J'ai été dépressive durant toute ma grossesse et pendant plusieurs années après la naissance de ma fille. Au moins pendant 5 ans. Aujourd'hui, elle va sur ses 10 ans et je ne la trouve pas très en forme moralement : elle rit beaucoup moins, est moins insouciante et même moins... agressive vis-à-vis de moi (!!! ).
Je me demande, à l'aube de sa puberté, si ma dépression ne ressort pas maintenant sur elle ??? Est-ce qu'il peut y avoir des conséquences négatives pour elle ?
Jean
Les enfants ont plus de ressources qu'on le croit
Je ne suis pas psy mais je ne pense pas que vous ayez à culpabiliser par rapport à votre état antérieur. Votre fille aborde une période de changement, ce qui peut expliquer son comportement moins enjoué. Et pourquoi voudriez-vous qu'elle soit agressive avec vous ? C'est étonnant. On a l'impression que vous vous en voulez !!! Les enfants ont plus de ressources que ce que l'on croit. Je pense que des psys viendront vous donner des éléments plus techniques mais à votre place je ferais confiance à votre fille, qui n'a pas la même histoire que vous. Un état dépressif, je ne crois pas que ce soit contagieux, même à retardement :-).
Viviane
Adolescence
Pas psy non plus... Et même si je comprends vos inquiétudes et questionnements, au sujet d'un état dépressif, par "identification"... Il me semble qu'alors, votre fille en aurait montré des signes bien plus tôt. Je pense qu'il est possible, que vos inquiétudes soient plus liées au simple fait, qu'elle va sur ces 10 ans, ce qui correspond pour vous à 2 x 5 ans...
Au sujet de l'agressivité... même si je suis moi-même uniquement mère de garçons, je dirais par expérience, que ce genre "d'état réactif" se précise un peu plus tard, à partir de 12-13 ans, lorsque l'adolescence est plus installée... Et je voudrais aussi préciser qu'un adolescent peut avoir des aspects "déprime" à certains moments, ce qui est très différent d'un état dépressif en tant que tel... Vous savez pour l'avoir vous-même vécu, qu'il s'agira alors de prêter plus particulièrement attention à un sommeil très perturbé dans la durée autant que sur un plan alimentation... Si elle se coupe véritablement de tout relationnel "copains" y compris par téléphone etc. et que l'envie de quoi que ce soit n'y est plus... Alors il peut s'agir d'un état dépressif, cas auquel la prise en charge médicale s'impose...
Votre fille vous montre certaines transformations qui se mettent en place, mais juste parce que l'adolescence se profile...
Cécile. G.. Psy...
Elle grandit !
Votre fille, Cerise, est sortie de sa première phase oedipienne et, est dans ce qu'on appelle la phase de latence. C'est une période de socialisation importante, c'est l'ouverture sur l'extérieur. Les conflits à la maison s'estompent, l'agressivité aussi et les enfants sont souvent plus calmes et plus sérieux. Rassurez-vous, elle va bien et profitez de cette période car la deuxième phase oedipienne repointera son nez vers les 12-13 ans !
Jean
J'ai appris quelque chose
Je ne savais pas qu'il existait deux phases oedipiennes. Je comprends mieux, grâce à vous, Cécile. G.., le comportement de mes deux enfants lorsqu'ils ont traversé ces périodes. Comme quoi, on en apprend toujours sur ce site. Même si j'ai un peu lu Freud - mais c'est vrai que son oeuvre est immense - J'étais resté sur l'oedipe des 3/5 ans...
Cécile. G.. Psy...
Précision !
Désolée, je me suis mal exprimée. L'oedipe est effectivement entre 3 et 5 ans et, son déclin marque l'entrée dans la période de latence. A 12/13 ans, c'est une réactivation oedipienne, c'est à dire la reprise du processus avec la puberté.
Jean
Merci Cécile. G.. :-)
Maintenant, c'est parfaitement clair. Avec le terme " réactivation ", tout s'éclaire... Merci infiniment Cécile. G...
Luce Psy
Aidez votre fille à dédramatiser dès maintenant
Il me semble que votre question concernait essentiellement les conséquences éventuelles de votre dépression sur votre fille... et non des explications quant à son caractère actuel. Mais bon...
En fait, il y a une répercussion qui est quasi systématique malheureusement. Une maman dépressive est une maman qui souffre d'un affect de mauvaise mère parce que sa mère en souffrait elle-même, etc. Votre fille a hérité fatalement de cet affect de mauvaise mère et c'est ce qu'elle traduit actuellement. Comme elle sait qu'elle va avoir ses règles dans peu de temps, elle sait qu'elle est en devenir de mère. Et c'est à ce point précis que ses résistances inconscientes s'agitent. Il y a d'ailleurs des jeunes filles qui retardent leur puberté inconsciemment de par cet affect de mauvaise mère qui les angoisse. Mais, rassurez-vous, ce n'est pas toujours le cas...
Ceci étant, ne vous inquiétez tout de même pas pour son avenir de mère. Les stérilités psychogènes ne peuvent se manifester qu'à la défaveur d'autres facteurs négatifs qui se surajoutent. Un affect de mauvaise mère se traduit souvent par des vomissements très importants durant les 4 à 6 premiers mois de grossesse entraînant un amaigrissement important (ce fus le cas de Kate Middleton pour ses deux grossesses) et un souci de perfectionnisme excessif avec le bébé, ce qui entraîne un contrôle de part et d'autre et le binôme mère-enfant est souvent difficile. Il y a même des nourrissons qui deviennent anorexiques !
Par conséquent, il serait intéressant que vous banalisiez - quand vous en avez l'opportunité - le rôle maternel, par exemple quand votre fille joue à la poupée... Dès que vous le pouvez, dédramatisez le lien mère-enfant. C'est de cette façon-là que votre fille prendra confiance dans ses aptitudes de future mère et sera une future maman et une maman détendue le moment venu...
cerise-du-26
Une intuition...
En fait et pourtant sans compétences psychologiques, je me doutais que les conséquences pouvaient toucher la maternité.
Je vais faire ce que vous me conseillez. Ce sera assez facile parce qu'elle joue plus que jamais avec son poupon !
Merci.
Cerise
Jean
Un apport psy très intéressant !
Ces informations que vous donnez, Luce, quant aux conséquences sur sa fille d'un état dépressif de la mère est très intéressant et surtout la façon dont Cerise doit se comporter pour dédramatiser. Un éclairage pratique qui aidera certainement des mamans qui lisent et qui sont peut-être dans ce cas- et je sais qu'il y en a - et qui n'osent pas intervenir.