Je m'énerve trop vite

Portrait de clémentine-78

Grosse dispute hier soir avec ma sœur au sujet du Front National.

Je n'en ai pas dormi de la nuit.

J'ai fini par somnoler sur le coup des 6heures et quand je me suis réveillée, je me suis juré qu'il fallait que je change : je monte en pression dès que je ne suis pas d'accord avec mon interlocuteur et je m'énerve tout de suite.

Je voudrais arriver à mieux contrôler mes pulsions.

Je ne sais si vous avez des conseils mais j'aimerais tellement en finir avec cette absence de maîtrise de moi-même...

Portrait de nanou-69

Il y a quelques années je pêtais un cable pour un oui ou pour un non; Et alors, si on abordait des sujets politiques, je sortais les griffes, c'était terrible. le problème, c'est que je me suis rendue compte que ça ne faisait rien avancer. Aujourd'hui, sauf exception (ça m'arrive encore), lorsque je sens que la relation est déjà tendue je ne parle jamais politique. Je dis que j'y comprends rien et on passe à autre chose !

Portrait de Ari

Acceptez votre caractère tel qu'il est est curieusement la clef !

Je sais que ça peut surprendre mais, si vous vous arrêtez sur les avantages de votre tempérament un peu excessif, vos excès et autres débordements vont se réguler d'eux-mêmes car il ne faut jamais chercher à combattre nos failles : elles se renforceraient.

Prenons votre " exemple " (!), le fait de " monter en pression " traduit une forte personnalité non influençable. Je ne prends ici que cet aspect de votre psychisme. À vous maintenant de trouver les caractéristiques positives de ce type de pulsions... Si vous continuez à procéder ainsi, vous allez être étonnée du calme que vous allez peu à peu dégager !

Portrait de nanou-69

Merci Allain. Je réalise que mon caractère un peu emballé m'a sorti d'une situation amoureuse difficile. Et c'est vrai que comme c'était mieux pour moi et mon fils, je suis moins en colère qu'avant. finalement c'est bien de ne pas se laisser faire selon les situations!

Portrait de Sofia M

Je ne fais pas l'apologie de la colère mais si je repense à certaines crises que j'ai piquées dans ma vie, elles m'ont le plus souvent donné raison a posteriori... Je ne pense pas qu'un être humain s'énerve par hasard, sauf lorsque l'agité de service est un peu dérangé psychologiquement ! Il me semble qu'une personne normalement équilibrée peut être amenée à mettre des limites sévèrement à son interlocuteur quand il les dépasse, ne serait-ce que pour rester en accord avec soi...

Portrait de Allain

Il faut effectivement savoir sortir sa colère car elle fait partie des émotions polluantes quand elle n'est pas verbalisée. Il est bien évident que je parle ici de colère et non pas de violence verbale de type hystérique ou psychotique. La colère non extériorisée, non mise en mots, se transforme toujours en maux...

Portrait de cricri

Je me permettrai de rajouter que la colère considérée comme saine, soit celle que vous décrivez, exclut la notion de jugement. C'est un prêtre psychanalyste qui m'avait apporté cette précision à la suite d'une colère que j'avais eue par rapport à une de mes filles. Je n'ai jamais oublié cette nuance qui me sert systématiquement quand je sens que la moutarde me monte au nez. Cet apport peut me calmer instantanément dès lors que je sens le jugement accompagner ma colère qui, de fait, n'est pas justifiée mais une projection de quelque chose qui me gêne à l'intérieur et qui ne concerne que moi...

Portrait de Gilbert

Enfant sage, trop sage, adulte qui cherchait toujours à " arrondir " les angles, j'ai découvert sur le tard les vertus de la colère à la suite d'un travail sur moi en psychothérapie. En fait, il a fallu que j'accepte que mon père, qui entrait dans des " colères folles ", était, comme le dit Sofia, un peu dérangé psychologiquement. Il ne fallait surtout pas " l'énerver " au sens premier du terme. Ma zenitude attteint ses limites lorsque le vase est trop plein, et je pouvais me faire peur tout seul par une mauvaise identification. Grâce à ma thérapie, il m'est arrivé d'avoir des colères salvatrices - et notamment avec mon fils - qui se sont avérés protectrices pour tout le monde. Et puis, lorsque j'ai peur de dire ce que je pense de façon un peu musclé, je me mets en mémoire les saintes colères de l'abbé Pierre face à l'indifférence des politiques dans les années 50. Lui-même disait : " Heureusement que vous vous mettez en colère lorsque vous voyez qu'on bat un enfant ! ".

Portrait de Mireille-cogolin

Je peux bien entendre tout ce que vous expliquez mais en même temps pour la religion chrétienne, la colère est un péché...

Portrait de Orlan

Je pense que si vous relisez le post de Cricri, votre doute se lèvera...

Il est bien évident que l'idéal serait cette neutralité que je recherche tant mais, quand on n'en est pas encore là, ce qui est donc mon cas, plutôt que de tomber malade asphyxié par ces mots douloureux qu'on ne libère pas, il vaut mieux dire que l'on est en colère, ce qui - selon ma modeste personne - est un aussi un acte courageux !

Portrait de Gilbert

Lorsque je me suis mis en colère contre mon fils - pour de bonnes raisons -, il ne m'a plus parlé pendant un an. Il aurait été plus " confortable " de rester zen. Je n'aurais pas eu cette désagréable sensation - au début - de passer pour un " mauvais père ". Je pense que lorsqu'on ne veut pas faire de vagues, il peut y avoir une sorte de poltronerie, de peur de ne plus être aimé !

Portrait de Jean

Oui, je suis d'accord avec vous, Mireille, je pense que la colère projective est un péché. Mais il y a colère et colère. Jésus lui-même, doux et humble de coeur, a même pris le fouet pour chasser les marchand du temple. " Langues de vipères ! ", assénait-il à certains Pharisiens. Comme quoi, ce que dit Cricri, faisant lien avec le prêtre psychanalyste, est tout à fait indiqué. A partir du moment où la colère est juste mais dénuée de jugements, elle a sa place.

Portrait de Lucien

Peut-être que Mireille-cogolin confond colère et folie colérique ???

Portrait de Mireille-cogolin

Il y a du vrai dans ce que vous dites parce que la colère me fait peur... Mais je croyais avoir compris qu'il vaut mieux arriver à se contrôler... 

Portrait de Orlan

Il est sûr que saint Paul conseille de s'adapter. Les psys le préconisent aussi. Mais, je me répète, et pour ma part, je n'y arrive pas toujours. Ce que j'ai saisi en revanche, c'est que si j'ai un fou furieux devant moi, je lui donne raison pour n'aggraver ni la discussion, ni son état...

Portrait de Isabelle

Dans la folie colérique on peut en arriver à son paroxisme à "tuer" quelqu'un, il n'y a pas de limites. Ce qui est bien évidemment très différent d'une saine colère... il m'a fallu longtemps pour comprendre que la colère n'est pas nécessairement destructrice et qu'elle a tout à fait sa raison d'être pour poser des limites protectrices tant à l'interlocuteur qu'à celui qui est en colère et qui le dit... se contrôler c'est dans le sens de limiter autant que possible nos débordements "projectifs" comme le dit très bien Cricri. Ce qui induit aussi, que les situations de conflits, en règle générale, on ne les alimente plus non plus...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Ce que dit Orlan est essentiel. Il est très important de prendre en compte la maturité pulsionnelle de son interlocuteur. Une parole un peu dure peut être très évolutive comme complètement destructrice selon à qui on l'adresse. C'est un peu comme en cure, on n'utilisera pas le contre-tranfert de la même manière en début de cure et dans une cure plus avancée. Dans l'établissement où j'ai été formé, nous devions faire un mémoire dont une partie de l'identité était : " ... Pouvons-nous dire vraiment n'importe quoi, n'importe comment, n'importe quand, à n'importe qui ? " on pourrait remplacer le mot  " dire " (tiens on entend " maudire " !) par " se mettre en colère "... Par exemple !

Portrait de Christine-zen

N'étant pas la reine de la maîtrise de mes émotions et de la colère en particulier, je ressasse beaucoup cette question...

Voilà un peu où j'en suis de ma réflexion... Mais ne riez pas !

Je suis croyante. Quand je me mets en colère et que je culpabilise ensuite, c'est donc que ma colère n'est pas juste. Je me dis que Dieu a permis que je m'incarne avec un caractère excessif pour que je voie comment progresser... Je veux dire par-là que l'aménagement de mes colères, de mes réactions épidermiques, traduisent le fait qu'aujourd'hui je suis mieux qu'hier et qu'il est impératif que je me comporte mieux demain qu'aujourd'hui ! 

Portrait de yamina.174

J'apprécie toutes les analyses positives de la colère qui ont été faites sur ce forum mais j'aime beaucoup ce qu'en dit Christine-zen.

Effectivement et étant croyante moi aussi, j'ai acquis la conviction - au fil du temps et de mes avancées spirituelles - que Dieu est dans toutes nos manifestations. Je n'insisterai pas sur cet aspect parce que je sais qu'il peut déstabiliser certains foromers. Ainsi, les fois où je me mets en colère, je me sens tellement mal de ne pas avoir su accepter mon interlocuteur que je me dis que Dieu m'a éprouvée une fois de plus pour que je réalise que j'ai encore un problème avec la différence... Un comble pour une Arabe !!!

Portrait de nanou-69

Votre témoignage est très sérieux et j'adhère à 300 % Smile Je suis de plus en plus les discussions spirituelles et j'ai envie de progresser de ce côté même si je n'ai aucune éducation religieuse....

Portrait de clémentine-78

Je ne sais comment vous dire ma gratitude...

Je suis émue par le contenu de vos commentaires...

C'est vrai que cette approche constructive de la colère est une très grande ouverture pour moi et je vais maintenant accueillir mes excès émotionnels, voire émotifs, certainement autrement et sûrement plus intelligemment. J'apprécie également beaucoup la dimension spirituelle que vous avez développée et je voudrais vous dire que vous m'avez enlevé un poids énorme en ce qui concerne la mésestime que j'avais pour moi-même. De savoir que l'essentiel c'est de chercher à alléger les défauts pour arriver peut-être un jour à les éradiquer est un grand réconfort en terme d'intelligence du cœur. J'ai bien aimé aussi l'étape de la santé qui, du moins est-ce comme cela que je l'ai compris, précède cette dimension spirituelle.

D'énormes mercis à toutes et à tous et très douce soirée à chacun,

Clémentine

Portrait de Cécile

Mâ Ananda Moyî possède véritablement un humour caustique et dédramatisant. J'ai lu tous vos post qui sont très évolutifs pour moi aussi. En guise de conclusion, ou de suite à la discussion, j'ai le désir de vous faire partager la solution très simple de cette grande Dame qui m'a scotchée et fait éclater de rire :

p 261 : Question : comment dominer la colère ?

: Buvez un verre d'eau froide et regardez-vous dans un miroir ; votre colère s'évanouira très rapidement.

Portrait de Lucien

Je vais essayer le conseil de Mâ Anandi Moyî mais sans avoir eu encore l'occasion de l'appliquer, je suis un peu pessimiste en ce qui me concerne : vu les colères que je peux piquer (et j'aimerais d'ailleurs régler ce problème car c'est véritablement un problème pour moi et pour mon entourage), je ne suis pas sûr que ça suffise. Ceci dit, je vais tenter l'aventure car il vient d'une Sage.

Portrait de nanou-69

Rassurez-vous Lucien, je vais essayer aussi mais  en général, je suis tellement vidée après une grosse colère qu'il faut que j'attende un moment avant de me remettre... Mais je vais essayé . promis !!!!

Portrait de Lakshmi

Je viens de lire cette discussion passionnante. Il existe un proverbe arabe que j'aimerais vous transmettre. Je le trouve très porteur aussi :

" Ne fais jamais rien dans la colère : hisserais-tu les voiles dans la tempête ? "

Bonne journée à tous !