez le positif de la situation et dites-vous que vous avez fait du bien à votre père... ça aussi, ça rend heureux !

D'après ce que vous relatez, krys, votre mère semble souffrir d'une pathologie et vous n'y pouvez rien, comme son entourage d'ailleurs. Votre père aime sa femme et vous êtes le fruit de cet amour, quoique vous en pensiez. J'ai longtemps eu peur de ma propre mère. Elle souffrait de maniaco-dépression et il m'est arrivé d'en venir au mains avec elle tant je la trouvais débile... J'ai peu à peu compris qu'elle était " malade " et que dans cet état, elle ne maîtrisait plus rien et ne pensait qu'à elle. Les autres n'existant pas. J'ai trouvé que mon père avait sacrément assuré pour supporter la sitution. Certes, il aurait pu divorcer. Mais la génération de mes parents ne divorçait pas comme aujourd'hui. C'est comme ça. Aujourd'hui, ma mère est décédée et je réalise que malgré sa maladie, elle avait aussi de grandes qualités. Essayez de vous centrer sur les qualités de votre mère, même basiques. Vous verrez que vous commencerez à faire la paix avec vous-même. Ce qui n'est déjà pas si mal. Et puis, le fait que vous ne la voyez pas est protecteur. Ces personnalités sont très difficile à vivre. Voilà, je voulais simplement vous dire que l'important reste de vivre ici et maintenant et de voir les bons côtés de la situation.

Bien à vous,

Cécile

Je n'ai aucune recette, Krys, mais je crois que tant qu'on pense que la cause est extérieure à nous on souffre.

Bonne soirée à vous et à bientôt.

Cécile

Encore une fois, il est absolument impossible de changer autrui. Tout ce que l'on peut faire, c'est aller chercher les ressources en soi. Pas facile, je vous l'accorde, mais possible à condition de se centrer sur soi.

Pas facile d'accepter que mes parents étaient socialement pathologiques. Je leur en ai voulu à mort. Le problème c'est que je les rendais responsables de tous mes maux. J'ai compris le jour où je me suis rendu compte que je ne m'en sortirais jamais si je restais sur ma position de haine. Je ne sais pas si je leur ai pardonné, mais j'ai décidé que leur histoire n'était pas la mienne et que si je suis né c''était pour évoluer sans eux. Pas de tout repos mais je crois avoir acquis une certaine paix du coeur. Finalement, le manque d'eux m'a au moins amené jusque là ! Comme dit Gilbert Psy, pas facile mais possible. J'en suis la preuve vivante.

Votre ouiii fait plaisir. Merci à vous !

Entièrement d'accord avec Solange ! Votre oui est déjà une grande avancée vers vous-même pour plus de paix ! Comme disait ma grand-mère paternelle, Paris ne s'est pas fait en un jour... Et je connais aussi... Le temps est un bon allié dès lors qu'on l'envisage en terme d'évolution ! Belle journée à vous Krys !

Brouillé pendant des mois, je leur en voulais d'être ce qu'ils étaient, rigides, engonçé dans une religiosité insupportable pour moi. Je peux vous dire que je les ai hai quand j'étais avec une femme qui ne leur convenait pas. J'avais l'impression qu'ils me reniaient mais en fait, si je suis honnête avec moi c'est moi qui les reniait. Il a fallu que je passe par cette rupture pour comprendre que je me sentais abandonné et que j'abandonnais pour fantasmer ne plus l'être. Compliqué un psychisme. Isabelle a raison... Avec le temps, tout s'en va... Et surtout les rancoeurs. Belle journée à tout le monde !

Younes

Très belle chanson de Léo Férré ( " Avec le temps "). Oui, il est un allié. Tout " passe " et je ne crois plus avoir de haine par rapport à mes parents qui ont fait ce qu'ils ont pu avec ce qu'ils étaient. A moi de ne pas répéter les mêmes schémas et de garder ce qui est positif chez eux. Et tout le monde abrite du positif.

A plus !

Je pense qu'il faut voir les choses par rapport à vous. Vous ne pouvez pas faire qu'ils vous appellent. Aussi, si vous avez besoin de leur présence, appellez-les. Finalement, c'est simple ! Plutôt que d'attendre dans la souffrance. Apparemment vous avez besoin de ce lien. Alors pourquoi vous en priver pendant qu'ils sont encore en vie ? Ou alors vous pouvez vous en passer et il n'y a plus de problème. J'appelle ma mère une fois par semaine et je n'attends pas qu'elle le fasse. Pourtant j'ai plus de 60 ans. Et tout le monde y trouve son compte. Elle ne le fait pas par peur de me déranger même si elle en a envie. Et je trouve cela très respectueux de sa part.

Je crois qu'il faut vous faire confiance à ce niveau là aussi Krys. Appelez vos parents, lorsque vous "sentirez" comme une "nécessité"... Quelquefois c'est le premier pas qui coûte le plus... Ensuite, on "réalise" que c'est extrêmement apaisant pour soi... Même si dans certains cas celà peut être de l'ordre du "devoir", en attendant, vous aurez aussi votre conscience pour vous, histoire justement de vous hisser "au-dessus" de vos colères et autres "désaccords" quant à eux... Une "satisfaction" d'avoir fait ce que vous devez faire, y compris pour remettre chacun à sa place, en commençant par vous-même... Ne croyez pas que je sois "donneuse de leçon"... Juste ma modeste expérience humaine suite à des relations compliquées avec mes parents...

A vous lire Krys, et je ne peux parler que de ma vie, je peux comprendre votre colère je crois. J'ai 69 ans, et il m'arrive encore aujourd'hui de me dire que j'aurai bien aimé avoir une "autre vie", et surtout ma maman, dont je ne me rappelle pratiquement pas, tant j'étais petite lorsqu'elle est morte (j'avais 2 ans). Mon père s'est rapidement remarié, et sa femme m'a "accueillie" comme une "intruse" et la "pièce rapportée en trop"... Elle a été d'une véritable méchanceté avec moi, jusqu'à la violence physique réelle. Très tôt, et après jugement, à l'époque c'était plutôt rare... C'est mon grand-père maternel qui est devenu mon tuteur légal, et durant une période où mon père habitait le même village, lorsque je le croisais dans la rue, soit il changeait de trottoir pour m'ignorer, soit si je m'avançais vers lui, il me collait carrément une giffle... Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières en racontant celà, juste qu'il m'a bien fallu apprendre à faire sans eux... Et je crois que c'est ce que voulait dire Charles... A chacun de faire comme il peut aussi...

Je ne sais pas si je serais arrivé à faire sans avec votre histoire Pauline. Ce qui explique bien que chaque vie est unique et qu'il nous est donné comme épreuve que ce que nous pouvons supporter. Et les conseils pour autrui sont toujours incomplets dans la mesure où on ne peut pas prendre la place de l'autre. En revanche, je crois que nous abritons en nous des ressources de vie insoupçonnées. De quoi ne jamais abandonner, ne jamais s'abandonner !

D'accord avec vous, Jean-Marc .

La frustration, le manque, peuvent avoir des aspects différents selon ce que chaque personne a à vivre .

Parfois, une mère ou un père vous est enlevé de force ; parfois, il ou elle vous est imposé de force . Un parent narcissique est souvent vécu comme un parent absent car il ne sait pas donner son amour .

La raison de tout cela ne serait-elle pas d'apprendre le sevrage ?

Je sais que j'ai tout donné à ma mère . Je l'ai adulée à la place de Dieu . J'ai fait fausse route . Cela m'a valu de grandes souffrances . Maintenant, je sais qu'elle était un être humain comme un autre, dans une famille où j'ai atterri pour faire ce travail . Pour moi, il y a les liens du sang qui sont des liens terrestres . Et il y a les liens d'âme à âme qui peuvent fleurir en accord avec les liens du sang, ou pas ... Lien n'est pas synonyme d'aliénation .

Je crois qu'il y a dans la vie des choses qui nous dépassent. Vous dites que ce cordon n'a jamais réellement existé. Pourtant vous vous êtes incarné dans cette famille. Les traditions ésotéristes  disent que nous choisissons nos parents. Pas facile à avaler selon les circonstances mais je crois qu'il y a de ça quand même. Vous n'êtes pas née de ces parents par hasard. Le cordon est subtil. Il est de l'ordre d'une acceptation de soi. Mais je ne voudrais pas être donneur de leçons.

Très bonne journée Krys et merci de me permettre de vous répondre à mon petit niveau de compréhension de la vie, fruits de mon expérience d'homme âgé maintenant.

Louis